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Mémoires
Société nationale des antiquaires de France
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BULLETIN
DK U
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
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Nogentrle-Rotrou, imprimerie Daupeley-Gouverneur.
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Google
BULLETIN
DB LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
1883
PARIS
AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ
AU PALAIS DU LOUVRE
ET CHEZ
DUMOULIN, LIBRAIRE DE LA SOCléTl!
QUAI DBS AUGUSTÎNS, 37
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
POUR L’ANNii 4883.
MM. G. Duplessis,
G. Dkmay,
E. Guillaume,
E. Müntz,
R. Mowat,
Ed. Aubert,
Pol Nigard,
Président.
Premier Vice-Président.
Deuxième Vice-Président.
Secrétaire.
Secrétaire- Adjoint.
Trésorier.
Bibliothécaire- A rchi viste .
Membres de la Commission des Impressions.
MM. Michelant.
À. de Barthélemy.
A. Héron de Villefosse.
U. Robert.
Abbé Thêdenat.
Membres de la Commission des Fonds.
MM. Edm. Saglio.
A. Prost.
G. Perrot.
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LISTE
DES MEMBRES HONORAIRES
Au 15 Mai 1883.
MM.
1. Nibuwerkerke (le comte de), G. O. membre de l’Ins-
titut (Académie des beaux-arts) (1854).
2. Maüry (Alfred), C. membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), directeur général des
Archives nationales, professeur au Collège de France,
au palais des Archives, rue des Francs-Bourgeois, 60
(1842-1858).
3. Rknieb (Léon), C. membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et bellès-lettres), président honoraire
du Comité des travaux historiques et scientifiques,
administrateur de la Bibliothèque de l’Université,
professeur au Collège de France, à la Sorbonne (1845-
1877).
4. Egobr (Émile), C. #, membre de l’Institut (Académie .
des inscriptions et belles-lettres), professeur à la Faculté
des lettres de Paris, maitre de conférences honoraire à
l’École normale, rue de Madame, 68 (1858-1879).
5. Deloghe (Maximin), C. membre de l’Institut (Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres), directeur hono-
raire au ministère de l’Agriculture et du Commerce,
rue de la Prévoyance, 19, à Vincennes (1856-1879).
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— 7 —
MM.
6. Lagabanb (Leon), O. ejfc, ancien directeur de l'École des
chartes, rue d’Uzès, 12 (1841-1882).
7. Barthélémy (Anatole de), membre du Comité des
travaux historiques et scientifiques, rue d’Anjou-Salnt-
flonoré, 9 (1861-1882).
8. Le Blakt (EdmondT, O. membre de l’Institut (Acadé-
mie des inscriptions et belles-lettres) et du Comité des
travaux historiques et scientifiques, directeur de l’École
française d’archéologie de Rome, rue Leroux, 7 (1859-
1883).
9
10 . . .
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LISTE
DES MEMBRES RÉSIDANTS
%
t
Au 15 Mai 1883.
MM.
1. Montaiglon (Anatole de Gourde de), professeur à
l’École des chartes, membre du Comité des travaux
historiques et scientifiques, place Royale, 9 (10 février
1851).
2. Bordibr (Henri), bibliothécaire honoraire au département
des manuscrits de la Bibliothèque nationale, rue de
Rivoli, 182 (9 avril 1851).
3. Renan (Ernest), membre de l’Institut (Académie
française et Académie des inscriptions et belles-lettres),
bibliothécaire honoraire au département des manuscrits
de la Bibliothèque nationale, professeur au Collège de
France, rue de Tournon, 4 (9 avril 1851).
4. Nicard (Pol), rue de Sèvres, 38 (9 mai 1851).
5. Michelant (Henri-Victor), #, membre honoraire du
Comité des travaux historiques et scientifiques et de la
Commission du catalogue des manuscrits des départe-
ments, conservateur sous-directeur du département des
manuscrits de la Bibliothèque nationale, avenue Tru-
daine, 11 (19 décembre 1853).
6. Waddington (William -Henry), membre de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), sénateur,
rue Dumont-d’Urville, 31 (19 décembre 1853).
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— 9 —
MM.
7. Dbltsle (Léopold), G. membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), président du Comité
des travaux historiques et scientifiques (section d'his-
toire), président de la Commission du catalogue des
manuscrits des départements, administrateur général
de la Bibliothèque nationale, rue des Petits-Champs, 8
(9 juillet 1855).
8. Vogué (le marquis Melchior de), C. membre libre de
l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres),
rue F&bert, 2 (4 juillet 1860).
9. Passy (Louis), docteur en droit, député, rue de Clichy,
45 (7 août 1861).
10. Bertrand (Alexandre), #, membre de l'Institut (Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres), conservateur du
Musée de Saint~Germain-en-Laye, membre du Comité
des travaux historiques et scientifiques, rue Soufflot,
22, et au château de St-Germain (7 août 1861).
11. Chabouillet (P.-M. -Anatole), O. #, conservateur sous-
directeur du département des médailles et antiques de
la Bibliothèque nationale, membre du Comité des tra-
vaux historiques et scientifiques, rue Colbert, 12 (4 no-
vembre 1861).
12. Rry (A.-E. Guillaume), rue de la Néva, 8 (5 fé-
vrier 1862).
13. Guérin (Victor), docteur ès-lettres, rue du Regard, 5
(3 décembre 1862).
14. Riant (le comte), membre de l'Institut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), boulevard de Gourcelles, 51
(2 mai 1866).
15. Read (Charles), boulevard Saint-Germain, 2 (6 mars
1867).
16. Heuzey (Léon), O. #, membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), membre du Comité des
travaux historiques et scientifiques, professeur à l’École
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— 40 —
MM.
des beaux-arts, conservateur des antiquités orientales au
Musée du Louvre, boulevard Saint-Germain, 241 (1 er mai
1867).
17. Aubert (Édouard), rue d’Anjou-Saint-Honoré, 9 (3 juil-
let 1867).
18. Perrot (Georges), O. #, membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), membre du Comité
des travaux historiques et scientifiques, maitre de con-
férences à l’École normale, professeur d’archéologie à la
Faculté des lettres, rue de Seine, 74 (8 janvier 1868).
19. Wescher (Carie), conservateur sous-directeur adjoint
du département des manuscrits de la Bibliothèque na-
tionale, rue de Vaugirard, 89 (3 juin 1868).
20. Robert (Charles), C. intendant général en retraite,
membre libre de l’Institut (Académie des inscriptions
et belles-lettres), membre du Comité des travaux histo-
riques et scientifiques, avenue de Latour-Maubourg, 25
(3 mars 1869).
21. Prost (Auguste), rue de la Banque, 21 (8 novembre
1871).
22. Duplessis (Georges), conservateur sous-directeur adjoint
du département des estampes de la Bibliothèque natio-
nale, rue de Madame, 31 (6 décembre 1871).
23. Dumont (Albert), O. membre de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), directeur au Minis-
tère de l’Instruction publique, membre du Comité des
travaux historiques et scientifiques, rue du Chercbe-
Midi, 42 (6 décembre 1871).
24. Demay (Germain), chef de section aux Archives
nationales, membre du Comité des travaux historiques
et scientifiques, place Royale, 5 (2 avril 1873).
25. Guillaume (Edmond), $£, architecte du palais du Louvre,
membre de la Commission des bâtiments civils, rue de
Londres, 13 (1 er juillet 1874).
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\\ —
MM.
26. CouiuuoD (Louis), conservateur-adjoint de la sculpture
et. des objets d’art du moyen âge, de la renaissance et
des temps modernes au Musée du Louvre, membre du
Comité des travaux historiques et scientifiques, rue
Raynouard, 39, à Passy (5 mai 1875).
27. Rozièrb (Eugène de), O. #, membre de l’Institut (Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres), sénateur, rue
Lincoln, 8 (5 mai 1875).
28. Baolio (Edmond), conservateur de la sculpture et des
cbjets d’art du moyen âge, de la renaissance et des temps
modernes au Musée du Louvre, rue de Condé, 24 (3 no-
vembre 1875).
29. Villbxossb (Antoine Héron de), conservateur-adjoint
des antiquités grecques et romaines au Musée du Louvre,
membre du Comité des travaux historiques et scienti-
fiques, maître de conférences à l’École des Hautes-
Études, rue de Grenelle-St-Germain, 80 (5 janvier 1876).
30. Lononon (Auguste), archiviste aux Archives nationales,
membre du Comité des travaux historiques et scienti-
fiques, maître de conférences à l’École des Hautes-Études,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 82 (7 juin 1876).
31. Gutffrey' (Jules), archiviste aux Archives nationales,
membre du Comité des travaux historiques et scienti-
fiques, rue d’Hauteville, 1 (7 février 1877).
32. Schlumberger (Gustave), membre du Comité des
travaux historiques et scientifiques, rue du Faubourg-
Saint-Honoré, 140 (7 février 1877).
33. Rayet (Olivier), directeur-adjoint à l’École des Hautes-
Études, membre du Comité des travaux historiques et
scientifiques, rue Notre-Dame-des-Champs, 75 (4 avril
1877).
34. Gaidoz (Henri), directeur-adjoint à l’École des Hautes-
Études, rue Servandoni, 22 (7 novembre 1877).
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— 42 —
MM.
35. Müntz (Eugène), bibliothécaire à l’École nationale des
Beaux-Arts, membre du Comité des travaux historiques
et scientifiques, rue Pernelle, S (8 mai 1878).
36. Mowat (Robert), O. chef d’escadrons d’artillerie en
retraite, rue des Feuillantines, 10 (6 novembre 1878).
37. Cobroybr (Édouard), architecte du gouvernement, rue
de Courcelles, 14 (5 février 1879).
38. Lasteyrib (le comte Robert de), secrétaire du Comité
des travaux historiques et scientifiques (section d’ar-
chéologie), professeur à l’École des chartes, rua des
Saints-Pères, 13 (5 novembre 1879).
39. Ddchesne (l’abbé L.), professeur à l’Institut catholique de
Paris, rue de Vaugirard, 66 (3 décembre 1879).
40. Boislislb (Arthur db), membre du Comité des tra-
vaux historiques et scientifiques, rue de l’Université,
18 (4 mai 1881).
41. Arbois de Jubaïnvïlle (Henri d’), professeur au Col-
lège de France, boulevard Montparnasse, 84 (5 avril 1882).
42. Robert (Ulysse), employé au département des manus-
crits de la Bibliothèque nationale, Grande-Rue, 31, à
Saint-Mandé (5 avril 1882).
43. Rouoé (le vicomte Jacques de), rue de l’Université, n* 35
(5 juillet 1882).
44. Thédenat (l’abbé), rue de Bagneux, 9 (8 novembre 1882).
45. Ramé (Alfred), conseiller à la Cour d’appel, vice-prési-
dent du Comité des travaux historiques et scientifiques
(section d’archéologie), rue de Provence, 62 (4 avril 1883).
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\
LISTE
DES ASSOCIÉS CORRESPONDANTS
NATIONAUX ET ÉTRANGERS
Au 15 Mai 1883.
Associés correspondants nationaux 1 * * 4 .
Ain.
MM.
Nyd (l’abbé), à Sermoyer, par Pont-de-Vaux (6 avril 1881).
Aisne.
PfecHEua (l’abbé), à Crouy, près Soissons (4 mars 1857).
Fleuby (Édouard), à Vorges, près Laon (3 juin 1863).
Moreau (Frédéric), à Fère-en-Tardenois (3 novembre
1875).
Alpes (Basses-).
Fabre (Marc), notaire honoraire, à Larché, par Condamine-
Chàtelard (4 juin 1879).
Alpes (Hautes-).
Roman (Joseph), au château de Picomtal, près Embrun
(1 er mars 1876).
1. Le Comité de publication errât devoir rappeler qu'aux termes de l'art. 2 du
Règlement, la qualification d' Associé correspondant national ou étranger est la
seule qui puisse être prise par les personnes dont les noms suivent. La qualification
de Membre de la Société des A ntiguaires de France est réservée aux 49 associés
résidants et aux 10 associés honoraires.
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Alpes-Maritimes.
MM.
Chambrun de Rozemont (Art. de), à Nice, place du Vœu, et
à la Girardière, par Belleville-sur-Saône (Rhône) (5 juil-
let 1876).
Aube.
Pioeotte (Léon), à Troyes, rue du Palais-de-Jugtice (7 février
1872).
Lalore (l’abbé Charles), ancien professeur de théologie au
Grand-Séminaire, à Troyes (3 février 1875).
Babeau (Albert), à Troyes (3 juillet 1878).
Aveyron.
Cérès (l’abbé), directeur du Musée, à Rodez (10 juillet 1872).
Belfort ( Territoire de).
Mossmann, à Belfort (6 février 1867).
Bouches-du-Rhône.
Parbocel (E.), membre de l’Académie de Marseille, à
Marseille (7 avril 1868).
Prnon (G.), directeur du Musée Borély, à Marseille (3 no-
vembre 1869).
Teissibh (Octave), ^ membre non résidant du Comité des
travaux historiques et scientifiques, à Marseille, boule-
vard National, 16 (2 juin 1872).
Joannon (Paul), à Saint-Henry, près Marseille (9 décembre
1874).
Blancard (Louis), archiviste du département, à Marseille,
rue Silvabelle, 2 (5 novembre 1878).
Barthélémy (le docteur), à Marseille, boulevard Cbave, Villa
Doria (5 mai 1880).
Lafayb (Georges), professeur à la Faculté des lettres, à Aix,
27, rue Villeverte (4 avril 1883).
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Calvados.
MM.
Chat4l (Eugène), archiviste du département, membre de
P Académie de Caen, à Caen (4 février 1863).
Du Febsne de Beaucourt (le marquis G.), au château de
Morainville, par Blangy (l ep mars 1865).
Moîsy (Henri), à Lisieux (3 janvier 1877).
Travers (Émile), secrétaire de la Société des beaux-arts, à
Caen (7 mars 1877).
Liesvills (le comte Alfred de), à Caen (12 mars 1879).
Beaurbpaire (Eugène de Robillard de), conseiller à la Cour
d'appel, à Caen (5 mai 1879).
Charente.
Lauriàre (Jules de), à Angouléme (3 mai 1876).
Lièvre, président du Consistoire, à Angouléme (7 juin 1876).
Charente-Inférieure.
Julien-Laferbièrb (l'abbé), chanoine de la cathédrale, à la
Rochelle, rue du Duc, 27 (6 mars 1878).
Cher.
Buhot de Kersers, à Bourges (5 juin 1872).
Lefort (Louis), à Nohan, commune d’Allichamps (3 fé-
vrier 1875).
Corrèue.
Rupin (Ernest), vice-président de la Société scientifique, his-
torique et archéologique de la Corrèze, à Brive, boule-
vard des Sœurs (1 er février 1882).
Côte-d'Or.
Lapèrouse (Gustave), jjfc, à Châtillon-sur-8eine (3 juin 1863).
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— 46 —
MM.
Arbaumont (Jules d’), secrétaire de la Commission d’archéo-
logie de la Côte-d’Or, à Dijon (15 novembre 1865).
Aubertin (Charles), correspondant du ministère de l'instruc-
tion publique, à Beaune (10 janvier 1866).
Flouest (Édouard), à Lugny, par Recey-sur-Ource (3 no-
vembre 1869).
Beauvois (E.), à Corberon (28 juin 1871).
Beaudouin (Jules), suppléant de la justice de paix, à
Châtillon-sur-Seine (4 décembre 1872).
Montille (L. de), à Beaune (7 avril 1880).
Boüoot, professeur à la Faculté des lettres, à Dijon (1» fé-
vrier 1882).
Bioarne (Ch.), à Chorey, par Beaune (7 février 1883).
Côtes-du-Nord.
Gaultier du Mottay (Joachim), à Plérin (7 janvier 1863).
Lemièrb (P.-L.), à Saint-Brieuc , boulevard National, 2
(16 décembre 1865).
Rhoné (Arthur), à Kéravel en Plouha (5 janvier 1876).
Creuse .
Cessac (le comte P. de), au château du Mouchetard, près
Guéret (2 décembre 1868).
Dordogne.
Hardy (Michel), archiviste, à Périgueux (17 mars 1875).
Galy (le docteur), O. #, conservateur du Musée, à Périgueux .
(10 décembre 1879).
Gay (Victor), à Labarde, par la Coquille (5 mai 1880).
Doubs.
Soultrait (le comte Georges de), >£, membre non résidant «lu
Comité des travaux historiques et scientifiques, tréso-
rier-payeur général, à Besançon (2 février 1804).
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— 47 —
MM.
CàSTAN (Auguste), correspondant de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire de la
ville, à Besançon (3 juillet 1872).
Gauthier (Jules), archiviste du département, à Besançon
(8 novembre 1882).
Duvernoy (C.), à Montbéliard (7 mars 1883).
Drôme.
Chevallier (l’abbé Ulysse), à Romans (3 février 1869).
Vallektin (Ludovic), juge, à Montélimart (9 décembre 1874).
Vallento* (Florian), à Montélimart (9 juillet 1879).
Sizeranne (le comte Fernand de la), au château de Beau-
semblant, par Saint-Vallier (11 mai 1881).
Eure-et-Loir.
Gouverneur (Aristide), à Nogent-le-Rotrou (2 mai 1877).
Finistère.
Bremond d’Ars (le comte Anatole de), au château de la
Porte-Neuve, par Pontaven, et à Nantes, ruo Harroüys, 5
(3 avril 1878).
Chatellier (P. du), au château de Kernuz, par Pont-J’Abbé
(7 janvier 1880).
Gard.
Aurès, O. ingénieur en chef des ponts-et-chaussées en
retraite, à Nîmes (11 janvier 1865).
Révoil (Henri), O. îjfe, correspondant de l’Institut (Académie
des beaux-arts), architecte du gouvernement, à Nîmes
(4 juin 1873).
Garonne (Haute-).
Roschach (Ernest), archiviste de la ville, à Toulouse, rue
Saint-Rome, 21 (16 janvier 1867).
ANT. BULLETIN, 2
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— 18 —
MM.
Gantier (Antoine), au château de Pîcayne, près Cazèree-sur-
Garonne (3 juin 1874).
Morel (Jean- Pierre-Marie), bibliothécaire-archiviste, à Saint-
Gaudens (3 juin 1874).
Lbbèqub, professeur à la Faculté des lettres, à Toulouse
(14 novembre 1877).
Sacaze (Julien), avocat, à Saint^Gaudens (28 juillet 1880).
Saint-Paul (Anthyme), à Toulouse, rue Montaudran, 31
(9 février 1881).
Girard (Paul), professeur à la Faculté des lettres, à Toulouse,
rue Sainte-Germaine, 3 (15 février 1883).
Gironde.
Brunet (Gustave), à Bordeaux (8 mai 1852).
Drouyn (Léo), à Bordeaux, rue Desfourniel, 30 (2 dé-
cembre 1859).
Grellet-Balguerie (Charles), à Bordeaux, rue Ducan, 25
(3 juin 1863).
Collionon (Maxime), professeur à la Faculté des lettres, a
Bordeaux, place Pey-Berland, 10 (13 février 1878).
Hérault .
Ricard (Adolphe), secrétaire de la Société d’archéologie, à
Montpellier (9 octobre 1852).
Azaï8 (Gabriel), secrétaire de la 8ociété d’archéologie, à
Béziers, descente de la Citadelle (4 mars 1863).
Cazalis de Fondouce, à Montpellier, rue des Études, 18
(12 juin 1878).
Noquier (Henry), à Béziers, rue de la Promenade, 7 (10 dé-
cembre 1879).
Ille-et-Vilaine,
Robiou (Félix), correspondant de l’Institut (Académie des*
inscriptions et belles-lettres), professeur d’histoire à la
Faculté des lettres, à Rennes (5 mars 1879).
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— 19 —
MM.
Decombe (Lucien), chef de bureau à la mairie, à Rennes
(4 juin 1879).
Joûon des Longeais, à Rennes, rue du Griffon, 4 (li avril
1881).
Indre-et-Loire.
Palustre (Léon), directeur de la Société française d’archéo-
logie, à Tours (7 avril 1875).
Dblaville Le Roulx (J.), archiviste-paléographe, à Monte
(5 février 1879).
Isère.
Pilot, ancien archiviste du département, à Grenoble (30 no-
vembre 1846).
Gariel, conservateur de la Bibliothèque, à Grenoble (4 juil-
let 1866).
Landes.
Tartière (Henri), archiviste du département, à Mont-de-
Marsan (7 février 1872).
Loire.
Ghaverondier (Auguste), archiviste du département, à
Saint-Étienne (6 juin 1866).
Durand (Vincent), secrétaire de la 8ociété archéologique du
Forez, à Alüeu, par Boën-sur-Lignon (7 juillet 1875).
Gonnard, conservateur du Palais-des-Arts, à Saint-Étienne
(10 décembre 1879).
Jeanxez (Édouard), à Roanne (6 avril 1881).
Loire (Haute-).
Aymard, archiviste du département, conservateur du Musée,
au Puy (9 novembre 1848).
Ghassainü (Augustin), juge au tribunal de première ins-
tance, au Puy (21 lévrier 1872).
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— 20 —
Loire-Inférieure.
MM.
Nicollièrb (S. de la), à Nantes, rue Deshoulières, 1 (2 juin
1869).
Wismes (le baron de), à Nantes, rue Royale, 9 (7 juin 1876).
Kbbviler (René Pocaed), ingénieur des ponts-et-chaus-
sées, à 8aint-Nazaire (6 décembre 1876).
Pitre de Lisle, secrétaire de la Société archéologique, à
Nantes, rue Félix, 12 (19 avril 1882).
Loiret.
Pibrac (Germain-Philippe- Anatole du Faür, comte de), an-
cien élève de l’École polytechnique, à Orléans, rue des
Anglaises, 12 (15 mai 1865).
Boucher de Molandon, à Orléans (2 décembre 1868).
Loiseleur (Jules), bibliothécaire de la ville, à Orléans
(16 février 1870).
Casatj (Charles), conseiller à la Cour d’appel, à Orléans
(5 mars 1873).
Desnoyers (l'abbé), president de la Société archéologique de
l’Orléanais, à Orléans (7 mai 1873).
Michel (Edmond), au château de Touvent, par Fontenay-
sur-Loing (4 avril 1877).
Courbt (Alphonse), ancien magistrat, à Orléans (7 novembre
1877).
Loir-et-Cher.
Du Plessis (G.), à Blois (9 avril 1840).
Rochambbau (le marquis Achille de), au château de
Rochambeau, commune de Thoré (6 novembre 1867).
Storelu (André), conservateur du Musée, à Blois (3 juillet
1878).
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— 24 —
Lot.
MM.
Fustlnille (Paul de), à Cahors (15 février 1882).
Lot-et-Garonne.
Babrère (l’abbé), à Agen (9 janvier 1851).
Magen (Adolphe), à Agen {1 er février 1865).
Tholix (Georges), archiviste du département, à Agen, rue
Scaliger (5 mars 1873).
Lozère.
Prüioèebs (le docteur), à Marvéjol6 (3 mai 1876).
Gbmbb-Durànd (François), architecte du département, à
Mende (15 décembre 1880).
Maine-et-Loire.
Godabd-Faultrier, à Angers (11 avril 1866).
Port (Célestin), O. correspondant de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), membre non résidant
du Comité des travaux historiques et scientifiques, archi-
viste du département, à Angers (3 mars 1875).
Piettb (Édouard), juge au tribunal civil, à Segre (8 no-
vembre 1876).
Marne.
Duqübrblle, à Reims (9 janvier 1856).
liO biquet (Charles), conservateur de la Bibliothèque publique
et du Musée, à Reims (6 juillet 1864).
Givilet (Charles), membre de P Académie de Reims, à Reims
(9 janvier 1867).
Barthélemy (le comte Édouard de), membre non résidant
du Comité des travaux historiques et scientifiques, à
Counnelois (5 mars 1873).
Baye (le baron Joseph de), à Baye (I e * avril 1874).
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MM.
Lucot (l’abbé), chanoine archiprêtre de ia cathédrale, à Chà-
lons-sur-Marne (1 er octobre 1879).
Demaison, archiviste de la ville, à Reims (20 juillet 1881).
Nicaise (Auguste), à Châlons-sur-Marne (12 juillet 1882).
Marne (. Haute -).
Brocard (Henry), architecte, à Langres (3 avril 1878).
La Boullaye (E. Jüllien de), à Langres (17 juillet 1878).
Bougard (le docteur), à Bourbonne-les-Bains (7 janvier 1880).
Mayenne.
* Farcy (P. db), à Chàteau-Gontier, rue Dorée (10 octobre 1877).
Meurthe-et-Moselle.
Mouqenot (Léon), vice-consul d’Espagne à Nancy, à Malzé-
viile, près Nancy (10 juin 1861).
Puymaiqre (le comte de), au château d’inglange, par Metzer-
visse, et à Briey (4 juin 1862).
Rouybr (Jules), à Thiaucourt (2 mars 1864).
Durand db Distrofp (Anatole), avocat, à Briey (5 avril 1865).
Cournault (Charles), conservateur du Musée lorrain, à
Nancy (9 février 1870).
Homolle, maître de conférences à la Faculté des lettres, à
Nancy (7 avril 1880).
Germain (L.), à Nancy, rue Héré, 26 (7 mars 1883).
Meuse.
Maxe-Werly, à Bar-ie-Duc (10 octobre 1877).
Jacob (Alfred), conservateur du Musée, à Bar-le-Duc, place
Saint-Pierre (6 juillet 1881).
Morbihan.
Galles (René), C. intendant militaire en retraite, à Gra-
milla en Arradon, par Vannes (4 avril 1864).
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MM.
Rosenzwrig (Louis), ife, archiviste du département, à Vannes
(16 janvier 1867).
Bernard (l’abbé £.), à Gourin (2 mai 1883).
Nièvre.
Lespinasse (René Leblanc de), archiviste-paléographe, au
château de Luanges (1 er juillet 1868).
Nord.
Mannieb (E.)> ancien notaire, à la Bassée (5 juin 1861).
Van Hende (Ed.), à Lille, rue Masséna, 50 (1" juillet 1866).
Chautard, doyen de la Faculté des sciences à rUniversité
catholique, à Lille (6 mars 1872).
Delattre (Victor), membre de la Commission historique du
département, à Cambrai (2 juillet 1873).
Rigaux (Henri), à Lille, rue de l’Hôpital-Militaire, 112 (4 fé-
vrier 1874).
Caffiaüx (Henri), archiviste de la ville, à Valenciennes
(l* r décembre 1875).
Dehajsne8 (l’abbé), secrétaire de l’Université catholique, à
Lille (7 juin 1882).
Oise.
Colson (le docteur), O. à Noyon (9 juillet 1852).
Longpérter-Grimoard (le comte Alfred Prévost de), à Long-
périer, près Lagny-le-Sec (5 mars 1856).
Mathon, à Beauvais (7 décembre 1864).
Marsy (le comte de), archiviste-paléographe, à Gompiègne
(12 décembre 1866).
Caix de Saint-Aymour (Amédée de), membre de la Commis-
sion des monuments historiques, à Senlis (13 décembre
1876).
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— 24 —
MM.
Luçày (le comte de), membre du Comité des travaux his-
toriques et scientifiques, au château de Saint-Agnan,
par Mouy (3 juillet 1878).
Loustau (G.), ingénieur civil, à Crépy-en-Valois, rue des
Béguines, 4 (16 mars 1881).
Du Lac (Jules), à Compiègne, rue des Minimes, 10 (il mai
1881).
Orne .
Joüsset (le docteur), à Bellesme (6 janvier 1869).
Duval (Louis), archiviste du département, à Alençon (18 fé-
vrier 1868).
Lbtrône (Ludovic), à ta Motte, par Ceton (15 novembre 1862).
Pas-de-Calaii.
Deschamps de Bas (Louis), jjfc, correspondant de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), ingénieur
en chef des ponts-et-chaussées en retraite, à Saint-Omer
(19 février 1839).
Van Drival (l’abbé), chanoine titulaire, president de la
Commission des antiquités du département, à Arras
(9 janvier 1854).
Lina8 (Charles de), membre non résidant du Comité des
travaux historiques et scientifiques, à Arras (2 mars
1859).
Beck de FouQutèitBs, à Ramecourt (3 mars 1869).
Dancoisne, notaire honoraire, à Hénin-Liétard (5 mars 1873).
Tbrninck (A.), à Boisbernard, par Vimy (2 juillet 1873).
Morand (F.), membre non résidant du Comité des travaux
historiques et scientifiques, à Boulogne-sur-Mer (4 fé-
vrier 1874).
Monnbcovb (Félix le 8brgbant de), îjfc, ancien député, à Saint-
Omer (4 mars 1874).
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— 25 —
Puy-de-Dôme.
MM.
Mallay (Émile), architecte, inspecteur des travaux d’achève-
ment de la cathédrale, à Clermont-Ferrand (7 avril 1875).
Bourgade La Dardye (de), à Lez ou x (8 février 1882).
Pyrénées (Basses-).
Laoréze (Bascle de), conseiller-doyen à la Cour d’appel,
à Pau (9 août 1847).
Pyrénées-Orientales .
Tourhet, à Perpignan, place Grétry, 4 bis (1 er février 1882).
Rhône.
Allmbr (Auguste), #, correspondant de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), à Lyon, quai Claude-
Bernard, 47 (6 mars 1861).
Morin-Pons (Henri), à Lyon (4 janvier 1865).
Guiqüb (M.-C.), #, archiviste du département, à Lyon
(5 février 1868).
Chantre (Ernest), sous-directeur du Muséum des sciences
naturelles, à Lyon (3 mars 1875).
Bayet (Charles), professeur à la Faculté des lettres, à Lyon
(2 juillet 1879).
Giraud, conservateur des musées d’archéologie de la ville, à
Lyon (7 avril 1880).
Martha (Jules), .maître de conférences à la Faculté des
lettres, à Lyon (2 mai 1882).
8aône (Haute-).
Suchaux (Louis), à Vesoul (6 juin 1866).
Saône-et-Loire.
Bulliot (G.), président de la Ôociété Éduenne, à Autun
(6 novembre 1862).
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MM.
Charmasse (Anatole de), à Autun (14 mars 1866).
Fontenay (Harold de), à Autun (5 janvier 1870).
Lacroix (T.), membre de l’Académie de Mâcon, à Mâcon
(7 mai 1873).
Chevrier (Jules), à Chalon-sur-Saône, place de Beaunc
(11 mai 1881).
Sarthe.
Hucher (E.), Jjfc, membre non résidant du Comité d?s tra-
vaux historiques et scientifiques, conservateur du Musée
archéologique de la ville, au Mans (18 novembre 1863).
Charles (l’abbé Robert), au Mans (3 juillet 1878).
Bertrand (Arthur), archiviste-paléographe, vice-président
de la Société historique et archéologique du Maine, au
Mans, rue de Flore, 48 (2 juillet 1879).
Savoie.
Rabut (Laurent), professeur au Lycée, \ Chambéry (12 no-
vembre 1873).
Seine.
Mantelier, i£, correspondant de l'Institut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), conseiller à la Cour de
cassation, à Neuilly-sur-Seine (10 février 1846).
Légua y (Louis), architecte, à la Yarenne-Saint-Maur (6 juin
1867).
Mazard (H.-A.), à Neuilly, avenue de Neuilly, 85 (16 juin
1875).
8etne»et-Mame.
Ponton d’Amécourt (le vicomte de), à Trilport (21 dé-
cembre 1864).
Damour (Léon), à Fontainebleau (3 février 1875).
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— 27 —
Seime-et-Oise.
MM. '
Moutié (Auguste), Jjfc, à Rambouillet (9 mars 1849).
Corblet (le chanoine Jules), à Versailles, rue Saint-
Louis, 13 (12 mai 1858).
Lebeurier (le chanoine), ancien archiviste du département de
l’Eure, à Mantes (4 juin 1862).
Gouony (E.), inspecteur d’ Académie, à Versailles (4 janvier
1865).
Masquelez, bibliothécaire de FÉcole militaire, à Saint-
Cyr (l w février 1865).
Hennebert, O. lieutenant-colonel du génie, professeur de
fortification à l’École militaire de Saint-Cyr, à Versailles,
rue Saint-Honoré, 10 (3 janvier 1872).
Chardin (Paul), à Ville-d’Avray (10 décembre 1873).
Pécoul (Auguste), à Draveil (3 avril 1878).
Fourdriqnier (Édouard), à Versailles, passage Saladin, 1
(4 juin 1879).
Potiqübt (Alfred), à Magny-en-Vexin (4 février 1880).
Caron (E.), aux Camaldules, par Yerres (6 avril 1881).
Seine- Inférieure.
Septenville (le baron de), au château de Bois-Robin, par
Aumale (1 er mars 1865).
Beaurepaire (Ch. de Robillard de), correspondant de
Tlnstitut (Académie des inscriptions et bslles-lettres),
archiviste du département, à Rouen (6 avril 1870).
Sauvage (Fabbé E.), à Ectot-l'Auber, par Yerville (13 no-
vembre 1872).
Estaintot (le vicomte Robert d’), à Rouen (1 er décembre 1875).
Allard (Paul), à Rouen (10 décembre 1879).
Lebreton (Gaston), directeur du Musée céramique, à Rpuen,
rue Thiers, 25 bis (l* r février 1882).
Kermainoart (de), au Tréport (3 janvier 1883).
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— 28 —
Sèvres (Deux-).
' MM.
Beauchet-Filleau, juge de paix, à Chef-Boutonne (i i mai
1865).
Favre (Louis), à Niort (18 décembre 1878).
Somme.
Garnier (Jacques), secrétaire perpétuel de la Société des
Antiquaires de Picardie, conservateur de la Bibliothèque
de la ville, à Amiens (9 mai 1851).
Gagny (Pabbé Paul de), à Amiens, rue Lemerchier, 36 (5 mai
1858).
Beauvillê (Victor Cauvel de), à Montdidier (8 décembre 1858).
Van Robai8 (A.), à Abbeville, rue Millevoye, 28 (12 no-
vembre 1873).
Janvier (Auguste), à Amiens (5 décembre 1877).
Tarn .
Glausade (Gustave db), avocat, à Rabastens (9 juin 1847).
T am-et-Garonne .
Marcellin (Pabbé), à Montauban (9 décembre 1843).
Mary-Lapon, bibliothécaire, à Montauban (9 mars 1853).
Vaucluse.
Deloyb (Auguste), conservateur du Musée Calvet, à Avi-
gnon (2 mai 1866).
Morel (Léon), receveur particulier des finances, à Carpen-
tras (l* r juillet 1874).
Vienne.
Lecointre-Düpont (G.), à Poitiers (9 janvier 1844).
Auber (Pabbé), chanoine titulaire, historiographe du diocèse,
à Poitiers, rue 8ainte-Radégonde (9 janvier 1851).
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— 29 —
MM.
La Croix (le R. P. de), conservateur du Musée des Anti-
quaires de TOuest, à Poitiers (1 er juin 1881).
Vosges.
Leclerc (Lucien), médecin-major en retraite, à Ville-sur-
Illon, par Dompaire-Laviéviile (20 novembre 1851).
Vodlot, conservateur du Musée, à Épinal (5 février 1879).
Yonne.
Salmon (Philippe), à Cerisiers, près 8ens (9 mai 1855).
Julliot (G.), à Sens (7 février 1872).
Gariel (E.), à Vassy-lès-A vallon (6 avril 1881).
Petit (Ernest), membre du Conseil académique de la Faculté
de Dijon, à Vausse, par Noyers-sur-Serein (7 février
1883).
Associés correspondants nationaux résidant
à Tétranger.
Engel (Arthur), membre de l'École française de Rome, à
Bâle (Suisse) (5 décembre 1877).
Sainte-Marie (E. Pricot de), vice-consul de France, à Syra
(Grèce) (5 février 1879).
Sorlin-Dorigny, à Constantinople (l w juin 1881).
Saige, conservateur des archives et de la bibliothèque du
Palais, à Monaco (1 er mars 1882).
Lallemand (l’abbé), à Vergaville (Alsace-Lorraine) (7 février
1883).
Associés correspondants étrangers.
Angleterre.
Ellis (Sir Henry), ancien directeur du Musée Britannique,
à Londres (19 décembre 1829).
Halliwal (James-Orchard), membre de la Société des Anti-
quaires de Londres, à Londres (9 décembre 1849).
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MM.
Birch (Samuel), correspondant de l’Institut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), conservateur des antiquités
égyptiennes et assyriennes du Musée Britannique, à
Londres (9 décembre 1850). #
Roach Smith (Charles), membre de la Société des Antiquaires
de Londres, à Rochester (9 avril 1851).
Collinowood Bruce (John), membre de la Société des Anti-
quaires de Londres, à Newcastle-sur-Tyne (9 mai 1853).
Loftus, à Ettrich, en Écosse (4 novembre 1857).
Parker (8ir John-Henri), à Oxford (2 juin 1858).
Mayer (Joseph), à Liverpool (11 août 1858).
Franks (Augustus-Wollaston), directeur de la Société des
Antiquaires de Londres (5 février 1862).
Harth (William-Henri), à Londres (6 juillet 1864).
Lewis (le Rév. Samuel Savage), fellow et bibliothécaire de
Corpus Christi College, à Cambridge (14 février 1872).
Bunnell Lewis, membre de la Société des Antiquaires de
Londres, Queen’s College, à Cork (Irlande) (7 mars 1883).
Belgique.
Witte (le baron J. de), associé étranger de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), membre de
l’Académie de Belgique, à Anvers (19 mai 1846).
Chalon (Renier), membre de l’Académie royale de Belgique,
à Bruxelles (29 août 1851).
Schaepkens (A.), artiste peintre, à Bruxelles (2 juillet 1856).
Del Marmol, président de la Société archéologique de Namur,
à Namur (20 mars 1861).
Van der Straten Ponthoz (le comte), à Bruxelles, rue de la
Loi, 13 (18 janvier 1865).
Dognée (Eugène, M. O.), à Liège (6 juin 1867).
Pinchart (A.), chef de section aux Archives du royaume, à
Bruxelles (7 avril 1869).
IIelpiü (Jules), directeur de la Revue de VArt chrétien , à
Liège, rue de Joie, 8 (2 mai 1883).
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— 34 —
Danemark.
MM.
Worsaae (J. J. A.), ancien ministre, inspecteur général des
monuments historiques du Danemark, à Copenhague
(9 août 1854).
Muller (Louis), inspecteur du Cabinet royal des médailles,
à Copenhague (25 mars 1858).
Schmidt (le professeur Waldemar), à Copenhague (3 juin
1868).
Espagne.
Castellanos de Losada (Basile-Sébastien), membre de T Aca-
démie d'archéologie, à Madrid (9 avril 1851).
Martinez y Requera (le docteur Leopoldo), à Bujalance, pro-
vince de Cordoue (6 novembre 1867).
Ramon-Soriano-Tomba, à Barcelone (19 novembre 1879).
Girbal (Henri-Claude), à Gérone (1 er décembre 1880).
Etats-Unis.
Souier (E. G.), à New-York (9 juillet 1851).
Everett (Edward), correspondant de l'Institut (Académie
des sciences morales et politiques), à Boston (9 juillet
1851).
Grèce.
Rangabé (A. Rizo), correspondant de l’Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), à Athènes (19 octobre
1849).
Carapanos (Constantin), à Athènes (10 avril 1878).
Hollande.
Wal (J. de), professeur à PUnivèrsité, à Leyde (10 décembre
1849).
Leemans (le docteur Conrad), directeur du Musée d’Anti-
qui tés, à Leyde (9 janvier 1852).
Dirks (le docteur J.), à Leeuwarden (3 mars 1869)
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— 32 —
Italie.
MM.
Bonnefoy (l’abbé), à Jarsy (9 mars 1842).
Fusco (Giuseppe-Maria), à Naples (9 décembre 1850).
Rossi (le chevalier G. B. de), associé étranger de l’insti-
tut (Académie des inscriptions et belles-lettres), inter-
prète des manuscrits à la Bibliothèque du Vatican,
membre de la Commission des antiquités chrétiennes et
du collège philologique de l’Université, à Rome (10 jan-
vier 1853).
Garrucci (le P. Raffâele), professeur au Collège romain,
à Rome (9 juillet 1854).
Henzen (le docteur Wilhem), correspondant de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), à Rome
(16 janvier 1867).
Bertolotti, archiviste aux Archives d’État, à Rome (8 jan-
vier 1879).
Norvège.
Unoer, professeur à l’Université, à Christiania (28 juin 1871).
Portugal .
Maceoo (le conseiller, commandeur de), secrétaire perpétuel
de l’Académie royale, à Lisbonne (9 décembre 1836).
Prusse.
Fribdlændbr (Julius), conservateur du Musée des médailles,
à Berlin (9 décembre 1850).
Diefbnbach (Lorenz), à Francfort-su r-le-Mein (9 janvier
1852).
Lepsius (Richard), correspondant de l’Institut (Académie des
inscriptions et belles -lettres), membre de l’Académie des
sciences, à Berlin (10 novembre 1853).
Werth (le professeur Ernest Aus’m), à Kessenich, près
Bonn (2 mars 1870).
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— 33 —
Russie.
MM.
Labanoff (le prince A. de) , à Saint-Pétersbourg (3 février
1827).
Koëhne (le baron Bernard de), conseiller d’État actuel, à
Saint-Pétersbourg (10 décembre 1849).
Ouvaroff (le comte), recteur de l’Université, à Moscou
(4 novembre 1857).
Sibnnicki (Stanislas-Joseph), à Varsovie (3 février 1875).
Suisse.
Quiquerez, à Bellerive, près Délémont, canton de Berne
(19 février 1847).
Vulliemin (Louis), à Lausanne (10 décembre 1849).
8chneller, à Lucerne (l« r juillet 1857).
Fazy (Henry), membre du Conseil d’État, à Genève (4 fé-
vrier 1863).
Morel-Fatio (Arnold), conservateur du Musée, à Lausanne
(11 juillet 1866).
Wurtemberg .
K elle a (Adalbert von), professeur de littérature du moyen
âge, à F Université de Tubingue (2 avril 1862).
ANT. BULLETIN.
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LISTE
DES SOCIÉTÉS SAVANTES
avec lesquelles la Compagnie est en correspondance.
Sociétés françaises.
Académie des inscriptions et belles-lettres de l’Institut na-
tional de France.
Aisne, Saint-Quentin. Société académique.
Allier, Moulins. Société d’émulation.
Alpes-Maritimes, Nice. Société des lettres, sciences et arts.
Aube, Troyes. Société d’agriculture, sciences, arts et belles-
lettres du département.
Bblport (Territoire de). Société Belfortaine d’émulation.
Calvados, Caen. Société des Antiquaires de Normandie.
— — Académie des sciences, arts et belles-lettres.
— Bayeux. Société d’agriculture, sciences, arts et
belles-lettres.
Charente, Angoulême. Société d’agriculture, arts et com-
merce du département.
— — 8ociété archéologique et historique
de la Charente.
Charente-Inférieure, Saintes . Société archéologique de la
Charente-Inférieure.
— — Société des archives histo-
riques de la Saintonge et
de l’Aunis.
Cher, Bourges. Commission historique du Cher.
— — Société des Antiquaires du Centre.
Corrèze, Brive. Société scientifique, historique et archéolo-
gique de la Corrèze.
ê
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— 35 —
Côte-d’Or, Dijon . Commission des antiquités du départe*
ment.
— Beaune. Société d’archéologie, d’histoire et de
littérature.
— Semur. Société des sciences historiques et natu-
relles.
Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc . Société archéologique et his-
torique des Côtes-du-Nord.
Creuse, Guéret . Société des sciences naturelles et archéolo-
giques de la Creuse.
Dordogne, Périgueux. Société historique et archéologique
du Périgord.
Doubs, Besançon. Société d’émulation du Doubs.
Eure-et-Loir, Chartres. Société archéologique du départe-
ment.
Gard, Nimes. Académie.
Garonne (Haute-), Toulouse . Académie des sciences, inscrip-
tions et belles-lettres.
— * — Société archéologique du midi
de la France.
Gironde, Bordeaux . Commission des monuments et docu-
ments historiques de la Gironde.
— — Société archéologique de Bordeaux.
Hérault, Montpellier. Société archéologique.
— Béziers. Société archéologique.
Ille-et-Vilaine, Rennes. Société archéologique.
Indre-et-Loire, Tours. Société archéologique.
— — Société française d’archéologie.
Loir-et-Cher, Blois. Société des sciences et lettres.
— Vendôme. Société archéologique du Vendô-
mois.
Loire, Montbrison. La Diana, société historique et archéo-
logique du Forez.
Loirb (Haute-), Le Puy. Société d’agriculture, sciences, arts
et commerce*
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— 3C —
Loire-Inférieure, Nantes . Société archéologique.
Loiret, Orléans . Société archéologique de l’Orléanais.
Maine-et-Loire, Angers. Répertoire archéologique de l’Anjou.
— — Académie des sciences et belles-
lettres d’Angers.
Manche, Chei'bourg. Société nationale académique de Cher-
bourg.
Marne, Châlons-sur-Marne. Société d’agriculture, commerce,
sciences et arts.
— Reims. Académie de Reims.
Marne (Haute-), Langres. Société historique et archéologique.
Meurthe-et-Moselle, Nancy. Académie de Stanislas.
— Briey. Société d’archéologie et d’his-
toire.
Meuse, Bar-le-Duc. Société des lettres, sciences et arts.
— Verdun . Société philomathique.
Morbihan, Vannes. Société polymathique du Morbihan.
Nord, Lille. Société des sciences, de l’agriculture et des arts.
— Àvesnes. 8ociété archéologique.
— Cambrai. Société d’émulation.
— Douai. Société centrale d’agriculture, sciences et arts.
— Dunkerque. Société Dunkerquoise pour l’encourage-
ment des sciences, des lettres et des arts.
Oise, Beauvais. Société académique d’archéologie, sciences
et arts.
— Compiègne. Société historique.
Pas-de-Calais, Arras. Académie d’Arras.
— Saint-Omer. Société des Antiquaires de la
Morinie.
Rhône, Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts.
Saône-et-Loire, Autun. Société Éduenne.
— Chalon-sur-Saône. Société des sciences natu-
relles de Saône-et-Loire.
Sarthe, Le Mans. Société archéologique du Maine.
Savoie, Chambéry. Société Savoisienne d’histoire et d’ar-
chéologie.
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— 37 —
Savoie (Haute-), Annecy. Société Florimontane.
Sboœ, Paris, Société française de numismatique et d’archéo-
logie.
— Société de l’histoire de France.
— — Société des études historiques.
— — Société philotechnique.
Sbwe-bt-Marnb, Melun. Société d’archéologie, sciences,
lettres et arts.
Skdœ-et-Oise, Versailles. Société des sciences morales, des
lettres et des arts.
— Commission des antiquités du
département.
— Rambouillet. 8ociété archéologique.
Seine-Inférieure, Rouen. Académie des sciences, belles-
lettres et arts.
— — Commission départementale des
antiquités de la Seine-Infé-
rieure.
Sèvres (Deux-), Niort. Société de statistique.
Somme, Amiens. 8ociété des Antiquaires de Picardie.
— — Académie du département de la Somme.
— AbbedUe. Conférence scientifique d’Abbeville et de
Ponthieu.
Var, Toulon. 8ociété des sciences, belles-lettres et arts.
Vendée, La Roche-sur-Yon. Société d’émulation de la Vendée.
Vienne, Poitiers. Société des Antiquaires de l’Ouest.
Vienne (Haute-), Limoges. Société archéologique et histo-
rique du Limousin.
Vosges, Épinal. Société d’émulation.
— Saint “Dié. Société philomathique vosgienne.
Yonne* Auxerre. Société des sciences historiques et natu-
relles.
— Sens. Société archéologique.
Algérie, Alger. Société historique algérienne.
— Constaniine. Société archéologique de la province.
— Oraa. Société de géographie et d’archéologie.
— Bône. Académie d’Hippône.
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Sociétés étrangères.
Alsace-Lorraine, Colmar . Société d’histoire naturelle.
— Metz. Académie.
— Mulhouse. Société industrielle.
— Strasbourg. Société pour la conservation
des monuments historiques de l’Alsace.
Angleterre, Londres. Société royale des Antiquaires.
— — Institut archéologique de Grande-
Bretagne et d’Irlande.
— Cambridge. Société des Antiquaires.
— Edimbourg. Société des Antiquaires d’Écosse.
— Société numismatique.
Autrichb, Vienne. Académie impériale des sciences.
— Grcstz. Société historique de Styrie.
— Laybach. Société historique de la Carniole.
— Zagrel-Agram. 8ociété archéologique.
Bade, Manheim. Société historique.
Bavière, Munich. Académie royale des sciences.
— Bamberg. 8ociété historique.
— Nuremberg. Muséum germanique.
— Ratisbonne. Société historique du Haut-Palatinat.
Belgique, Bruxelles. Académie royale de Belgique.
— — 8ociété royale de numismatique belge.
— Anvers. Académie d’archéologie de Belgique.
— Oand. Comité central des publications de la
Flandre.
— Liège. Société liégeoise de littérature wallonne.
— Mons. Société des sciences, de6 arts et des lettres
du Hainaut.
Danemark, Copenhague. Société royale des Antiquaires du
Nord.
— Odensée. Société littéraire de Fionie.
Espagne, Madrid. Académie royale d’histoire.
— — Académie royale des beaux-arts de 8an-
Fernando.
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— 39 —
— — Société libre des archives, bibliothèques
et musées.
— Valence.' Société archéologique.
Etats-Unis, Boston. Société des Antiquaires.
— New-York. Société ethnologique d’histoire na-
turelle.
— Philadelphie. Société philosophique américaine.
— Topeka. Société historique de Tétât du Kansas.
— Urbana . Association centrale scientifique de
TOhio.
— ^ Washington. Institut Smihtsonien.
Grèce, Athènes. Société archéologique.
Hesse-Darmstadt, Mayence. Société des Antiquaires.
Hollande, Leeuwarden . Société d’histoire et des antiquités
de la Frise.
Italie, Rome. Académie des Lincei.
— Modène. Académie royale des sciences, lettres et arts.
— Turin. Académie royale des sciences.
Luxembourg, Luxembourg. Institut Royal Grand-Ducal, sec-
tion historique.
Nassau, Wiesbaden. Société des Antiquaires.
Portugal, Lisbonne. Académie royale des sciences.
Prusse, Bonn. Société des Antiquaires du Rhin.
— Iéna. Société d'histoire et d’archéologie de la Thu-
ringe.
Russie, Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences.
Suède, Stockholm. Académie royale des inscriptions et
belles-lettres.
Suisse, Bâle. Société nationale des Antiquaires.
— Genève. Société d’histoire et d’archéologie.
— Lausanne. Société d’histoire de la Suisse Romande.
— Lucerne. Société historique des cinq Gantons pri-
mitifs.
— Zurich. Société des Antiquaires.
Turquie, Constantinople. Société centrale.
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LISTE ALPHABÉTIQUE
DES ASSOCIÉS CORRESPONDANTS NATIONAUX
Au 15 Mai 1883.
MM.
Allard (Paul), Seine-Inférieure.
Allmer (Auguste), Rhône.
Arbaumont (Jules d’), Côte-d’Or.
Auber (l’abbé), Vienne.
Aubertin (Charles), Côte-d’Or.
Aürès, Gard.
Aymard, Haute-Loire.
Azaïs (Gabriel), Hérault.
Babeau (Albert), Aube.*
Barrère (l’abbé), Lot-et-Garonne.
Barthélémy (le comte Édouard de), Marne.
Barthélémy (le docteur), Bouches-du-Rhône.
Baye (le baron Joseph de), Marne.
Bayet (Charles), Rhône.
Bbauchbt-Filleau, Deux-Sèvres.
Beaudouin (Jules), Côte-d’Or.
Beaurepaire (Eugène de Robillard de), Calvados.
Beaurepaire (Charles de Robillard de), Seine-Inférieure.
Beauvillé (Victor Cauvel de), Somme.
Beauvois (E.), Côte-d’Or.
Beck de Fouquières, Pas-de-Calais.
Bernard (l’abbé E.), Morbihan.
Bertrand (Arthur), Sarthe.
Bigarne (Charles), Côte-d’Or.
Blancard (Louis), Bouches-du-Rhône.
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— 44 —
MM.
Boucher de Molandon, Loiret.
Bougard (le docteur), Haute-Marne.
Bougot, Côte-d'Or.
Bourgade La Dardtb (de), Puynle-Dôme.
Brêmont d'Ars (le comte Anatole de), Finistère.
Brocard (Henry), Haute-Marne.
Brunet (Gustave), Gironde.
Buhot de Kersers, Cher.
Bulliot (G.), Saône-et-Loire.
Caffiaux (Henry), Nord.
Cagny (l’abbé Paul de), Somme.
Caix de Saint-Aymour (Amédée de), Oise.
Caron (E.), Seine-et-Oise.
Gasati (Charles), Loiret.
Castan (Auguste), Doubs.
Cazalis de Fondouce, Hérault.
Cerès (l'abbé), Aveyron.
Cessac (le comte P. de), Creuse.
Chambrun de Rosemont (Art. de), Alpes-Maritimes.
Chantre (Ernest), Rhône.
Chardin (Paul), Seine-et-Oise.
Charles (l'abbé Robert), Sarthe.
Charmasse (Anatole de), Saône-et-Loire.
Chassaing (Augustin), Haute-Loire.
Chatbl (Eugène), Calvados.
Chatbllier (P. du), Finistère.
Chautard, Nord.
Chavrrondier (Auguste), Loire.
Chevallier (l'abbé Ulysse), Drôme.
Chevrier (Jules), Saône-et-Loire.
Clausade (Gustave de), Tarn.
Collignon (Maxime), Gironde.
Colson (le docteur), Oise.
Corblet (le chanoine Jules), Seine-et-Oise.
Cougny (E.), Seine-et-Oise.
Couret (Alphonse), Loiret.
Cournault (Charles), Meurthe-et-Moselle.
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— 42 —
MM.
Damour (Léon), Seine-et-Mame.
Dangoisnb, Pas-de-Calais.
Decombb (Lucien), Ille-et-Vilaine.
Dehaisnbs (l’abbé), Nord.
Delattre (Victor), Nord.
Delaville Le Roülx (J.), Indre-et-Loire.
Deloye (Auguste), Vaucluse.
Demaison, Marne.
Deschamps de Pas (Louis), Pas-de-Calais.
Desnoyers (l’abbé), Loiret.
Drouyn (Léo), Gironde.
Du Fresne de BsAUcounT (le marquis G.), Calvados.
Du Lac (Jules), Oise.
Du Plessis (G.), Loir-et-Cher.
Duquénelle, Marne.
Durand (Vincent), Loire.
Durand de Distroff (Anatole), Meurthe-et-Moselle.
Duval (Louis), Orne.
Duvernoy (C.), Doubs.
Enoel (Arthur), Suisse.
Estaintot (le vicomte Robert d’), 8eine-Inférieure.
' Fabre (Marc), Basses-Alpes.
Farcy (P. de), Mayenne.
Favre (Louis), Deux-Sèvres.
Fleury (Édouard), Aisne.
Flouest (Édouard), Côte-d’Or.
Fontenay (Harold de), Saône-et-Loire.
Fontenille (Paul de), Lot.
Fourdrignier (Édouard), Seine-et-Oise.
Galles (René), Morbihan.
Galy (le docteur), Dordogne.
Gantier (Antoine), Haute-Garonne.
Gariel, Isère.
Gahiel (E.), Yonne.
Garnier (Jacques), Somme.
Gaultier du Mottày, Côtes-du-Nord.
Gauthier (Jules), Doubs.
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— 43 —
MM.
Gay (Victor), Dordogne.
Germai* (L.), Meurthe-et-Moselle.
Germer-Durand (François), Lozère.
Girard (Paul), Haute-Garonne.
Giraud, Rhône.
Giyblet (Charles), Marne.
Godard-Faultribr, Maine-et-Loire.
Goivnard, Loire.
Gouverneur (Aristide), Eure-et-Loir.
Grbllbt-Balguerie (Charles), Gironde.
Guigue (M.-G.), Rhône.
Hardy (Michel), Dordogne.
Hennbbert, 8eine-et-Oise.
Homolle, Meurthe-et-Moselle.
Hucher, Sarthe.
Jacob (Alfred), Meuse.
Janvier (Auguste), Somme.
Jeannez (Édouard), Loire.
Joannon (Paul), Bouches-du-Rhône.
Joüon des Longrais, Rle-et-Vilaine.
JoussBT (le docteur), Orne.
Jullibn Lafbrrière (le chanoine), Charente-Inférieure.
Julliot (G.), Yonne.
Kbrmaingant (de), Seine-Inférieure.
Kerviler (René Pocard), Loire-Inférieure.
La Boullaye (E. Jullien de), Haute-Marne.
La Croix (le R. P. de), Vienne.
Lacroix (T.), Saône-et-Loire.
Lafaye (Georges), Bouches-du-Rhône.
Lagrèze (Bascle de), Basses- Pyrénées.
Lallemand (rabbé), Alsace-Lorraine.
Lalore (l’abbé Charles), Aube.
Lapérouse (Gustave), Côte-d’Or.
Laurière (Jules de), Charente.
Lebègub, Haute-Garonne.
Lebeurier (le chanoine), Seine-et-Oise.
Lebreton (Gaston), Seine-Inférieure.
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— 44 —
MM.
Lbclebc (Lucien), Vosges.
Lecotntrb-Dupont (G.), Vienne.
Lefort (Louis), Cher.
Lequay (Louis), Seine.
Lemière (P.-L.), Côtes-du-Nord.
Lespinassb (René Leblanc de), Nièvre.
Letrône (Ludovic), Orne.
Lièvre, Charente.
Libsville (le comte Alfred db), Calvados.
Linas (Charles db), Pas-de-Calais.
Loiseleur (Jules), Loiret.
Lonqpérier-Grimoard (le comte Alfred Prévost de), Oise.
Loriquet (Charles), Marné.
Loustau (G.), Oise.
Luçay (le comte de), Oise.
Lucot (l’abbé), Marne.
Magbn (Adolphe), Lot-et-Garonne.
Mallay (Émile), Puy-de-Dôme.
Mannier (E.), Nord.
Mantblier, Seine.
Marcellin (l’abbé), Tarn-et-Garonne.
Marsy (le comte de), Oise.
Martha (Jules), Rhône.
Mary-Lafon, Tarn-et-Garonne.
Masquelbz, Seine-et-Oise.
Mathon, Oise.
Maxb-Verly, Meuse.
Mazard (H. A.), Seine.
Michel (Edmond), Loiret.
Moisy (Henry), Calvados.
MonneCove (Félix le Sbroeant de), Pas-de-Calais.
Montille (L. de), Côte-d’Or.
Morand (F.), Pas-de-Calais.
Moreau (Frédéric), Aisne.
Morel (Jean-Pierre-Marie), Haute-Garonne.
Morel (Léon), Vaucluse.
Morin-Pon 6 (Henry), Rhône.
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— 45 —
MM.
Mossmann, Belfort.
Mougenot (Léon), Meurthe-et-Moselle. •
Moimè (Auguste), Seine-et-Oise.
Nicaise (Auguste), Marne.
Nigoluère (3. de la), Loire-Inférieure.
Noguîer (Henry), Hérault.
Nyd (l’abbé), Ain.
Palustre (Léon), Indre-et-Loire.
Parrocel (E.), Bouches-du-Rhône.
Pêcheur (l’abbé), Aisne.
Pêcoul (Auguste), Seine-et-Oise.
Penon (G.), Bouches-du-Rhône.
Petit (Ernest), Yonne.
Pibrac (Anatole du Faur, comte de), Loiret.
Piette (Édouard), Maine-et-Loire.
Pigeotte (Léon), Aube.
Pilot, Isère.
Pitre de Lisle, Loire-Inférieure.
Ponton d’Amégourt (le vicomte de), Seine-et-Marne.
Port (Gélestin), Maine-et-Loire.
Potiquet (Alfred), Seine-et-Oise.
Pruniêres (le docteur), Lozère.
Puymaigre (le comte de), Meurthe-et-Moselle.
Rabut (Laurent), Savoie.
Révoil (Henry), Gard.
Rhôné (Arthur), Gôtes-du-Nord.
Ricard (Adolphe), Hérault.
Rigaux (Henri), Nord.
Robiou (Félix), Ille-et-Vilaine.
Rochambeau (le marquis Achille de), Loir-et-Cher.
Roman (Joseph), Hautes-Alpes.
Roschach (Ernest), Haute-Garonne.
Rosënzweig (Louis), Morbihan.
Rouybr (Jules), Meurthe-et-Moselle.
Rupin (Ernest), Corrèze.
Sacaze (Julien), Haute-Garonne.
Saige (G.), Monaco.
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— 46 —
MM.
8 a iht- Paul (Anthyme), Haute-Garonne.
Sainte-Marie (E. Phicot de), Grèce.
Salmon (Philippe), Yonne.
Sauvage (l’abbé E.), Seine-Inférieure.
Septenvillb (le baron de), Seine-Inférieure.
Sizeranne (le comte Monnier de la), Drôme.
Sorlin-Dorigny, Constantinople.
Soultrait (le comte de), Doubs.
Storelli (André), Loir-et-Cher.
Suchaux (Louis), Haute-Saône.
Tartière (Henry), Landes.
Tbissier (Octave), Bouches-du-Rhône.
Terninck (A.), Pas-de-Calais.
Tholin (Georges), Lot-et-Garonne.
Tourret, Pyrénées-Orientales.
Travers (Émile), Calvados.
Vàllrntin (Ludovic), Drôme.
Vallbntin (Florian), Drôme.
Van Hende, Nord.
Van Drival (le chanoine), Pas-de-Calais.
Van JRobais, Somme.
Voulot, Vosges.
Wismes (le baron de), Loire-Inférieure.
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EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DU 1" TRIMESTRE DE 1883.
Séance du 3 Janvier.
Présidence de MM. G. Perrot et G. Duplessis.
M. G. Perrot, président sortant, prend la parole et s'ex-
prime en ces termes :
« Messieurs,
« Notre Société a été cruellement éprouvée pendant l’année
qui vient de s'écouler; elle a perdu, outre son doyen, de la
Villegille, un de ses membres honoraires, Auguste Cocheris,
et deux des hommes qu'elle avait été le plus fière de comp-
ter dans ses rangs, Adrien de Longpérier et Jules Quicherat.
c Sur la tombe de ces deux derniers, votre président, pour
M. de Longpérier, et, pour M. Quicherat, votre vice-prési-
dent, se sont ftiits les interprètes des regrets de la Compa-
gnie, ou, pour mieux dire, de sa sincère et profonde douleur.
Sous l’empire de ce sentiment, j’ai essayé de dire quel vide
M. de Longpérier avait laissé au milieu de nous le jour où,
en quittant le Louvre, il s'était éloigné de nos séances; j’ai
rappelé quelle part il avait prise, pendant de longues années,
à nos amicales discussions. Tous ceux d’entre nous qui ont
sur leurs confrères le triste privilège de l’àge n'ont pas oublié
quelle autorité lui donnaient ici, dans nos entretiens, sa pro-
digieuse mémoire, son tact exquis d’archéologue émérite et
la vivacité de son brillant esprit. Ce qui ajoutait encore à
notre chagrin c’était, nous l’avons dit, la pensée que beau-
coup de cette science si précise et si sûre périrait avec! le
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maître. De Longpérier n’avait pas eu le goût des gros livres;
il n’avait pas consenti à exposer sa doctrine dans des ouvrages
où une autre génération aurait pu en recueillir les exemples
et la méthode. Quand nous parlions ainsi , dans la première
émotion d’une perte si sensible, nous ne savions pas encore
que la piété de la famille et celle d’un disciple et d’un ami
dévoué n’épargneraient rien pour arracher à l’oubli tout ce
qui pouvait être sauvé des fruits de cette longue et multiple
activité.
< C’est ainsi que nous avons vu reparaître ou plutôt paraître
un ouvrage que presque personne de nous ne connaissait,
les Recherches sur la chronologie et l f iconographie des rois
parthes Arsacides. Ce livre avait fondé la réputation de notre
confrère et l’avait fait entrer à l’Académie de6 inscriptions ;
cependant, par un singulier scrupule, l’auteur, craignant
sans doute que des faits nouvellement observés ne vinssent
démentir quelques-unes de ses théories, n’avait pas publié
ces beaux mémoires, où il mettait, le premier, à leur vraie
place, tous ces rois que l’on n’avait su jusqu’alors ni distin-
guer, ni classer. Tirée depuis vingt-neuf ans, avec ses dix-
huit planches, l’édition est sortie tout entière d’une armoire
du Louvre où elle était restée prisonnière pendant tout ce
temps.
c Ce n’est d’ailleurs pas tout ce qui nous sera rendu de celui
que nous nous plaisions, autrefois, à consulter dans les cas
difficiles et à écouter avec déférence. De Longpérier a beau-
coup écrit, beaucoup plus qu’on ne serait, au premier
moment, tenté de le croire. Il répugnait aux longues entre-
prises, aux ouvrages où il aurait fallu donner à sa pensée
un tour dogmatique et remplir un de ces vastes cadres qui
renferment nécessairement certaines parties un peu sacrifiées,
toutes de transition et dans lesquelles l’intérêt languit. Par
goût, il allait droit aux points controversés ; ce qu’il aimait,
c’était à décrire, avec une élégante brièveté, un monument
curieux, et à signaler rapidement les rapports par lesquels
cet objet se rattachait à d’autres objets analogues, peu con-
nus ou jusqu’ici mal définis. Rarement il prenait la peine
d’établir des séries, par voie de catalogue complet et détaillé,
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suivant la méthode qui est chère aux archéologues allemands ;
mais il réunissait les éléments de ces séries et il en traçait
l’esquisse ; que de fois, depuis le début de ses recherches,
des découvertes et des travaux postérieurs sont venus con-
firmer ce qu’il avait tout d’abord entrevu et comme insinué,
en laissant à d’autres la fatigue et les dangers de la démons-
tration en forme ! Ces rapprochements et ces vues, dont la
science contemporaine a largement profité, de Longpérier
les a semés dans de nombreux articles, dans des notes de
quelques pages et parfois de quelques lignes, qui ont paru
dans l’ancienne et dans la nouvelle Revue archéologique ,
dans la Revue de numismatique , dans le Bulletin de l'Athe -
nœum français , dans les Comptes-rendus de l'Académie et dans
notre propre Bulletin . Malgré leur date, la plupart de ces
articles sont encore très bons à lire; pour emprunter aux
Anglais un terme expressif qui nous manque, ils sont au
plus haut degré suggestifs ; ils éveillent la curiosité, ils pro-
voquent la réflexion, ils font apercevoir à l’esprit des rela-
tions dont l’analyse le conduit à des conclusions importantes.
Toutes ces dissertations et ces courtes notes, qui souvent ne
sont pas les moins précieuses, étaient disséminées et comme
perdues dans des recueils où il était souvent difficile de les
retrouver; grâce à l’un de nos confrères, nous les aurons
bientôt toutes à notre disposition, réunies sur le rayon de
notre bibliothèque où nous plaçons les livres qu’il faut avoir
à portée de la main et que l’on ouvre bien des fois par jour ;
elles composeront cinq beaux volumes accompagnés de
planches et de vignettes ; encore l’éditeur n’a-t-il compris
dans cette réimpression ni ces notices du Musée Napoléon III
qui ne pouvaient se séparer des monuments qu’elles
expliquent, ni les Rapports que, pendant bien des années, de
Longpérier a rédigés avec tant de soin pour les diverses com-
missions dont il était'membre à l’Académie. Le premier de
ces volumes a déjà été déposé sur votre bureau ; les volumes
suivants paraîtront avec la même promptitude ; nous pouvons
compter, à cet égard, sur le zèle et sur l’intelligente ardeur
de M. Gustave Schlumberger.
< Nous prenons acte d’une autre promesse, dont l’accom-
ANT. BULLETIN. 4
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plissement ne nous sera pas une moins sensible consolation
d’une autre perte douloureuse. Les élèves et les amis de
Jules Quicherat nous font espérer la publication prochaine
d’un recueil, semblable à celui que nous donne M. Schlum-
berger, de plusieurs volumes où seront rassemblés les prin-
cipaux mémoires et articles que l’éminent directeur de
l’Ecole des chartes a fournis, pendant plus de quarante ans,
à la Bibliothèque de oette école et aux mémoires et bulletins
des différentes sociétés savantes qui s’honoraient de le comp-
ter dans leurs rangs. On retrouvera là tout au moins quelques
débris, quelques fragments épars du livre que Qtdcherat
aurait seul pu faire et qu’il n’a jamais fait, de cette histoire
de l’art français au moyen âge et à la Renaissance que l’on
attendait toujours du savant professeur par lequel avait été
créé l’enseignement de l’archéologie nationale. Quicherat
laisse de beaux et grands ouvrages dont les titres et les
mérites divers ont été rappelés, sur sa tombe, avec une corn-
pétence que je ne possède point, par plusieurs de nos savants
confrères, par MM. Léopold Delisle, Bordier et Duplessis;
mais cette œuvre capitale, dont il avait réuni tous les maté-
riaux, avec sa plume et avec son crayon, il n’a pas eu le
temps de l’écrire et de la mettre au point ; malgré ses habi-
tudes laborieuses et sa rare puissance de travail, le loisir lui
a manqué. Gomme bien d’autres, il a souffert du régime des
comités et des commissions. La vie est ainsi faite, pour les
savants d’aujourd’hui; quand leur mémoire s’est meublée
de faits bien classés, quand leur méthode s’est assurée et
affermie, quand enfin ils sont en pleine possession de leur
talent ou de leur génie et que d’ailleurs l’âge qui s’avance et
qui penche vers son déclin rend précieuses jusqu’aux minutes
mêmes, on vient arracher, comme par force, ces hommes
d’étude au cabinet où ils recherchent et découvrent la vérité ;
on leur prend la meilleure part de ces heures dont ils sau-
raient faire un si bon usage. J’ai souvent entendu Quicherat
se plaindre de ces honneurs qu’il n’avait pas désirés et qui
coupaient en lambeaux un si grand nombre de ses journées.
Quand je lui demandais où en était cette histoire qui devait
être son monument et la gloire de son nom, il me répondait
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en haussant les épaules: t Je suis membre de quatorze com*
missions ! » Encore n’erût-ce été que demi-mal si, comme
tant d’autres, Quicherat avait jeté au feu les lettres de ans*
vocation et se fût contenté de paraître quelquefois dans ces
réunions, quand il n’aurait eu rien de mieux à faire ; mais,
avec son vif et austère sentiment du devoir, il était de ceux
qui n’acceptent pas de fonctions, surtout quand elles sont
gratuites, sans se croire tenus de les remplir. Sans doute les
administrations qui ne cessaient de réclamer ses conseils y
ont gagné de s’épargner beaucoup de méprises et de mauvais
choix ; avec sa brusque franchise, il disait la vérité à ceux
mômes qui ne la lui demandaient point, à plus forte raison
ne la marchandait-il pas à ceux qui paraissaient, de bonne
foi, faire appel à son expérience et à sa sincérité. Jamais
homme n'a parlé plus haut et plus franc; quand il s’est
trompé, dans ses jugements sur les hommes ou sur les choses,
ce n’a jamais été que par l’effet d’une noble illusion ; il était
de ceux qui ne prennent pas leur parti des inégalités et des
iniquités de ce monde, mais qui voudraient inaugurer sur la
terre le règne de la justice absolue.
« Vous me permettrez, Messieurs, de rappeler beaucoup
plus brièvement les titres des deux autres confrères que
nous avons perdus; ils s’étaient depuis bien plus longtemps
retirés de nos séances, où je les avais à peine entrevus, quand
j’ai eu l’honneur d’entrer dans la Société; j’ai dû, pour pou-
voir parler d’eux à nos jeunes confrères, faire appel aux sou-
venirs d’un des doyens de notre Société, de notre cher biblio-
thécaire-archiviste, M. Pol Nicard, qui connaît si bien le
passé de cette Compagnie à laquelle il appartient depuis
bientôt trente-deux ans et où il n’a jamais cessé de donner
l’exemple de l’assiduité et du travail.
« De La Villegille avait débuté par des études surnotre
ancien droit criminel. La publication la plus importante
qu’il ait faite est d’ailleurs celle des mémoires si instructifs
et si amusants de l'avocat Barbier; mais, dans la première
édition qu’il a donnée de cette chronique du règne de
Louis XV, il avait cru devoir retrancher de nombreux pas-
sages. Pour assurer le succès du livre, il a fallu en donner
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— 52 —
une seconde édition où ont été rétablies les parties du texte
qui avaient été ainsi supprimées, par l'effet de scrupules
dont le principe était honorable, mais dont sait s'affranchir
le véritable historien. M. de La Villegille a rendu des services
utiles à la Société de l’histoire de France, dont il a longtemps
géré les finances comme président de la commission des
fonds ; il a aussi, pendant bien des années, rempli la fonc-
tion de secrétaire du Comité qui est chargé de la publication
des monuments inédits de l'histoire de France.
Au moment où Cocheris, en 1854, a été nommé membre
résident de la Société des antiquaires de France, il n'avait
encore publié qu’une thèse sur la grande chancellerie de
France au xiv® siècle, qui lui avait valu le titre d'archiviste-
paléographe, et la première partie d’une collection de docu-
ments inédits qui concernaient la Picardie ; il était alors
simple attaché à la bibliothèque Ma?arine. En l'appelant à
siéger dans ses rangs, la Compagnie avait en quelque sorte
escompté les travaux futurs de son nouvel élu ; en effet, dans
les années qui suivirent, Cocheris a beaucoup travaillé.
Parmi ses ouvrages, il nous suffira de citer les suivants :
c La table méthodique et analytique du journal des Savants,
précédée de Vhistoire de ce journal.
« Ses Entretiens sur la langue française et son Traité de la
formation des mots de notre langue.
« Son Dictionnaire des communes de Seine-et-Oise.
« Une seconde édition de Y Histoire de la ville et de tout le
diocèse de Paris, par l’abbé Lebeuf, considérablement aug-
mentée par les recherches de notre confrère. Par malheur,
cette courageuse et louable entreprise n’a pas été conduite
jusqu'à son terme ; de cette nouvelle édition il n'a paru que
les trois premiers volumes. Peut-être la faute en est-elle au
désastre qui a frappé notre confrère en 1870, pendant la
guerre. Dans la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois,
qu’il habitait pendant l’été, il possédait une belle bibliothèque
que ses parents lui avaient léguée et qu'il avait fort enrichie ;
au cours de l’invasion, elle fut détruite tout entière par les
soldats étrangère qui s’établirent dans sa maison. Alors périt
aussi le manuscrit, déjà très avancé, d'un ouvrage impor-
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— 53 —
tant qu’il avait commencé à publier sous le titre de Nouveau
dictionnaire géographique de la France ou Glossaire chronolo-
gique des noms de lieu contenant toutes les formes françaises
et latines des noms de lieu de la France , précédé d'un traité
de philologie géographique .
« Ce qui empêcha sans doute notre confrère de chercher à
rétablir l’œuvre ainsi détruite, ce furent les fonctions qui lui
furent confiées dans la dernière partie de sa vie. Il avait été
nommé d’abord bibliothécaire, puis bibliothécaire-trésorier
de la Mazarine ; mais, après 1870, il devint conseiller-géné-
ral du département de Seine-et-Oise, et, en 1877, inspecteur
général de l’Université dans l’ordre de l’enseignement pri-
maire. Les exigences de cette double situation lui firent perdre
l'habitude de fréquenter nos séances. Du reste, pendant le
temps même où il les suivait assez régulièrement, il n’avait
jamais pris une part très active à nos discussions. Les cir-
constances malheureuses qui accompagnèrent la chute de
l’empire l’avaient amené à présider la Compagnie en 1870 et
pendant la plus grande partie de 1871 ; or, dans le spirituel
discours par lequel il a cherché à donner une idée des tra-
vaux qu’avaient poursuivis, pendant ces jours troublés, les
quelques membres présents à Paris, lui-même rappelait
avec modestie que, jusqu’alors, son rôle au sein de la Com-
pagnie s’était borné à écouter ce qui se disait autour de lui
et à en faire son profit.
« Une dernière vacance a été créée, sur la liste de nos
membres résidents, par le vote qui a fait passer M. de Barthé-
lemy, sur sa demande, au nombre des membres honoraires.
< Les places que cette promotion et que ces morts ont ainsi
rendues libres ont été remplies par MM. Ulysse Robert,
d’Arbois de Jubainville, de Bougé et Thédenat. Je n’ai point
à vous rappeler les titres qui vous ont décidés à porter votre
choix sur des érudits auxquels nous unissent déjà les liens
d’une affectueuse confraternité ; on me permettra seulement
de dire combien nous sommes heureux d’avoir vu reparaître,
dans la liste des membres de notre Compagnie, un des noms
dont la science française est le plus ûère, le nom de l’illustre
héritier et continuateur du grand Champollion.
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c L’honneur d’appartenir à notre Compagnie, ne fût-ce qu’à
titre de correspondant, est de plus en plus apprécié à sa juste
valeur et désiré par tous ceux qui s’intéressent au mouve-
ment et aux progrès des études que nous représentons. Dans
le cours de l’année 1882, nous avons nommé quatorze cor-
respondants et nous n’en avons perdu que cinq, dont l’un,
M. de Chennevière, est démissionnaire. Les quatre que la
mort nous a enlevés sont l’abbé Coffinet, à Troyes, Chabas,
à Chalon-sur-Saône, Clerc, à Besançon, et Labatut, à Castres
sur l’Agoût.
c L’abbé Coffinet, chanoine de la cathédrale, occupait une
place distinguée parmi les archéologues champenois ; il s’était
formé, pour son usage personnel, une riche collection d’anti-
quités de tout genre ; il avait beaucoup contribué à créer le
musée de la ville, dont il était le conservateur. Il avait publié
d’assez nombreuses dissertations, particulièrement sur des
sujets d’archéologie religieuse; nous citerons surtout ses
recherches sur les peintres verriers qui, du xiv # au xvn® siècle,
ont fabriqué les vitraux de la cathédrale de Troyes.
a Chabas était un égyptologue très instruit et très péné-
trant ; il a fait des découvertes et donné des traductions de
monuments importants qui lui avaient valu une renommée*
européenne; on avait songé à lui pour remplacer Emmanuel
de Rougé dans la chaire du Collège de France qui avait été
jadis fondée pour Champollion, et peut-être aurait-il ambi-
tionné et obtenu cet honneur si la vacance s’était produite
quelques années plus tôt, avant que la santé de Chabas,
déjà usée par l’àge et par le travail, lui rendit trop difficile
l’apprentissage de l’enseignement et de la parole publique.
t M. Edouard Clerc, président honoraire à la cour d’appel de
Besançon, appartenait à notre Société depuis le 2 avril 1873 ;
pendant plus de cinquante ans, il avait étudié avec soin les
antiquités de sa province, et il avait publié le résultat de ses
recherches dans un ouvrage qui a pour titre : La Franche-
Comté à l 1 époque romaine. Un peu plus tard, il avait pris part
à la lutte qui s’était engagée à propos de la vraie position de
l’Alesia de César, lutte qui n’avait guère été moins acharnée
que celle où succomba l’indépendance de nos pères. Tout
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— 55 —
attaché qu’il fût à sa province, il avait sa résister aux inspi-
rations d'un patriotisme mal entendu ; ce n’était pas aux
côtés de Quicherat qu'il avait combattu, et il n’avait pas
pris parti pour l’Alaise des Séquanes. #
c Labatut, docteur en droit, juge au tribunal de Castres,
était correspondant depuis 1868; je l’avais connu, il y a déjà
longtemps, au cours de M. Léon Renier, dont il recueillait
les leçons avec beaucoup d’ardeur. C’est surtout grâce aux
notes qu’il avait prises au Collège de France qu’il avait
rédigé sur l’édilité et sur la préture romaine des mémoires
qui ont été remarqués; ses études de droit l’avaient d’ailleurs
aidé à tirer parti des matériaux ainsi recueillis et à y ajou-
ter des remarques qui lui étaient personnelles ; nous signa-
lerons les observations qu’il a présentées sur l’administration
des travaux publics à Rome et sur les curatores. Il ne s’en
était pas tenu là ; il Rivait entrepris des recherches qui ne
manquent pas d’int^èt sur ces cultes orientaux qui ont eu,
sous l’empire, tant de vogue en Occident, particulièrement
sur celui d’Atys et de Cybèle ; il avait essayé d’en faire con-
naître, d’après les médailles et les monuments figurés, l’es-
prit et les rites.
« Il ne semble pas, d’après nos procès-verbaux recueillis
dans le Bulletin , qu’aucun de ces correspondants, depuis sa
nomination, ait entretenu la Compagnie de ses travaux et
lui ait communiqué ses découvertes. Nous ne saurions nous
empêcher, à ce propos, d'exprimer un regret ; nos corres-
pondants sont trop modestes, trop discrets ; nous aimerions
à les voir comprendre qu’il n’y a pas de petite découverte
qui, portée à la connaissance de gens compétents et capables
d’établir des comparaisons, n’ait son prix et ne puisse con-
duire souvent à des résultats importants. Pour tout dire en
un mot, nous voudrions avoir des correspondants qui justi-
fiassent, en correspondant avec nous, le titre qu’ils ont ambi-
tionné. L’accueil hospitalier que fait notre bulletin à toutes
les lettres, à toutes les nouvelles archéologiques qui lui sont
adressées devrait encourager ces communications, qui restent
encore trop rares.
« Plusieurs de mes prédécesseurs, en pareille occasion, dans
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des années que moins de deuils avaient attristées, vous ont
entretenus de vos propres travaux et vous ont rappelé les dis-
cussions, les notes, les mémoires qui avaient particulière-
ment attiré votre attention, pendant les mois qui venaient
de s’écouler. Aujourd’hui, il m’a paru plus urgent de rendre
un dernier hommage à ceux que nous avons perdns; je ne
suivrai donc pas un exemple auquel je me serais conformé
volontiers dans d’autres circonstances. Vous trouverez le
résumé de nos entretiens dans le Bulletin , et les dissertations
plus étendues dans le volume de Mémoires qui est en prépa-
ration. Vous me permettrez seulement d’exprimer à ce pro-
pos deux désirs, qui sont, je le sais, partagés par plusieurs
de nos confrères et que je prendrai la liberté de recomman-
der au zèle des membres qui veulent bien se charger de sur-
veiller l’impression de nos recueils périodiques. On souhai-
terait que les cahiers du Bulletin jrassent paraître plus
promptement; on voudrait aussi que jamais une note ne
parût sans que l’épreuve en eût été soumise à l’auteur de la
communication. De grands progrès ont été réalisés depuis
quelques années ; le Bulletin est bien mieux imprimé qu’il
ne l’était autrefois ; mais trop souvent on y trouve encore
des méprises que, malgré tous les soins de nos secrétaires et
de nos commissaires, l’œil seul de l’auteur aurait pu décou-
vrir et corriger.
c Je me bornerai, Messieurs, avant de quitter cette place, à
vous rappeler l’heureuse innovation qui nous a mis cette
année en relations plus étroites avec le public, d’année en
année plus nombreux, qui s’intéresse aux études et aux
recherches que nous tenons à honneur de représenter. Grâce
aux démarches des membres de votre bureau et de plusieurs
confrères qui ont bien voulu les aider dans cette tâche, les
revues savantes et plusieurs organes importants de la presse
politique ont ouvert leurs colonnes à un résumé de nos pro-
cès-verbaux, résumé que notre secrétaire, M. Rayet, a su,
dès le premier jour, réduire à la juste mesure, de manière à
ne rien omettre d’important, sans que jamais pourtant nous
risquions d’abuser des facilités qui nous étaient si obligeam-
ment accordées. La publicité ainsi assurée aux plus intéres-
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— 57 —
sanies des communications qui nous sont faites ne peut
manquer d’appeler davantage encore l’attention sur nos tra-
vaux ; de plus en plus, on désirera, on sollicitera l’honneur
d’appartenir à la Société, soit à titre de membre résident,
soit en qualité de correspondant.
< Vous avez encore, dans le courant de cette année, revu et
amélioré votre règlement; vous en avez effacé certaines dis-
positions qui ne s’expliquaient plus avec les habitudes nou-
velles qu’a créées la facilité des déplacements : vous avez
supprimé, très judicieusement, un privilège accordé aux cor-
respondants, privilège qui aurait pu, dans certaines circon-
stances, barrer la route à des candidatures dignes de toute
votre sympathie. Vous avez aussi décidé que, pendant neuf
mois de l’année, vos séances seraient hebdomadaires ; vous
avez ainsi multiplié les occasions que nous aurons de nous
rencontrer et surtout celles d’accueillir et d’entendre nos
associés de province ; désormais ceux-ci, pendant les courts
séjours qu’ils font à Paris, ne risqueront pas de trouver, un
mercredi, la porte fermée. Nous espérons que le Conseil
d’État ne refusera pas son approbation à ceux de ces chan-
gements qui doivent lui être soumis; suivant votre désir, je
lui ai transmis le résultat de vos délibérations, par l’inter-
médiaire du ministère de l’Instruction publique.
c Grâce à l’ensemble de ces mesures et à la curiosité
qu’éveillent chaque jour davantage les recherches qui nous
occupent, nos séances ne peuvent manquer de devenir de
plus en plus remplies ; elles gagneraient encore en mouve-
ment et en intérêt si nous voulions bien tous nous astreindre
à écouter un peu plus ceux qui nous apportent ici le fruit de
leurs découvertes et de leurs réflexions. Pas plus que mes
prédécesseurs, malgré la sonnette, meuble inutile, vain épou-
vantail, je n’ai pas réussi souvent à obtenir le silence pen-
dant les communications et les lectures. Pour mettre ma
conscience en repos, je me suis dit quelquefois que le mal
n’était peut-être pas aussi grand qu’il le paraîtrait peut-être
à l’étranger qui entrerait dans notre salle des séances. Je me
suis demandé si la meilleure part du travail utile qui se fait
ici n’était pas encore dans cet échange d’idées qui se pour-
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suit, en dehors de la séance officielle. Chacun de ceux qui
viennent ici a sa compétence et peut fournir au confrère qui
le consulte un titre de livre ou d’article, un renseignement
précieux et longtemps cherché sans résultat. Je ne sais quel
sceptique a défini la vérité : « ce qui ne s’imprime pas. »
î^’en peut-on dire autant de tout ce que nous nous enseignons
les uns aux autres dans ces conversations particulières qui
ne sont peut-être pas toujours assez discrètes, dans ces dia-
logues qui ne laissent aucune trace à nos procès-verbaux ?
N’est-ce pas encore là que nous apprenons le plus ? Peut-
être aussi lit-on trop et ne parle-t-on pas assez volontiers.
S’il m’est permis de vous communiquer le résultat des obser-
vations que j’ai faites pendant le cours de cette année où
votre confiance m’a imposé l’agréable devoir de suivre de
plus près vos travaux, on écoute mieux — ou du moins on
écoute moins mal — ceux qui parlent que ceux qui lisent.
L'improvisation, avec scs' incertitudes mêmes et ses hasards,
est amie de l’oreille ; on a toujours plaisir à suivre le travail
de l’esprit qui, à mesure que se déroule le discours, travaille
à mettre de l’ordre dans ses idées et invente les mots dont il
se sert. Tout le monde écouterait peut-être, dans une société
où le secrétaire seul serait autorisé à apporter une plume et
du papier, où il n’y aurait que des entretiens à haute voix
au lieu de lectures. Est-il possible de prendre une mesure
aussi radicale ? Je ne sais; je me borne à vous soumettre les
consolations que je me donnais à moi-même quand je sentais
mon impuissance ; je vous fais confidence des projets, peut-
être chimériques, que je formais pour corriger des habitudes
qui ont, au moins en apparence, un côté f&cbeux.
t Pardonnez-moi, Messieurs, d’avoir abusé peut-être de
votre attention; il ne me reste plus qu’à vous remercier de
l’honneur que vous m’avez fait en m’appelant à cette place,
où j’invite à s’asseoir votre nouveau président, M. Duplessis. •
Sur la proposition de M. Duplessis, président élu, des
remerciements sont votés au président et au bureau sor-
tants; la Société décide que le discours de M. Perrot sera
imprimé dans le Bulletin.
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— 59 —
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, n* 160.
Chartres, in-8°.
Revue des sociétés savantes des départements , 7® série, t. Yl.
Paris, in-8*.
Floubst (Ed.). De l'exploration des tumulus , ln-8°.
Janvub (A.). Histoire d'Amiens racontée aux enfants des écoles
primaires. Amiens, Douillet, 1882; in-18.
Ram& (Alfred). De V étal de nos connaissances sur V architecture
carolingienne . Paris, lmp. oat, 1882, in-8®.
Correspondance .
M. Ed. Le Blant, membre résidant, demande à être admis
au nombre des membres honoraires. Le président désigne
MM. Perrot, Pabbé Duchesne et R. de Lasteyrie pour for-
mer la commission chargée de faire un rapport sur cette
candidature.
Travaux .
M. Ulysse Robert, au nom de la commission chargée de
donner des conclusions sur la candidature de M. de Ker-
maingant, lit un rapport concluant à l'admission : on passe
au scrutin et, M. de Kermaing&nt ayant réuni le nombre de
suffrages exigé par le règlement, le président le proclame
associé correspondant national au Tréport (Seine-Inférieure).
Il est donné lecture d'une note adressée par M. G.-M.
Tourret, associé correspondant à Perpignan (Pyrénées-
Orientales).
M. Tourret fait d’abord observer que les traces d'une ascia
• sont encore visibles en tête d'un fragment d'inscription
trouvée à Saint-Casslen, près Cannes, et publiée par M. Re-
vellat 1 . Puis il ajoute :
1. Notice sur la déeomoerte de la nécropole du temple de Vénus du Mont -
Sainl-Cassien pris de Cannes. Nice, in-8*, p. 84.
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— 60 —
« Parmi les lampes trouvées à Saint-Cassien, on en remarque
une particulièrement intéressante représentant un moisson-
neur liant une gerbe de blé : M. Revellat en a donné un dessin
dans sa brochure. Une autre lampe, de grande dimension,
porte sur le disque une garniture de feuillage : la marque
du potier est FLORANI. Au-dessus du nom, un petit creux
est marqué dans la pâte. Enfin la 3* lampe qui présente
quelque intérêt est signée ANNISER. Cette lecture ne peut
faire aucun doute 4 . On sait que par suite de la découverte
de lampes de cette officine, portant en grand nombre Pem-
blème du Bon Pasteur, M. de Rossi avait exprimé l'avis que
ce fabricant; était chrétien 1 2 . Depuis, M. Ed. Le Blant a
découvert, dans divers musées, des lampes portant la même
marque et dont la destination païenne est incontestable 3 .
La lampe de Cannes, assez fruste, permet cependant de
distinguer sur le disque un animal courant qui semble être
une biche. Bien que le sujet n'ait en lui-même rien qui
répugne aux idées chrétiennes, l’absence de tout autre objet
chrétien dans les fouilles de Saint-Cassien ne permet pas de
croire que cetté lampe doive être considérée autrement que
comme païenne.
« Le Musée de Marseille possède un certain nombre de
lampes portant la marque ANNISER. L'une d'elles prove-
nant d'Arles représente un buste de femme dont les cheveux
sont relevés sur le sommet de la tête en forme de diadème ;
d'autres, trouvées à Marseille dans le bassin du carénage,
ne présentent aucun emblème ; mais la marque du potier
est surmontée de cercles concentriques Une autre lampe
enfin, de grand modèle, représente un personnage nu,
debout, barbu, tenant de la main droite une haste, de la
main gauche un objet à double pointe qui me parait être
le foudre. Nous serions donc en présence d’une image de
Jupiter. Je dois la communication de ces lampes à l’obli-
geance de notre confrère M. Penon, qui a bien voulu me
les montrer à mon passage à Marseille.
1. M. Revellat lit NNISE.
2. Bull, d’archéol. chrét ., 1870, p. 05 et soiv. (éd. française).
3. Bevue archéologique , 1876, p. 377-378.
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— 61 —
c Le tome V du Corpus inscriptionum latinarum mentionne
au n« 8114, 6 une lampe marquée ANNISER qui se trouve-
rait à Nice dans la collection Guilloteau. Cette collection est
aujourd'hui au Musée de Nice, qui en a fait l'acquisition.
Mais j'ai vainement cherché la lampe dont il s’agit : M. Ed.
Blanc, conservateur du Musée, m'a appris que ce monument
est aujourd'hui perdu. Je n’ai pu savoir si le disque portait
quelque dessin : le rédacteur du Corpus n’en dit rien. En
terminant ces observations, j'émettrai l'avis que la marque
ANNI SEI, donnée dans le tome V du Corpus (n* 8114, 6 a
et b) comme appartenant à des lampes de Vérone et de
Cividale, devrait peut-être être lue ANNISER. Une erreur
de lecture s'expliquerait d'autant plus facilement que sur
certaines lampes du Musée de Marseille la lettre finale est
insuffisamment imprimée et ressemble à la lettre 1.
« Dans des travaux récemment entrepris au monastère de
Lérins, on a découvert un fragment d'inscription sur plaque
de marbre. Les lettres sont d'une très belle forme et aucune
des inscriptions déjà trouvées à Lérins n'en offre de sem-
blables. L'exiguïté de ce fragment ne permet pas d'en don-
ner une interprétation satisfaisante. L'examen du marbre
permet seulement de constater que le fragment appartient
aux deux premières lignes de l’inscription :
dUS
EC
« U est difficile de proposer des compléments. »
M. l'abbé Thédenat fait circuler les photographies de
deux urnes funéraires étrusques, trouvées récemment aux
environs de Livourne. Ces photographies lui ont été envoyées
par M. de Laigue, consul général à Livourne. Un des sarco-
phages représente une de ces scènes appelées par les uns
scènes d'adieux, par les autres, scènes de réunion, suivant
qu'on les place sur cette terre ou dans l'Hadès *. Au centre,
1. Cf. RaTaitson; Va te funéraire antique , dans la Gazette archéologique , 1875,
p. 21 tittnir.
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le mari et la femme, tournés l’un vers l’autre, se tiennent
la main ; près d’eux sont leurs enfants, le fils derrière le
père, la fille derrière la mère. A chaque extrémité, une Ifasa
ailée se tient debout, portant une torche renversée. Le cou-
vercle est, comme cela arrive pour le grand nombre des
urnes étrusques de cette forme, surmonté par un person-
nage couché, accoudé sur un coussin, tenant d’une main
une patère à ombilic, de l’autre une guirlande {séria). Le
bas-relief dont cette urne est ornée a une grâce qui fait sou-
vent défaut aux monuments étrusques du même genre.
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— *3 —
Sur l’autre sarcophage le défont est représenté à choral,
suivi de deux personnages, sans doute des membres de sa
famille. Le Charon étrusque, reconnaissable à son double
marteau, l’introduit dans l’Hadès et tient le cheval par la
bride. Derrière Charon on voit un personnage drapé ; peut-
être une Lasa, quoiqu’elle n’en ait pas les attributs. Sur un
miroir de Pérouse 4 , une femme drapée, n’ayant rien de ce
qui distingue les Lasa , est cependant désignée comme telle
par une inscription gravée dans le champ du miroir. Le
i. Monument* di Perugia , t. IV, p. 460, tav. 101 ; cf. Dennis, Citiet and cerne-
teriet of Etruria , t. II, p. 429.
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— 64 —
couvercle porte une figure analogue à celle du premier cou-
vercle dont nous venons de parler, avec cette particularité,
remarquée déjà sur d'autres urnes, que la tête est mobile et
peut être enlevée.
M. Héron de Villefosse présente une pierre gravée romaine,
découverte en Algérie, qui lui a été donnée par notre
confrère M. A. de Barthélemy. C'est une cornaline; on y
voit un navire monté par sept hommes ; on distingue qua-
torze rames en mouvement. La poupe se dresse en forme
de cou de cygne; au centre s’élève un mât muni d'une
vergue autour de laquelle la voile est ramassée ; deux balan-
cées maintiennent la vergue dans une position horizontale.
Au-dessus du navire on lit :
BENAGI
Au-dessous la légende est mutilée; primitivement l'ovale
était parfait, mais les bords de la pierre ont été rongés par
suite d'un séjour prolongé dans le sable où on Ta recueillie.
On ne distingue plus que :
' ..UK., (restes du mot NIKA)
Benagi nika !
Benagius est un nom fort rare. Je n’en connais qu'un seul
exemple, dans une inscription de Lyon où il se présente
sous sa forme grecque Bevayioç. On lit en effet, sur la face
antérieure d’un sarcophage découvert, en 1778, dans le
cimetière de Saint-lrénée, à Lyon 1 :
XAIPCBCNAn XaTps Bevift
YriAINCBGNAn Trouve Bevdty
J . Boissieu, Inscriptions antiques de Lyon , p. 309.
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— 65 —
Quant au mot niha, il indique que le sujet gravé se rap-
porte aux jeux. Le navire représenté rappelle probable-
ment une naumachie ; Benagius est le nom du comman-
dant de l'équipage, de celui qui dirigeait le navire, et
concourait pour le prix, ou le nom du navire lui-même.
L'expression ntfaz, nica que les Romains avaient emprun-
tée aux Grecs, comme nous avons pris notre mot bravo
aux Italiens 4 , était très fréquemment employée dans les
jeux publics et les concours pour encourager les acteurs,
en même temps que le mot vincas ou vince. Sur des médail-
lons contorniates relatifs aux jeux du cirque et représentant
des auriges, des chars ou des chevaux, on lit les noms des
cochers favoris, Eutimlus, Asturius, Pannonius, Aelianus,
Ursus, Exuperantius, etc., inscrits au vocatif et accompa-
gnés des expressions nika ou vincas 1 2 . Les médaillons romains
de terre cuite 3 4 , et même les médaillons de verre, ornés de
figures dorées 4 , qui se rapportent aux jeux, présentent les
mêmes formules et fournissent encore la preuve que cette
pierre gravée appartient à la même série. Je la signale avec
d'autant plus d'empressement que je suis convaincu qu'elle
ne doit pas être seule de son espèce. J'espère que ma note,
malgré sa brièveté, attirera l’attention des amateurs de ces
petits monuments et donnera peut-être l'idée à un antiquaire
de rechercher toutes les pierres gravées analogues.
M. Chabouillet, dans son Catalogue des camées et pierres gra-
vées de la Bibliothèque , a signalé (n°* 1852 à 1876 et 3502 à
350/j) un certain nombre d'intailles relatives aux jeux et
surtout aux courses de chevaux, mais aucune ne porte la for-
mule caractéristique inscrite sur l'intaille dont je viens de
1. Cf. Roulez, Trois médaillons de poteries romaines (du» la Gazette archéo-
logique, 1877, p. 72, note 3).
2. Sabatier, Description générale des médaillons contorniates , pl. III, n** 11
et 15; IV, 13; V, 2, 7, 12; VI, 1, 10; VIII, 2, 5 à 6; IX, H ; X, 8 ; Ch. Robert,
Médaillons contorniates inédits (dans la Rev. numismatique , 1868, pl. VII,
n- 2, 3); Id., Etude sur les médaillons contorniates , pl. III, n® 1 ; IV, 1, 5 (extr.
de la Rev. numism. belge , 1882).
3. Frœhner, Les Musées de France , p. 54, pl. XIV, n® 3; Roulez, loc. cit .,
p. 72, pl. XII.
4. R. Garrueci, Vetri omati di figure in oro, p. 181, tav. XXXIV, n* 4.
ANT. BULLETIN. 5
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parler. 11 fauttoutefois rappeler un camée décrit sous le n» 253
du môme catalogue, camée qui porte la légende EDISENH
NEIKA. On y voit un personnage nu, ithyphallique, debout,
dans un char traîné par deux femmes nqes. M. de Longpé-
rier 1 2 qui, le premier, a mis en lumière cette curieuse pierre,
reconnaît Elagabal dans le personnage nu qui tient les rônes
et rappelle fort à propos le passage où Lampride nous
apprend que cet empereur avait des attelages de deux et de
quatre femmes qui, nues, le traînaient nu. Je ne crois pas
qu'on puisse supposer avec l'éminent archéologue que ce
camée avait été fabriqué pour orner le char de l'empereur.
J'aime mieux y voir avec M* Ghabouillet un monument sati-
rique. J'ajoute qu'il se vendait probablement à la porte
du cirque peu de temps après la mort d’Elagabal, en 222 ou
223, à une époque où tout le monde comprenait l'allusion.
C'est ainsi que je crois pouvoir le rattacher aux monuments
relatifs aux jeux ; l’exclamation NEIKA me paraît fournir un
argument solide à cette opinion.
Un monument qui peut ôtre rapproché de la petite pierre
gravée africaine a été publié par Passionei * ; ce savant l’a
classé à tort parmi les inscriptions votives. Outre la repré-
sentation d'un navire en marche avec la voile tendue et les
rames en mouvement, la pierre porte une inscription qui
fait allusion à la victoire du navire dans les jeux :
VICTOR (navire en marche VINGA8
NABIGE " nd “ n e FEELIX
8ALBV8 mouvement) REDLAS
Victor vincas ! Naviges felix! Salmis redeast
C’est, comme on le voit, une tabula lusoria. On y a gravé
trois lignes horizontales également distantes l'une de l'autre
et contenant chacune douze lettres, ce qui forme un total
de trente-six lettres. La sentence est disposée de telle sorte
qu'elle comprend six mots composés de six lettres chacun 3 .
C'est la disposition ordinaire des Inscriptions sur ces petits
monuments.
1. Rev. archéol 2« année, 1845, t. II, p. 20.
2. Jserisioni antiche. Lucca, 1773, in-fol., p. 8, 22.
3. Sur cette disposition et l’usage des tabulae lusoriae , voir L. Bruira, Tavole
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Un médaillon contomlate publié par Sabatier * représente
une naumachie donnée dans l’intérieur du port d’Ostie, avec
la légende PORT OST. Or, sur certains médaillons contor-
niates on rencontre la tête de Sérapis; il me paraît probable
que c'est aussi un souvenir des naumachies d’Ostie où il y
avait, comme on le sait, un célèbre temple de ce dieu.
M. Héron de Vlllefosse communique ensuite la copie d’une
marque de potier en caractères grecs qui lui a été adressée
par M. Roubet, ancien juge de paix à la Guerche (Cher).
Cette marque a été rencontrée, en double exemplaire, sur
deux fragments de tuile récemment découverts dans un
champ situé entre la Guerche et le Gravier :
r-A o
Ces trois lettres sont les initiales des tria nomina du pro-
priétaire de la fabrique. Le prénom était rdiïoç, en latin
Goûts; dont l'abréviation constante est en grec r et en
latin G. Quant au gentilicium ou nom de famille, il est
impossible de le transcrire d'une manière certaine ; on peut
penser à Afopfcioç), nom de famille assez répandu. Pour le
cognpmen ou surnom, on éprouve la même difficulté en pré-
sence des nombreux cognomina commençant par la lettre O ;
’0(vvj<n(jjOç) est un de ceux qui se rencontrent le plus fréquem-
ment. Les marques de ce genre sont assez communes en
Gaule, particulièrement sur les anses ou les goulots d'am-
phores, mais les trois lettres, dont se composent ces marques,
sont ordinairement des lettres latines. Ici le fabricant était
un grec; cependant l'estampille appartient, sans aucun
doute, à l'époque de la domination romaine.
lutoriê del Castro pretorio (dans le Bullettino délit commmione archeologica
communale di Borna, 1877, p. 81-99).
1. Op. laitd., pl. XVm, n° 11; cf. Catalogue des médaillons contomiates
réunis par M. P . Charles Robert, p. 22, n # III Naumachie (extr. de V Annuaire
de la 8oe. de Numismatique, 1878).
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— 68 —
M. Chabouillet demande la parole et s’exprime en ees
termes :
c M. E. Poinssot, représentant de la Société de géogra-
phie et d’archéologie de la province d’Oran, aujourd’hui en
mission en Tunisie, m’a chargé de vous présenter, au nom
de cette compagnie, ainsi qu’au sien et à celui de M. L.
Demaeght, les deux premiers fascicules d’un recueil dont la
publication, commencée seulement depuis six mois, témoigne
d’un zèle éclairé, ainsi que d’un dévouement méritoire aux
intérêts de la science, de la part des hommes qui en ont
accepté la direction. Ce recueil, c’est le Bulletin trimestriel
des Antiquités africaines , recueillies par les soins de la Société
de géographie et <f archéologie de la province d'Oran, dont
le premier numéro est daté de juillet 1882 et le second d’oc-
tobre 1882.
« La Société d’Oran a un vaste champ à explorer; c’est
la première fois qu’une compagnie savante entreprend de
rechercher, de recueillir et de faire connaître les antiquités
qui abondent dans cette province ; ce qu’elle a déjà fait
depuis six mois ne permet pas de douter de ses succès
futurs, et l’on peut prédire qu’elle rendra à l’archéologie
des services comparables à ceux qui ont fait la renommée
de son aînée, la Société archéologique de Constantine.
c On remarquera particulièrement, dans les deux fasci-
cules que je viens de déposer sur le bureau, le commence-
ment d’un ouvrage de M. Gh. Tissot, membre de l’Institut.
Sous le titre de Fastes des provinces africaines , cet ouvrage
sera le pendant des Fastes des provinces asiatiques de T'Em-
pire romain que l’on doit à M. W. H. Waddington. De
même que M. Waddington a publié ce livre au retour de
voyages et de séjours en Asie, H. Tissot, aujourd'hui ambas-
sadeur à Londres, a rassemblé les éléments du sien dans les
rares loisirs que lui ont laissés les missions diplomatiques
qu’il a remplies en Afrique et dont ici il serait superflu de
rappeler les résultats. Je n’ai pas à faire l’éloge de M. Tissot;
je ne prétends pas non plus analyser son livre dont le titre
explique clairement le sujet et laisse deviner l'importance;
j’annoncerai seulement que la Société d’Oran en possède le
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manuscrit entièrement terminé et qu'elle compte le publier
sans interruption, rajouterai qu'indépendamment de ce
morceau capital, les deux premiers fascicules du Bulletin
des antiquités africaines renferment des Notes <f épigraphie
de notre confrère M. Héron de Villefosse, où Ton trouvera
d'intéressantes observations sur la flotte impériale d'Alexan-
drie, plus de 50 inscriptions Inédites de la Maurétanie césa-
rienne découvertes ou publiées par MM. Poinssot et Demaeght,
une dissertation de M. É. Babelon sur une monnaie de
Syphax, à légende punique, appartenant à M. Poinssot, des
nouvelles archéologiques, des notes bibliographiques et
même un commencement de catalogue du Musée d'Oran
par les deux directeurs du recueil.
c En présentant à la Société ces deux fascicules, j’ai
encore une mission : c’est de demander une faveur à la
Compagnie de la part des directeurs du Bulletin des anti-
quités africaines . La Société d'Oran désirerait vivement
être admise à échanger ses publications avec les nôtres, et
obtenir, si cela était possible, ceux de nos anciens volumes
que nous aurions en nombre. Enfin, MM. Poinssot et
Demaeght ne m’ont pas laissé ignorer qu'ils seraient très
heureux, si la Société nationale des Antiquaires de France
voulait bien écrire une lettre d'encouragement à la Société
d'Oran. A l’appui de ces demandes, j'ajouterai que l'on
trouverait difficilement une Société qui, dès ses débuts,
ait montré une aussi sérieuse activité que la Société d’Oran.
Sans énumérer les membres actifs de cette Compagnie, il
serait facile de montrer tout ce qu’on peut attendre d'elle;
qu'on veuille bien lire son titre ; on y verra qu'elle s’est
placée sous le patronage de plusieurs membres de l'Institut
et de divers savants qui ont promis leurs avis, et même leur
collaboration, à ses directeurs. »
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— 70 —
Séance du 1 0 Janvier.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Journal des Savants , décembre 1882, in-û°.
Guérin (Victor). Rapports adressés à M. le ministre de V ins-
truction publique sur une mission scientifique dans le Liban.
Paris, in-8®.
Raven (J. -J.). The Church Beïïs of Cambridgeshire, 2* édition.
Cambridge, Beigton, in-8°.
Roman (Joseph). Note sur les invasions sarr usines dans les
Hautes- Alpes, in-8\
— Origine des églises des Hautes-Alpes : Saint Marcellin,
saint Démétrius . Grenoble, Allier, In-8°.
— Inscriptions et armoiries de la chapelle de Tallard, in-8*.
Correspondance.
M. de Kermalngant écrit pour remercier la Compagnie au
sujet de son admission au nombre des associés correspon-
dants nationaux.
Le président du cercle des officiers de Fougères sollicite
la concession des publications de la Société pour la biblio-
thèque du cercle. Renvoi à M. le bibliothécaire-archiviste.
M. Bigame, à Chorey (Côte-d'Or), présenté par MM. de
Barthélemy et Aubert, demande à être admis au nombre
des associés correspondants nationaux. Le président désigne
MM. (Jl. Robert, Mowat et Michelant pour former la com-
mission chargée de faire un rapport sur les titres scienti-
fiques du candidat.
Travaux.
M. Victor Guérin, en offrant à la Société des Antiquaires
les trois rapports adressés à M. le ministre de l'instruction
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— 74 —
publique sur la dernière mission scientifique qu'il vient
d'accomplir dans le Liban, les résume d'abord en peu de
mots et donne quelques détails sur la contrée qu'il a par-
courue :
« Le Liban, dit-il, forme une grande chaîne continue qui
s'étend du nord-est au sud-ouest dans une longueur de
160 kilomètres environ; à cette chaîne répond une seconde
qui lui est parallèle et qu'on appelle l’Anti-Liban. Entre les
deux existe une belle et riche vallée qui est l'ancienne
Coele-Syrie. Elles doivent l'une et l'autre leur nom, en hébreu
Lébanon , en arabe Lebnan , qui veut dire blanc, aux neiges
qui, pendant les trois quarts de l'année, blanchissent leurs
Cimes. L'un des plus hauts sommets do l'Anti-Liban est cou-
ronné par les ruines d'un ancien temple dont saint Jérôme
parle comme étant encore le but d'un pèlerinage célèbre de
la part des païens de son temps. Sur l'une des cimes les plus
élevées du Sannin, qui appartient à la chaîne du Liban, se
trouvent également les débris d'un sanctuaire païen, mais
moins remarquable que le précédent. »
M. Guérin a étudié le Liban au triple point de vue géogra-
phique, historique et archéologique. Chemin faisant, il a*
visité plus de 300 villages. L’influence française est prépon-
dérante dans la plupart des districts, les Maronites formant
plus de la moitié de la population totale de la contrée. La
paix la plus complète règne maintenant entre eux et les
Druses, leurs anciens ennemis.
M.^ l’abbé Thédenat communique la copie de deux inscrip-
tions romaines :
« La première est une inscription funéraire, trouvée à
Reims, au mois de septembre dernier, dans les fouilles exé- N
cutées par M. Fruchart près de la Porte-Mars. J'en dois la
copie à l'obligeance de notre confrère M. Maxe-Werly. La
forme des caractères est mauvaise et la gravure des lettres,
exécutée avec négligence, indique une basse époque. C’est
un cippe quadrangulaire, haut de 1 B 50 et large de 0*55,
dont le sommet a été taillé en forme de triangle. Voici le
texte :
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— 72 —
D M
I N G I N 1 0 8 S E
INGI N VIFILII
D(tis) M(anibus) Inginiosse lngxnui Jilie.
« Le dernier mot filie (pour filiae ) paraît se terminer par
un I ; mais la lettre étant tout à fait sur l'extrême bord de
la pierre/la place a manqué au graveur pour tracer les
barres horizontales qui auraient dû compléter la lettre.
a Les noms de cette inscription sont des formes altérées
des noms latins Ingeniosa et Ingenaus.
« La seconde inscription, trouvée, il y a quelques années,
à Scarpone (Meurthe-et-Moselle), a été transportée au Musée
lorrain. J’en ai reçu une copie de M. Bretagne, de Nancy,
et un estampage et un dessin exécutés par notre confrère
M. Maxe-Werly.
« Le monument est un cippe carré, dont le sommet est
taillé en forme de triangle ; la partie inférieure est brisée,
mais l’inscription est complète. Une double moulure, en
relief, l’entoure de tous côtés. Au-dessous de l’inscription,
sur le bord de la cassure, on a gravé deux rosaces. Dans
la partie supérieure du cippe, au-dessus de l'inscription,
on a tracé en creux un triangle.
D M
MONIMIN
8IOREESCI
TATVS MA
RITVS
c La première ligne n’est pas sans offrir quelque difficulté ;
plusieurs lectures pourraient être proposées; la suivante
est celle que je préfère :
D(iis) M(anibus ), Monimin(tum) Store Escitatus maritus
[fecit).
« On a trouvé, en Gaule, un certain nombre d’inscriptions
funéraires portant le mot monimentum, écrit soit en entier
soit en abrégé. M. Ern. Desjardins en a publié, 11 y a deux
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ans, dans la Revue archéologique, tonte une série, prove-
nant d'un cimetière des environs de Dijon, et conservées
dans la collection de M. de Torcy 1 2 3 4 .
« Le nom de la défunte, Siora, est fort rare. On a trouvé à
Lyon a et à Feysin (Isère ) 3 deux inscriptions d'une Opiatia
Siora ; une inscription de Lambèse 4 nous fait connaître une
Ivlia Ziora, ce qui est une autre orthographe du môme nom.
« Escitatm est une forme dégénérée du nom, très connu,.
Excitatus. Le changement du x en s se rencontre fréquem-
ment. Cette même forme, Escitatus, se lit sur une inscrip-
tion publiée par Brambach 5 . On a des exemples du cognomen
Sestus pour Sextus 6 , Estricatus pour Extricatus 7 , des mots
confus pour conjux 8 , esculpere pour exculpere 9 10 , visit pour
trâri* 40 , etc. »
M. Ch. Read présente un cadre en fer repoussé et émaillé,
paraissant dater du règne du dernier Valois; il porte la
devise : credo spirantibus auris , et rappelle la manière
d’Etienne Delaulne.
M. de Lasteyrie communique un petit calendrier en bois,
de la fin du xiv e siècle, ou du commencement du xv*, appar-
tenant à la Bibliothèque nationale. Ce calendrier, monument
de la plus grande rareté, est couvert de caractères runiques
et offre, en regard de chacun des jours du mois, les
figures des saints correspondants. Jusqu’ici on n'en con-
naît qu'un second exemplaire, au Musée de Boulogne. — La
1. Retue archéologique , septembre 1880.
2. Boissieu, Inscription» de Lyon , p. 36, n* XXILL.
3. A il mer. Inscriptions antiques de Vienne , t. 111, n* 434. Ces deux inscriptions
mentionnent, non des homonymes, mais la même personne.
4. C. I. Z., t. VIII, n° 2967 (Renier, n° 1130). Une autre inscription d'Afrique
(n* 9829) présente le nom Siona qui est peut-être une mauvaise lecture de SIORA.
5. Corpus inscriptionum Rhenanarum, n° 825.
6. D. Gallius Sestus : Héron de Villefoeee et H. Tbédenat, Cachets d'oculistes
romains, t. I, p. 69.
7. C. /. Z., t. VUI, n« 6461.
8. C. /. Z., t. VUI, n® 3617.
9. C. /. Z., t. VUI, n* 2482.
10. C. I. Z., t. Vm, n«« 7237, 8112.
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— 74 —
Compagnie invite M. de Lasteyrie à faire, de cette commu-
nication, l’objet d’un travail destiné au volume des Mémoires.
M. de Laurière, associé correspondant, communique l’ins-
cription suivante qui vient d’étre trouvée en Portugal, à
Faro, par M. Eetacio da Veiga, auteur d’importantes fouilles
exécutées dans ce pays :
D • M • 8 •
L * ATTIV8 NISVS
VIXIT • ANNIS * LII
MENS • I • DIE8 V
HSE-STTL
HOC MISOLIO
8VB A8CIA EST
c La particularité qui fait le principal intérêt de cette
inscription consiste dans la formule 3VB ASCLA qui appa-
raît pour la première fois en Lusitanie et en Espagne.
< Le mot MISOLIO est aussi une nouvelle variante des
altérations du mot MAVSOLEVM : on connaissait déjà HOC
MAESOLIVM dans une inscription de la Lusitanie : Corpus
inscr. lat., t. II, n° 21é ; MESOLEVS, Espagne, Ibid..,
n. tx\l à; MAE80LAEVM, Wilmanns, Exempta, n. 690;
MAESOLEVM, Ibid ., n. 312. »
Séance du 17 Janvier.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Atti délia R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, fasc. 1,
in-4*.
Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge
et de VAunis , t. IV, livr., in-8°.
lndici generali per gli anni 1870-1881, délia terxa séria del
Bulle ttino di archeologia cristiana , in-8\
L Investigateur, nov.-déc. 1882, ln-8*.
Germain (Léon). Monnaie inédite de Jean V Aveugle, roi de
Bohême , comte de Luxembourg , ln-8°.
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— 75 —
' — Ferry /•' de Lorraine , comte de Vaudemont , 1398 - 1415 .
Nancy, Crépln, in-8°.
— * Notice sur le tombeau de Warin de Gondrecourt. id., in-8».
— Note sur Vorigine de Florentin de Thierriat. Id., in-8\
— LestombeauxdePéglisedeLenoncourt,XVl*etXVIFsiècles .
Id., in-8*.
— Le titulaire de Viglise de Cons-La-Grandville. Id., in-8°.
— Notes historiques sur la maison de Lorraine. Id., ln-8°.
— Chartes des archives communales de Marville (Meuse), des
XIII • et XIV • siècles. Luxembourg, Buck, in-8».
— Flaque de foyer aux armes de François Taafe , comte de
Carlinford . Nancy, Créplu, in-8°.
— La croix d? affranchissement de Frouard. Tours, Bousrez,
ln-8°.
Lallemand (Paul). Notice historique sur V école Massülon ,
ancien hôtel Fieubet . Paris, Sauton, In-8*.
Lonqpèhier-Grim o abd (le comte Alf. de). M. Peigné- Delà-
court. Senlis, Payen, in-8*.
Correspondance.
M. Léon Germain, présenté par MM. A. de Barthélemy et
Schlumberger, sollicite le titre d’associé correspondant à
Nancy. MM. Michelant, R. de Lasteyrie et de Montaiglon
formeront la commission chargée de rédiger un rapport sur
les titres scientifiques du candidat.
Travaux .
M. Mowat présente un poids de bronze recueilli à Rome
par M. Dutuit, et façonné en forme de porc couché sur le
ventre, les jambes repliées sous lui ; l’intérieur est rempli
par une masse de plomb qui y a été coulée. L’animal est
supporté par une base quadrangulaire munie d’un pied
d’équerre sous chaque angle ; sur le dos s’élève une poignée.
Sur le côté droit on lit très nettement une inscription en
relief :
G • HELVIVS -GF
VALENS
AED
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— 77 —
qui paraît être la répétition de la précédente. Les édiles
étant, comme on sait, les magistrats chargésde la surveillance
et de la police des marchés, M. Mowat conclut de la pré-
sence du mot aedüis que l'inscription a un caractère offi-
ciel et que le bronze en question servait d'étalon dans le
bureau du poids public attenant à un marché de boucherie
ou de charcuterie, s'il est permis de voir dans la forme de
l'animal une allusion à cette destination spéciale. A cette
occasion il rappelle que le Musée du Louvre possède un
poids de bronze découvert à Feurs, en forme de sphéroïde
aplati et portant, en lettres incrustées d'argent, l'inscription
DEAE • 8EG • F
PX
Deae Segetiae Fori ; pondo decem.
Cette consécration à la divinité protectrice de Fortu
(Feurs) assigne aussi à ce poids un caractère public qu'on
ne lui avait pas encore reconnu ; le travail de luxe de l'in-
crustation est l'indice de la munificence du donateur, proba-
blement un des magistrats municipaux de la localité.
M. G. Perrot croit que la forme donnée au poids ne prouve
pas qu’il fût destiné à une charcuterie. — M. Ch. Robert
demande s’il y a un rapport entre ce poids et la livre. —
M. Mowat répond que l’on a coulé, à l'origine, du plomb
dans la cavité pratiquée dans le bronze ; mais il n'est nul-
lement prouvé que ce plomb n’ait pas disparu en partie.
Le poids actuel de l'objet ne fournit donc que des indica-
tions incomplètes.
M. l'abbé Duchesne lit un mémoire sur deux questions
relatives à la géographie administrative du sud-est de la
Gaule au v® siècle.
En s'autorisant d'une signature d'évôque au concile de
Vaison, en M2 (ex provincia Alpium marUimarum cwitate
Etur amine, Severianus episcopus ), il identifie la civitas Rxgo-
magensium , dont la situation était restée inconnue jusqu’à
présent, avec la vallée de Thorame, dans le département
des Basses-Alpes, à huit lieues environ à l'est de Digne.
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La seconde question abordée par M. Duchesne est celle
des relations ecclésiastiques de Nice. H discute la lettre
adressée à ce sqjet par le pape Hilaire à l’évêque d’Arles,
Leontius, et montre que les négociations décrites dans
cette pièce supposent que l’évéque de Marseille était,
vers le milieu du V siècle, en possession du droit de faire
élire et de consacrer les évôques de Nice. Nice était un évê-
ché suffragant de Marseille. Cette situation ecclésiastique
est calquée sur la situation administrative. On peut suivre
jusqu’au ni 6 siècle la série des documents qui montrent que
Nice faisait toujours partie de la àvitaa MotsüUnrium . La lettre
du pape Hilaire peut servir à prolonger cette série jusqu’aux
dernières années de l’empire d’Occident. Elle explique en
outre l’anomalie des deux sièges épiscopaux deCimiez et de
Nice, distincts et indépendants, bien que situés à une demi-
heure l’un de l’autre.
Ce mémoire est renvoyé à la commission des impressions.
M. Pierre de Goy présente une épée en fer trouvée à
Lachaise, commune de Vornay (Cher) :
c Des fouilles, exécutées au nom de la Société des Anti-
quaires du Centre 1 , ont mis au jour une épée de fer, à soie
plate, à rivets de bronze et à crans. Deux tumulus voisins
ont été fouillés. L’un, d’un très faible relief, a été violé à une
époque éloignée de nous ; l’autre, de 2 m de hauteur, avait
15 m de diamètre. Au centre, à l m 10 de la surface supé-
rieure du tumulus, on trouva un corps allongé dans une
fosse, entourée de pierres plates. Des pierres assez minces
avaient dû servir de couvercle. L’épée brisée en deux frag-
ments était allongée sur la poitrine du mort, la poignée
contre la hanche droite, la pointe contre le cftté gauche du
crâne. Cette épée, de la forme et des dimensions des épées
de bronze trouvées dans le Berry, mesure 0“695 ; la poi-
gnée 0 m 090. Les trois rivets sont encore en place, deux à la
base, un à 0 m 0A0 au-dessus. L’épée est à pointe aiguë. Des
!. Les propriétaires du terrain, M. et M** Gressin de La Chaise, ont généreuse-
ment tenu à faire les frais des fouilles.
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traces de tissus grossiers se retrouvent près des crans, et
sur différentes parties de la lame ; on voit près des rivets
des traces de la poignée qui devait être en bois.
« Différents autres fragments de fer ont été trouvés auprès
du corps; l’un d’eux mesure 0 m 085 de long; M. de Goy y
reconnaît un fragment de couteau. Il était placé contre la
hanche gauche du cadavre.
« Cette épée de Vornay, la seconde à soie plate trouvée en
Berry, vient d’étre publiée dans le X e vol. des Mémoires de
la Société des Antiquaires du Centre. >
M. Bertrand fait observer, au sujet de la communication
de M. de Goy, que cette épée, d’un type particulier, est
d’autant plus intéressante qu’elle vient corroborer ce que
l’on savait déjà de la substitution des épées de fer aux épées
de bronze. On connaît aujourd’hui trois de ces armes, trou-
vées sur trois points différents et procédant également, toutes
trois, de prototypes en bronze.
M. Courajod lit une notice sur une sculpture en plâtre de
la collection Timbal, qui passe pour représenter sainte
Catherine de Sienne, mais dans laquelle il faut voir en
réalité un fragment d’une composition représentant la
Vierge et l'Enfant. Il est disposé à croire que cette œuvre
sort de l’atelier de Mino de Fiesole. Cette notice, destinée aux
mémoires, est renvoyée à la commission des impressions.
M. Saglio,tout en s’associant aux observations de M. Cou-
rajod, hésite à voir dans la sculpture de la collection Tim-
bal une œuvre de l'atelier de Mino.
M. Courajod ajoute quelques renseignements sur les
moulages italiens de la Renaissance. Très souvent on vulga-
risait les œuvres célèbres à l’aide des reproductions en
stuc qui, par suite de la disparition des prototypes, ont par-
fois la valeur de véritables originaux.
M. Read fait circuler un petit buste de Henry, prince de
Galles, fils de Jacques I er d’Angleterre; la tôte est en ivoire,
le buste en fer ciselé.
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M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau l'estampage
d'une inscription grecque. Cette inscription se lit sur la
partie antérieure d'une petite base quadrangulaire, en
marbre blanc, qui aurait été découverte près de Toulon, au
Brus, commune de Six-Fours, d'après les renseignements
qui ont été fournis à notre confrère par le capitaine Pottier,
auteur de l'estampage. On lit très distinctement le nom
"Hpto; qui se rapportait sans doute à une figure placée sur
cette base, figure dont il n’a été recueilli aucun débris.
M. Héron de Villefosse fait ensuite la communication
suivante :
« M. de la Tour, attaché au Cabinet des médailles, à la
Bibliothèque nationale, m'a communiqué le frottis d'une
petite inscription, trouvée aux environs de Vesoul, et qui
paraît contenir un nom gaulois nouveau. Elle est gravée sur
le flanc d’une capsule, en bronze, haute d’environ cinq cen-
timètres. Sur cette capsule est placée une petite statuette
de Mercure coiffé du pétase, haute de 12 à 15 centimètres.
€ A S
t Exascas est probablement le nom de celui qui a consacré
la statuette du dieu. Je ne connais pas d’autres exemples de
ce nom, mais il existe, dans l’onomastique gauloise, un cer-
tain nombre de noms terminés en as et, pour n’en citer
« L’inscription est ainsi conçue
X A
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qu’un seul, on lit le nom Escencolas dans une Inscription
funéraire encastrée dans le mur de l’ancienne maison de
campagne de l’abbé Barthélemy, près d’Aubagne. »
M. Héron de Villefosse présente en outre de la part de
M. Frédéric Moreau, associé correspondant, le fragment
d’un moule en terre cuite, découvert au mois d’avril 1876,
à Sablonnière (Aisne), dans un terrain qui avait été déjà
bouleversé antérieurement. Les objets recueillis dans les
fructueuses fouilles de Sablonnière remontent aux périodes
gauloise, romaine et mérovingienne ; ce fragment appartient
au contraire au moyen âge et probablement au xiv* siècle.
Le moulage qui en a été tiré laisse voir le débris d’une com-
position religieuse dans laquelle on croit reconnaître la mort
de la Vierge ? Le moule complet devait mesurer environ O m li
de diamètre; en tenant compte du bord circulaire du moule
l’épreuve tirée ne devait pas avoir plus de 0 m 095. D n’y a
aucune trace de légende, ce qui empêche de songer à une
matrice de sceau ; l’épaisseur du relief ne permet pas non
plus d’y reconnaître un moule à pain d’hostie. Ce débris
représente la partie inférieure du sujet : on y voit une figure
assise (la tête manque), vêtue d’une longue robe, accoudée
dans l’attitude de la douleur; à sa gauche une table sur
laquelle est posé un livre de prières ; devant, un cierge allumé ;
au fond on aperçoit un lit avec des rideaux; le reste de la
scène est brisé. Ce moule servait peut-être à tirer des
épreuves en plomb analogues aux médailles dites de pèle-
rinages; dans ce cas les dimensions de la médaille auraient
été assez considérables.
M. l’abbé Thédenat offre, de la part de l’auteur, M. l'abbé
Lallemand, la Notice historique sur V école Massillon , ancien
hôtel Fieubet. L’école Massillon a servi de prétexte à M. l’abbé
Lallemand pour donner au public une étude très intéres-
sante, et, ce qui ne gâte rien, très agréablement écrite, sur
l'ancien hôtel Fieubet, et sur le quartier au milieu duquel
ANT. BULLETIN. 6
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il s'élevait. Ce coin du vieux Paris fut, on le sait, le théâtre
d’événements nombreux et variés. Tous ces souvenirs, évo*
qués par l’auteur, donnent beaucoup d’attrait à la lecture
de son livre.
Séance du 24 Janvier 1883.
Présidence de M. 6. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Académie dtRippone, réunion du bureau du 28 décembre
1882, in-8°.
Annual report of the board of regents oj the Smithsonian
Institution. Washington, 1871, in-8 # .
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie , 1882, n* 3.
Amiens, iu-8\
— de la Société historique et archéologique du Périgord , t. IX,
livr. 6. Périgueux, 1882, in-8°.
— du Comité des travaux historiques et scientifiques, section
d’histoire et d’archéologie, 1882, n° 3.
— du Musée historique de Mulhouse , n° 11, 1882. Mulhouse,
1882, in-8°.
Mémoires et documents publiés par la Société cf histoire et d’ar-
chéologie de Genève, 2* série, 1. 1. Genève, 1882, in-8\
Proceedings of the American phüosophical Society held at Phi-
ladelphia, for promoting useful knowledge, t. XX, 1881,
n* 110 et 111, in-8*.
Lasteybie (R. de). Documents inédits sur la construction du
Pont-Neuf. Paris, 1882, in-8*.
Correspondance.
M. G. Lafaye, présenté par MM. Perrot et Saglio, et M. l’abbé
Lallemand, présenté par MM. G. Schlumberger et A. Héron
de ViUefosse, sollicitent le titre d’associés correspondants
nationaux, le premier à Aix-en-Provence et le second à
Vergaville (Lorraine allemande). MM. Rayet, Müntz et
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Duchesne sont désignés pour former la commission chargée
de présenter un rapport sur les titres scientifiques du pre-
mier candidat ; MM. Thédenat, Mowat, Schlumberger sont
désignés pour examiner les titres du second.
Travaux.
M. J. de Rongé met sous les yeux de la Société une
palette de scribe égyptien : ce petit monument, dont l'orne-
mentation est d'un style délicat, porte les cartouches du roi
Ramsès XIII, le dernier de la XX 0 dynastie; on possède
peu de monuments de ce prince.
M. Read complète les renseignements qu'il a donnés à la
séance précédente sur le portrait d'un prince anglais. Il
s’agit du fils de Jacques I er , né en 1594, mort en 1912.
M. A. de Barthélemy donne lecture d'un mémoire de
M. Ambroise Tardieu sur l'établissement gallo-romain de
Royat. Ce mémoire est renvoyé à la commission des impres-
sions.
M. Héron de Villefosse, à propos de la communication
faite par M. Mowat à la précédente séance, au sujet d'un
poids en bronze portant un nom d’édile, communique une
lettre qui lui a été adressée en juillet 1882 par M. Fr. Lenor-
mant, de laquelle il résulte que ce poids se trouvait alors
entre les mains de M. Barone, marchand d'antiquités à
Naples. M. Barone le signalait comme ayant .été découvert
à Ganosa, l’antique Canusium, en Apulie.
Le môme membre, à propos de la petite inscription de
Vesoul portant le mot EXASCA8 (voir la précédente
séance), signale un nom analogue inscrit sur un saumon de
plomb du Musée britannique. Cette masse de plomb, qui
pèse environ 156 livres et qui porte la date de l'année 59 de
notre ère, laisse voir imprimé sur un de ses côtés le mot
CAPASCAS qui semble appartenir également à l'onomas-
tique gauloise et à la môme famille de noms. Cette remarque
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— 84 —
a été suggérée à notre confrère par M. Mowat qni a exa-
miné le monument original à Londres.
M. Roman fait la communication suivante :
< Il y a peu de temps, en creusant une tranchée pour rec-
tifier un chemin vicinal dans la commune de Barcillonnette,
chef-lieu de canton du département des Hautes-Alpes, on
découvrit un cimetière de l'époque mérovingienne ou
carlovingtenne. Les travaux faits n'ont heureusement pas
endommagé ce cimetière, car on n’en a atteint qu’une
extrémité et aucune tombe n’a été détruite. Les tombes
étaient superposées par deux et trois rangs et les sépul-
tures étaient de deux natures différentes : les unes con-
sistaient en grandes auges de tuf avec leurs couvercles;
les autres étaient composées de briques de grande dimen-
sion au nombre de dix-huit, quatre sur chacun des grands
côtés et une à chaque extrémité, sans apparence de
ciment ou de mortier quelconque; elles étaient si bien join-
toyées et le terrain avait été si solide qu'il n’y était entré
aucune parcelle de terre. Elles étaient marquées de deux
cercles se coupant. On a extrait de ces tombes quelques
ossements, mais on n’y a trouvé aucun objet qui puisse en
préciser l’époque. Il est vrai qu’on n’a pu en apercevoir
qu’un très petit nombre, cinq ou six peut-être, et qu'il en
reste encore probablement un grand nombre à explorer. »
M. G. Duplessis signale des peintures récemment décou-
vertes à Gisors, dans une maison particulière. Les compo-
sitions, exécutées à l’huile sur une couche de piètre, repré-
sentent le triomphe de Jules César. Elles se rattachent à
l'École de Fontainebleau.
M. Saglio communique, de la part de M. le d r Marchant,
de Dijon, le dessin d'une petite boîte à orviétan, apparte-
nant au xv« siècle, sur laquelle on lit ces mots : ORVIE-
TAN DE BEAUFORT.
M. Flouest signale à ce sujet, pour la Bourgogne, des
récipients d’eau bénite portant des ornements analogues.
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Séance du 31 Janvier 1883.
• Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Archives des missions scientifiques et littéraires , 3* série, t. IX.
Paris, Imprimerie nationale, 1882, in-8\
Arckiv fur Œsterreichische Geschichte , t. LXIII, Wien, in-8°.
Archivio storico artistico archeologico e litterario délia ciità
fi provincia di Borna , 1882-83, in-8\
Atti délia R. Accademia dei Lincei , an. CCLXXX, 1882-83,
t. VH, 2 e fasc.
Bulletin de la Société archéologique de Touraine , t. V, 1881,
3 e et U 9 trlm. Tours, 1882.
— de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
t. VH, n* 113, 1882, 2« trimestre, in-8*.
— delà Société de statistique , sciences , lettres et arts du dépar-
tement des Deux-Sèvres , n°* 7 à 9, ln-8*.
— delà Société industrielle de Mulhouse , novembre-décembre
1882. Mulhouse, 1882, ln-8*.
Revue de Vart chrétien , 26* année, janvier 1883, in-4*.
Süzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaf-
ten; phüosophisch-historische Classe , t. XCVIII, 3 e 11 vr.,
t. XC1X, 1™ et 2* llvr. Wien, 1881.
Viestnik hrvatskoga arkeologickoga Druztva . god. IV, br. U-
Agram, in-8*.
Duhamel. Les architectes du Palais des papes . Avignon, 1882,
in-8*.
Gov (Pierre de). Rapport sur une épée en fer trouvée à Vomay .
Bourges, Pigelet, 1883, ln-8".
Hennin (Michel). Inventaire de la collection (T estampes léguée
en 1863 à la Bibliothèque nationale , rédigé par G. Duplessis.
Paris, Champion, 1882, in-8*.
Marsy (le comte de). Le langage héraldique au xra e siècle.
Paris, 1882, in-8*.
Perrot (Georges) et Chipiez (Charles). Histoire de Vart dans
V antiquité; t. H, La Chaldée , V Assyrie, la Phénicie . Paris,
Hachette, 1883, ln-8*.
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Correspondance .
M. le ministre de l'instruction publique demande l'inser-
tion de plusieurs articles additionnels dans le projet de sta-
tuts soumis à l’approbation du Conseil d’État. Cette lettre
est renvoyée à la commission.
M. Ernest Petit, présenté par MM. Prost et Rey, solli-
cite le titre d’associé correspondant à Vausse (Yonne).
MM. Ulysse Robert, R. de Lasteyrie, Gourajod sont dési-
gnés pour former la commission chargée de présenter un
rapport sur les titres scientifiques du candidat.
M. Clément Duvernoy, présenté par MM. A. de Barthé-
lemy et A. Héron de Villefosse, sollicite le titre d’associé
correspondant à Montbéliard. MM. Nicard, Demay et Mowat
sont désignés pour former la commission chargée de pré-
senter un rapport sur les titres scientifiques du candidat.
M. Rivett-Carnac, esq., annonce à la Société l’envoi de
plusieurs objets préhistoriques provenant de l’Inde.
Travaux.
M. G. Schlumberger fait la communication suivante :
< J’ai l’honneur de présenter à la Compagnie le dessin
d’un objet fort curieux qui fait depuis bien des années par-
tie de la collection de M. E. Piot. C’est un petit aigle de
bronze, aux ailes éployées, très singulier d’aspect, et de tra-
vail tout particulier, monté sur l’extrémité brisée d’une tige
cylindrique. M. Piot a acheté cet objet à la vente Pourtalès,
dans le catalogue de laquelle il est désigné comme suit, sous
le n° 5 AA, p. 110 (objets d’art; bronzes) : « Aigle debout,
« travail barbare, hauteur : 9 centim. »
« L’exécution de cet aigle est, je le répète, fort particu-
lière; ce n’est point un objet antique, mais il n’en est pas
moins intéressant. Il présente, en effet, tous les caractères
des œuvres de la Sicile, aux xi® et xif® siècles, alors que
régnait dans ce pays cet art mixte à la fois byzantin et
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— 87 —
arabe, voire même normand. Les planes des ailes et de la
poitrine sont traitées suivant on mode très spécial qui est
une imitation évidente du travail bysantin. Ce qui complète
l’originalité de ce petit monument, ce sont deux inscriptions
gravées sur sa face postérieure qui, sans cela, est absolu»
ment lisse et nullement ciselée.
« La première inscription, en caractères coufiques du
xn* siècle environ, occupe le revers des ailes et signifie :
Bénédiction au possesseur . Un mot isolé nous donnant le nom
même du possesseur, Aly, est placé entre les deux épaules.
— Sur la partie inférieure du dos et de la queue court une
autre inscription probablement plus ancienne, inscription
plus profondément et moins régulièrement gravée. Celle-ci
est en grec, en caractères byzantins de la fin du xi* siècle,
et se compose de trois mots : CXGI YnO A£PAN (2x«ï
uxb îépav) dont le sens n'est pas encore bien clair pour
moi. Quelques-uns des caractères sont liés de manière à
constituer des monogrammes comme dans les légendes de
certains sceaux byzantins de cette époque.
« M. de Longpérier a publié dans la Revue archéologique ,
sous ce titre : Vase arabo- sicilien de V ouvre Salemon }
un de ses pins carieux mémoires que j'ai reproduit à la
p. àhSt du t. I de ses Œuvres éparses Le précieux vase
de cuivre en forme de paon, qui a fait le sujet de ce travail,
appartient au Musée du Louvre; il. présente des ressem-
blances évidentes avec l'aigle de M. Plot. 81 on veut bien jeter
un coup d'œil sur la planche qui accompagne le mémoire
de M. de Longpérier, on verra que le dessin des plumes des
ailes et du corps offre pour les deux oiseaux la plus frappante
analogie. Ce qui complète l’air de famille c'est la présence,
sur le vase du Louvre, d'une inscription en caractères cou-
fiqnes absolument semblables à ceux qui sont gravés sur
l'aigle de M. Plot. Une seconde inscription se voit encore
sur le vase du Louvre, mais celle-ci : « Opus Scdomonis
erat , t est en latin et non en grec. M. de Longpérier a
prouvé de la manière la plus nette que ce vase « était une
i. PI. xi.
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œuvre fabriquée en Sicile pour l'usage de ces chrétiens qui
avaient adopté tant de coutumes musulmanes et qui déco-
raient leurs édifices, leurs ustensiles, leurs vêtements d'ins-
criptions arabes. » L'aigle de bronze dont je présente ici le
dessin rentre certainement dans la même classe de monu-
ments, et ces deux objets, tous deux à inscriptions bilingues,
sont de curieuses illustrations de cette époque bizarre entre
toutes, si bien caractérisée par les monnaies des princes
normands de Calabre et de Sicile, monnaies bien connues
des numismatistes et qui portent des légendes à la fois
grecques, arabes et latines. L'aigle de M. Piot, avec sa double
inscription grecque et coufique, me paraît être un couron-
nement de sceptre, imité du travail byzantin, exécuté pour
quelque haut personnage sicilien du xi* ou du xn* siècle,
et devenu peut-être plus tard la propriété de quelque émir
musulman du nom d'Aly. »
M. de Barthélemy lit, au nom de la commission des impres-
sions, un rapport sur les travaux destinés à figurer dans le
prochain volume des Mémoires. Les conclusions de ce rap-
port sont adoptées.
M. Nicard, à propos d'une publication récente de M. Bon-
naffé, signale l'analogie entre quatre chiens de bronze,
exposés au Musée de la Renaissance, provenant du château
de Fontainebleau, et les chiens autrefois conservés au châ-
teau de Rueil.
M. de Montaiglon répond que ces représentations sont
assez fréquentes. Les chiens du Musée de la Renaissance
sont d’ailleurs parfaitement conformes à la gravure publiée
par le Père Dan, dans sa description de Fontainebleau.
Telle est aussi l'opinion de M. Courajod, qui renvoie à un
article de la Chronique des Arts où il s'est occupé, dès
1877, de cette question.
M. Héron de Villefosse présente un bracelet romain,
trouvé en Dauphiné. Ce bracelet se compose d'une feuille
d'or assez épaisse; l'intérieur était rempli d'une matière
qu'on ne peut reconnaître, mais qui était peut-être de la
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— 89 —
pâte de verre. Des bracelets analogues ont été présentés à
la Compagnie avec le trésor de Monaco. Ces sortes d’objets
ne sont pas à l’usage funéraire, comme on Ta dit, mais
faisaient partie des bijoux ordinaires.
M. Héron de Villefosse entretient ensuite la Compagnie
des fouilles faites à Lezoux (Puy-de-Dôme) par le docteur
Plicque. Déjà, à plusieurs reprises, il a eu l’occasion de
signaler les travaux et les découvertes de ce vaillant explo-
rateur. Ce qu’il y a de très Intéressant dans les fouilles du
docteur Plicque, c’est qu’elles sont faites d’une manière
méthodique et par conséquent très profitable pour la science.
Le terrain sur lequel il opère est, du reste, particulièrement
favorable à cette façon de procéder, car Lezoux était à
l’époque romaine le centre de fabrication céramique peut-
être le plus considérable de toute la Gaule. M. Plicque étu-
die tour à tour chacune des fabriques dont il retrouve les
fours et les produits ; il arrive ainsi à établir des séries de
poteries du plus haut intérêt.
Dans sa dernière campagne il a mis à découvert Vofficina
LIBERTI ; dans cette fabrique et dans son voisinage immé-
diat il a reconnu huit fours. Trois de ces fours dépendaient
de l' officina Primi, OFPRIMI (les deux I liés avec le M),
qui ne fabriquait que des poteries roses, noires et blanches.
Près de là était le four de Plautinus qui produisait des
moules, des vases ornés, des vases tournés et marquait ainsi
ces derniers : PLAVTINI M = Plautini m(anu ), PLAVTI-
NI*0 — Plautini o(fficina). Les moules, qui sont au nombre
d’une vingtaine, portent tous la signature cursive sur cru
PLA VTINÏ. Cette découverte de moules est très intéressante ;
elle vient confirmer ce qui a déjà été dit à ce sujet, à savoir
que les potiers de Lezoux expédiaient des creux dans toute
la Gaule.
Le potier Libertus avait un incomparable assortiment de
poinçons, mais ses ouvriers avaient peu de goût et les dis-
posaient mal; néanmoins quelques-uns de ses vases sont
ingénieusement décorés ; M. Plicque pense que ce Libertus
est le premier qui ait fabriqué à Lezoux des vases rouges.
Tous ses produits sont d’une irréprochable fraîcheur; mal-
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heureusement ses successeurs les ont moulés et surmoulée,
comme des barbares, au point de les rendre méconnais-
sables. Cette officine a produit surtout des vases noirs à
lustre métallique; on y a rencontré aussi des gobelets
minuscules dont l'ornementation à personnages rappelle par
sa finesse celle des poteries d'Arezzo.
Dans la maison d'un autre potier nommé Miaticus ,
A8IÀTICI OF = Ariatici of(ficina), contemporain ou prédé-
cesseur immédiat de Borillus BORLLLTO = Borüli o(J£-
cina), le docteur Plicque a trouvé des débris de peintures à
fresque, six poinçons et maquettes, des vases pastillés-bar-
botlnés et surtout un vase précieux et fort rare, dans la
confection duquel se trouvent combinés trois genres de
décor : le fond est de couleur noire à lustre bronzé avec des
reflets bleutés ; six dépressions verticales godronnées plissent
les flancs; la panse est rehaussée de barbotine blanche
déposée sous forme de gouttelettes et au pinceau. Malheu-
reusement le vase a été recueilli en 74 morceaux.
Dans une autre fouille le docteur Plicque a rencontré un
petit cimetière renfermant quinze sépultures. Au centre, et
dans les cendres de la plus riche, se trouvait une médaille
de Vespasien. Toutes les poteries recueillies dans ces sépul-
tures sont roses, blanches ou noires. A côté de la principale
urne cinéraire on avait placé trois vases A lustre bronzé,
dont l'un est orné de quatre dépressions godronnées et
symétriques.
Les poteries marquées des noms d'Asiaticus *, de Borillus 9 ,
de Libertus 1 * 3 et de Primus 4 5 sont très répandues et se
retrouvent dans toute la Gaule 3 et en Bretagne 6 ; celles de
la fabrique de Plautinus sont plus rares.
1. Schuermana, Siglei / Igulint , n. 506-508.
S. Ibid., n. 844-847.
3. Ibid., n. 2056-2058.
4. Ibid., n. 4400-4411 ; 44264431 ; 4454-4457.
5. H. de Fontenay, Inscription* céramique* cTAutun, n. 88 ( BoriUu s) ; n. 201-
202 (Libertus)] n. 310-328 (Primus). — Aurès, Marque* de fabrique* du Musée
de Nîmes, n. 230 {Primus). — Lombard- Damas, La céramique antique dan* la
vallée du Rhône, p. 37 (Libertus); p. 41-42 (Primas), etc.
6. C. /. L. t U VII, n* 1336, 04-95; 166-171 ; 555-556; 856-865.
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M. MOntz demande la parole pour offrir un livre à la
Société.
a Dans un travail récent 4 que j'ai l'honneur d'offrir à la
Société, M. Duhamel, archiviste du département de Vaucluse,
a réuni divers renseignements propres à élucider la biogra-
phie des trois architectes, jusqu'ici connus, du Palais des
Papes à Avignon : Guillaume de Cucuron, Pierre Poisson et
Pierre Obrerl. L'exploration des archives confiées à ses
soins lui a notamment permis de nous fournir quelques
détails précis sur Obreri, le maître auquel on a, jusqu’à ces
derniers temps, fait honneur de la construction du palais
tout entier, alors qu’il n'en a, en réalité, élevé qu’une partie,
celle qui date du pontificat de Clément VI.
< Je suis heureux de pouvoir ajouter quelques noms nou-
veaux à ceux qu'a passés en revue M. Duhamel. Sous le règne
d'innocent VI, nous trouvons l'un à côté de l'autre,
< Johannes de Luperiis, magister operum palacii, » ou
« magister ædificii turris novæ vestiaril, » et « Raymundus
< Guitbaudi director operum palacii. » Le premier de ces
maîtres figure dans les comptes de 1355 à 1357, le second
de 1355 à 1360. Un peu plus tard, < dominus Bertrandus
« Nogayroli » porte le titre de t director operum d. n.
t papæ. » Ce personnage travaille à Avignon de 1361 à 1367,
c'est-à-dire de la fin du règne d’innocent VI à la fin du règne
d’Urbain V. Il a pour successeur « B. de Manso, director
a operum palacii domini nostri papæ Urbani quinti (1370). »
< Je n’ai pas la prétention d'avoir épuisé la liste des archi-
tectes du Palais des Papes, mais je crois qu’il est bien établi
désormais que ce monument gigantesque est l'œuvre d'une
dizaine d’artistes, non d'un seul, comme on l’a si longtemps
cru. J'ajouterai que tout tend à prouver que ces artistes
étaient tous français, non italiens. »
1. Les Architectes du Palais des Papes. Avignon, Segnin frères, 1882, 39 pages.
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— 92 —
Séance du 7 Février.
Présidence de M. Georges Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société scientifique , historique et archéologique
de la Corrèze , t. IV, octobre-décembre 1882. Brive, in-8\
— historique de la Société des antiquaires de la Atorinie,
XXXI* année, nouvelle série, octobre, novembre, dé-
cembre 1882. Saint-Omer, 1882, in-8°.
Mémoires de la Société des lettres , sciences et arts de Bar-le-
Duc, 2 e série, t. IL Bar-le-Duc, 1883, in-8\
Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, t. IV de la
2® série, 1880. Poitiers, in-8\
Revue historique et archéologique du Maine , t. XII, 1882,
second semestre. Mamers, 1882, in-8*.
Babkau. La représentation du Tiers-état aux assemblées pour la
rédaction des coutumes au XVI* siècle , in-8*.
Hélbig (J.). La Sainte Vierge et l'enfant Jésus ; les groupes
sculptés des anciens sanctuaires de Liège. Bruges, 1878, in-8*.
— Les châsses de Saint-Domitian et de Saint-Mengold de
l'ancienne collégiale de Huy; le reliquaire offert en don
expiatoire à la cathédrale de Saint-Lambert de Liège. Bruges,
1875, in-A*.
— Les reliquaires donnés par saint Louis , roi de France , au
couvent des dominicains de Liège , in-A*.
Thédenat (H.). Encore les inscriptions latines deTexposition
des fouilles dUtique. Vienne, 1882, in-8*.
Correspondance.
M. Jules Helbig, présenté par MM. de Barthélemy et
Müntz, et M. Bunnell-Lewis, professeur au collège de la
Reine à Cork (Irlande), présenté par MM. de Barthélemy et
Schlumberger, sollicitent le titre d'associé correspondant
étranger, le premier à Liège (Belgique) et le second à Cork
(Irlande).
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Les commissions chargées de faire des rapports sur les
titres présentés par les deux candidats seront composées,
ponr le premier, de MM, de Lasteyrie, Courajod et de
Montaiglon, et pour le second, de MM. Héron de Villefosse,
Duchesne et Courajod.
Travaux.
L'ordre du jour appelle le vote sur l'élection de M. Le
Blant au titre de membre honoraire. En l'absence du rap-
porteur, l’élection est renvoyée au mercredi 1 U février.
M. l’abbé Thédenat, au nom de la commission nommée à
cet effet, lit un rapport sur la candidature de M. l’abbé
Paul Lallemand. On procède au vote et M. l’abbé Paul Lalle-
mand, ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règle-
ment, est proclamé associé correspondant national, résidant
à l’étranger, & VergaviUe (Lorraine allemande).
M. Ulysse Robert, aux noms des commissions nommées à
cet effet, lit deux rapports, l’un sur la candidature de
M. Ernest Petit et l’autre sur celle do M. Charles Bigame.
On passe au vote : M. Ernest Petit est proclamé associé
correspondant national à Yausse (Yonne) ; M. Charles Bi-
game à Chorey (Côte-d’Or).
M. de Barthélemy, au nom de la commission chargée
d’examiner les modifications à faire aux statuts, lit un rap-
port sur les observations transmises & ce sujet par 11. le
ministre de l'instruction publique. Les conclusions de ce
rapport sont adoptées.
M. Read présente un petit bas-relief en ivoire représen-
tant Marie Tudor.
M. de Lasteyrie fait passer sous les yeux de la Compagnie
l’estampage d’une inscription retrouvée dans l’église de
Ylllemanoche (Yonne), derrière une boiserie. Cette inscrip-
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tlon qui est du xvi® siècle fait connaître le nom de la famüle
de la nourrice du roi saint Louis; elle s'appelait Lenfant.
Voici le texte de cette Inscription :
1) Noble fe(m)me Roberte Lenfant vefve de feu Nicolas Pichelm*
2) escuyer s r et dame en p(ar)tie et p[ar) indivis de la terre et
seigneurie
3) de Villemanaitche, Dismon a , les Bordes 3 , Vülecheptive 4 , et
la Motte
4) gravart gist et repose cy-desoubz la tumbe de feu noble hom-
5) me Boson Lenfant son pere en son viva(n)t seigneur desd(its)
lieux
0) et chauffecire de la chancellerie de France et est a noter q(ue)
7) en considéracion que la octayeulie dud(it) Boson Lenfant
8) aooit nourry et alacté de ses mamelles le roy S 1 Loys icel -
9) luy créa quatre offices de ckauffeçires hereditàbles pour les
10) quatre enfant masles de sad(ite) nourrice afin de y succéder
11) a jamais par les plus prouchains hoirs masles descend[an)s
12) d'elle et laq(ue)lle Roberte t(re)spassa le xxv*jo(ur) de mars
jo(ur) de
13) Nostre-Dame de Vano[n)ciacion lan mil Ve XXXII1I.
Pries Dieu pour elle.
Au-dessous du texte sont disposés trois écussons dont
nous donnons la description à défaut de dessin :
(1) (3) (2)
1. D'or, au chef diapré d'azur et d'or, à la hallebarde de
sable brochant sur le tout.
2. D’or aux trois lévriers courant, de sable, l'un sur l'autre.
1. Il est question d’un Pichelin de Villemanoche dans le chant XV de CLMarot,
commençant ainsi :
« Les Pichelins par le monde espandos
« Sont de si haut et si loin descendus. »
Voir aussi : Pasquier, Lettre * , lir. 19.
2. Dismon, aujourd’hui Dixmont, commune de Villeneuve-aur-Yonne.
3. Les Bordes, commune du canton de Villeneuve-sur-Yonne.
4. Vülecheptive, aujourd’hui Villechetive, canton de Cerisiers.
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— 95 —
3. D'or, au chef d’azur chargé de... d’or, une hache de
sable brochant sur le tout, parti d’or aux 3 lévriers de sable.
Hauteur de la pierre en son milieu : 0®81 1/2, sur les
côtés 0*73 1/2 ; largeur : 0 m 55. La pierre se termine à sa
partie supérieure en forme de pignon.
Au sujet de cette communication M. Mowat fait observer
que dans Téplgraphie romaine on trouve assez souvent men-
tionnées des nourrices au service de la famille impériale.
Séance du 14 Février.
Présidence de M. Georges Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin ,
t. XXX, l w livr. Limoges, 1882, in-8*.
Mémoires de la Société académique des sciences , arts , belles-
lettres , agriculture et industrie de Saint-Quentin, h 9 série,
t. IV, juillet 1880 à juillet 1881. Saint-Quentin, 4882, in-8*.
Allmer. Revue épigraphique du midi de la France , n* 21,
novembre-décembre 1882. Vienne, Savigné, in-8*,
Bunnell-Lewis. Antiquities in the Muséum of Palermo , in-8*.
— Antiquities in the south west oj France, 2 pl., in-8*.
— The antiquities of Tarragona, in-8*.
— Remarks on ivory cabinets in the possession of Wickhan
Lowel, esq. Cambridge, 1871, in-8*.
— Remarks on Roman coins found near Woodbridge. Suf-
folk, in-8°.
Maxe-Werly (L.). Collection des monuments épigraphiques du
Barrois. Paris, Champion, 1883, in-8*.
— V enfant à la crèche (extr. des Mémoires de la Société de
Bar-le-Duc, 1883), in-8°.
— Nantois (extr. de V Annuaire de la Meuse , 1883), in-8*.
Nadaud-Leclebc (l’abbé A. J.). Nobiliaire du diocèse et delà
généralité de Limoges . Limoges, 1882, in-8°.
Rupin (E.). Notice sur Marmontel . Brive, 1882, in-8 d .
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96 —
Correspondance .
MM. l’abbé Lallemand et Petit écrivent pour remercier
la Compagnie de leur admission parmi les associés corres-
pondants nationaux.
M. le ministre de l’instruction publique invite la Compa-
gnie à prendre part à la prochaine réunion des Sociétés
savantes, à la Sorbonne.
Travaux,
M. Georges Perrot, au nom de la commission nommée à
cet effet, lit un rapport favorable à l’élection de M. Ed. lie
Blant au titre de membre honoraire. On procède au vote et
M. Le Blant, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par
le règlement, est proclamé membre honoraire.
M. Al. Bertrand, à propos de l'envoi fait à la Société par
M. Rivett-Carnac (voir la séance du 31 janvier), insiste sur
l’intérêt des fouilles exécutées par ce savant. M. Rivett-
Carnac a recueilli en peu de temps plus de 400 haches en
dlorite dans une seule province de l’Inde. Notre confrère
propose' de lui voter des remercîments et d’attribuer au
Musée de Saint-Germain les objets offerts. Ces propositions
sont adoptées.
M. A. de Barthélemy, au nom de M. Aubert empêché, lit
un rapport sur la situation financière de la Société pendant
l'exercice 1882. Les conclusions du rapport sont adoptées,
et la Compagnie vote des remercîments au trésorier.
M. G. Perrot présente à la Compagnie une petite statuette
égyptienne en bois qui lui a été léguée par M. Delaroche-
Vernet et qui se fait remarquer par son extrême finesse.
M. l’abbé Thédenat communique une inscription inédite
dont il doit le dessin à M. Bretagne, de Nancy. Cette inscrip-
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tion est gravée sur une petite plaque en bronze, munie de
deux ailerons ; à la partie supérieure était un anneau de
suspension, aujourd’hui brisé.
c Les dimensions de l'inscription, si on ne tient pas
compte des ailerons, sont de trois centimètres et deux mil-
limètres de hauteur, sur six centimètres et trois millimètres
de largeur :
FIDEilS SILVANl
LIBERTVS APOLLI
NI
V0S0L0M0
Fidelis , Silvani liber lus , Ajpollini v(otum) s(olvit) l(tbens)
m(erito).
« Après chacune des lettres de la formule finale V-8 L M-
est une hedeta ; les lettres de la dernière ligne sont de pins
grande dimension que les autres.
« Le dieu n’a pas de surnom ; les noms de l'affranchi Fide-
lis, auteur du vœu, et de son patron Silvanus, sont fréquents
dans Tépigraphie romaine.
a La forme des lettres, qui indique une bonne époque,
est intéressante. »
Cette inscription, trouvée à Grand (Vosges), est conservée
au Musée d’Epinal.
ànt. bulletin. 7
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A propos de cette communication, M. Al. Bertrand annonce
que les fouilles entreprises à Grand seront continuées sous
le patronage de la Société d'émulation des Vosges. M. Héron
de Viilefosse rappelle que, grâce à la libéralité de M m « Jol-
lois, le Musée du Louvre s'est enrichi, il y a peu d'années,
d'un camée intéressant trouvé â Grand.
M. Roman fait la communication suivante :
« Il y a quelques années, en 1879, je communiquai au
congrès tenu à Vienne par la Société française d'archéologie
la découverte que je venais de faire d'un camp romain, d'une
conservation exceptionnelle, et encore inconnu, situé dans
la commune d’Àspres-les-Veynes (Hautes- Alpes), au lieu
nommé la Beaumette. Je suis retourné cette année examiner
ce camp et j'ai pu en prendre les dimensions exactes. Il
mesure 125 mètres sur 105; il est entouré d'un relève-
ment de terre de l m 50 à 2 m de hauteur. Aux quatre angles
il y avait probablement des tours, car on y trouve des tas
de pierres mêlées de mortier. Enfin le fossé du camp a envi-
ron quatre mètres de profondeur, dimension prise du som-
met du relèvement de terre. Le camp lui-même est aplani
très régulièrement, mais on ne peut le parcourir en tous
sens, car il est obstrué par une forêt de buissons impéné-
trables. Ce camp est sur une colline d’où l'on jouit d'une
vue admirable. Au bas de la colline sont des substructions
romaines considérables ; on suit des murailles à fleur de sol
sur plus de 250 mètres de longueur. On ÿ a trouvé, dans,
quelques fouilles sommaires, trois petites chambres dont
les murs étaient recouverts de stuc peint; une salle de
bains contenant six baignoires de dimensions variées, et un
aqueduc qui y conduisait des eaux. Ces constructions sont
faites sans soin et dénotent la fin de l'empire. Presque
toutes les monnaies qu’on a découvertes dans les ruines
sont de cette époque. On a trouvé également un oertain
nombre de poteries avec des marques de potier dont voici
les principales :
1) FELIX FEC. 2) C. N. (ADF. 3) ATI.
4) P (ATIMET)I 5) C-S(ENT)I 6) HERO
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— 09 —
7) OF • GOGI 8) OF • RV8TI 9) VIBI
DIOME
10) L * GELLI 11) AE (rameau)
QVADR EVROD
t Toutes ces estampilles sont sur terre rouge ; la suivante
est sur une anse d'amphore en terre blanche :
12) DOMITIAN.
Séance du Février.
Présidence de M. Georges Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la conférence scientifique d Abbeville et du Ponthieu,
1» année, n # 2. Abbeville, 1882, in-8\
— de la Société archéologique d’ Eure-et-Loir , B° 161, j&Dr
vier 1883, procès-verbaux. Chartres, 1883, in-8*.
Journal des savants , janvier 1883, in*A°.
Mémoires de la Société d émulation du Doubs , 6 e série, VOL VI,
1881. Besançon, 1882, in-8°.
Proceedings of lhe Royal Society of Edimburg , 1880-1881.
Proceedings of antiquaries of London , december 16, 1880
to june 23, 1881. London, in-8«.
Transactions of the Royal Society of Edimburg, vol. XXX,
part. 1 for the session 1880-81, in-A°.
Aurès. Essai sur le système métrique assyrien ; 3 e partie :
essai sur les mesures pondérales , in-4*.
Gouverubur (à.). Essais historiques sur le Perché. Nogent-le-
Rotrou, 1882, in-8°.
Prost (Aug.). L’immunité ; étude sur Torigine et les développe*
ments de cette institution. Paris, 1882, in-8°.
Thuot. Forteresses vitrifiées de la Creuse. Une erreur archéo-
logique en matière de géographie , In-8*.
Correspondance .
M. Flouest, présenté par MM. E. Egger et E. Aubert,
écrit pour poser sa candidature A la place de membre rési-
dant, laissée vacante par suite de la nomination de M. E. Le
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— m —
Blant comme membre honoraire. Le président désigne
MM. Héron de Villefosse, Bertrand et Gaidoz pour former la
commission chargée de faire un rapport sur les titres scien-
tifiques du candidat.
Travaux.
M. Ulysse Robert communique un mémoire sur la Roue
des Juifs ; il donne lecture de la plus grande partie de ce
travail.
*
M. Mowat offre de la part de M. Aurès un travail auto-
graphié sur le système des mesures chez les Assyriens.
M. Chabouillet lit un mémoire sur l'empreinte d'une mon-
naie frappée en 1373 à Moirans (Jura) par l'abbé Guillaume n,
de la maison de Beauregard. Cette empreinte, conservée au
Cabinet de France, fait connaître une variante du franc du
môme abbé, dont le premier et unique epécimen a été trouvé
à Paris, rue Vieiile-du-Temple, en 1882. Le mémoire de
H. Chabouillet est renvoyé à la Commission des impressions.
M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante :
< Notre confrère , M. Mowat , nous a présenté , dans
la séance du 17 janvier, un poids en bronze, en forme de
porc, portant le nom d'édile C. Heîvius Valens . A la séance
suivante, M. Héron de Villefosse a, d'après un renseigne-
ment fourni par M. François Lenormant et une lettre de
M. Barone, marchand d'antiquités & Naples, indiqué Canosa
comme provenance de ce petit monument. Depuis l'époque
où il avait fourni ce renseignement, M. Lenormant est
retourné dans le pays, et, en prenant des informations
plus précises, il a acquis la certitude que ce poids a été
trouvé non pas & Canosa même, mais dans une autre ville
des environs, Ostuni. Ostuni est une ville de la province
de Lecce (terre d'Otrante), située à 37 kilomètres O. N. O.
de Brindisi, près de l’Adriatique. La découverte d’un sem-
blable monument, à cet endroit, a une certaine importance.
< Pline 1 et Ptolémée 2 mentionnent un municipe des Stul-
1. b. N. ni, xn. 7.
2. III, 1, 77.
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niiu, en Calabre, dont remplacement n'a pas été déterminé
d'une manière définitive. On l’a identifié avec Sternaccio ;
d’Anville an contraire, dans son Orbis Romanus , place le
municipe des Stulnini à l'endroit où est aujourd'hui Ostuni;
cependant, cette opinion ne paraît pas avoir été admise, et
le dictionnaire de Smith signale encore l'identification avec
Sternaccio comme la plus généralement acceptée. La décou-
verte à Ostuni d'un monument officiel, portant le nom d'un
édile, doit faire pencher la balance en faveur de cette ville.
U est bon d'ajouter que lé aussi on trouve, plus qu’en tout
autre endroit, les monnaies portant la légende STY et attri-
buées à la ville des Stulnini. Il parait donc désormais pro-
bable que C. Helvius Yalens était édile du municipium
Stulninorum , et que la situation géographique de cette ville
doit être définitivement fixée à Ostuni. »
M. Read présente un cachet en argent aux armes de Col-
bert. — M. Gourajod rappelle à ce sujet que notre confrère
&1. A. de Boislisle a publié un intéressant travail sur les
prétentions nobiliaires de Colbert.
M. de Laurière fait la communication suivante :
< Yai l'honneur de soumettre à l’appréciation des membres
de la Société l'empreinte d’une monnaie en bronze qui m'a
été envoyée de Portugal par M. Est. da Yeiga, et dont voici
la description :
< BÆSVRI entre deux épis placés horizontalement.
« i*IM- AN * ANT * ET CONL, au-dessus un poisson. Les
lettres AN, ANT, et NL sont liées.
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— 402 —
« Cette monnaie provient de Castro-Marino, au sud du
Portugal et près de l’embouchure de la Guadania,
* L’itinéraire d’Antonin, dans l'édition Parthey et Pinder,
nomme deux fois une ville d'Esuri qui, d’après le calcul des
distances qui la séparent d’Ossobona et de Myrtllls, parait
devoir ôtre Située sur l’emplacement de Castro-Marino. Déjà,
M. Aloïs Heiss, dans son grand ouvrage sur les monnaies
antiques d’Espagne, avait publié un exemplaire de la mon-
naie dont nous donnons ci-dessus un dessin plus complet ;
la pièce qu'il avait étudiée et qu’il considérait alors comme
unique, fait partie du Cabinet de Madrid; elle est beaucoup
moins bien conservée que celle de M. Est. de Yelga. M. Heiss
l’attribuait à Esuri et sa conjecture était alors d’autant plus
admissible que l’état de la monnaie du Cabinet de Madrid
ne permettait pas de distinguer le commencement du nom
de lieu. Aujourd’hui, il n’est pas douteux que la lecture ne
soit Baesuri. Faut- il voir ici le nom d’une ville conservé seu-
lement par la numismatique ? Doit-on supposer que le copiste
qui transcrivit les manuscrits de l’itinéraire écrivit Esuri
pour Baesuri ? La solution de ce petit problème est à étu-
dier et ne sera peut-être trouvée que par quelque décou-
verte épigraphique. Je n’ose proposer d’interprétation pour
la légende du revers dans laquelle, pour la première fois,
en numismatique, je crois, on déchiffre le mot CONL. >
M. Prost annonce que depuis la communication faite aux
Antiquaires le 19 juillet 1882, d’après une note envoyée avec
les dessins ci-joints par M. Bellevoye, membre de l'Acadé-
mie de Metz, il a vu à Metz, chez M. Marly, les objets décou-
verts dans sa propriété, sur le territoire de Cheminot près
Metz (vallée de la Seille). Ces objets ont été trouvés au milieu
des ruines d'une vüla gallo-romaine, dans le sol d’un bois
défriché, sur le parcours de la voie romaine de Scarpone à
Metz qui passait de la vallée de la Moselle dans celle de la
Seille vers Pont-à-Mousson. Cette villa , dont il ne reste
que des substructions avec des débris d’hypocauste, de
mosaïques et d’enduits peints, était composée de plusieurs
chambres.
C’est dans deux chambres différentes, lé long de là
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B'
Objets découverts à Cheminot, pris Mets.
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muraille, qu'ont été trouvés les deux instruments, avec des
fragments d'armes, de poteries et quelques monnaies
romaines.
L’instrument A est tout entier en fer .
L'instrument B est pour les deux tiers inférieurs en /er,
pour le tiers supérieur en bronze . Dans ce dernier la forme
de la palette pourrait bien avoir été originairement arron-
die comme dans l’autre ; et sa forme actuelle résulterait
alors d'une usure qui a engendré à la partie supérieure une
sorte de tranchant.
Cette considération ne pourrait-elle pas fournir un indice
sur l'usage de l'instrument, et lui donner le caractère d'un
outil ? 11 ne faut pas perdre de vue non plus que le manche ,
augmenté vraisemblablement d'une partie en bois, devait
être très long et destiné par conséquent à donner une
longue portée à la palette.
La première découverte de la villa de Cheminot par
M. Marly remonte à près de 20 ans. Elle a été l'objet d'une
notice de M. Victor Simon, publiée dans les Mémoires de la
8ociàté d? archéologie de la Moselle , 1864 (page 79). En 1881-
1882, M. Marly a fait au même endroit de nouveaux Tw u ^
pour extraire des pierres des substructions subsistant encore
dans les terres cultivées de sa ferme. Ce sont ces travaux qui
ont procuré la découverte des deux instruments en question.
M. V. Simon a mentionné, parmi les objets trouvés dans une
fouille au Hiéraple (Moselle), en 1839, un instrument en
bronze analogue à ceux trouvés en 1 882 à Cheminot (V. Simon
dans les Mémoires de V académie de Metz , 1840-1841, p. 171,
fig. 15) et dont nous reproduisons la figure ci-contre.
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M. Héron de Villefosse offre, au nom de M. Bunnell-Lewis,
professeur an collège de la Reine, à Cork (Irlande), plusieurs
mémoires archéologiques destinés par l’auteur à la biblio-
thèque de la Compagnie. Ces travaux se rapportent aux anti-
quités de divers pays, à celles de la Grande-Bretagne, de
l'Espagne (Tarragone), de l’Italie (Palerme) et de la France.
Notre confrère signale particulièrement un mémoire sur les
antiquités du sud-ouest de la France dans lequel est gravé un
sarcophage chrétien peu connu, celui de Luc de Béarn.
M. Héron de Villefosse annonce qu’il a reçu de M. L. De-
maeght, commandant de recrutement dan% la province
d’Oran, la communication d’une intéressante borne militaire,
récemment découverte par M. Zuani, capitaine de port à
Arzew. Cette borne est du règne de Philippe, et probable-
ment de l’année 244. En voici le texte :
IMP • C A E 8 • M-
IVLIO PHILIPPO
INVICTO PIO F
ELICI AV G • PO
NT • MAX TRIB-PO
TEST PPA POR
TV MAG* MP*
III
Imp(eralori) Caes(ari) M\arco) Julio Philippo invicto pio
félici Aug(usto ), pont(ifici) max(imo), trib(unitia) potest(ate ) ,
p(atri) p(atriae). A Portu Mag{no) m(illia) p(assuum) III.
« Elle a été découverte, écrit M. Demaeght, entre Saint-
« Leu et Port-aux-Poules, à 4400 mètres des ruines romaines
« de Portus Magnus , c’est-à-dire exactement à la distance
« indiquée par l’inscription ; à 80 mètres à gauche, du côté
« de la mer, de la route d’Oran à Mostaganem, entre les
e bornes kilométriques 53 et 54. »
On voit que c’est une des bornes de la voie romaine de
Portus Magnus à Caesarea qui longeait le bord de la mer
en passant par Quiza, Arsennaria, Cartenna, Cartilis et
Gunucus. Cette voie est indiquée dans l’Itinéraire d’Ànto-
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— 406 —
nin*. une borne presque contemporaine 1 2 3 et qui a dû appar-
tenir à la môme route a été relevée par Wilmanns à trois
kilomètres au sud-ouest de Saint-Leu. L'identification de
Portus Magma avec le Vieil-Àrxew ou Saint-Leu est certaine 1 .
M. Héron de Vlllefosse fait ensuite la communication sui-
vante :
« Une inscription latine a été découverte sur le mont
Beuvray par notre confrère M. G. Bulliot, au sommet d’un
mamelon de roche vive appelé le Theurot de la Roche , situé
à l'ouest du grand plateau de Bibracte; il a existé certaine-
ment un oratoire sur ce rocher dont l’exploration n’est pas
achevée : on y reconnaît des traces assez apparentes de
murailles ; on y voit encore de nombreux débris, des tuiles
et quelques pierres de taille. L'emplacement de ce petit
temple est très escarpé ; on y jouit d’une vue superto. A
côté de l’édifice se trouvait une maison isolée, probablement
celle du desservant.
c Cette inscription, dont un moulage a été adressé à la
Commission de géographie de l’ancienne France, est en très
mauvais état; la pierre est rongée et même trouée en plu-
sieurs endroits de sorte qu’une partie du texte a disparu,
mais la découverte de M. Bulliot n'en est pas moins fort
importante ; elle vient confirmer les conclusions auxquelles
le vaillant explorateur était arrivé par l’étude des objets
trouvés dans ses précédentes fouilles ; elle démontre de la
façon la plus certaine l'existence d'un culte païen au som-
met du Beuvray. Du reste, les ruines d’un temple romain au
mont Beuvray ont été depuis longtemps constatées par
M. Bulliot, et l’examen des monnaies qu’il y a recueillies lui
a servi à démontrer que ce temple avait été ruiné à la fin
du iv e siècle, à l’époque de la mission de saint Martin 4 .
Malheureusement, sur le nouveau document, le nom de la
divinité qui était inscrit à la première ligne du texte est
trop mutilé pour être reconnu avec certitude. L’inscription,
1. Itiner. Antonini , édit. Parthey et Pindar, n. 14, 15.
2. C. I. L., t. VIII, n. 10457.
3. Cf. C. 1. L. y t. VIII, p. 835.
4. Mémoires de la Société Ethienne, n»* série, t. III (1874), p. 157-161.
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gravée sur une pierre très rugueuse, était entourée d'un
encadrement à queues d’aronde dont les dimensions sont
en largeur 0,60, sans tenir compte des queues d’aronde, et
en hauteur 0,40.
« Les compléments que je propose ne me paraissent pas
à l'abri de toute critique ; aussi c’est avec les réserves les
plus formelles que je les présente en attendant mieux ; ils
sont au moins conformes au sens général du texte :
au g. lAercurio
Soc • NEG • jegrOM
rERETI * F
eX * vOTO * SVSCEPT
[Aug(uito)] MfercurtoJ ? s[ac(nm)] neg (otiatori), [£cgr]om
(am) ? [F]eretif(ilius), [e]x [v]oto suscept(o).
< Le dieu dont le nom se rencontre le plus fréquemment
dans les inscriptions votives de la Gaule est Mercure : la
présence d’un M à la première ligne permet de songer
à ce dieu. Néanmoins il est nécessaire de dire que le M
est gravé sur un fragment isolé du reste du texte, mais
dont M. Bulliot a cru retrouver la place à la première
ligne. Avant le M il y a la place de trois lettres envi-
ron : au mot deo qui pourrait être inscrit à cette place,
je préfère le qualificatif aug . qui parait toujours ainsi, en
tête du texte et avant le nom de la divinité, sur la plupart
des pierres votives découvertes dans la région centrale de
la Gaule, à laquelle appartient le mont Beuvray*. C’est une
raison analogue qui me fait songer au nom Segom(arus) pour
remplir une partie des lacunes de la seconde ligne : ce
nom se Ht en effet sur le manche de la célèbre patère de Gou-
chey (Côte-d’Or), Doiros Segomari 2 ; il était donc en usage
dans le pays des Eduens. Quant au père du consécrateur,
1. Voyez les exemples donnés parM. Boucher de Molandon, Nouvelles étude» sur
t inscription romaine de Mesms, p. 30 à M.
2. Bulletin des Antiquaires de fronce, 1881, p. 278.
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iJ s'appelait certainement Veretus; l'extrémité supérieure
d'une des branches du V est encore visible sur la pierre.
« Reste à expliquer le surnom de Mercure, negotiaior :
j'ai cru pouvoir interpréter ainsi le groupe NEG parce que
le même surnom est donné à Mercure dans une inscription
trouvée, en 1843, à Heddernheim (Nassau) et maintenant
conservée au Musée de Wiesbaden 4 . En voici le texte :
(Mercure assis sur le bélier.)
I • HO • NO - REM • DD
MER • CV * RI • O * NE * G
O TI- A TO • RI O
« Les syllabes sont séparées par des points.
l(n) honorent d(omus ) d(ivinae ) Mercurio negotiatori.
a Une inscription de Metz, malheureusement perdue,
mentionnait aussi le Mercurius neyotiator* :
MERCVRIO || NEGOTIA || TORI || 8ACR || NVMISIV8
|| ALBIN VS || EXVOTO
c Dans les fouilles faites au sommet du Puy-de-Dôme, au
milieu des ruines du vaste temple de Mercure Dumias, on a
recueilli une inscription mutilée, gravée en l'honneur du
dieu par des negotiatores appartenant à une cité dont le
nom manque 1 2 3 :
NO
CI VE 8 nego
T I A T O Rc5
« C'est encore une nouvelle preuve du rôle important tenu
par Mercure, en Gaule, comme dieu du négoce.
< Le mont Beuvray était déjà au temps de l'indépendance
des Gaules un centre d’affaires de premier ordre ; pendant
la période classique, pendant tout le moyen âge et, on l'a
démontré, jusqu’à la Révolution française son importance
commerciale s'est maintenue. Il semble donc assez naturel
1. [Klein et Becker] Inscriptiones latinae in terris Nassooiensibu* reperlae ,
n. 17 ; Brambach, C. I. B ., n. 1460.
2. P. Ch. Robert, Epigraphe gallo-romaine de la Moselle , p. 55-56.
3. P. P. Mathieu, Le Pvy-de-Dàme , ses ruine* , 1876, p. 83-34.
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— m
d'y retrouve^ à l'époque romaine, après la disparition de la
cité gauloise, alors que le plateau était resté le siège d'un
des plus vastes et des pins importants marchés de la Ganle,
un temple, on au moins une chapelle consacrée à une divi-
nité protectrice du négoce et portant un surnom significatif.
« La formule finale, ex voto suscepto , se rencontre souvent
dans les inscriptions de Home et de l'Italie ainsi que dans
celles de la Gaule où on lit cependant le plus ordinairement
à la fin des textes votifs : votum solvi libens merito. Un petit
texte trouvé & Novare 1 , et gravé précisément en l'honneur
de Mercure, contient la mention du votum susceptum et du
votum solutum , ce qui est exprimé en vers, d’une façon
usez originale :
Susceptum merito votum tibi , Mercuri , solvi ;
Ut fadas hilares semper tua templa colamus.
Séance du 28 Février.
Présidence de M. Georges Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Atti délia R . Accademia dei Lincei , anno CCLXXX, 1882-83,
sérié terza. Transunti , vol. CLXXI, fasc. 3, 1883.
Bulletin de la Diana , t. H, n° 7. Montbrison, in-8°.
— delà Société archéologique du midi de la France, séances
du 18 avril au 25 juillet 1882. Toulouse, in-4\
Mémoires de la Société archéologique du midi de la France ,
t. XII, liv. l pe . Toulouse, 1883, in-4°.
Report of the proceedings of the numismalic and antiquarian
Society of Philadelphia for the year 1882. Philadelphia,
1883, in-8*.
Revue Savoisienne , publiée par la Société Florimontane
d'Annecy, 1882, 23* année. Annecy, 1882, in-4°.
Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord , séance
du 25 juin 1882, in-8".
Tillaag til aarboger for nordisk old kyndighed og historié ,
aargang 1881, adgivet of det kongehiged nordische old
schrift. Copenhague, 1882.
«. c. /. L. t u v, n. MW.
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— 410 —
ÀHBOIS DS JubaInvillb (d’). Introduction à I étude de ta litté*
rature celtique. Paris, Thorin, in-8\
Bouedbillx (Pierre db), seigneur de Brantôme. Œuvres com-
plètes, publiées par Ludovic Lalaune. Paris, Benouard,
1832, in-8 # ,
Chatellibr (Paul nu). Exploration de quelques sépultures de
l’époque du bronze dans le nord du département du Finisr
tère. Saint-Brieuc, Guyon, 1883, in-8*.
Goulas (Nicolas). Mémoires , publiés par Charles Constant,
t. III. Paris, Renouard, 1882, in*8°.
Martbns (V. E.). Ueber centralasiatische Moüusken . Saint-
Pétersbourg, 1882, in-4\
Méloizbs (Albert des). Rapport sur les fouilles des deux tumu-
lus à Morthomiers (Cher).
Molinier (Emile). Les majoliques italiennes en Italie. Picard,
1883, in-8°.
Riqord et Guillaume Le Breton, historiens de Philippe-
Auguste; Œuvres publiées par M. François Delaborde.
Paris, Renouard, 1882, in-8*.
Spanheim (Ezéchiel). Relation de la cour de France en 1690
publiée par M. Ch. Scheffer, Paris, Renouard, 1832, in-8°.
Correspondance.
M. Alfred Ramé, présenté par MM. Ch. Robert et An. de
Barthélemy, écrit pour annoncer qu'il maintient sa candi-
dature au titre de membre résidant. MM. Longnon, R. de
Lasteyrie et Corroyer sont désignés pour former la commis-
sion chargée de faire un rapport sur les titres du candidat.
Travaux.
M. Pol Nicard donne lecture d’une note de M. Clément
Duvernoy relative à une statuette en bronze récemment
trouvée à Mandeure :
« Cette statuette, découverte près du pont, représente non
« pas un Jupiter, mais un Neptune. Elle a 15 centimètres de
« haut. Le dieu est debout appuyé sur la jambe droite qui
« devait reposer sur un socle ; l’autre jambe ne touche le sol
« que par l’extrémité des doigts du pied. La tête est fine et
c chargée d’une abondante chevelure bouclée. Les deux
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— 444 —
« avant-bras sont brisés; mais le mouvement du bras droit
« montre que le dieu s’appuyait probablement sur son tri-
< dent Le torse, un peu penché, est élégant et bien modelé ;
< c’est une des plus belles pièces trouvées depuis longtemps
« à Mandeure. La Société d’émulation de Montbéliard
a regrette de n'avoir pu encore l’acquérir. »
M. Grellet-Balguerie annonce l’envoi du calque d’une
inscription du moyen âge dans laquelle il croit reconnaître
l’épitaphe d’Aimoin, historien et poète du ix e -x« siècle.
M. Courajod présente de la part de M. Emile Molinier
un mémoire intitulé les Majoliques italiennes en Italie .
Il expose que l’auteur, qui est attaché au Musée du
Louvre, a été chargé par le ministère de l’instruction
publique et des beaux-arts d’une mission dont il s’est
acquitté à son honneur. M. Molinier a parcouru en Italie
les principales collections de majoliques dans le but de com-
pléter, par l’étude des monuments qu’elles renferment, les
renseignements fournis sur cet art industriel par la collec-
tion des majoliques du Louvre. Les observations qu’il a faites
au cours de son voyage pourront conduire à quelques attri-
butions raisonnées de certains produits à certains centres
de fabrication. Le mémoire, où se trouvent consignés les
résultats de ses recherches, est accompagné de nombreux
dessins dus à l’auteur lui-même, et constitue une intéres-
sante contribution à l’histoire de la céramique.
M, Flouest, associé correspondant national, présente de
la part de M. Paul du Châtellier, qui en fait hommage à la
Société, un exemplaire de son récent mémoire sur l'Explo-
ration de quelques sépultures de V époque du bronze dans le
nord du département du Finistère. Ge travail fournit à l’ar-
chéologie armoricaine de nouvelles et très intéressantes
données.
On connaît assez bien aujourd’hui tout ce qui concerne
les inhumations faites, en Bretagne, sous monuments méga-
lithiques; on était moins fixé sur une série de monuments
funéraires affectant d’ordinaire la forme des tumulus, et
recélant, sous leur enveloppe de terre, une construction de
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quelque importance. Cette construction procède de la tra-
dition dolménique, puisqu'elle a encore pour couverture
une table monolithe, mais les supports en grandes dalles
ont disparu : ils sont remplacés par des muretins en pierre
sèche qu'on édifiait arec beaucoup moins de peine. Ces
muretins, disposés circulairement, constituent parfois deux
enceintes concentriques. Les morts, dont ils protègent les
restes, ont été le plus souvent incinérés, et les produits de
la combustion recueillis et enfermés dans un vase en terre.
Il s'était fait par conséquent, lors, de l'établissement de ces
sépultures, une transformation des rites funèbres qu'il est
rationnel de rattacher à une immigration ayant modifié
notablement les mœurs des populations précédentes. Des
armes et objets de parure en bronze s'y rencontrent d'ail-
leurs communément avec des poteries dont rornementation
est beaucoup plus distinguée que par le passé. Ce progrès
de la céramique et l'intervention du métal confirment l'im-
portance de l'évolution accomplie.
Les vases cinéraires reposent sur un plancher composé dè
forts madriers de chêne et établi, à la base de la construc-
tion, sur une aire de sable ou d'argile soigneusement pré-
parée. Quelquefois ce plancher se répète et forme comme
un étage, à quarante ou cinquante centimètres du fond,
dans la hauteur de la construction. Il s'engage alors dans
l'épaisseur de la maçonnerie, ou repose sur une banquette
spéciale, accolée à cet effet au muretln supportant la cou-
verture.
M. du Chfttellier a pu constater, grâce à la finesse d'em-
preintes conservées par un lit d'argile, qu'un des défunts
s'était fait déposer sur un amas de feuilles de chêne. Faut-il
en conclure que les habitants de la contrée couchaient alors
sur des lits de feuilles sèches ? Faut-il y voir un écho de ces
croyances ou superstitions d'origine orientale, que Pytha-
gore, au dire de Pline *, avait introduites dans le monde grec
et romain ?
1 (Juin et defuncto» tete multi fictilibus doliis candi maiuere , sicmt
AS. Varro , Pythagorico modo, in myrti et oleae atquepopuli nigrae foliit (H. N.
XXXV, 46). Le* saperalitiôoi ou préoccupation* ritualiatee, auxqoeUe* m
a
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Il convient de relever encore, et peut-être dans le même
ordre d'idées, la rencontre d'un crâne ayant été, pendant la
vie, l'objet d’une trépanation opérée par l’enlèvement d’une
rondelle dont la perte n’avait pas empêché le défunt de vivre
longtemps encore après sa guérison. C’est, paraît-il, le pre-
mier exemple, en Bretagne, de cette trépanation singulière
qu'on a déjà constatée plusieurs fois dans le centre de la
France, à l’occasion de sépultures remontant à la haute
antiquité.
Peu d’écrits auront autant profité à l'archéologie armori-
caine que celui dont M. du Châtelller vient de l’enrichir.
M. G. Perrot, au nom de la Commission des fonds, lit un
rapport approuvant la gestion du trésorier; la Société
adopte les conclusions de ce rapport et vote des remercie-
ments au trésorier.
M. de Boislisle présente une plaque circulaire, en or,
appartenant à M. de Gosselin, et trouvée à Anvers (Oise) en
1881. Cette plaque, d’après une observation de M. Héron de
Villefosse, offre, au point de vue de la décoration, une
grande analogie avec le casque d’Amfreville appartenant au
Musée du Louvre.
M. de Lasteyrie ajoute quelques observation à celles qui
ont été présentées par M. de Boislisle. L’objet en question
est du plus grand intérêt. Il n’a son pareil dans aucun
Musée de France. Selon toute apparence c’est un umbo de
bouclier. On peut objecter, il est vrai, que l’ornementation
en est bien délicate, pour qu’on l’ait placée sur une arme
exposée comme le bouclier à des chocs violents, mais on
sait que les barbares décoraient souvent leurs boucliere
d’une façon aussi riche que délicate. Parmi les armes figu-
rées sur le socle de la colonne Trajane se voient des bou-
cliers ornés de verroteries cloisonnées, bien plus fragiles
assurément que l’omet trouvé à Auvers. M. de Lasteyrie
rattache le fait relaté par Pline, procèdent sans doute de traditions remontant à la
haute antiquité et qui, après avoir été communes à de vastes groupes de popula-
tions, ont fini par se spécialiser, à mesure que les peuples, qui les maintenaient
en honneur, s’individualisaient davantage.
A NT. BULLETIN. 8
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hésite cependant à se prononcer, sans plus ample examen,
sur la nature de cet objet, car il n'ignore pas qne Ton a
découvert dans les sépultures de la Marne un certain nombre
de rondelles ou bossettes de métal que l’on s’accorde à con-
sidérer comme des pièces du harnais de cheval. Quant à la
date de l’objet, il est difficile de la déterminer d’une façon
précise; le principal point de comparaison qui se présente
immédiatement & l’esprit c'est le casque u’Amfreville ; or
les gens compétents ne sont pas tous d'accord sur l’époque
à laquelle il peut appartenir, les uns l’attribuant à l’époque
gauloise, les autres à l’époque franque; la seule chose cer-
taine c’est qu’on se trouve en présence de deux spécimens
du même art. La façon dont la feuille d’or est appliquée sur
une lame de bronze dont elle reproduit tous les reliefs, ces
incrustations d’une matière terreuse, dont on a voulu faire
à tort de l’émail, enfin cette ornementation dont l’élément
essentiel est une sorte de S combinée de diverses façons,
d'autres détails encore que l’on remarque en plaçant les
deux objets côte à côte, tout concorde à démontrer que ce
sont des œuvres contemporaines, des produits du même art.
En terminant, M. de Lasteyrie demande à la Société de faire
reproduire par la photogravure ce précieux objet.
M. Mowat fait observer que ce disque pourrait bien avoir
formé le fond d’un carquois.
M. Courajod place sous les yeux de la Société le moulage
d’un buste en marbre du Musée de Berlin offrant les plus
grandes analogies avec le buste du Musée de Viileneuve-lex-
Avignon qu’il a précédemment étudié. Il ajoute que ces deux
bustes, ainsi que sept ou huit autres de même nature, se
rattachent certainement A un même atelier.
M. Courajod annonce en outre la découverte dans uh dépôt
public, qu’il n’est pas autorisé à faire connaître, des statues
de Jeanne de Commynes, comtesse de Penthièvre, de Louis
de Rouville et de sa femme, de deux fragments de la cha»
pelle de Birague à Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers.
M. G. Schlumberger lit la note suivante, au nom de
M. Sorlin-Dorigny, associé correspondant national à Cons-
tantinople :
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« M. l’abbé Thédenat, en communiquant l’an dernier à la
Société une lampe trouvée en Asie-Mineur ® 1 2 3 4 et représen-
tant deux colombes posées sor le bord d’un vase à deux
anses, orné de pampres et de grappes de raisin, faisait remar-
quer que beaucoup de personnes considèrent, à tort, ce sqjet
comme ohréUen. M. Thédenat aurait pu jouter que ce
motif n'est ni grec, ni romain, mais bien d'origine orientale»
C'est aux peuples sémitiques que les chrétiens 1 et les
Romains ont emprunté ce symbole qui a la même significa-
tion qu'un autre sujet bien connu, emprunté également par
les chrétiens 3 et les Romains aux Sémites : les oiseaux bec-
quetant des raisins.
< La colombe et la vigne tiennent une place considérable
dans les mythes orientaux et dans les livres juifs. Le vase à
deux anses et la grappe de raisin se retrouvent sur les mon-
naies de Simon Barcocebas et d’flérode-Archélaüs 4 ; le
temple de Jérusalem, reconstruit par Hérode le Grand, était
orné d'une vigne d'or de laquelle pendaient des grappes de
raisin de la taille d’un homme 5 ; le centre de la frise du
tombeau des rois à Jérusalem, le qoubour el molouk ou,
plus exactement, le qoubour es Salathîne (tombeau des sul-
tans) est occupé par une grappe de raisin 6 ; les sarcophages
donnés par M. de Saulcy au Louvre sont ornés de pampres 7 ,
et le vase juif publié par M. de Longpérier est décoré de
grappes 8 . Si sur tous ces monuments nous ne retrouvons
pas la colombe associée à la vigne, c'est que le Seigneur
avait défendu aux Israélites c de faire aucune sculpture qui
< soit la ressemblance d’un oiseau ailé qui vole vers le
c ciel 9 , i
« Les peuples sémitiques, chez lesquels n'existait pas cette
1. Bulletin , 1881, p. 228.
2. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, ta mot tas», 2* 4L,
1877.
3. Marti gu y, op. cit. aux mots Paradis et Vient.
4. Saulcy, Recherches «tir la numismatique judaïque, pl. X, n<* 1 et 2.
9. Saulcy, Hist. de l'art judaïque, p. 391.
6. Héron de VUlefoaae, Notice des monuments judaiqUes du Louvre , n* !Y.
7. H. de VUlefoaee, op. dt., n° 18.
8. Œuvres complètes , édit. Schlumberger, t. t, p. 192.
9. Deutéronome, IV, 17 ; Exode , XX, 4.
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défense, se sont plu à reproduire des oiseaux becquetant
des raisins. Nous retrouvons en particulier ce motif sur un
curieux fragment de frise hymiarite en albâtre que j'ai
reçu d'un officier turc revenu récemment de Sana. Ce frag-
ment mesure 0“33 de larg. et 0“20 de haut, et offre une
certaine analogie de travail avec les sarcophages du tom-
beau des rois, de Jérusalem. L’Inscription qui se trouvait au
sommet de la frise a été coupée et il n’en reste que la
moitié ou le haut d’une lettre, peut-être un ain ou un thaf.
Par malheur, ce morceau de sculpture a passé dans les
mains d’un marchand antiquaire de Sana qui a cru donner
plus d’intérêt à la pierre en y gravant neuf lettres hymia-
rites*. Malgré cette mutilation, ce monument n’en est pas
moins intéressant. Avec la stèle sabéenne d’Agil, fils de Sada-
lat, également ornée de pampres et de raisins, il nous offre
un des plus anciens spécimens d’un sujet reproduit d’abord
par les chrétiens de Syrie et d’Afrique, puis par ceux de
Rome et de la Gaule 1 2 ; sujet qui s’est conservé dans l’art
1. L'Israélite Moïm Abshouih, de Sanâ, a la déplorable habitude d'ajouter des
inaoriptiona aux bav-reliefa et de graver des bonshommes sur lea inscriptions
hymiarites qui lui passent par ies mains.
2. Martigny, op. ci t. au mot Vuink.
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— U7 —
arabe et que noos retrouvons encore sur les briques émail-
lées fabriquées à Damas au xvnr siècle. »
M. le vicomte J. de Bougé lit un Mémoire sur les antiqui-
té* égyptiennes du Musée de Nantes . A l'occasion d’un des
monuments étudiés dans ce mémoire, M. Héron de Yillefosse
signale à l’auteur un petit cachet hébraeo-phénicien, en
forme de scarabée, conservé au Musée judaïque du Louvre
et portant le nom de Chebaniah. Le mémoire de M. de Bougé
est renvoyé à la Commission des impressions.
M. l’abbé Thédcnat communique un petit autel provenant
d'Augst, canton de Bâle (Suisse).
< Ce monument minuscule, reproduit ci-contre aux dimen-
sions de l’original, faisait partie de la belle collection réunie
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autrefois par M. Marqualre, président du tribunal de Col-
mar, avant la guerre de 1870.
« Après la mort de celui qui avait réuni la collection, elle
fut dispersée. Cet autel est un des rares objets restés entre
les mains de la veuve dô M. Marqualre.
« L’inscription est une dédicace à Mithra :
DEOIN
YICTOSE
CVNDVS
Deo invicto Secundus .
c On sait combien le culte de Mithra s'était répandu dans
l'empire romain.
f J'ignore à quelle époque cette inscription est entrée
dans la collection de M. Marqualre. La provenance d’Augst
est certaine. Sous Auguste, après la conquête de la Gaule,
L. Munatius Plancus conduisit une colonie à Augst : < In
Galliam colonias deduxit Lugdunum, Rauricam, > nous
dit l'inscription de GaëteL Les textes d'auteurs disent
généralement Augusta Rauracorum. Mais l’inscription de
Gaéte porte Raurica; c’est sans doute ce qui a déterminé
Mommsen à adopter dans ses inscriptions de la 8uisse le
nom Augusta Rauricorum . t
Séance du 7 Mars.
Présidence de M. Georges Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société Linnéenne de la Charente-Inférieure ,
6® année, vol. Il, 1882, in-8*.
L Investigateur , 48® année, liv. suppl. Paris, 1882, in-8*.
Mémoires de V Académie des sciences , lettres et arts d? Arreu ,
2® série, t. XIII. Arras, 1882, in-8*.
— de la Société littéraire , historique et archéologique de Lyon ,
1879 à 1881. Lyon, 1882, in-8*.
1. C. /. N., n» 4089.
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Bapst (Germain). Le Musée rétrospectif du métal . Paris, Quan-
tin, 1881, in-8*.
Düybbmot (Cl.). Lee Montbéliard en Palestine . Mulhouse,
Bader, 1876, in-8*.
— Note sur un groupe antique trouvé à Mandeure , in-8\
— Notice sur le pays de Montbéliard . Montbéliard, Barbier,
1869-1872, in-8«.
Germain (Léon). Etude historique sur la croix d'affranchisse-
ment de Frouard 9 XIII • siècle . Nancy, Grépin, 1882, in-8°.
Lacroix (Noé). Journal de Noé Lacroix , Chqlonnais , de 1610
à 1631, publié par Anatole de Charmasse. Ghalon-sur-
Saône, 1883, in-A*.
Longpérier (A. de). Œuvres complètes réunies et mises eu
ordre par G. Schlumberger ; Antiquités grecques , romaines
et gauloises, 1» partie (1838 à 1861), t. 11. Paris, Leroux,
1883, in-8®.
Travaux .
M. Michelant, au nom de la commission chargée d’exami-
ner les titres de M. Léon Germain, lit un rapport favorable.
On passe au scrutin et M. Léon Germain est proclamé asso-
cié correspondant national à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
M. Pol Nicard, au nom de la commission chargée d’exa-
miner les titres de M. Clément Duvernoy, lit un rapport
favorable. On passe au scrutin et M. Clément Duvernoy est
proclamé associé correspondant national à Mandeure (Doubs).
M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée
d’examiner les titres de M. Bunnell-Lewis, lit un rapport
favorable. On procède au vote et M. Bunnell-Lewis est
proclamé associé correspondant étranger à Cork (Irlande).
M. Léon Morel, associé correspondant national à Carpen-
tras (Vaucluse), envoie la photographie d’un bras en bronze
doré découvert à Reims, en 1878, au fond d’un puits romain ;
cet objet fait partie des collections de M. Morel, « La main
< est d'un modelé très fin et complètement détachée du bras,
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420 —
c mais les deux parties se rejoignent assez bien ; l'ensemble
« mesure 0 m 55 de longueur et le pourtour du bras au pol-
c gnet 0 m 225. Le petit trou que Ton remarque au-dessus de
< l'articulation du coude était destiné à recevoir le rivet qui
« rattachait cette partie au reste de la statue. Le bronze
<r ayant manqué au-dessus de la main, au moment de la
« fonte, le fondeur, pour cacher ce défaut, avait rapporté
< une petite pièce de métal qui a disparu. Les doigts s’inflé-
c chissent naturellement comme pour retenir un caducée,
c une lance ou un sceptre. — Un pied en bronze doré plus
« grand que nature a été trouvé à Reims, il y a une ving-
« taine d'années, et vendu à un Anglais pour le Musée de
c Londres. Peut-être était-ce le pied de la même statue? Il
« y aurait là un rapprochement à étudier. » M. Morel, en
terminant sa note, rappelle que les statues en bronze doré
sont fort rares dans les musées ; il en signale une à Rome,
au Musée du Vatican, et une autre provenant de Lillebonne,
conservée à Paris, au Musée du Louvre.
M. Héron de Villefosse rappelle à ce propos que les sta-
tues de bronze étaient communes dans l'antiquité ; beau-
coup étaient dorées. Malheureusement le bronze, et surtout
le bronze doré, a tenté la cupidité des barbares de toutes
les époques : de là le nombre relativement restreint de ces
monuments parvenus jusqu'à nous, surtout quand les statues
étaient de dimensions considérables et peu faciles à cacher.
C’est par une sorte de miracle que la statue équestre de
Marc-Aurèle, qui décore actuellement la place du Capitole
à Rome, a été épargnée ; cette statue était entièrement dorée.
Les célèbres chevaux de bronze, qui surmontent le portail
de Saint-Marc, portent également des traces apparentes de
dorure et le Musée de Saint-Germain a acquis il y a quelques
années une jambe de cheval, en bronze doré, trouvée à
Lyon, dans le Rhône, qui provient sans aucun doute d’une
grande statue équestre. Comme l’écrit M. Morel, parmi les
statues en bronze doré les plus connues, il faut citer le
célèbre Hercule trouvé, en 1864, au théâtre de Pompée à
Rome et qui porte au Musée du Vatican le nom à'Eercnle
Mastaï; cette statue est haute de S"^. L’Apollon trouvé à
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Llllebonne et acquis par le Louvre en 1853 mesure l m 90 * ;
plusieurs petits fragments de l'Apollon de Llllebonne sont
conservés au Musée de Rouen. Sans sortir de la Gaule on
peut signaler un pied en bronze doré, d'un très bon style,
découvert à Royat en 1877 et conservé au Musée de Cler-
mont-Ferrand ; d'après ses dimensions il devait appartenir
à une statue qui avait environ 3 mètres de hauteur 1 2 3 . En
outre, notre confrère le R. P. de la Croix a découvert récem-
ment, dans ses belles fouilles de Sanxay, des fragments de
bronze doré provenant probablement d'une statue 3 . Il serait
intéressant de savoir si le pied trouvé à Reims, dont parle
M. Morel, est réellement au Musée Britannique; on en obtien-
drait alors facilement le moulage et on pourrait, en compa-
rant le style et les dimensions des deux débris, reconnaître
d'une manière à peu près certaine s'ils ont appartenu à une
môme statue. — Les petits objets en bronze doré tels
que statuettes, médaillons en relief, boutons, etc. sont
moins rares dans les musées que les grandes statues. — Une
inscription trouvée à Constantine et conservée au Louvre
mentionne des vases à boire dorés, scyphi auro inluminati ,
cantharum auro inluminatum 4 5 . — Une inscription devienne
(Isère) fait mention de tegulae aeneae auratae 5 ; on a eu
la bonne fortune de retrouver en 1850, à Vienne, unq
grande et épaisse tuile en bronze doré qui avait sans
doute appartenu à la toiture dont parle l'inscription. —
Autant qu'on peut en juger sur la photographie envoyée
par M. Morel, le mouvement du bras indique qu'il était
tendu en avant, et la disposition de la main montre qu'elle
soutenait un attribut qui a malheureusement disparu. U ne
paraît guère possible de songer à une lance ou à un sceptre
à cause de l'inclinaison des doigts : généralement, dans les
statues, ces deux attributs se présentent verticalement tan-
dis qu’ici l’objet porté était incliné. Il serait plus raison-
1. A. de Lonçpérier, Notice des broutes antiques du Louvre , n* 71.
2. Bulletin de la Société des Antiquaires de France , 1879, p. 287.
3. Ferdinand Delaunay, Les fouilles de Sanxay , p. 23.
4. C. /. L ., t. VIII, n* 6982.
5. Allmer, Inter, de Vienne , n« 191.
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nable de songer à an caducée : toutefois dans la plupart des
figures de Mercure le dieu porte le caducée de la main
gauche tandis que la figure de Reims l’aurait porté de la
main droite. La disposition des doigts de la main en bronie
doré de M. Morel paraît être la même que celle qu'on peut
observer à la main gauche de la célèbre statue du Louvre
dite F Orateur romain ou le Germanicus , qui est probable-
ment un Mercure .
M. le marquis de Vogué signale à cette occasion une ins-
cription gravée sur les bases de deux colonnes du grand
portique, dans le temple de Baalbeck, et mentionnant deux
chapiteaux en bronze doré, offerts aux Dieux par un tribun
légionnaire en accomplissement d'un vœu, capita columna *
rum duo aura inluminata *. — M. Prost cite une très belle
main en bronze doré, trouvée à Metz dans la fondation du
bâtiment des écoles et conservée aujourd'hui au Musée de
cette ville.
M. Mowat signale trois nouveaux cachets d'oculistes
romains.
L'un d'eux, de provenance inconnue, actuellement à
Rouen, dans une collection particulière, porte deux in»*
jeriptions en caractères directe, produisant, par conséquent,
des empreintes rétrogrades, ce qui est contraire à la desti-
nation apparente des objets de ce genre. Le déchiffrement
donne pour lecture :
G ALIENI MATVRI
C VASSILLI CHELIDO(iitum)
Le deuxième cachet, découvert à Gontines (Tarn-et-
Garonne), est remarquable par l’indication d’un collyre itali-
cum ad cicatrices , qui n'était connu jusqu’à présent que par
un passage de Paul d’Égine. Inscriptions des quatre tranches,
d'après les empreintes communiquées par M. Mary-Lafon :
M IVLI 8ABINI — DIASMYR ACRE
M IVLI SABINI - EVODES AD DlA(theses)
l . C. /. L., t. III, b* 138.
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M IVLI SABENI - ITALICV AD CLC(atriees)
M IVLI SABINI — CHLORON AD ADV(*fûm«)
Le troisième cachet, découvert à Rouen, porte, d’après les
empreintes exécutées par feu l’abbé Cochet :
M * CASS • MARCIANt - LENEM(«i/u»)
M • CASS • MARGIANI — DIAMYSVS
M • CASS • MARCIANt — dtaLEPIDOS
M • CASS • MARCIANt — DIARHODON
MM. Thédenat, Héron de Villefosse et Rey présentent
quelques observations sur le premier de ces cachets qui
provient de Clermont-Ferrand, et signalent diverses anoma-
lies qui peuvent faire suspecter son authenticité.
M. Prost donne lecture de la note suivante :
« J’ai fait à la Société des Antiquaires, en novembre 1881,
une brève communication sur des mosaïques trouvées dans
le courant de cette année à Téting, dans l’ancien départe-
ment de la Moselle. Cette trouvaille a depuis lors provoqué,
au môme lieu, des fouilles dirigées par M. Tornow, archi-
tecte actuel du département, qui en a relevé les résultats.
Ces fouilles ont mis à découvert, sur une étendue de plus
de 12,000 mètres carrés, des substructions considérables
dont je présente un croquis exécuté à 1/1000 ; ces subs-
tructions paraissent avoir appartenu à des thermes. Le pays
contient des sources «sulfureuses qui peuvent avoir été
captées autrefois, et qui ont peut-être alimenté ce grand
établissement — Le caractère gallo-romain de ces antiques
édifices résulte aussi bien de l'ensemble des substructions
découvertes, que de la nature des débris divers (conduites
souterraines, poteries, etc.) qui les accompagnent, mais
tout particulièrement des deux belles mosaïques trouvées
en place au milieu d’elles.
c Le plan général des substructions comporte deux
masses de bâtiments, distantes de 87 mètres l’une de l’autre,
reliées entre elles par une * construction dessinant un arc
de 27 mètres de rayon sous A3 mètres de corde. Des cons-
tructions accessoires, rattachées au côté convexe de cette
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— 425 —
partie courbe, montrent que, de ce côté, celle-ci se rat-
'tachait à des dépendances, et donnent à penser que sa
façade libre pouvait être, du côté concave, flanquée des
deux masses de bâtiments dont il .vient d'être question. Le
mouvement des lignes observées au plan montre que ces
édifices devaient être d'un grand effet. Ils paraissent avoir
été, sur tous leurs contours, bordés d'une galerie formée
probablement par une colonnade.
< Une luxueuse décoration de ce genre serait d’accord avec
le goût général que dénotent les deux belles mosaïques for-
tuitement conservées au milieu de ces ruines. Ces mosaïques
sont du reste les seuls débris importants de décoration
qu'aient livrés les fouilles de Téting ; on n'y a trouvé notam-
ment aucun fragment de colonnes, ni de sculptures. Il ne
reste vraisemblablement rien de tout ce qui s'élevait au-des-
sus du sol. Les ruines de l'édifice ont été très probablement
exploitées comme carrière de matériaux propres aux cons-
tructions ultérieures; ce qui est arrivé trop souvent aux
édifices antiques, voisins des centres de population. — Les
fouilles ne sont pas terminées; il reste encore une partie
des bâtiments découverts à dégager, sans parler de ceux
dont l'existence pourra se révéler encore. Le site de ces
substructions est en plein champ, sur le territoire et dans le
voisinage immédiat du village de Téting, canton de Foulque-
mont, arrondissement de Metz, à 62 kilomètres de cette ville.
f II est bon de rappeler ce qui a déjà été dit des deux
mosaïques de Téting, dans la première communication faite
à la Société : elles ne contiennent la représentation d'aucun
objet naturel, mais seulement des éléments géométriques
combinés avec goût; elles sont exécutées en pierres de
plusieurs couleurs. L'une formait le sol d'une salle semi-
circulaire; l’autre celui d'une salle carrée. Leur empla-
cement est indiqué sur le plan-croquis joint à la présente
note. i
M. Schlumberger, au nom de M. Sorlin-Dorigny, associé
correspondant national à Constantinople, donne lecture de
la communication suivante :
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c Le Musée impérial ottoman de Tohinly-Kiosk rient de
recevoir de Koniah, l’ancien Iconium de Lykaonie, plu-
sieurs statuettes barbares en plomb et deux plaques d’or,
estampées, de l’époque byzantine. Ces deux plaques d'or sont
identiques ; toutes deux sont munies d’une bélière, toutes
deux portent sur chacune de leurs faces les mômes repré-
sentations empruntées à la vie de Jésus-Christ.
f Ces plaques sont formées de deux feuilles de quelques
millimètres d'épaisseur et de huit centimètres de diamètre.
La soudure de la tranche est dissimulée par un double rang
de grénetis.
< Sur le droit des plaques, la bordure, qui entoure le
médaillon central, est ornée d’une grecque. Sur ravers> ce
motif est remplacé par les bustes du Christ, de la Vierge
et par ceux des douze apôtres.
c Les scènes figurées sur le droit des plaques sont répar-
ties en trois registres et se rapportent toutes anx événe-
ments qui ont accompagné la naissance du Sauveur. Ce
sont, sur le premier registre, l’annonciation et la salutation;
sur le second, la crèche et la Alite en Egypte, et, sur le troi-
sième, l’adoration des mages.
< I. L’annonciation. La Vierge est représentée de face, nim-
bée et assise sur un trône. A sa gauche, s’avance un ange
ailé, vêtu d’une longue tunique ; à droite de la Vierge est
un petit personnage agenou illé et coiffé d’un bonnet phrygien .
Leg. XePEKAIXAPITO
MC NIOK
V PI
OC N (sic)
e t
A
« POur Xcrtpe, Kcxapittqptlvî) • *0 K\5p«x per^[*ov]» PlTOleS
empruntées à l’Evangile selon saint Luc, I, 28.
c II. La visitation. La Vierge et sainte Elisabeth s’avancent
l'une vers l’autre.
< III. La crèche.
nAONI pour nrfOv?). Saint Luc étopîôle la formé 9 *^.
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< L'enfant Jésus, le corps entouré de bandelettes, repose
sur une crèche dont les extrémités sont ornées d'une tète
d'âne au chevet et d'une tête de bœuf aux pieds. Une lampe
suspendue par trois fils éclaire la scène.
« Dans son Dictionnaire des antiquités chrétiennes , l’abbé
Martigny recherche les origines de la tradition qui place
un bœuf et un âne près de la crèche du Sauveur (art Bœuf
et due, édit 4877). Le savant chanoine de Belleÿ pense que
le point de départ de cette tradition n'est autre que le pas-
sage d’Isaïe: c cognovit bos possessorem suum et asinus prae-
sepe domini sui (1, 3) ». Il n'est pas besoin de remonter si
hant. Un ouvrage, écrit vers le vi e ou le vn* siècle, d’après
l'abbé Variot, et que l'on nomme Le livre de la naissance
de Marie et de V enfance du Sauveur , le même que Tischen-
dorf désigne sous le nom d'Evangile du Pseudo-Mathieu,
raconte que, le troisième jour de la nativité du Christ,
Marie quitta la grotte, pénétra dans l'étable et vint déposer
l'enfant dans la crèche où le bœuf et l'âne l'adorèrent :
« Tertia autem die nativitatis Domini, egressa est Maria de
spelunca et ingressa est stabulum, et posuit puerum in
praesepio; et bos et asinus adoraverunt eum (c. XIV). »
« IY. La fuite en Egypte. La Vierge, assise de face sur un
âne marchant à droite, tient dans ses bras l'enfant Jésus,
également de face. Devant l'âne, et séparé de lui par une
palme, saint Joseph l(OC~H<t>, nimbé et presque de face, se
dirige vers une porte surmontée d'un dôme et représentant
l'Egypte ; entre le saint et la porte, on lit, en quatre lignes,
le mot Vr-Vfl-TO-C,
c Y. V adoration des liages. La Vierge est assise sur un trône
et présente l'enfant Jésus qui étend la main droite pour
bénir les trois rois mages. Ceux-ci s'avancent précédés d'une
étoile et portant des présents. Le costume et le type des
rois ne répond nullement aux données de l’iconographie
byzantine telles qu'elles sont formulées dans le Guide de la
peinture , l’Epp^vcta r»î; Çtoypaçtxîjç, publié par Didron. Les
mages sont barbus et portent le costume actuel des Kurdes,
c’est-à-dire le bonnet pointu à turban et la longue robe
fendue sur le côté.
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• Derrière les rois et appuyé sur un bâton, on voit un
homme, peut-être un des bergers, n’ayant qu'un caleçon
pour tout costume et levant en l’air le bras droit.
?
Légende ...|AG O BÀCI-AGG... en deux lignes.
t A côté de cette scène, l’artiste byzantin a représenté
parmi les rochers un personnage agenouillé et soutenant
dans ses mains sa tête couverte d’un voile. Le nouveau Tes-
tament ne contient, à ma connaissance, aucun passage qui
puisse expliquer cette représentation. Un évangile apocryphe
raconte qu’après le départ des mages, saint Jean-Baptiste,
pour se soustraire au massacre des Innocents, se retira dans
une montagne qui s’entr’ouvrit pour le recevoir et se referma
sur lui. Est-ce h cet épisode qu’on a voulu faire allusion?
Nous l'ignorons.
« Le revers des plaques est également divisé en trois
registres. Les sujets qui y sont représentés ont trait & divers
miracles du Christ' et n’offrent rien de particulier ; aussi
nous contenterons-nous de les énumérer.
Premier registre :
1° Guérison des aveugles. TtüN TV-0-ÀO*N? en quatre
lignes.
2° Guérison des lépreux. TU)N A-GIVP-0“N en cinq
lignes.
Deuxième registre.
i° L’hémorroîsse. THN G-MOPO-YC-ÀN en quatre lignes.
2 ° Guérison des paralytiques. TON IlAP-ÀAVTIKn-N,
en trois lignes.
3o Les démoniaques. TON AGMO-NIZOMGN-ON en trois
lignes.
Troisième registre :
1* Résurrection de Laxare. AAZ“A“‘£-P-"0 en cinq
lignes.
2° La Samaritaine . TIN CAMAP-I-*-*"* en six lignes.
« Il est assez difficile de se prononcer sur la date des
plaques d’or de Koniah et sur l’usage auquel elles étaient
destinées. La seule chose qui pourrait servir à dater ces
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— -1 29 —
monuments par les monnaies, c’est le trône de la Vierge dans
lascènede l’annonciation et dans celle de l'adoration des rois;
où, sur aucune des monnaies publiées par Sabatier, on ne
trouve de trône à montants droits dépassant la barre trans-
versale du dossier. La numismatique byzantine ne peut
non plus nous fournir aucun renseignement sur l’âge des
caractères alphabétiques. On ne trouve que sur les bulles
de plomb du vu® et du vm® siècle des omégas dont la forme
soit, sur le même monument, tantôt fl et tantôt tü f et des
alphas dont la tige transversale soit perpendiculaire &
l’un des montants. »
M. Al. Bertrand lit la note suivante qui lui a été adressée
de Constantinople, par M. Sorlin-Dorigny :
« J’ai eu l'honneur de vous adresser, pour la collection
ethnographique du Musée de Saint-Germain, quelques silex
provenant de Moustapha-Pacha, localité située sur la ligne
de Constantinople à Philippopoli, au kilomètre 353.
« Ces silex, dont j'avais déjà remis quelques échantillons
à mon regretté maître, le D® Broca, reproduisent assez exac-
tement les grattoirs, racloirs et pointes de lance du type de
Moustiers (cf. Joly, V homme avant les métaux , p. 27 et 63).
L’une des faces est lisse, l’autre est formée normalement de
trois plans. Malgré la diversité de leurs formes, ces instru-
ments de pierre éclatée et non polie servent tous au même
usage et sont fabriqués dans ies mêmes ateliers près de
Moustapha-Pacha, village célèbre par ses forgerons. C’est
de là qu’on expédie ces silex à Andrinople et à Constanti-
nople, d'où ils se répandent dans toute la Thrace, la Bithynie
et la Mysie. A Constantinople, on les vend au poids environ
cinquante centimes le kilog. Les paysans les achètent pour
les planter à la face inférieure d’un chariot, formé de deux
planches recourbées à l’avant et réunies par deux barres de
bois. M. Dauzats a donné dans le Tour du monde (t. III, p. 155
et 158) une description et un dessin de ces chariots qui
servent en même temps à battre le blé et à hacher la paille;
en Orient on ne donne aux chevaux que de la paille hachée
et non en gerbe comme en France.
AN T. BULLETIN. 9
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« Du côté de la Oappadoce et de l’Arménie, ces silex sont
remplacés par des éclats de diorite, d’obsidienne, etc.
< L’usage des instruments de pierre en agriculture est
général en Orient, et, s'il faut en croire Rich, cette habi-
tude existait aussi chez les Romains (cf. Dici. des antiquités ,
Paris, 1862, art. tribulum ), mais je n’ai pu contrôler ses
sources. »
M. de Lasteyrie présente quelques observations sur la
communication faite par M. Grellet-Balguerie à la séance
du 28 février :
< La restitution proposée par M. Grellet-Balguerie est
complètement inadmissible. M. Ramé, vice-président du
Comité des travaux historiques, l’a démontré avec une grande
abondance de preuves dans un rapport qu'il a lu au Comité
au mois de janvier dernier. Deux objections également
sérieuses ont été opposées aux hypothèses de M. Grellet-
Balguerie. Aimoin est mort au commencement du xi® siècle,
et l’inscription est des premières années du xn®. Il faudrait
donc supposer qu’elle a été restituée cent ans à peine après
la mort d' Aimoin. Mais cela même ne suffit pas; en effet, la
ligne où devrait se trouver le nom est mutilée. Or il y a
quarante ans on y pouvait lire encore la première lettre du
nom dont M. Grellet-Balguerie fait AIMOINVS. Cette lettre
était un M, au dire de M. Marchand qui a publié l'inscrip-
tion en 1838, dans sa notice sur Saint-Benoft-sur-Loire. »
M. de Vogûé communique à la Société les photographies
d’un curieux vase de bronze appartenant à M. le comte
Wilczek, de Vienne (Autriche). Ce vase, de grandes dimen-
sions, a environ 0 m 74 de diamètre à la base et 0 m 37 de hau-
teur totale s l’ouverture paraît n’avoir que 0 m 57. Deux petites
anses sont fixées de chaque côté à moitié de la hauteur.
Toute la surface du métal est recouverte d’une ornementation
fine qui paraît exécutée au repoussé et au pointillé . Les élé-
ments de la décoration sont, sur la panse, des cercles paral-
lèles, et, 80 us le fond, des cercles concentriques, formant
des zones de largeur inégale dont le champ est occupé par
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— m —
de petits cercles, des zigzags, des stries verticales ou obliques,
et enfin des séries de figures bizarres et compliquées, dont
Tintention échappe : quelques-unes semblent nées des com-
binaisons multiples d'un galon perlé, tantôt arrondi, tantôt
replié en chevron ; d'autres offrent une ressemblance très
éloignée avec des poissons ou des oiseaux. La physionomie
générale du monument rappelle celle des disques de bronze
conservés au Musée de Pérouse, et d'autres monuments
analogues dont la série chaque jour plus nombreuse a été
désignée par Conestabile sous le nom de italique primitive .
Notre savant confrère M. Bertrand et les archéologues qui
étudient comme lui cet ordre d'antiquités, attribuent ces
curieux monuments aux populations qui ont précédé les
Etrusques. Le lieu de provenance du vase du comte Wilczek
est inconnu : il est probable pourtant qu'il a été trouvé dans
une des vallées du Tyrol ou de la Haute-Autriche; s'il
en était ainsi, il appartiendrait à un de ces dépôts d'anti-
quités italiques jalonnant, comme la nécropole de Hallstadt,
les routes commerciales qui, dès les temps les plus recu-
lés, mettaient en communication l'Italie avec l'Allemagne et
l'Europe du Nord.
M. Read annonce à la Société qu'à la suite d’un vote du
conseil municipal les travaux de démolition des arènes ont
commencé ; il insiste sur la nécessité de tenter une nouvelle
démarche pour arrêter cet acte de vandalisme. — La Société
décide qu'il sera adressé au président du conseil municipal
une protestation rédigée dans les termes suivants :
« Monsieur le Président,
« J'ai l'honneur de vous adresser la délibération suivante
prise par les membres de la Société nationale des Anti-
quaires de France dans la séance du 7 mars 1883.
«Informée que la question de voirie municipale, impliquant
« celle de la conservation des arènes gallo-romaines de la
« rue Monge, est venue tout récemment et à l'improviste
« au conseil municipal ; que, sans qu'il ait été tenu un compte
« sérieux de la protestation motivée que la Société des Anti-
« quaires de France, en même temps que l'Institut, avait for-
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— 4 32 —
c roulée et fait parvenir à qui de droit pour la conservation
< définitive de ces précieux débris de l'histoire parisienne,
« il aurait été passé outre, et que l'autorisation demandée
c de percer une rue devant faire disparaître à tout jamais
c les dernières traces desdites arènes aurait été accordée,
< la Compagnie renouvelle avec une grande insistance l’ap-
c pel pressant qu'elle avait adressé au conseil municipal et
c à l'administration préfectorale, en les adjurant d’avoir
« égard aux intérêts considérables de l'histoire et de la
< science engagés dans cette affaire, intérêts qu'il est d’ail-
< leurs si facile de sauvegarder en servant les véritables
« intérêts de la ville de Paris elle-même. »
« Veuillez être assez bon, monsieur le Président, pour
appuyer chaudement auprès des membres du conseil muni-
cipal la requête que j'ai l'honneur de vous transmettre et
agréez, etc. 1
Séance du 14 Mars.
Présidence de M. 6. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Archaeological Intitule of America , régulations, officiers,
list of members. Boston, 1883, in-8\
Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord ,
t. X, livr. 1 M . Périgueux, janvier-février 1883, in-8°.
— de la Société industrielle de Mulhouse , janvier, février,
mars 1883. Mulhouse, 1883, in-8°.
Publications de la section historique de V Institut R . G . D . de
Luxembourg , année 1883, XXXV, i (XIV). Luxembourg,
1883, in-8*.
— delà Société archéologique de Montpellier, n* 42. Montpel-
lier, août 1882, in-4°.
Revue africaine , 26* année, n* 156, novembre-décembre 1882.
Alger, 1882, in-8 # .
— épigraphique du midi de la France , n # 22, janvier, février,
mare 1883, in-8°.
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Babïngton (Charles). Ancient Cambridgeshire, 2* édit. Cam-
bridge, 1883, in-8*.
Marsy (comte de). L* exposition nobiliaire de la Haye , 1880.
Paris, 1882, in-8°.
— Le Glotsaire archéologique de M. Victor Gay . Paris, 1882,
in-8*.
Travaux.
M. le président fait connaître à la Compagnie qu'il a
transmis à M. le président du conseil municipal la protesta-
tion relative aux arènes de la rue Monge.
M. Guillaume annonce que les fouilles de la salle des Caria*
tides ont été continuées dans la partie sud, appelée ordi-
nairement la Chapelle. Aucune disposition architecturale
n*a été retrouvée. Dans l'angle sud-est seulement existait
un reste informe de construction en pierre de grand appa-
reil. Les fondations sont ici aussi formées de matériaux pro-
venant de la démolition du Louvre ogival, mais employés
irrégulièrement, sans soin, quoique le mortier soit très bon
et aussi dur que la pierre. Deux de ces blocs offrent un
intérêt particulier. L’un présente une tête en bas-relief, ana-
logue à celle des culs-de-lampe de la grande salle, et des
feuilles semblables à celles des chapiteaux des piliers; l’autre,
sur des moulures d’encadrement d'une grande baie, montre
un ange vêtu d’une longue tunique, portant de grandes ailes
et tenant devant lui un écu sur lequel se trouvent sculptées
des armes un peu frustes , mais cependant déchiffrables.
M. Guillaume en présente le moulage à la Société, ainsi que
des parties de carrelage en terre cuite émaillée, où se
trouvent une fleur de lis (xrv« siècle), une rosace et le frag-
ment d’un lion héraldique.
Des ossements humains et deux crânes ont été trouvés
dans cette nouvelle fouille, mais cette fois encore sans trace
de cercueil ni d’enveloppe d’aucune sorte.
M. Read et M. Ch. Robert entretiennent la Compagnie des
dispositions du conseil municipal relativement au rachat des
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— m —
arènes de la rue Monge. — La Société décide que le prési-
dent adressera une lettre au ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts pour lui exprimer, au nom de la
Compagnie, le vœu que la Commission des monuments his-
toriques soit saisie de la question. Les termes de cette lettre
sont arrêtés ainsi qu’il suit :
< Monsieur le Ministre,
« Yous n'ignorez pas assurément l'émotion que causent,
< parmi tous ceux qui s’intéressent à nos origines nationales,
< les chances de destruction immédiate qu'une délibération
< du conseil municipal fait courir aux arènes gallo-romaines
< de Lutèce.
< La Société nationale des Antiquaires de France, qui s'est
« fait un devoir, à plusieurs reprises, de signaler l'intérêt
« de premier ordre qui s’attache aux restes de ce monument,
« nous a chargé d'appeler, sans délai et de la façon la plus
« pressante, votre haute sollicitude sur les mesures protec-
« trices qui peuvent encore intervenir utilement.
« Elle estime qu'une délibération de la Commission des
« monuments historiques serait de nature à attirer sur cette
« question si importante la plus sérieuse attention du con-
« seil municipal. Elle a, en conséquence, l’honneur de vous
t prier de vouloir bien la provoquer,
a J’ai l’honneur d’être, etc. »
M. Héron de Villefosse présente à la Compagnie M. Schmit-
ter, de Cherchell, qui fait les communications suivantes :
« On a récemment découvert près de Cherchell, dans la
propriété Aptel, un petit torse de femme nue en marbre
blanc. Il mesure, de la clavicule au genou, trente-neuf cen-
timètres. Ce marbre est d’une blancheur mate et laiteuse :
il a l'apparence d’un biscuit de Sèvres un peu sali. La tête,
qui avait subi un raccommodage dès l'antiquité, manque; la
cassure des bras est à peu près la même qu'à la Vénus de
Milo; la jambe droite est brisée au-dessous du genou, la
gauche, au milieu de la cuisse. Sauf une partie du sein droit
tout ce qui subsiste est intact.
« Là tête regardait à gauche, le buste s’incline en avant,
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— m —
la main droite rejoignait le sein gauche, et la gauche, le haut
de la cuisse droite. Les tenons de ces deux mains sont très
visibles sur le torse. Le corps portait sur la jambe gauche,
la jambe droite était mollement repliée.
« On a maintes fois représenté Vénus dans cette attitude
qui est précisément celle de la Vénus de Médlcls*.
« La propriété Aptel occupe l’emplacement d’une luxueuse
habitation romaine. Entre autres antiquités, on y a décou-
vert une belle mosaïque représentant un cheval de course
vainqueur; M. Héron de Villefosse l’a fait connaître dans le
Bulletin épigraphique de la Gaule (1881, p. 109) a . Ta! aussi
publié dans ce recueil (1882, p. 281) une inscription de
même provenance, et qui n’est pas étrangère à mon sujet :
VITE A QV OTLONGIS SVNT (VNT liés)
TECTA EXCEPTA COLVMNIS
AC JDOCILi LIBRA TERETEM Q
VOT FLEXVS IN ARCVM EST (VM liés)
MARMOREQVOTPAREOVIVNT (MA, VNT liés)
SPIR ANTIa 8IGN A AEQ VOR ( ANT, NA liés)
.... VARIO QVOTV. . . .
Vitea quot longis sunt tecta excepta columnis,
Ac docili libra teretem quot flexus in arcum est,
Marmore quot Pareo vivunt spirantia signa,
Aequor... vario quot »
M. Schmitter présente ensuite le croquis d’une mosaïque
représentant les trois Grâces , dans la pose traditionnelle ;
cette mosaïque a été récemment découverte à Cherchell.
Il montre aussi le dessin d’un vase grec au sqjet duquel il
donne les éclaircissements suivants :
« Ce vase me vient d’un parent de M. le consul Pellissier
de Reynaud, et semble provenir des fouilles pratiquées par
1. La Vénus du Capitole et la Vénus de Troas, dont nous arons la copie d’un
certain Ménophante, ont la même attitude.
2. Et dans le Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France ,
lest , p. 189.
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— 436 —
ce dernier dans la Régence de Tunis. C'est une belle oeno-
cboé à couverte noire et luisante 1 . L’orifice est en forme
de trèfle, et l'anse vient s'y insérer, imitant la tige de cette
feuille dont le lobe supérieur fait l’office de lèvre.
« La panse est décorée d'une figure d’éphèbe nu, courant
à droite vers un cippe qu&drangulaire au-dessus duquel il
étend la main gauche. La tète regarde en arrière ; il tient
et semble montrer, de la main droite, un objet recourbé
affectant la forme d’un grand strigile. La base du cippe et
le sol qui le supporte sont coupés obliquement à droite par
un trait noir qui doit figurer en perspective une raie tracée
sur le sable du stade pour y aligner les coureurs au départ.
« La partie antérieure du col, sur la ligne qui se joint à
la panse, est décorée d'une rangée de cinq oves, colorés
en rouge comme la figure. »
M. Schmitter signale ensuite deux monnaies qui ne sont
pas décrites dans la Numismatique de V ancienne Afrique de
Müller, une intaille antique et une marque de potier :
T) REX IVBA. Tête de Juba U, diadémée, à droite.
«V ANNO XXXXV. Massue. — Grènetis des deux côtés.
Æ. U 1/2.
Un denier d’argent de cette même année présente un
revers à peu près semblable, mais la date, en caractères
grecs, est dans le champ et le tout est entouré d’une cou-
ronne de laurier.
2*) Incertaine de Maurétanie : Tête d'Isis, coiffée d'une
dépouille de vautour et surmontée du croissant avec le
disque ; un voile descendant sous la coiffure couvre le cou
et la nuque ; devant la tête un long caducée.
«V Trois épis réunis en bas Æ. à.
Ce caducée ou sceptre est semblable à celui qui se voit
au revers d’une médaille de Micipsa (Müller, III, p. 18).
3*) Intaille ovale, de jaspe vert, brisée à droite.
Le Soleil ? radié, debout, à droite, dans un quadrige, la
main droite étendue et tenant un fouet de la main gauche.
Au revers : £YT
Evt[vxûç]
1. Hauteur 0*145.
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o o o o Ooeooooooooeoooooooooo
Les caractères sont gravés normalement, et je ne pense
pas qu’il y ait un nom propre, mais un souhait de bonheur.
A*) Sur le fond d’un vase de terre rouge :
OFSABIN
Oficina Sdbin(i).
M. Héron de Villefoese fait la communication suivante :
< Notre confrère M. L. Maxe-Werly m’a communiqué le
dessin d’une intéressante petite plaque de bronze apparte-
nant à M. Léon Foucher. Cette plaque provient du revête-
ment d’un coffret en bois dont elle formait la garniture
area aerata, et qui était muni d’une poignée et d’une ser-
rure ; ce coffret a été découvert, il y a quelques mois, sur
le territoire de Reims, dans une fouille faite par M. Léon
Foucher. La décoration très simple a été exécutée au
repoussé et se compose de globules de différentes gros-
j© 9 © © © Q © ©~© © 9 © © © © 9 Q I
ApQO-QOOOOOOOOOOOPOOPOPOOOOOOOOOOOOOO oo<*o oogoooo 00000o0 oooo^
seurs, imitant des têtes de clous. Ces globules sont disposés
de façon à former un triple encadrement rectangulaire au
centre duquel on a gravé au pointillé les mots :
VTERE FELIX
Utere Jeiix !
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« On a retrouvé à Pompe! de grands coffres portant une
décoration analogue 1 ; nos fabricants modernes de caisses
et de cassettes ont conservé la tradition antique ; ils emploient
encore aujourd’hui ce système d’ornementation en forme
de tètes de clous.
< La formule VTERE FELIX se rencontre sur un grand
nombre de monuments, et souvent sur de petits objets d’un
travail délicat ou de matière précieuse 2 . C’était ordinaire-
ment un souhait adressé par le donateur à la personne qui
se servait de l’objet offert. Souvent le nom du donataire au
vocatif précède la formule. Les exemples datés que je con-
nais sont tous d’une époque postérieure au i w siècle. »
Séance du 21 Mars.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Académie d'Hippone ; assemblé* générale du 15 février 1883,
in-8 # .
Atti délia R . Accademia dei Lincei , anno CCLXXX (1882-83),
3* série, t. VU, fasc. 1. Roma, 1883, in-4 # .
Bulletin de la Société archéologique , scientifique et littéraire
du Vendâmois, t. XXI, 1882. Vendôme, in-8\
— delà Société des Antiquaires de Picardie , t. XIV (1880-82).
Paris, 1882, in-8°.
Mémoires de V Académie des sciences , inscriptions et belles-
lettres de Toulouse , 8' série, t. IV, fasc. 1-2. Toulouse, 1882,
in-8*.
— de la Société académique <T archéologie, sciences et arts du
département de VOise , t. XI, 3* partie. Beauvais, 1882, in-8*.
— de la Société des Antiquaires du Centre , t. X (1882).
Bourges, 1882, in-8*.
1 . M. Saglio en a reproduit trois dans son Dictionnaire d’antiquité », au mot area.
2. J’ai cité dans le Bulletin épigraphique de la Gaule , t. III, fasc. 3, un assez
grand nombre de monuments portant cette formule.
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— 439 —
de la Société des Antiquaires de Picardie, 3* série, t. Vil.
Paris-Amiens, 1882, in-8\
Revue sauoisienne, 31 janvier 1883, in-6*.
R. 0 88i (G.-B. de). Bulleitino di archeologia cristiana, k' série,
1 M année. Roma, 1882, in-8».
Correspondance.
Le président du cercle des officiers de Bouse (Tunisie)
demande l'envoi des publications de la Compagnie.
Travaux.
M. l’abbé Thédenat fait circuler l’estampage et le dessin,
dus à notre confrère M. Maxe-Werly, d’une inscription iné-
dite, provenant de Grand (Vosges), et conservée au Musée
d’Epinal.
Elle a été gravée, avant la cuisson, sur une brique dont
on n’a retrouvé qu’un fragment reproduit ici à la moitié de
ses dimensions. Les caractères sont cursifs et assez soignés.
NOLITE O IVVENEBj
MARTIVILLA
NOLITE O I f
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— 440 —
On a trouvé, en assez grand nombre, et un peu partout,
des inscriptions en caractères cursifs, gravées, avant la cuis-
son, sur des briques. Beaucoup de grafittes sont dos au
caprice et à la fantaisie ; il serait puéril de rechercher les
motifs qui ont déterminé leurs auteurs à les écrire, et sou-
vent inutile d’essayer d'en comprendre le sens. Les hommes
n’ont guère changé ; depuis l’antiquité jusqu'à nos jours, les
murs des promenades, des écoles, des casernes et des pri-
sons ont toqjours été couverts de ce genre d’inscriptions,
et il en sera toujours ainsi, partout où il y aura une réu-
nion d'individus, hommes ou enfants, désœuvrés.
En peut-on dire autant de ces briques? Je ne parle ici
que de celles qui ont été gravées avant la cuisson. 8e pro-
curer une brique encore molle afin d’y graver une inscrip-
tion, puis la rendre au potier qui la met au four, c'est une
série d'actes bien volontaires, bien réfléchis, et que ne suf-
fisent pas à expliquer le caprice ou la distraction d’un
désœuvré. On peut, à la rigueur, attribuer quelques-unes
de ces inscriptions à des ouvriers potiers, mais non pas
toutes, celles par exemple qui supposent, chez leur auteur,
une certaine culture littéraire.
Force est donc de trouver une autre solution :
La rareté du papier, la difficulté, pour les habitants de
certaines localités éloignées des centres, de faire graver sur
le marbre et sur la pierre, ou de faire peindre sur les murs
des avis destinés au public, ont pu être parfois une des
causes de cet usage, quoique les petites dimensions de ces
monuments soient souvent une objection contre cette inter-
prétation.
Toutefois il existe certaines briques pour lesquelles on
peut fournir une autre explication :
On connaît cette belle plaque de marbre, trouvée à Rome,
portant gravés sur chacune de ses faces plusieurs alpha-
bets 1 . Quel pouvait être son usage ? Je serais porté à croire
qu'elle servait, dans une école, à apprendre leurs lettres aux
enfants. Cette école était à Rome, dans une ville riche, où les
1. C. /. L. % t. VI, n* 6831.
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ressources ne faisaient pas défaut Mais dans les provinces,
dans les endroits reculés, on ne pouvait pas faire aussi bien
les choses. (Test pourquoi en Pannonie Supérieure, dans la
colonie Claudia Savaria, où on fabriquait beaucoup de
briques, on a trouvé un alphabet tracé non pas sur le marbre,
mais sur une brique L
Les briques gravées devaient avoir un autre usage dans
les écoles. Les jeunes Romains, pour apprendre à écrire,
copiaient des modèles. Nous ne le saurions pas par les
auteurs, que nous pourrions hardiment le supposer ; mais
les auteurs le disent : Sénèque 1 2 3 et Quintilien 3 nous
apprennent même que ces modèles d'écriture s'appelaient
prœscripta. Le maître tenait les doigts de l'enfant, et les
promenait sur les lettres figurées 4 . Quintilien imagina
une nouvelle méthode : il fit graver les modèles sur une
tablette; l'écolier promenait dans le creux des lettres son
style qui ne pouvait pas s'égarer ; sa main n'avait plus besoin
d'être guidée par celle du maître 5 .
U est assez naturel qu'une méthode recommandée par
Quintilien se soit répandue; ne pourrait- on pas alors hasar-
der l’opinion que quelques-unes de ces briques, portant des
sentences soigneusement gravées en caractères cursifs,
étaient employées au même usage que les tablettes dont
parle Quintilien T
Pourquoi, par exemple, tracer sur une brique, en beaux
caractères, les premiers vers de l 'Énéide de Virgile 6 ? Cette
bizarrerie apparente devient un fait tout naturel s’il s'agit
1. C.I. L., t. MI, p. 962, XXVII, i.
2. Ad Lucilium, XCIV, 51.
3. Inst . orat., I, i, 27.
4. Sénèque, loc. cit. : « Pueri ad praescriptum discunt ; digiti illorum tenentur ,
et aliéna manu per litterarum simulacra ducuntur. »
5. Quintilien, loc. cit. : « Cum vero jim ductus sequi coeperit, non inutile eri*
eu tibellæ quam optime insculpi, ut per illos relut sulcos duc&tur Stylus. Nam neque
errabit, quemadmodnm in cens ; continebitur enim u trinque marginibus; neque
extra praescriptum poterit egredi; et celerius ac eaepiua sequendo certa vestigia,
formabit articules; neque egebit adjutorio manum suam manu superimposita
regentia. »
0. C. I. Z., t. U. n« 4967, 31.
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— 442 —
d'un modèle d'écriture pour un écolier. — Cette autre ins-
cription, en belles lettres cursives, également tracée en
creux sur une brique, n'est-elle pas une de ces sentences
morales qui, de tout temps, ont fleuri sur les modèles du
maître d'école :
Senem severum semper esse condecet.
Bene debet esse povero (= puero) qui discet bene*.
Il me parait probable que la brique de Grand appartient à
cette catégorie. Le début, nolile o juvenes , annonce bien une
sentence morale ; la répétition de la même sentence, sur le
même modèle, vient aussi à l'appui de cette opinion, ou,
tout au moins, est conforme à ce que nous voyons aujour-
d'hui sur les modèles de nos écoles.
M. Roman, associé correspondant, demande la parole et
s’exprime en ces termes :
< M. Guillaume a présenté à la dernière séance le moulage
d'une sculpture qu'il a découverte dans les travaux qu'il
dirige dans le sous-sol de la galerie des Cariatides au Louvre;
il a bien voulu me demander de rechercher à qui peuvent
appartenir les armoiries qui sont représentées sur un écus-
son mutilé, tenu par un ange. On distingue sur cet écusson,
d'un côté un dauphin, de l'autre les armoiries de Bourgogne
». C. /. L., t. III, p. 962, XXVII, 2.
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— *43 —
ancien, un petit fragment de Bourgogne moderne et entre
les deux un demi-écusson sur lequel est figurée la moitié
d'un lion, armoirie de Flandre. La disposition de ces armoi-
ries indique qu'elles appartiennent à la femme d’un dauphin.
Il m'a donc suffi, pour retrouver le nom de cette dauphine,
d’ouvrir le dictionnaire de Moreri, et j’ai constaté que la
seule princesse de Bourgogne qui ait épousé, pendant le
cours des xiv* et xv* siècles, un fils aîné du roi de France
était Marguerite de Bourgogne, fille aînée de Jean Sans-
Peur et de Marguerite de Bavière. Cette princesse épousa,
le 30 août 1404, Louis, dauphin, fils de Charles VI, nommé
généralement le duc de Guienne. Ce prince mourut sans pos-
térité le 18 décembre 1415, âgé de moins de dix-neuf ans.
Marguerite de Bourgogne resta veuve jusqu'au 10 octobre
1423 ; elle épousa alors, en secondes noces, Artus de Bretagne,
duc de Richemond, connétable de France. Cette princesse
eut droit, pendant son mariage et pendant son veuvage,
c'est-à-dire de 1404 à 1423, de porter les armoiries gravées
sur Técusson trouvé au Louvre ; c’est donc pendant ces dix-
neuf ans que la chapelle, d’où provient le fragment de sculp-
ture dont il s'agit, a été construite. »
M. Aayet lit un fragment de son travail sur l'adora
Athènes.
M. Héron de Villefosse fait les communications suivantes :
« 1* — M. Schmitter, receveur des douanes à Cherchell,
province d'Alger, m'a adressé la copie d'une inscription qui
est gravée sur le linteau de la porte extérieure d'une cons-
truction antique, de forme quadrangulaire, encore debout sur
la route de Cherchell à Tipasa. Cette inscription qui avait
été déjà remarquée, mais jamais publiée, présentait des
difficultés de lecture dont M. Schmitter a triomphé. Sa copie
est ainsi conçue :
IN HIS PREDIS M*
CINQ M F HILARI
ANI* FLAMINIS AV
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GY8TI PPET YETI
DN IMPERATAE
EIVS
Dans IMPERATAE, le T est lié avec le dernier A.
« Toutefois je pense qu'il faut rectifier ainsi l’avant-der-
nière ligne :
ET VETI
DIAE IMPETRATAE
EIYS
Dans YETIDIAE le D est probablement conjugué avec le I
suivant et, dans IMPETRATAE, le premier T doit être lié
avec le R ou le premier A.
« H faut transcrire :
« In kii pr[a]edi(i)s M(arci ) Ctaci’(t), M(arci) /( t/tt), Hila-
riani, Jlaminis Augusti p(er)p(etui ) , et Vetidiae Impelratae
(uxoris) ejus.
« La formule in kis praediis suivie du nom du propriétaire
se rencontre assez souvent au début des inscriptions élevées
dans les propriétés privées par les agents ou fermiers, pour
rappeler des constructions d'édifices ou des améliorations
introduites dans l'exploitation 4 . Ici c'est une simple enseigne
placée au-dessus de la porte pour annoncer aux passants
que les praedia voisins appartiennent à M. Cincius Hilaria -
nus et à sa femme Veiidia Impet rata, i
« 2* — M. Demaegh, commandant du recrutement dans la
province d’Oran, m’a communiqué la copie d’un fragment
d'une nouvelle borne milliaire appartenant à la voie romaine
de Portus Magnus à Caesarea 1 2 , fragment qu’il vient de
découvrir dans le mur d'un gourbi, sur le bord de la route
d'Oran à Mostaganem. Ce gourbi est situé à 2,300 mètres
du point où se trouve la borne III de la même voie dont j'ai
entretenu la Compagnie à une précédente réunion (séance du
21 février), et par conséquent le fragment en question a été
découvert entre cette borne et Port-aux-Poules. Il est con-
1. Pour l’Afrique, cf. C. /. L t. VIII, n° 8209 (Ain-Tin), n # 8600 (Djidgelli),
n* 9725 (Ammi-Mousft)..., etc.
2. Itiner. Antonini , éd. Parthey et Pinder, n«* 13. 14, 15.
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▼exe, et mesure, dans son état actuel, l m 18 de hauteur sur
0 m 52 de largeur; la partie supérieure de la borne manque
avec les premières lignes; les lettres sont de très belle
facture et mesurent 0 m 05. Voici le texte tel qu'il a été
relevé par M. Demaegh :
BRITT • MAX • GERMANICO
MAX • PONTIFICI * MAX • TRI (RI liés)
BYNIGIAE POTESTAT • XVini
IMP * III COS UH * P • P * PRO
C08VU ////////////////////////////////
MIL * PASS • IIII POS
« Comme on le voit, cette borne marquait le quatrième
mille de Portus Magnus vers Caesarea (ou d’Arzew à Cher-
chell) ; elle a été élevée en 216 sous le règne de Caracalla
et il me paraît probable qu’elle doit être ainsi complétée :
imp . caes.
m. aurelio antonino
p . f. aug. parth. max
BRITT • MAX • GERMANICO
MAX * PONTIFICI • MAX • TRI (RI liés)
BVNICIAE POTESTATXYini
iMP in cos nn p p pRO
COSVLI a portu mag
mil • PA 88 • nn POS
« Je ne sais quelle explication donner des lettres POS, à
la dernière ligne ; je ne puis certifier l’exactitude de la lec-
ture : une borne du même empereur trouvée à Arzew, mais
datée de Tannée suivante, 217, porte également après le
chiffre des milles une mention qui n’a pas encore été lue
d'une façon certaine 1 . »
« 3° — M. Alfred de Surville m’envoie de Nimes la copie
de plusieurs Inscriptions funéraires qui viennent d’être
découvertes dans cette ville et qui y sont conservées
chez M. Pocheville, mouleur.
i. Cf. C. I. L.y t. VIU, n* 10456.
ANT. BULLETIN. 10
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< a. Sur une stèle à fronton triangulaire :
Dns MANIB
LCORNELIO
ATHE N AEO
ANTHVS PATER
La première ligne est inscrite dans le fronton.
Dit» Ma,nib(us). L(ucio) Comelio Athenaeo Anthus pater.
« b. Sur une stèle à double compartiment et à double fron-
ton :
D- M*
TVTAE
MAXVMIF
VTVLLIV8F
D- M*
VERI
VELAGENIF
VTVLLIVSF
D(iis) M(anibus) Tutae Maximi f{iliae), Ulullius f(ilius).
D(tis) Af(anibus) Vert Velagenif(iln) f Utullius f[ilius).
« Tuta et Verus étaient les parents d’Utullius qui a fait
élever le monument.
< c. Sur une stèle à fronton :
D* M
8 AT VLLI
HOSPITI8 • F
AYITA VXOR
< La première ligne est inscrite dans le fronton.
D(iis) M(anibus) Satulli Hospitis , Avita uxor.
« d. Sur une stèle à fronton :
MAN
MNE8TERIS
« Le reste du texte manque. La première ligne est inscrite
dans le fronton.
Man(ïbus) Mnesteris ... 1
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Séance du 28 Mars.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrage offert :
Palustre (Léon). La Renaissance en France , livr. 6, 7, 8 (t. II).
Paris, Quantin, inf°.
Correspondance.
Le président de la commission de la bibliothèque militaire
de la garnison d'Amiens écrit pour demander l'envoi des
publications de la Compagnie.
Travaux .
M. Mowat dépose sur le bureau les deux numéros du
Bulletin municipal de la Ville de Paris, dans lesquels a été
insérée la lettre du président de la Société relative aux
arènes de la rue Monge.
M. Bertrand rend compte de la visite qu'il a faite aux
arènes. Il annonce que, dans la prochaine séance, il présen-
tera à la Compagnie le plan très exact des fouilles dressé par
M. Vacquer. Il ajoute que l'administration municipale a pris
toutes les mesures nécessaires pouf sauvegarder les objets
intéressants dont les travaux pourraient amener la décou-
verte.
M. Palustre, associé correspondant, offre les livraisons 6,
7 et 8 (tome II) de son grand ouvrage sur la Renaissance en
France.
M. A. de Barthélemy, au nom de la commission des
impressions, lit un rapport concluant à l'impression, dans le
volume des Mémoires , du travail de M. de Bougé sur les
Antiquités égyptiennes du Musée de Nantes : les conclusions
de ce rapport sont adoptées.
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M. Courajod lit une note sur un bronze du Cabinet des
Antiques de Vienne, Bellérophon arrêtant Pégase emporté ,
œuvre de Bertoldo, et s'exprime ainsi :
« Que de fois, en voyant un bel objet d'art, on se prend
à regretter de ne pas posséder de renseignements précis
sur son histoire, et, d'autre part, que de fois, en lisant
dans un texte la description d'une œuvre d'art remarquable,
on gémit de ne pouvoir la contempler en nature 1 Cepen-
dant, dans bien des cas, le monument et le document qui
se complètent l'un et l'autre nous sont tous deux parvenus
isolément sans que nous le sachions, et attendent, obscurs,
séparés par des distances énormes, un rapprochement for-
tuit d'où jailliront sur eux la lumière et la célébrité.
« Les collections du Cabinet des Antiques du château impé-
rial de Vienne renferment quelques pièces excellentes de la
plus belle époque de la Renaissance italienne, parmi les-
quelles il faut citer un petit portrait en bronze d'Andrea
Riccio, pareil à celui que possède le baron Davillier, une
porte de tabernacle, bas-relief de bronze avec addition
d'émail comme dans certains ouvrages connus de Turin!
à Sienne et de Filarete à Rome, et, avant tout, un groupe
admirable, d'une hauteur de 30 à 40 centimètres, sculpté
en ronde bosse, fondu en bronze à cire perdue et représen-
tant Bellérophon arrêtant Pégase emporté. Revue et exami-
née à plusieurs reprises depuis 1875, cette dernière sculp-
ture a fait sur moi une impression très vive. Je lui ai donné
le premier rang dans tout ce qu'a produit à ma connaissance
l'école de Padoue postérieure à Donatello. Cependant, si
mon enthousiasme, proclamé bien haut et constaté par des
notes répétées sur mes carnets de voyage, a toujours été
grandissant, je dois reconnaître qu'il n'a guère recruté de
prosélytes et je suis forcé d’avouer que, jusqu'à présentée
n'avais pu trouver par mot-môme, ni me procurer à Vienne
aucune espèce de renseignements sur les origines du chef-
d'œuvre en question *. La lecture de l'excellent livre de notre
1. Voyez E. von Sacken, Die Sammlungen des k. k. Mûnx und Antiken
Cabinetes. Wien, 1866, in-8*, p. 481, n* 19. Hauteur du groupe : un pied.
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confrère M. Mflntz sur les Précurseurs de la Renaissance m’a
ouvert les yeux. M. Müntz s’exprime ainsi en parlant de Ber-
toldo, l’élève de Donatello, page 188 : < On cite de lui deux
« enfants sculptés en bois, en I486, et un Bellérophon en
< bronze conservé au xvi« siècle à Padoue, chez Messire
« Alexandre Capella. » Et en effet l’Anonyme de Morelli
(Notixia cTopere di disegno , p. 16) nous apprend qu’à Padoue,
au commencement du xvi* siècle, chez cet Alexandre
Capella, existait une sculpture ainsi décrite : a lo Bellerofonte
« de bronzo, che ritiene el Pegaso, de grandezza d’un piede,
« tutto ritondo, fu de mano de Bertoldo, ma gettado da
« Adriano suo discipulo et è opéra nettissima e buona. >
« Le Bellérophon signalé par l’Anonyme de Morelli comme
existant au xvi e siècle est certainement celui qui m’a si fort
intéressé à Vienne. Il est facile de saisir les analogies que
présente ce petit groupe avec le célèbre bas-relief en
bronze de Bertoldo exposé au musée du Bargello, à Florence,
sous le titre d’une bataille mythologique. Le style est le
même, et le mouvement des chevaux cabrés est tout à fait
semblable des deux côtés. On peut même dire que le groupe
de Vienne paraît presque détaché du bas-relief de Florence,
tant la manière est identique dans les deux œuvres com-
parées, et tant la sculpture de ronde-bosse est traitée comme
un travail de haut-relief. Dn pareil monument ne devrait pas
avoir besoin d'être recommandé à l’attention publique par
une pompeuse généalogie. Cependant Vincognito trop mo-
deste, dans lequel il a vécu jusqu’ici, lui a été préjudiciable.
Trop souvent, pour les œuvres d’art, le succès dépend uni-
quement de l’étiquette. »
M. Palustre, associé correspondant, présente la photo-
graphie d’un buste en marbre qui se voit au ch&teau
d’Ussé (Indre-et-Loire). Ce buste, d'origine italienne,
paraît avoir été exécuté à Florence vers l’an 1500. Sa trace
se retrouve dans les Inventaires du ch&teau de Saint-Mandé,
publiés récemment par M. Bonnaffé (le surintendant Fouquet ,
librairie de l’Art). Il aura été acheté par Louis Bemin de
Valentinay, gendre de Vauban et seigneur d’Ussé à cette
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époque, eu môme temps que les deux momies entrées au
Louvre en 18 UU.
M. Read annonce que la Commission des monuments his-
toriques a été convoquée à la suite de la démarche faite par
la Société et qu'elle a demandé à l’unanimité la conservation
des arènes romaines de la rue Monge.
M. Auguste Nicaise, associé correspondant à Châlons-
sur-Marne, fait la communication suivante :
« Le cimetière de la Fosse-Jean-Fat, à Reims, est un
cimetière mixte, où Ton rencontre l'incinération et l’inhu-
mation. Le premier de ces modes de sépulture y est beau-
coup plus fréquent.
< Ce cimetière est situé au nord de Reims, entre la route
de Neufchàtel et le faubourg de Laon, c'est-à-dire, entre
deux voies romaines, l'une allant de Reims à Trêves, l'autre
se dirigeant sur Charleville par Bault-sur-Suippes.
« En 1881 et 1882 on y a découvert de nombreuses urnes,
dont plusieurs sont de grandes dimensions, en terre blanche,
rose, grise, noire et gris bleuâtre appelée grès craquelé, ainsi
qu'une grande urne en verre, brisée et remplie d'ossements
incinérés, en forme d’olla, munie d’un couvercle avec bou-
ton à tige, et ornée de chaque côté de deux anses géminées
en forme de nœud.
< Parmi les vases découverts à la Fosse-Jean-Fat, un cer-
tain nombre montre trois trous disposés deux et un, pra-
tiqués avec un couteau dans l'argile après la cuisson, en
accomplissant le rite funéraire de l'inhumation du vase ren-
fermant les ossements incinérés.
« Ces trois trous représentent les yeux et la bouche du
visage humain et rappellent ainsi les vases à visage, trouvés
dans des sépultures appartenant à des civilisations beaucoup
plus anciennes. Des vases analogues, datant de l'époque
romaine, ont été recueillis sur les bords du Rhin, notam-
ment à Cologne et à Mayence ; sur ces derniers le visage
humain est tracé avec la barbotine.
« C'est la première fois que ces vases troués sont signalés.
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Les premiers ont été découverts à Reims, en 1875, rue de
Merfy, par M. Blavat. »
Dans le cimetière de la Fosse-Jean-Fat ces vases étaient
surmontés de monuments en pierre, stèles funéraires dont
M. Nicaise présente des dessins en couleur, au nombre de 12 :
« 1) Haut. 30 cent. , larg. 23 ; cette stèle représente la façade
d'une maison ou plutôt d'un columbarium, avec le loculus
ou case, où Ton plaçait le vase renfermant Les ossements
incinérés. Dans ce monument la cavité est probablement
destinée à recevoir les offrandes et libations.
« 2) Haut. 82 cent., larg. 33 cent.; cette stèle porte l'ins-
cription :
D M
MATONE
MARTIN VS
Au-dessous est représentée, sculptée en demi-relief, Ya$cia
qui constitue une véritable rareté dans notre région.
< 3) De forme carrée avec fronton triangulaire. Haut.
84 cent., larg. 35, épaiss. 16. Inscription :
D M
LVCILLA
a 4) Haut. 93 cent., larg. 39, épaiss. 32. Inscription :
D M
SERONNO
GAVVAMA (MA liés)
Seronno Cauvama.
« La lecture de Seronno n’est point certaine. Au bas de 4a
stèle une cupule à libations surmontant une rigole qui
descend jusqu'au pied du monument.
< 5) Haut. 35 cent., larg. 24. Elle représente une femme
assise, vêtue de la tunique et de la stola , qui tient dans ses
mains, appüyées sur les genoux, deux objets trop frustes
pour être déterminés. On peut y voir une ampuüa et un vase.
« 6) Haut. 46 cent., larg. 20, épaiss. 9. Elle représente
une femme vêtue de la tunique, coiffée de larges ban-
deaux plats. De la main droite elle tient un flacon carré
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à col arrondi; le bras gauche entoure on vase placé
sur la cuisse du môme côté. La tunique porte encore des
traces de couleur rouge. Ces personnages offrent l'image
des défünts, dont les ossements incinérés sont placés dans
les vases.
c 7) La figure n* 7 représente un aigle haut de AO centi-
mètres et de même largeur. Les deux pieds de l'oiseau sont
placés sur un socle hémisphérique.
< 8) Haut. AO cent., larg. A3, haut, des lettres A5 milli-
mètres. Au-dessous du fronton carré, entaillé, on lit l’ins-
cription :
AVG VSTVS
APRILIS FILI
« 9) Haut. 20 cent., larg. 13, épaiss. 10. Petit monu-
ment avec fronton triangulaire, au-dessous, trois cases
d'un columbarium, ou niches. L'Inscription SECVNDA
se lit deux fois sur cette stèle, dans le fronton triangulaire
et à la base.
< 10) Haut. 85 cent., larg. 38, épaiss. 26, haut, des lettres,
7 cent. Carrée à la base ; triangulaire à la partie supérieure.
Inscription :
BOYD I
LLY 8 VI
MPVRILA
« Une patère en bronze, découverte à Evaux (Creuse) vers
1840, montre, sur son manche, l’inscription :
VIMPVRO FERMI
LIB* IV AV
V-S-L-M-
V impur o, affranchi de Firmus d’Evaux, s* est acquitté avec
reconnaissance de son vœu .
< Vimpuro est un nom gaulois, d’où Vimpurila de la stèle
de Reims. Les monuments épigraphiques ont déjà donné
Vmpia et Vimpus.
< 11) Haut. 65 cent., larg. 35, haut, des lettres 5 cent.
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— 458
Monument de forme triangulaire. Dans le fronton l’inscrip-
tion :
DM
CIA
MA
Ciama ou Giama. Ce dernier, forme initiale de Giamilos,
connu par des monnaies gauloises.
< 12) Cippe arrondi. Dans une niche un personnage debout,
revêtu d’une tunique qui porte des traces de couleur rouge ;
il est chaussé de brodequins ( calcei) peints en noir. >
M. Auguste Nicaise possède deux autres stèles dont les
inscriptions ont été peintes en lettres rouges sur un enduit.
Elles sont trop détériorées pour être lues.
M. Gaston Le Breton, directeur du Musée Céramique de
Rouen, associé correspondant de la Compagnie, donne lec-
ture d’un travail sur des peintures murales, de l'École de
Fontainebleau, récemment découvertes à Gisors en réparant
une vieille maison de cette ville, située rue du Bourg.
Ces peintures étaient dissimulées par une cloison qui les a
protégées en grande partie contre les ravages du temps. D’une
exécution très large, elles ont été obtenues par des tons plats
juxtaposés sur un enduit de plâtre qui, en se durcissant avec
elles, a offert toute l’imperméabilité et la résistance néces-
saires pour assurer leur conservation. Elles se composent
de deux Dises superposées représentant un triomphe de César .
Les sujets sont accompagnés de légendes explicatives en
écriture minuscule gothique de la fin du xv* siècle. L’ordre
des sujets représentés est indiqué par différentes lettres de
l’alphabet. Ces peintures mesurent l m 90 de hauteur sur
7“50 de largeur ; la hauteur moyenne des personnages est
de 0 m 63 à 0 m 68 centimètres.
M. Gaston Le Breton décrit ensuite ces peintures, en
Indiquant le sens des légendes qui les accompagnent. Il a
eu le regret de constater que ces deux frises superposées
ont été raccourcies sur leurs extrémités ; si l’on en juge
par les lettres de l’alphabet qui manquent, deux sujets ont
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été détruits sur le côté droit et quatre autres sur le côté
gauche.
Eu ce qui concerne les légendes, elles paraissent avoir
été inspirées par une compilation de Tite-Live, de Sué-
tone, de Lucain et de Saliuste, analogue à celle qui fut
imprimée à Paris, le 22 décembre 1490, par Pierre Le
Rouge, pour Antoine Vérard. Cet incunable a pour titre :
Jyucan, Suetoine et Saluste en françois; les sommaires des
chapitres qu'il renferme ont une rédaction qui rappelle celle
des légendes des peintures de Gisors.
Quant aux peintures, il ne paraît pas douteux qu’elles appar-
tiennent à l’école de Fontainebleau. On y retrouve l'allure
élancée des personnages ; le caractère des figures permet
de les attribuer à quelque élève du Primatice ou de Niccolo
dell' Àbbate, venu de Fontainebleau. Le triomphe de César
par Mantegna n'a pas été sans influence sur l'esprit de
l'artiste qui a exécuté les peintures de Gisors, mais, si ce
dernier a pu être impressionné par l'œuvre du grand maître
italien, il en est cependant resté peu de traces dans sa com-
position ; l'exécution un peu sommaire dans certaines par-
ties en a même parfois affaibli l'ensemble qui constitue
surtout son œuvre décorative.
M. G. Le Breton recherche dans quelles circonstances
les peintures de Gisors ont pu être exécutées. En 1528,
François I er érigea le domaine de Gisors en comté ; ce fut
en faveur de sa cousine Renée de France, fille de Louis XII,
épouse d’Hercule II d’Este. On connaît l'amour de cette
princesse pour les lettres et les arts; habituée à vivre
dans cette brillante cour de Ferrare, il ne serait pas
impossible qu'elle n'eût été pour quelque chose dans la
commande des peintures de Gisors. Les revenus importants
que lui procuraient son comté devaient du re6te l'appeler
de temps à autre dans cette ville. Il n'y a là de la part
de M. Le Breton qu'une pure hypothèse, car selon lui
ces peintures pouvaient aussi bien avoir été commandées
par François I er , et même par Henri II. En consultant les
comptes des bâtiments du roi, de 1528 à 1570, on trouve, en
effet, la trace d’un nommé Pierre Moreau , maistre des œuvres
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de maçonnerie pour le Roy au bailliage de Gisort , lequel
mourut vers 15M. On sait que le grand conseil fut convoqué
à Gisors en 1534 et qu’il y fonctionna jusqu'au 1 er novembre
suivant; rien ne prouve cependant que François I er soit
venu dans cette ville à cette époque. Henri II visita Gisors
le 25 décembre 1555 et fut accueilli avec un tel enthousiasme
par les habitants qu’il permit d’ajouter trois fleurs de lis aux
armes de la ville. On peut également se demander, ajoute
M. Le Breton, si les peintures en question n’auraient pas été
exécutées à l’occasion du passage de ce prince dans cette
ville où il fut si bien reçu ? L'absence de documents oblige
Fauteur à une certaine réserve, dans laquelle il se tient jus-
qu’à ce que de nouvelles recherches aient été plus fruc-
tueuses. Les archives de la Seine-Inférieure et de l’Eure ne
lui ont encore rien appris sur ce sujet, ni le manuscrit de
Robert Denyan, du xvii* siècle, sur l’histoire politique et la
création de Gisors. Quant aux titres de propriété du posses-
seur de la maison où se trouvent les peintures, ils ne
remontent également qu’au commencement du xvn e siècle,
et n'offrent aucun détail intéressant à noter.
Plusieurs essais ont été tentés par M. Le Breton pour obte-
nir une reproduction photographique des peintures de Gisors ;
la présence des rouges et des jaunes en trop grande quantité
et le manque de lumière ont empêché jusqu’ici d’obtenir
un résultat satisfaisant.
L’auteur termine en insistant sur l’intérêt que présentent
ces peintures qui appartiennent à un art et à une époque
dont il reste fort peu de spécimens en France, et il exprime
le vœu qu’un jour ou l’autre elles soient recueillies par une
de nos collections publiques.
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— 456 —
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DU 2® TRIMESTRE DE 1883.
Séance du 4 Avril.
Présidence de M. 6. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée , 29 e année
(1882). La Roche-sur-Yon, 1882, in-8°.
Mémoires de la Commission des antiquités du département de
la Côte-d'Or, t. X, 1™ livr. Dijon, 1882, in-A°.
— delà Société d'émulation de Cambrai , t. XXXVIII, séance
publique du 16 août 1881. Cambrai, 1882, in-8*.
Travaux de l’Académie nationale de Reims , t. LXX-LXXI
(1881-1882). Reims, 1883, in-8'.
Duval (Louis). La nouvelle édition de la France illustrée ;
VOme. In-12.
Eogbr. La tradition et les réformes dans renseignement uni-
versitaire. Paris, Masson, 1883, in-8®.
Prost (Aug.). Les sciences et les arts occultes an XVI • siècle.
Paris, Champion, 1882, in-8°.
Travaux .
Au commencement de la séance, M. G. Duplessis, prési-
dent, prend la parole en ces termes :
< Je crois être l’interprète de tous les membres de la
« Société des Antiquaires de France en exprimant à notre
« éminent confrère, M. Léopold Delisle, la satisfaction pro-
« fonde que nous a causée la haute distinction que le gou-
c vernement vient de lui accorder. Son dévouement à la
< science et ses éminentes qualités d’administrateur lui ont
< valu depuis longtemps la reconnaissance de tous les éru-
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— 457 —
< dits. Le sàle avec lequel il a défendu les intérêts de la
< France, à propos de la vente des mss. de lord Ashburn-
< ham, lui a acquis un nouveau titre à notro reconnaissance,
< et le Président du conseil, en choisissant la réunion des
< Sociétés savantes pour remettre à M. Léopold Delisle la
< croix de commandeur de la Légion d'honneur, a tenu à
« affirmer une fois de plus l’intérêt que le gouvernement
< portait à nos études. >
L'ordre du jour appelle le scrutin pour l'élection d'un
membre résidant, en remplacement de M. Ed. Le Blant,
nommé membre honoraire. MM. Longnon et Héron de Ville-
fosse donnent lecture des rapports rédigés par eux au nom
des commissions chargées de présenter des conclusions sur
les candidatures de MM. Ramé et Flouest. On passe au vote,
et M. Ramé, ayant obtenu, au second tour de scrutin, la
majorité exigée par le règlement , est proclamé membre
résidant.
M. Rayet lit un rapport favorable au nom de la commis-
sion chargée d'examiner la candidature de M. 6. Lafaye au
titre d'associé correspondant; on procède au vote, et
M. Lafaye, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par
le règlement, est proclamé associé correspondant national
à Àix (Bouches-du-Rhône).
M. Heuzey présente à la Société deux haches en bronze
d'un type particulier, provenant de Syrie, qui viennent
d'étre acquises par le département des antiquités orientales
du Louvre.
M. Bertrand fait remarquer les analogies qui existent entre
le type de ces haches et celui d'autres haches rapportées du
Caucase par M. Chantre, et conservées au Musée de Saint-
Germain.
M. de Goy fait la communication suivante :
< Au mois de février 1882, 104 saïgas mérovingiens furent
découverts au Creuzet, au lieu dit « Cris de Fontemeurant, »
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commune de 8aînt-Pierre-des-Btieux, canton de Charenton
(Cher). Cette découverte fut tenue soigneusement cachée
jusqu’en janvier 1883. C’est alors qu’invité par le proprié-
taire, M. A. Corbln, je fouillai le tumulus gaulois où avaient
été trouvés les saïgas ; les fouilles m'ont donné deux sépul-
tures, environnées de pierres plates. Le premier cadavre
possédait 2 bracelets et un torques en bronze ; le second, un
seul bracelet, et différents fragments de poterie noire, gros-
sière. Voici les dimensions du tumulus : diamètre il m.
En coupe, il était formé d’une couche de terre grls&tre
de 0*20 d’épaisseur, d’un lit de pierres sèches de 0 œ 55 et
enfin d’une couche de terre végétale de 0 m 15. La première
sépulture était orientée la tête à FO., la seconde, la tète
au N. N-O. .
« Il n’y a évidemment aucune relation entre la découverte
des saïgas et celle des bijoux : Charenton fut de tout temps
habité, et nous savons qu’en 640, un disciple de saint Colum-
ban y fonda un couvent de femmes qui acquit une grande
réputation. •
M. de Kermaingant, associé correspondant, rappelle la
communication faite autrefois par M. Courajod, au sujet de
quelques sculptures de la collection du cardinal de Riche-
lieu, aujourd’hui au Musée du Louvre. Trois d’entre elles
sont particulièrement intéressantes : les bustes de Henri II,
Charles IX et Henri III, attribués à Germain Pilon.
M. Courajod avait remarqué « que le groupe du Louvre
n’était pas isolé et se rattachait à d'autres ouvrages. Une
pièce connue partageait avec ces monuments une origine
commune. C’était le buste en bronze de Henri III, qui fai-
sait autrefois partie de la collection Pourtalès. »
M. de Kermaingant a eu l’occasion d’admirer, chez M. le
baron d’Hunolstein, le buste en bronze de Henri H, qui est
l'analogue du buste du Louvre, comme le bronze de la col-
lection Pourtalès l’était déjà pour le Henri III. Il a obtenu
de AL le baron d’Hunolstein , qui la lui a gracieusement
accordée, la permission de faire photographier le buste de
Henri II, et il dépose, sur le bureau de la Société, des
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459 —
épreuves de cette photographie, en exprimant le vœu que
le Charles IX soit retrouvé à son tour.
M. Maxe-Werly, associé correspondant à Bar-le-Duc,
entretient la Compagnie d*un monument récemment acquis
par le musée de Reims :
« Dans les séances du mois de novembre de l’année 1880,
à l’occasion de l’autel de Saintes dont M. A. Bertrand a fait
une étude toute particulière, la Société a entendu les obser-
vations émises par nos confrères MM. Gaidoz , Mowat et
Héron de Villefosse, au sujet des différentes représentations
d’un dieu cornu, dont le monument de Reims offre un des
types les plus curieux.
« Informé qu’un fragment de sculpture, encastré dans la
muraille d’une maison de Reims, offrait quelque ressemblance
avec le sujet en question, j’avais fait des démarches pour
en obtenir un moulage que je désirais soumettre à la Société.
Si ma tentative est demeurée infructueuse, je suis heureux
toutefois de pouvoir annoncer à nos confrères que ce débris
Intéressant vient d’être acquis pour le musée de Reims.
« Ce fragment fort mutilé offre, sur une même ligne, un
groupe de trois têtes séparées les unes des autres; la cas-
sure s’étant faite à la section du cou, on ne peut s’assurer
si celle du milieu porte le torques comme la divinité placée
au centre du bas-relief de Reims, mais les cornes étant très
visibles, il y a lieu de croire qu’il s’agit ici d'une représen-
tation identique, puisque la tête placée à la droite du tableau
est celle de Mercure, bien reconnaissable au pétase ailé qui
lui couvre la tête. »
Séance du 11 Avril.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Atti délia R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, /asc. 5
et 6. Roma, 1883, in-4*.
Commission royale pour la publication des anciennes lois et
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ordonnances de la Belgique, procès-verbaux des séances,
t. VI, cahier 8 e . Bruxelles, 1882, in-8°.
Journal des Savants , mars 1883. Paris, ln-Zj°.
Ministère de Vinstruction publique et des beaux-arts ; Comité
des travaux historiques et scientifiques : Rapport au minis-
tère et arrêté . Paris, 1883, in-é°.
Lucas (Charles). Les églises circulaires d'Angleterre. Paris,
1882, in-8°.
Perrot (Georges) et Chipiez (Charles). Histoire de Vart dans
Vantiquité , t. II, la Chaldée , V Assyrie, la Phénicie . Paris,
1883, ln-8°.
Rey (B.). Les colonies franques de Syrie aux XII* et
XIII * siècles . Paris, 1883, in-8\
Wright (Harrison). A mémorandum description of Indian
earthenenware pots, 1883, in-8°.
Correspondance.
M. Henniguer, de Lorient, écrit à la Société pour deman-
der quelques renseignements sur la pierre gravée commu-
niquée par M. Héron de Villefosse, à la séance du 3 janvier.
M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts
invite la Société à préparer le programme des sujets que ses
membres se proposent de traiter, lors du prochain congrès
des Sociétés savantes à la Sorbonne.
M. de Bougé présente un bouclier en fer récemment trouvé
près de Clermont-Ferrand. M. Héron de Villefosse fait obser-
ver que la présence dans cette ville d'un faussaire bien connu
doit rendre défiant au sujet des antiquités qui en pro-
viennent.
M. l'abbé Bernard lit quelques passages d'un travail qu'il
fait imprimer, sur une statue récemment découverte dans
la rue des Fossés-Saint-Jacques, à Paris. M. Bernard croit y
reconnaître un Bacchus ; il s’étend, à ce sujet, sur le culte
de Bacchus dans l'empire romain et sur la religion des habi-
tants de Lutèce. Il est difficile de déterminer à quel monu-
ment appartenait la pierre qui porte cette sculpture.
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M. Ulysse Robert donne lecture d'an mémoire de M. Clé-
ment Duvemoy sur Une enceinte récemment découverte à
Mandeure , et annonce que le Neptune trouvé dans cette loca-
lité (voir plus haut, p. 110) a été vendu pour 900 francs à
un habitant de Bâle. — M. Ramé ajoute quelques détails sur
les fouilles de Mandeure. — Le mémoire de M. Clément
Duvernoy est renvoyé à la Commission des impressions.
M. Guillaume fait connaître à la Société qu'il a visité
aujourd’hui même, avec notre confrère M. C. Robert, les
fouilles que la Ville de Paris fait exécuter sur l’emplacement
des arènes de Lutèce. Ces fouilles sont peu avancées encore.
Sur quelques points seulement on a retrouvé des restes de
murs en moellons ; plusieurs d’entre eux affectent la forme
elliptique et ont l m 40 d’épaisseur. Quand les fouilles, plus
complètes, permettront de relier ces rares débris, peut-être
l’ensemble prendra-t-il un certain intérêt. — Les fragments,
peu nombreux, retrouvés jusqu'ici, proviennent de tuiles en
terre cuits et de poteries communes.
M. Guillaume entretient ensuite la Compagnie d’une excur-
sion faite par lui il y a peu de jours aux châteaux de Fleury-
en-Bierre et de Courances, situés près de Melun. A Fleury-
en-Bierre, dont les plans furent, dit-on, dressés par Pierre
Lescot, pour Cosme Clausse, ministre de Henri 11, se trouve
une grande et belle cour d’honneur, entourée sur trois côtés,
de bâtiments en briques, moellons et grès, dans le style de
Fontainebleau; deux C entrelacés, formés de briques, sou-
vent répétés sur ces murs, rappellent les initiales de Cosme
Clausse.
Dans la partie la plus ancienne du château proprement
dit, sur la voûte d’une petite chapelle, aujourd’hui transfor-
mée en cuisine, sont des peintures remarquables, malheu-
reusement trop effacées, de l’Ecole de Fontainebleau.
Un salon, dont la décoration fut changée à l’époque de
Louis XVI, offre encore la partie supérieure d’une cheminée
du plus beau style renaissance et d’une admirable exécution.
Cest un cadre oblong, en marbre blanc. A la partie supé-
ANT. BULLETIN. lt
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rîeure sont placées les armes de Gosme Glausse (on chevron
et trois tètes de léopard), à droite et à gauche des enfants
couchés, puis des guirlandes, des tètes de femme, deux
chimères aux angles inférieurs et un cartouche, tout cela
sculpté en haut-relief.
Dans ce magnifique cadre se trouve aujourd’hui le portrait
de Gosme Glausse, en costume du temps de Henri II. Ge
portrait, peint sur panneau en bois, paraît être du temps,
mais il ne semble pas qu’il ait été fait pour cette place.
Une petite église attenante, de style roman, contient de
curieux chapiteaux; les armes de Gosme Glausse y sont
peintes en plusieurs endroits.
M. de Montaiglon ajoute quelques détails sur les peintures
du salon, qui sont probablement, conformément à l’opinion
soutenue par M. Reiset dans la Gasette des beaux-arts , l’œuvre
de Nicolo deirAbbate.
Séance du 18 Avril.
Présidence de M. G. Duplbssis, président.
Ouvrages offerts :
Revis ta de archtvos , bibliotkecas y museos , 2® série, an. IX,
1-2. Madrid, 1883, in-8°.
Baye (baron J. de). Notes pour servir à V histoire de V abbaye
du Reclus . Arcis-sur-Aube, in-8°.
Rudolf Rahn (I.). Die Kirche von Oberwinterthur und ihrer
Wandgemaelde. Zurich, 1883, in-4\
Roman (J.). Le comte de la Roche. Valence, 1883.
Correspondance .
Le président de la Société archéologique de Senlis remer-
cie la Compagnie de l’envoi de ses publications.
Le président de la Société des archives, des bibliothèques
et des musées de Madrid écrit pour demander l’échange de
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968 publications avec celles de la Compagnie. Cette demande
est renvoyée à M. le bibliothécaire archiviste.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts
transmet l'ampliation du décret qui autorise la Compagnie
à modifier les articles 14, 20 et 24 des statuts.
Travaux .
M. de Bougé présente un bras de fauteuil égyptien, en
bois, terminé par une tête de lion d'un très beau travail,
appartenant à M. Hoffmann.
MM. A. de Barthélemy, Mowat, Guérin sont élus membres
d'une commission chargée d'examiner une modification au
règlement, proposée par M. Pol Nicard.
M. Guillaume offre à la Société deux photographies repré-
sentant les fouilles exécutées au-dessous de la salle des
Cariatides, sous la partie du vieux Louvre appelée la cha-
pelle.
Séance du 25 Avril.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société Belfortaine (T émulation, 1881-1882, n* 5.
Belfort, 1882, in-8\
— de la Société des archives historiques de la Saintonge et de
PAunis , t. IV, 2 e et 3 e livr. Saintes, in-8\
— de la Société poly mat hique du Morbihan , années 1881-1882.
Vannes, 1882, in-8\
— de la Société des sciences , lettres et arts de Pau , 1881-1882.
Pau, 1882, in-8\
Memorie délia regia Accademia di scienxe , letlere ed arti in
Modena , 1881-1882, in-4*.
Recueil de la commission des arts et monuments historiques de
la Charente-Inférieure ) et Société d'archéologie de Saintes ,
2 e série, t. I et II. Saintes, 1881-1882, in-8\
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— m —
Revue belge de numismatique , 38* année, 1882, 3* liv. Bruxelles,
in-8*.
Frossard (Charles-Louis). Le calendrier historial ; notice biblio-
graphique. Paris, 1879, in-8°.
— Le dieu Erge. Paris, 1872, In-8°.
— Etudes sur une grotte renfermant des restes humains de
V époque paléolithique, découverte à Bagnères-de-Bigorre, le
U mai 1869. Paris, 1880, in-8°.
— Numismatique protestante ; description de quarante et un
méreaux de ta communion réformée. Paris, 1873, in-8*.
Correspondance.
M. l'abbé Eugène Bernard, présenté par MM. A. de Bar-
thélemy et Héron de Villefosse, et M. Frossard, présenté par
MM. Courajod et Perrot, sollicitent le titre d'associés corres-
pondants nationaux, le premier à Gourin (Morbihan) et le
second à Bagnères-de-Bigorre. Les commissions chargées de
faire un rapport sur les titres des candidats seront compo*-
sées, pour le premier, de MM. Mowat, Gaidoz et Guérin, et,
pour le second, de MM. de Montaiglon, de Barthélemy et
Ulysse Robert.
Travaux.
La parole est donnée à M. G. Bapst pour lire un mémoire 1
sur la rondelle d'or découverte, en 1882, à Anvers (Seine-
et-Oise), sur les bords de l’Oise, et dont MM. de Boislisle et
de Lasteyrie ont précédemment entretenu la Société 2 (voir
la planche ci-jointe).
Cette plaque, de 0 m 10 centimètres de diamètre, est en
bronze, recouvert d'or ; < au centre se trouve une espèce de
bouton proéminent, d'environ 2 centimètres ; de chaque côté
de ce bouton, et en ligne droite, deux chatons également
proéminents, mais beaucoup moins élevés. Autour du bouton
central sont des S accotés en relief, représentés au moyen
de filets cordés ; entre ces S, des larmes figurées tantôt
par l'or, en relief, tantôt par une certaine substance qui
! . Le mémoire de M. Bapst doit être publié in-extenso dans la Revue archéologique.
2. Voir plus haut p. 113 (séance du 28 février).
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PLAQUE EN OR TROUVEE À AUVERS fSeme-et-Oisej
» Cabinet des Médailles de France I
lmp Dunujj VarKtt
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— 465 —
nous a paru être des turquoises osseuses, aujourd'hui com-
plètement décolorées. »
Examinant les procédés techniques employés pour exécu-
ter l'ornementation de la plaque d’Auvers, M. Bapst dit qu'il
n'y a que deux procédés admissibles. Ou bien la plaque
d’or a pu être finie provisoirement sur une feuille de cuivre,
les deux bords rivés et posés sur ciment; dans ce cas le tra-
vail exécuté sur la plaque de cuivre a été reproduit sur les
feuilles d'or, le tout étant renforcé par une troisième plaque
en bronze destinée à dissimuler le travail. Ou bien la plaque
de cuivre a pu être remplacée par une couche de résine ou
de cire, sur laquelle l'ornementation a été repoussée au
ciselet et à la bouterolle. Dans les deux hypothèses, il s'agit
d'une plaque d'or travaillée au repoussé, appliquée ensuite
sur une plaque de cuivre et fixée à celle-ci par des petits
clous.
En examinant le casque d’Amfreville, conservé au Louvre,
M. Bapst constate son analogie avec la plaque d'Auvers, au
double point de vue du travail et de l’ornementation ; ce
que MM. Darcel, Viollet-le-Duc et de Linas ont pris pour
de l'émail ne serait que le ciment sur lequel étaient modelés
et ciselés les ornements; ceux-ci sont semblables sur les
deux monuments qui présentent également des turquoises.
Après avoir fait observer que la plaque d’Auvers n’a pu être
ni un pectoral, ni un umbo de bouclier, M. Bapst y recon-
naît une bossette de cheval, du genre de celles que M. Fréd.
Moreau a recueillies dans une sépulture gauloise à Trugny;
mais celles-ci sont en bronze.
Reste la question de la date à attribuer & la plaque d'Au-
vers et au casque d’Amfreville; celui-ci, jusqu’à ce jour,
avait été considéré comme remontant à l'époque gauloise.
M. Bapst conclut à l’époque franque et propose le règne de
Dagobert; il apporte principalement, à l’appui de son sys-
tème, plusieurs arguments tirés de l'emboîtement des pierres
dont on ne trouverait pas d'exemple avant les temps mérovin-
giens ; de la décoration composée de S accotés, fréquente sur
les objets recueillis dans les sépultures de cette époque; de
l'examen des fibules franques, en bronze, recouvertes d'une
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— 466 —
plaque en or appliquée au moyen de petits clous, et ornées
de turquoises, de la collection de M. Fréd. Moreau. Enfin U
ne pense pas que les Gaulois aient connu l'incrustation des
pierres et considère la couverture de l’Évangéliaire de
Monza (commencement du vn* siècle) comme le plus ancien
exemple que l'on en ait jusqu'à ce jour.
M. de Lasteyrie s'était engagé à présenter à la Société
une notice détaillée sur la bossette d'Auvers, mais, après le
travail si consciencieux de M. Bapst, il croit la Société suf-
fisamment édifiée sur l'intérêt que présente ce curieux objet.
Il lui semble cependant opportun de faire quelques réserves
sur divers passages de la notice de M. Bapst.
Il reconnaît volontiers que l'objet en question n’est proba-
blement pas un umbo de bouclier, car cet objet n'aurait pu
tenir sur un bouclier qu'à l'aide de plusieurs rivets ; or il
n'en porte que deux, et la façon dont ils sont disposés donne
à penser qu'ils étaient fixés à une courroie. Rien donc ne
s'oppose à ce qu'on en fasse une bossette ornant un harnais
de cheval, mais il est bon de rappeler que les barbares
employaient des rondelles, décorées de diverses façons,
ailleurs que dans le harnachement des chevaux. Rien ne
prouve par exemple qu9 celle-ci n'ait pu orner la poitrine
de quelque chef à la façon des phalères antiques.
M. Bapst a raison de ne voir dans le casque d’Amfreville
aucune trace d'émail ; la matière terreuse qu'on y remarque
provient soit de turquoises ossifiées, soit du mélange résineux
dont on s'était servi pour repousser l’or. La bossette d'Au-
vers devait être ornée, elle aussi, de turquoises; quant au
mélange résineux que M. Bapst a cru reconnaître dans le
casque, M. de Lasteyrie n'en retrouve pas trace dans la bos-
sette.
Mais ce sont là des questions secondaires ; le point vrai-
ment important à étudier, c’est la date do ce curieux objet,
c’est la provenance qu'on peut lui attribuer. M. Bapst y voit
une œuvre du vu® siècle de notre ère : une foule d'objections
peuvent être faites à cette opinion. Les deux ou trois objets
qu'il a cités comme présentant un dessin analogue sont en
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réalité d'un style absolument différent. Enfin l'argument
capital sur lequel il appuie tout son système est des plus
contestables. Cet argument consiste à dire que l'application,
sur des objets d'orfèvrerie, de pierres ou cabochons sertis,
ne remonte pas au delà du vi* siècle de notre ère; or, s'il est
parfaitement vrai que l'emploi des cabochons sertis est un des
éléments de décoration les plus usités dans l'orfèvrerie de
l'époque mérovingienne, il ne faut pas croire que la sertissure
des pierres ne fut pas employée bien avant le vi" siècle. U existe
un grand nombre de bijoux antiques sur lesquels sont serties
de petites pierreries; une foule de bagues portent des pierres
ou des camées sertis dans leur chaton. H importe au sur-
plus de remarquer que les turquoises de la bossette d'Auvers
sont fixées par un procédé qui diffère assez notablement de
la sertissure, telle qu’elle était pratiquée par les orfèvres
mérovingiens.
Pour dater cet objet, M. de Lasteyrie croit qu'il faut en
chercher d'autres offrant le même dessin. M. Bertrand en a
déjà signalé : ce sont des plaques de bronze, trouvées dans
le département de la Marne. On peut citer encore ce beau
bandeau d'or découvert dans le tumulus de Gallscheid près de
S&int-Goar 1 , en même temps que des coupes de terre cuite
qui peuvent appartenir au ni* siècle avant notre ère ; et cette
cuiller et ces coupes de terre cuite, ornées de feuilles d'or
estampées, que l’on a trouvées dans le tumulus de Klein-
Asperg en Wurtemberg 2 . S'appuyant sur ces points de com-
paraison, M. de Lasteyrie n'hésiterait pas à considérer la
bossette d'Auvers comme un objet remontant à l’époque
gauloise, s'il n'avait trouvé, dans le recueil publié par
M. Lindenschmitt, une boucle qui semble bien appartenir à
l'époque franque, et qui offre le même dessin. Que conclure
de là, sinon que ce genre de décoration a pu se perpétuer
comme bien d'autres pendant plusieurs siècles, et qu'il est
difficile de dater avec certitude tous les objets qui peuvent
en être ornés ? De prochaines fouilles doivent être faites à
1. Il est reproduit dans la planche VIII de l’A/èum archéologique de M. Morel.
S. Elles sont reproduites dans le 3* ▼©!., 12* Ihrr. des Alterthümer de M. Lin-
denschmitt. Le Musée de Saint-Germain en possède des moulages.
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— 468 —
Auvers, sur le lieu môme où la bossette a été trouvée; M. de
Lasteyrie croit devoir en attendre les résultats pour pré-
senter à la Société des conclusions plus précises.
M. Alexandre Bertrand prend la parole après M. de Las-
teyrie :
< Je serai, dit-il, plus affirmatif que mon honorable confrère
relativement au caractère de l'ornementation de la bossette
d'Auvers et du casque d’Amfreville. Ces motifs d'ornemen-
tation ne se rattachent ni à l'art classique (grec ou romain),
ni à l'art étrusque proprement dit, ni à l'art mérovingien,
mais à l'art celtique ou gaulois, comme on voudra l'appeler. Je
veux dire à cet art d'origine orientale, importé directement
sur le Rhin et en Gaule par la vallée du Danube, et que
nous retrouvons en Italie dans les cimetières de la Cisalpine
auxquels Conestabile donnait le nom de antico-italici ou pré-
étrusques, chez des populations qui, pour parvenir sur les
rives du Pô, avaient suivi cette même grande voie danu-
bienne. Tandis que Ton fait d'inutiles efforts pour découvrir
quelque objet mérovingien, franc, burgunde ou wisigoth sur
lequel se montre le dessin de la bossette et du casque, ce
dessin apparaît, identiquement le môme, sur nombre d’objets
recueillis dans les tumulus ou les cimetières préromains de
la rive droite comme de la rive gauche du Rhin. J'en avais
signalé quelques-uns à M. de Lasteyrie ; je demande la per-
mission de compléter cette énumération, qui sera certaine-
ment encore bien incomplète, en faisant observer que les
objets signalés se sont rencontrés avec des vases de bronze,
amphores ou œnochoés qu’il est impossible de ne pas classer
au nombre des antiquités étrusques des m* ou iv« siècles
avant notre ère. On sait que le mélange d'objets étrusques
et d’objets d’origine gauloise est, sur le Rhin, un des carac-
tères distinctifs des tombeaux de cette période qui corres-
pond à l'époque où nos pères étaient en constants rapports
avec la Haute-Italie.
« Or nous retrouvons le motif de la palme, tel que nous
l'offrent la bossette d'Auvers et le casque d'Amfreville, sur
divers objets appartenant aux découvertes suivantes :
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— 460 —
< 1* Tombe sous tumulus du petit Asperg près Stuttgard
(Wurtemberg).
< 2* Tumulus de Waldalgesheim (Prusse-rhénane).
« 3* Tumulus de Weisskircheu (id.).
« A* Tumulus de Doerth (forêt de Gallscheid) près Mayence.
« 5* Tumulus de Schwarzenbach (Prusse- rhénane),
c 6* Tumulus de Eygenbilsen (Belgique).
« 7* Tombe d’Etrechy (département de la Marne).
1 .
Plaque de bronze trouvée à Etrechy (Marne).
« Soit donc six tombes ou tumulus votifs parmi les plus
riches qui aient été explorés dans les pays gaulois. Et remar-
quons que ces tombes ont livré & nos études un ensemble
d'objets se datant mutuellement et remontant tous, pour le
moins, au commencement du n* siècle avant notre ère.
< Les objets sur lesquels se montre la palme sont au nombre
de dix :
« 1* Les deux coupes en terre peinte du petit Asperg.
« 2* Une des cornes d'or du petit Asperg.
« 3* Le vase de bronze de Waldalgesheim.
«A* Le fourreau de poignard de Weisskirchen.
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« 5* L’applique d’or de Weisskirchen.
« 6* Le bandeau d'or de Doerth.
« 7* Le bandeau d’or d’Eygenbiisen.
« 8* Les deux plaques de bronze d’Etrechy (n* 1 et 2).
2 .
Fragment dïune plaque de bronxe trouvé à Etrechy (Marne).
« Les cornes d’or du petit Asperg et l’applique d’or de
Weisskirchen présentent de plus un procédé de travail ana-
logue à celui des bossettes et du casque.
« Il y a là un ensemble de faits, nettement délimités géo-
graphiquement et chronologiquement, qui justifient suffisam-
ment l’attribution que nous proposons. Si un motif d’orne-
mentation semblable se retrouvait à l’époque mérovingienne,
il faudrait y voir un de ces phénomènes de survivance si
fréquents dans l’histoire de l’art, sans être aucunement
autorisé pour cela à rattacher ce motif à l’art mérovingien. *
M. Flouest, associé correspondant, rappelle le casque
dont il a entretenu la Société il y a quelques mois; comme
M. Bertrand, il croit le casque d’Amfreville antérieur & la
conquête romaine.
M. de Boislisle annonce qu’il sera bientôt en mesure de
donner des détails sur les nouvelles fouilles entreprises à
A u vers.
M. l’abbé Thédenat fait la communication suivante :
« 11 y a quelques semaines, j’ai eu occasion de passer deux
heures à Saint-Lizier, près Saint-Girons (Àriège). Cette ville
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— 474 —
possède encore une grande partie de ses remparts romains,
qui, en certains endroits, atteignent une assez grande
hauteur; de nombreux débris antiques y sont encastrés
ainsi que dans l'abside de l'église. Une inscription, placée
dans un des contre-forts qui soutiennent le porche de cette
église, a été publiée par M. BarryL
< Au bas de la ville, sous une des arches du pont jeté sur
le Salat, on voit, engagée dans la maçonnerie, une autre
inscription, dédiée par Q. Valerius Mont anus à la déesse
Minerva Belisama.
< Cette inscription est loin d'être inédite.
« Oihénart, dans sa notice de Gascogne 1 2 3 , reproduit un
texte qu'il emprunte à Masson (Papire) « oculatus testi t. »
MINERVAE
BELISANAE
8ACRVM
OVALERIV..
MONTAN..
« Le texte de Gruter 8 , qui l’avait reçu de Sirmond, offre
des variantes. Ligne 2, Gruter lit correctement Belisamae ,
1- U, Q • Valerius ; 1. 5, il transcrit à tort monim au lieu de
Montan . L'indication de la provenance n'est pas suffisante :
c apud Conseranos in Novempopulonia ».
« Doni 4 , tout en maltraitant le nom du lieu où est l’ins-
cription, donne une indication plus précise : c in suburbio
Conteranensis oppidi, ad pontem (Saint-Lizier) ; » mais il
emprunte à la notice de Gascogne la lecture fautive Belisana.
« Muratori 5 , quoiqu’ayant reçu de Bimard une copie
indépendante des précédentes, conserve le nom Belisana et
1. Inscription s inédites des Pyrénées, dans Mémoires lus à la Sorbonne ,
archéologie , 1863, p. 70. Sur l’histoire de Saint-Lizier, cf. Anthyme Saint- Paul,
dans le Bulletin monumental, t. XXIX (1863), p. 560-577 et 657-660.
2. Notifia utriusque Vasconiae , p. 519. Paris, 1638, in-8*. Dom Martin, Reli-
gion des Gaulois % 1. 1, p. 504, a reproduit, Mot modification, le texte d’Oihénart.
3. P. 1067, n* 2.
4. Qattis I, n» 163.
5. P. uii, n° 13.
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enrichit ce malheureux texte d’une nouvelle erreur en l'attri-
buant à Saint-Bertrand de Comminges : « in oppido 8. Ber-
a trandi Convenant n. »
« Ges lectures différemment inexactes et cette double
attribution géographique égarèrent Orelii, qui crut à l’exis-
tence de deux inscriptions différentes.
« Une première fois, en effet, il réédite le texte de Gruter
avec la môme indication de lieu 1 2 3 4 5 .
< Plus loin, il reproduit le texte de Muratori et l’attribu-
tion h Saint-Bertrand de Comminges 9 .
« La dissertation du baron Chaudruc de Crazannes, sur la
déesse Belisama *, laisse subsister les erreurs des précédents
éditeurs.
« La transcription de A. du Mège 4 est tellement inexacte
que, à première vue, j'ai failli, comme Orelii, croire à l’exis-
tence d’une seconde inscription :
BELLISSIMEMINERYAE
SACHVM-Q-VMONT-A
« L'auteur ajoute que ce texte était gravé sur le frontis-
pice en marbre d’un temple de Minerve!
c Le meilleur texte de l’inscription de Belisama a été
publié par M. Anthyme Saint-Paul, dans le Bulletin monu-
mental*; il est conforme à la copie que j’ai prise sur le
monument. Toutefois, comme les éditeurs précédents, l’au-
teur ne s’est pas aperçu qu’il existe, sur le bord de la cas-
sure inférieure, la trace d’une lettre qui permet de restituer
à ce texte une sixième ligne.
« L'inscription de Belisama est gravée sur un autel rec-
tangulaire, en marbre blanc, orné, au sommet, de deux acro-
tères ; cet autel est encastré sous une arche du pont de
Saint-Lizier. La partie inférieure et le côté droit sout brisés.
1. N* 1431.
2. N« 1969.
3. Dans Mémoire $ de la Société royale des Antiquaires de France , t VI,
nonreUe série (in* de la collection, 1842), p. 50.
4. Archéologie pyrénéenne, t. III, p. 359. Toulouse, 1858-62, in-8 # .
5. T. XXIX, p. 660.
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— 473 —
Tel qu’il est, il mesure environ 0 m 60 de hauteur. Les lettres
sont belles, et hautes de 0 m 04 environ.
< U existait une dernière ligne que la cassure a emportée;
toutefois, on voit encore, sur le bord de la cassure, l'extré-
mité supérieure de deux traits obliques qui n'ont pu appar-
tenir qu'à un V.
« Il ne faut pas penser à la formule V-S’L M, le Y étant
placé exactement au centre, mais aux formules E*V*P ou
E-V-8.
« Notre inscription doit donc être lue ainsi qu’il suit :
MINERVAE
BELISAMAE
SÀCRVM
QVALERIV*
MONTANtu
e V jp
Minervae Beïisamae sacrum . Q(uintus) Valeriu[s\ Montan[u$\
[e] v(oto) [p(oittt*)] ou [e] v(oto) [, s(u$cepto )].
« Le nom Belisama est celui d’une divinité topique iden-
tifiée avec Minerve après la conquête.
< Une inscription gauloise, trouvée à Yaison, nous fait
connaître la déesse avant cette identification 1 ; il est , à ce point
de vue, intéressant de la rapprocher de celle de Saint-Lizier.
seroMAPOc
OYIAAONGOC
TOOYTIOYC
NAMAYCATIC
EinPOYBHAH
CAMICOCIN
N CM HT ON
EeyopLopoç OuiXXoveoç, toovtiovç NapwwffoiTiç, si top ou BrjXrjffaju <ro<xiv
Vf(lTJTOV.
1. A. Pictet, Nouvel essai sur les inscriptions gauloises, lettres adressées au
général Creuly , dans la Revue archéologique , nouvelle série, t. XV (janvier-
juin 1867), p. 885 ; Dictionnaire archéologique de la Gaule , I” pl. des inscrip-
tions gauloises.
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c Segomaros, fils de ViUotms , magistrat de Nîmes, a fait à
Belisama ce sanctuaire .
< Il est curieux de retrouver le mot BeXCaaya dans un
texte géographique. Ptolémée appelle BeXi<xd|ia dmmç 4 l’em-
bouchure d’un fleuve de la Grande-Bretagne, aujourd’hui
le Mersey. >
M. Mowat présente une explication de la légende d’une
monnaie apportée récemment à la Compagnie par M. J. de
Laurière (séance du 21 février). Il la lit ainsi : M(arcus)
Ant(onius) ou Aut(ronius) Avit(us) et conl(egae). Le caractère
insolite de cette formule indique que la pièce a été frappée
dans des circonstances exceptionnelles ; on peut songer & un
intérim des magistratures municipales devenues vacantes
toutes h la fois pendant une période électorale prolongée
par des scrutins de ballottage, dont on a un exemple épigra-
phique très remarquable dans le décret édicté par les décu-
rions de la colonie de Pise pour un deuil public, à l’occasion
de la mort de G. César, petit-fils d’Auguste. A défaut de
duumvirs, d’édiles ou d’autres magistrats délégués par le
conseil des décurions & la fabrication de la monnaie, ce
sont les décurions qui y pourvoient directement; mais leur
grand nombre empêche qu’ils soient tous mentionnés nomi-
nativement sur la monnaie, comme on le voit quand il s’agit
de quatuorvirs, par exemple. C’est alors le premier d’entre
eux, princeps munie tpii, qui appose la signature collective,
comparable à ce que nous appelons, en langue moderne, la
raison sociale, soit Hachette et C'*.
M. de Barthélemy lit, en communication, une note de
M. Castan sur un triens mérovingien présumé de la ville
d* Antre en Franche-Comté 1 2 .
M. Flouest, associé correspondant, présente de la part
de M. Eysseric, ancien magistrat, des photographies repré-
1. Lib. II, c. 3, 2.
2. Cette note a paru dans la Revue Numismatique, 1883, p. 162. La triens en
question porte les légendes : + ANTRO VICO FITVR — TEODOMARIS MON1TA.
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— m —
sentant, sous deux aspects, un autel votif de l’époque
romaine qui sert de support à un bénitier dans l’église d'Au-
bignasc (arrondissement de Sisteron, Basses- Alpes).
L'inscription qui le consacre à Sylvain n'est pas inédite,
mais sa lecture n’est peut-être pas définitivement acquise.
Il semble qu’un certain doute subsiste sur la véritable forme
du cognomen attribué au dédicant. Un estampage que
M. Flouest espère obtenir tranchera probablement la diffi-
culté. En tout cas, cet autel est de bon style, et son bel état
de conservation mérite qu’il soit reproduit.
M. d’Arbois de Jubainville fait la communication suivante :
< Si nous en croyons les documents mythologiques irlan-
dais, les dieux celtiques paraissent s’être divisés en deux
groupes qui sont souvent opposés l’un à l’autre. L’un est
celui des Tûatha dê Danann, dieux solaires, dieux de la
science et de la vie, l'autre est celui des Fomôré ou Fomô -
raig , dieux de la mort, de l’ignorance et de la nuit. Les
Fomôré sont des géants. Leur nom est rendu par Gigas dans
la Topographia hibemica de Girauld de Cambrie. Certains
d'entre eux n’ont qu’un pied et qu’une main. Le père de
Balar, l’un d’eux, est nommé Buar-Ainech , c’est-à-dire à face
de taureau, de bœuf ou de vache, dans un texte que nous
a conservé le livre Leinster, manuscrit du milieu du
xii* siècle, appartenant au collège de la Trinité de Dublin.
Une composition magique transcrite dans le même manuscrit
parle de la bête à cornes, taureau, vache ou bœuf, buar, de
Téthra autre Fomôré qui, vaincu par les Tûatha dê Danann,
est devenu le roi du pays, habité par les héros morts : Cia
buar Tethrach tibi ( idon falid ) ? a A qui est-ce que la bête &
t corne de Téthra sourit? (c’est-à-dire fait un signe de joie
< ou souhaite la bienvenue). » Un morceau qui se lit sur le
premier feuillet du manuscrit dit Leabhar na huidhre , écrit
à la fin du xi« siècle, et aujourd’hui dans la bibliothèque de
l’Académie d’Irlande, nous apprend qu’à l'époque chrétienne ,
on discutait la question de savoir si les Fomôré descendaient
de Cham ou de Caïn, et qu'on leur associait des personnages
à tête de chèvre, gobor-chind , et des nains qui appartenaient
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— 476 —
tu même groupe et auraient eu la même origine. Ainsi la
mythologie irlandaise a connu des dieux monstrueux, dont
quelques-uns sont cornus : les uns, hommes à face de taureau,
de vache ou de bœuf, les autres, hommes à tête de chèvre.
Enfin elle nous offre un dieu auquel appartient une bête à
cornes, taureau, vache ou bœuf. Ce dieu est Fomôré; le dieu
à face de taureau, de vache ou do bœuf est Fomôré. Les
dieux à tête de chèvre sont associés aux Fomôré et les Fomôré
sont dieux de la nuit et de la mort. Il semble y avoir là une
indication de quelque intérêt. Peut-être pourra-t-elle être
utile aux savants qui s'occupent d'archéologie celtique et
fournir une base au classement des statues des dieux gau-
lois. >
M. Héron de Villefosse demande la parole et s'exprime en
ces termes :
« Notre confrère M. Guiffrey a eu l'obligeance de me com-
muniquer trois lettres du célèbre intendant de Caen, Nicolas
Joseph Foucault 1 2 , qui m'ont paru dignes d'être publiées dans
le Bulletin de notre Compagnie. Ces lettres sont adressées
à un savant antiquaire, Nicolas Thoynard, seigneur deVillau-
Blein, numismatiste distingué, collaborateur du cardinal
Noris pour les Epockae Syromacedonum y connu également
par ses travaux littéraires 3 et surtout par sa concordance
des Evangiles 3 .
« La première de ces lettres, datée de 1692, offre un
intérêt particulier; elle est relative à un insigne monu-
ment épigraphique, désigné ordinairement sous le nom
de marbre de Thorigny, qui fut découvert & Vieux au
xvi® siècle. Par suite de différentes circonstances le texte de
cette inscription est resté incertain sur plusieurs points ; la
lettre de Foucault ne contient rien de nouveau au sujet du
1 . Les Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault ont été publiés et annotés par
M. F. Baudry (dans la Collection des Documents inédits). Paris, lmp. nat.,
1862, in-4°.
2. Voir la notice qui lui a été consacrée dans le Dictionnaire de Moreri, 1 8* édi-
tion, MDCCXL, t. VIII.
3. Cf. Brunet, Manuel du libraire , t. IV, Thoynard.
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texte ; le monument était déjà mntllé quand fl le vit en 1092;
mais elle renferme un précieux renseignement relatif à une
copie de l’inscription, copie qui était déjà ancienne de son
temps et qu’il importerait beaucoup de retrouver :
t A Caen ce 2/i juin 1692.
« M. Dron * m’ayant envoyé, Monsieur, les sçavantes dis-
« sériations que vous avés faictes sur quelques médailles
« grecques, j’attendois à vous en remercier que j’eusse trouvé
« le moyen de vous en marquer ma reconnoissance en vous
■ envoyant la copie des inscriptions qui se trouvent sur un
< marbre de Thorigny qui a servi de piédestal à une statue
« eslevée par trois provinces des Gaules à l’honneur d’un
« T. Sennius Solemnis, originaire de la cité des Viducasses
« et qui vivoit sous le consulat d’Àn. Pie et Proc., consuls 1 2 .
« Pay tiré avec beaucoup de peine cette copie des mains de
< M. Petite, official de Bayeux, qui, de tous ceux qui ont tra-
< vaillé à déchiffrer ces inscriptions, est celuy qui y a le plus
< heureusement réussi. J’ai confronté cette copie à l’original
< et autant qu’il a esté possible à mes yeux de retrouver les
< traces de caractères à moitié effacés, ils m’ont paru con-
« formes, au moins pour les deux costés que j'ay entière-
a ment leües à quelques lettres près qui se trouvant à la fin
< des lignes et au deffaut du marbre, car, pour l’inscription
< du milieu, le malheur a voulu que le seigneur de Thorigny
< qui ne connoissoit pas ce trésor a souffert qu’on ait pen-
• dant longtemps taillé de l’ardoise sur cette face, ce qui a
« emporté une partie des caractères en sorte qu’il m'auroit
< esté très difficil [sic) de les déchiffrer sans le secours de la
« copie dudit sieur Petite qui m’a aydé à trouver la liaison
« des mots. Ceux TRES • PROV • GALL • sont entiers et
« d’un caractère beaucoup plus grand que celuy du corps
< de Tlnscription. La copie que je vous envoyé, Monsieur,
« a esté tirée sur la planche que le dit S r Petite a faict gra-
1. (Tétait un chanoine de Saint-Thomas du Louvre qui entretenait avec Thoy-
nard et Foucault un gTand commerce de lettres ; il mourut en juillet 1702; Foucault
lui faisait une pension de 400 livres pour partie du prix des médailles qu’il lui
avait vendues (Mém. de Foucault , p. 340).
2. Pio et Procvlo contulibus (année 238).
ANT. BULLETIN. 42
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c vér, mais elle n’a pas sorti de son cabinet et je tous prie
« de me la renvoyer lorsque vous l’aurés faict copier.
« ray mesuré moy mesme le pied d’estail où estoit cette
< statue. U a quatre pieds et demi d’hauteur y compris la
4 corniche qui a deux pieds sept poulces de face et sept
t poulces de hauteur. La pierre est inscrite de trois costés
« et le quatriesme qui respond à la face est brut. La face a
« deux pieds deux poulces inscrits et va jusques à terre sans
« base. Les costés qui font l’espaisseur de la pierre ont vingt-
« deux poulces depuis la corniche jusques en bas chargés
< d’escriture. Il paroist que la pierre a esté percée en trois
« endroits au dessus et que ces trous ont esté faicts pour
« les barres de fer qui arrestoient ce qui estoit dessus. Elle
c est d’un marbre qui se tire des carrières d’un village
c nommé Vieux qu'on croit estre l’ancienne cité des Vidu-
« casses où l’on trouve encore des médailles et autres monu-
< mens antiques. Ce vilage est à trois lieûes de Caen.
« Vous verrés, Monsieur, par la lettre que ledit S r Petite
« vous escrit qu’il attend beaucoup de vos lumières pour
< l'intelligence de plusieurs endroits de cette inscription
c qu’il prétend insérer dans son Histoire du diocèse de
a Bayeux, mais je doute qu’elle voye sitost le jour et peut
c estre de son vivant, l’ouvrage estant imparfaict et l’au-
« theur ayant 72 ans. Je joints à sa lettre un cahier de
c remarques faictes sur ce monument par un haillif de Thori -
« gny, mort depuis plusieurs années et qui avoit de V érudition.
« Je Vay tirée des archives de Thorigny où ü faut que je la
• remette .
c Permettés moy s’il vous plaist, Monsieur, de vous assu-
c rer de l'estime avec laquelle je suis vostre très humble et
« très obéissant serviteur.
< Foucault. »
« L’official de Bayeux, Jean Petite 1 * * 4 , cité dans cette lettre
1. J’ai publié (dans la Revue de Champagne et de Brie , octobre 1876, p. 242)
Une notice but cet érudit dont l’épitaphe se lit encore dans la cathédrale de Bayeux.
Cf. ce que j’en ai dit dans l’ avant-propos bibliographique (p. 27 à 33), qui précède
la lecture de l’inscription de Thorigny publiée par le général Creuly (Mémoires
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comme ayant le pins heureusement réussi à lire l'inscrip-
tion du marbre de Thorigny, est, en effet, le premier qui
ait signalé ce texte, en 1670. Il en copia les inscriptions
déjà en assez mauvais état et les communiqua, au moins en
partie, à Ducange qui en fit connaître un fragment dans son
Glossaire Après en avoir reproduit quelques mots, Ducange
ajoute : « Integrum hocce rarumque antiquitatls monumen-
« tum dabit propediem vir clarissimus Bàjocensis canonicus
v in historia Bajocensi. 1 Malheureusement, comme le pré-
voyait Foucault, l’histoire du diocèse de Bayeux ne vit
jamais le jour ; elle faisait sans doute partie des manuscrits
laissés par Petite qui furent conservés jusqu’à la Révolution
dans la bibliothèque capitulaire de Bayeux 9 . La lettre de
Foucault nous apprend que Petite avait fait graver la trans*
cription du marbre de Thorigny : il en a donc été tiré, pro-
bablement, plusieurs exemplaires et on peut espérer -d’en
retrouver une épreuve. Mais ce qui me semble le plus inté-
ressant, c'est la mention des remarques faites par un bailli
de Thorigny « qui avait de l’érudition, mort depuis plusieurs
années » au moment où Foucault écrivait. Si la copie du
bailli de Thorigny était déjà ancienne en 1692, on peut con-
jecturer, ou au moins espérer, qu’elle avait été faite avant
la mutilation de la face antérieure du piédestal ; dans ce cas
11 serait très précieux de la retrouver. Foucault dit qu'il l’a
tirée des archives du château de Thorigny et qu’il a l’inten-
tion de l'y remettre. Que sont devenues ces archives ?
« Le château de Thorigny appartenait à la famille de Mati-
gnon. Âu commencement du xvni® siècle Jacques-Léonor de
Goyon-Matignon, comte de Thorigny, épousa Louise-Hippo-
lyte Grimaldi, et, comme le prince Antoine I er de Monaco
n’avait pas d'autre héritier que cette fille, au moyen d'une
substitution le comte de Thorigny devint lui-même prince
de la Société des Antiquaires de France, t. XXXVII) ; c’est sur la demande de
la Commission des impressions et pour accompagner le trarail de déchiffrement du
général Creuly que j’ai rédigé cet ayant-propos.
1. Edit, de 1678, t® secta.
2. Fr. Pluquet, Essai historique sur la ville de Bayeux, p. 423.
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— 180 —
héréditaire de Monaco*. Les papiers des Matignon passèrent
à Monaco arec le nouveau prince, et c'est dans les archives
de la principauté actuelle que j'ai songé tout de suite à
rechercher ce document
« A cet effet, je me suis adressé à notre confrère
M. G. Saige, conservateur des archives et de la bibliothèque du
palais de Monaco. Il a bien voulu me répondre c qu'il exls-
c tait dans les débris des papiers de Thorigny au moins deux
« copies de l'inscription ; l'une assez courte, l'autre qui
t parait complète. » U se propose d'envoyer prochainement
à la Compagnie une copie de tout ce qu'il retrouvera dans
ses archives au sujet de cette inscription 3 . Si mes prévisions
ne se réalisent pas en ce qui concerne l'antériorité de
la copie du bailli de Thorigny, la publication de la lettre de
Foucault aura du moins contribué à faire connaître ces nou-
veaux documents manuscrits qui n'avaient point été utilisés
jusqu’ici.
« Foucault, qui était un lettré curieux et un véritable
érudit, qui possédait même plusieurs textes épigraphiques
1. Dans Y Almanach de Gotha pour 1883, Charles III, prince souverain de
Monaoo, porte, en tr’ autres titres, ceux de sire de Matignon , comte de Thorigny ,
baron de Samt-LA.
2. Depuis que la lettre de Foucault a été communiquée à la Société, M. Saige a
eu l'obligeance de m’envoyer une expédition de la copie qu’il considérait comme la
plus complète ; cette . copie est en lettres courantes, avec des compliments inad-
missibles, et ne peut malheureusement être d’aucune utilité. Elle est précédée du
préambule suivant :
« Coppie d’une inscription latine gravée sur un morceau de marbre rouge très
« ancien, lequel est en Normandie, au château de Thorigny, terre appartenant à
« M. le duc de Valentinois, pair de France.
« Ce marbre forme un quarré irrégulier qui a de hauteur, compris le chapiteau,
« trois pieds unie poulces six lignes ; sa face sur ce devant est de deux pieds un
« poulce six lignes, et sur chacun des costés, d’un pied sept poulces huit lignes.
« 11 estoit le pied d’ estai de la statfle de Titus Sennius Solennis, prestre gaulois;
« on l’avoit trouvé dans les ruines de l’ancienne ville des Viducassiens qu’on
« appelle aujourd’hui Vieux scitûée proche de Caen, et l’on juge que son antiquité
« remonte jusqu'au temps des commencements de l’empire romain. Il fut appout*
« a Tuoiuomr » 1580 par les ordres de feu M. le Maréchal de Matignon, trisayeul
« de M. le duc de Valentinois. »
Ainsi l'année 1580 n’est pas la date de la découverte de la pierre, mais seule-
ment celle de son transport de Vieux à Thorigny.
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— 484 —
dans son cabinet 1 , avait étudié souvent le marbre deThori-
gny. Une lettre du savant orientaliste Antoine Galland, de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui fut son
secrétaire intime, renferme au sujet des visites de Foucault
à Thorigny de curieux renseignements 2 . Des fouilles consi-
dérables furent faites à Vieux par son initiative et sous sa
direction.
< Les deux autres lettres présentent moins d'intérêt. La
première est de l'année 1697, la seconde de l’année 1700.
Elles sont néanmoins curieuses à faire connaître pour l’his-
toire des relations qui existaient entre les érudits français,
à la fin du xvii® siècle.
< A Monsieur
c Monsieur Thoisnard
« à Paris.
« Je vous suis, Monsieur, très obligé de l'honneur de vostre
« souvenir dont M. Dron m'a donné des marques dans la
< dernière lettre qu'il m’a escrite. Je vous suplie de me man-
< der vostre sentiment sur les médailles que j'ay acquises
« de M. Halé. J’y en ay veu de très curieuses et M. Dron
c me mande que vous en avés aussi trouvé de belles. Je
« souhaitte qu’il s’en rencontre parmi elles dignes d'entrer
c dans le bel ouvrage que vous donnés au public, mais ose-
t rais je vous demander si vous estes si fort attaché à con-
c server les poids romains, dont je scais il y a longtemps
« que vous avés fait un amas, que je ne doive pas vous pro-
t poser de m’en accommoder, car, pour peu qu’ils vous
« tiennent au cœur, je me garderoy bien d’y penser. J’avois
< prié M. Dron pendant que j'estois à Paris de vous en par-
< 1er, mais je crois qu’il l'a oublié. Je vous suplie, Monsieur,
1. Voir le recueil de Muratori, p. lxii, 10 ; cxxn, 3 ; ncccix, 8. — Le cabinet
de Foucault était célébré : cf. Montfaucon, L'antiquité expliquée , t. I, 2« partie,
pl. CLXVII, p. 250 ; Chabouillet, Catalogue du Cabinet des médailles et
antiques . n, 2878 ; A. de Longpérier, Œuvres , t. 111, p. 422.
2. Cette lettre, datée du mois de septembre 1698, a été publiée par U. Léchandé
d’Anisy, dans les Mémoires de la Soc. des antiq. de Normandie , 1826, p. 140
et suiv.
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— 482 —
c d'oublier vous-mesme que je tous eu ay eecrit, si cela tous
« faict la moindre peine et de me croire aTec toutte l'estime
« possible Tostre très humble et très obéissant serviteur.
« Foucault
« A Caen, ce 19« janvier 1697.
< M. Thoysnard. »
a A Monsieur
a Monsieur Thoisnard,
c rue Mazarin, chez un espronier, faubourg S 1 Germain,
a à Paris.
o Oüy, Monsieur, j’escriray avec plaisir à M r l'abé de
« Ravennes en faveur d'un ouvrage qui sera assés recom-
c mandé par luy-mesme et par le mérite de son autheur
« pour n'avoir pas besoin de ma sollicitation. Tay beaucoup
< d’impatience de le voir soubz la presse.
o M. Galland a reçeu nos médailles Samaritaines. Je sou-
« haitte que vous en ayés esté oontent et que vous les ayés
a trouvées dignes de trouver place dans votre sçavant
< ouvrage.
< J’escriray à M. l’evesque de Montauban et à quelques
« autres lorsque j’auray receu la liste de Mess, les députés
« qui composent rassemblée du clergé.
« Je vous rends, Monsieur, mille grâces du soin que vous
< prenés de me procurer des médailles. Continués s’il vous
« plaist et me croyés toujours, Monsieur, plusqu'hommedu
< monde, vostre très humble et très obéissant serviteur.
« Foucault.
« Je pourrois fournir à M. Halma un bon nombre d’inscrip-
« tions qui fairait honneur à son recûeil, mais l’exemple
< qu’il prend sur M. Vaillant n’advancera pas l’impression
< de son livre, surtout depuis la réimpression du recûeil
t des villes grecques en Hollande.
« A Caen, ce 22 aoust 1700. »
< L'évéque de Montauban dont il est question dans cette
lettre est Jean-Baptiste-Michel Colbert de Villacerf. »
"Digitized -by
Séance du 2 Mai.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département
de la Loire-Inférieure , t. XXI, 1882. Nantes, 1883, ln-8*.
— de la Société d'histoire naturelle de Colmar , 22 et 23 e année,
1881 et 1882. Colmar, 1883, In-8°.
Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-
sur-Saône, t. VII, 1™ partie. Chalon-sur-Saône, 1883, fn-4°.
Revue celtique , publiée par H. Gaidoz, t. VIII, n* 1, avril 1883,
in-8\
Septrnyille (le baron Ed. de). Faits militaires et maritimes
de Portugal : V expédition de Ceuta en 1415. Paris, 1879,
In-18.
— Histoire héroïque et chevaleresque des Alphonse d'Espagne .
Paris, 1879, 2 vol., in-18.
Correspondance.
M. le Président du Cercle historique de Paris écrit pour
demander l’échange des publications. Cette proposition est
accueillie favorablement.
Travaux.
M. Mowat lit un rapport favorable au nom de la commis-
sion chargée d’examiner les titres de M. l’abbé Bernard ; on
passe au scrutin ; et M. l’abbé Bernard, ayant obtenu le
nombre de suffrages exigé par le règlement, est proclamé
associé correspondant national h Gourin (Morbihan).
M. R. de Lasteyrie, au nom de la commission chargée
d’examiner les titres de M. Jules Helbig, lit un rapport favo-
rable ; on passe au vote ; et M. Jules Helbig, ayant obtenu le
nombre de suffrages exigé par le règlement, est proclamé
associé correspondant étranger à Liège (Belgique).
Digitized by
II. de Kermaingant, associé correspondant, entretient la
Compagnie d’un important buste en bronze de Henri IV qu'il
a en l'occasion de voir, il y a quelques jours. Le roi porte
une cuirasse à rinceaux, d’un dessin connu, et l’écharpe en
sautoir ; il est couronné de lauriers. La statue est soutenue
par un piédouche carré, également en bronze et faisant
corps avec elle, sur la face antérieure duquel on lit l’ins-
cription suivante :
Voicy Vinoinsible monarque
soubx qui Punivers a tremblé
et qui revit , malgré la Parque ,
en cest ouvrage de Tramblé.
Ce buste du roi, intéressant en soi, encore que l’on puisse
lui reprocher la sécheresse de l’exécution , à laquelle ne fait
pas compensation le fini des détails, est l'une des rares
œuvres connues de Barthélemi du Tremblay et, par suite,
mérite de fixer l’attention.
M. de Kermaingant regrette de ne pouvoir fournir à la
Société une reproduction photographique de cette œuvre
d’art, mais jusqu’ici il n'a pu être autorisé à la faire exécuter.
En voyant ce buste, M. de Kermaingant a été frappé de
sa ressemblance avec l’un des bustes du Louvre ; mais, se
rappelant que celui de notre musée était attribué à un autre
sculpteur, il a voulu être certain que sa mémoire ne le trom-
pait pas et s’est rendu immédiatement à la salle des sculp-
tures de la renaissance, où la parité des figures et l’identité
des armures l'a convaincu que le buste en marbre-albâtre,
figurant sous le n° 145 du catalogue de M. Barbet de Jouy,
attribué à Barthélemi Prieur, devait être restitué à son
auteur, Barthélemi du Tremblay.
Dans son dictionnaire de biographie et d’histoire, à l’ar-
ticle consacré à Tremblay, dont les détails sont empruntés
pour la plupart à la notice publiée, en 1854, parM. deMon-
taiglon, sur Henri de Gissey, M. Jal dit qu’il a « trouvé dans
c le seul des registres des bâtiments du roi, tenus pendant la
« période de 1615 à 1666, qui ait échappé à la destruction, un
c article de dépense se rapportant à une œuvre de Trem-
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< blay : à Germain Jessé, m* sculpteur à Paris, la somme de
« 600 1. pour partie de sou payement d'une figure du def-
« funct Roy, en marbre blanc, qui avoit esté commencé par
« le s r Tremblay, son beau-père » (an 1639, p. 135).
Ce buste est sans doute celui qui est au Louvre.
M. de Kermaingant termine en proposant aux personnes
que cela intéresserait de les conduire chez M. Paul Récappé,
qui ne refusera pas de leur montrer le bronze du roi.
Nota : Depuis la communication qu’il a faite à la Société
des Antiquaires, M. de Kerm&ingant a eu l’occasion de
causer avec M. de Montaiglon, qui lui a fourni quelques
nouveaux renseignements.
Ce buste a figuré à l'exposition rétrospective d’objets d’art
faite à Tours, en mai 1873, et a été vu par lui. 11 a donné lieu
à une note de M. Alfred Darcel, dans son compte-rendu de
l'exposition de Tours, paru le 1" septembre 1873, dans la
Gazette des beau&vrts, p. 243.
A l’exposition de Tours, il était catalogué ni. Magnifique
« buste en bronze de Henri IV par Tramblé, à M. le baron
« de Chabrefy, à Chançay (Indre-et-Loire). »
Personne, jusqu’ici, n'avait songé à le rapprocher du
buste du Louvre.
M. l'abbé Thédenat communique une inscription romaine
trouvée près de Saint-Michel-d'Euzet (Gard) :
t Dans une ferme de la commune de 8aint-Michel-d’Euzet,
près Bagnols (Gard), on a trouvé, dans un champ, une longue
pierre rectangulaire, haute de près de deux mètres, brisée
en deux morceaux, et portant l'inscription suivante dont je
dois la copie à M. l’abbé Méhric, curé de Bagnols :
IMP
CAES
FLAVIO
VAL
CON8TAN
TINO * PIO
NOP (sic)
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CAESAR
DIVI
G0N8TANTI
FILIO
Imp(era(ori) Caes(ari) Flavio Val(erio ) Constantin *) , pio,
nob[üissimo) Caesar(i) ) divi Constanti(i) fÜio.
« Cette pierre ne porte pas, comme on le volt, d’indica-
tion de distance ; en outre, elle n'a pas la forme habituelle
des bornes mllliaires de cette époque qui sont généralement
cylindriques. Toutefois, on a trouvé à ATn-Regada, sur la
route de Sétif à Djimilah, une borne milliaire de Constantin,
qui, s’il faut en croire le dessin reproduit dans la Revue des
Sociétés savantes 1 , est de forme rectangulaire. On conserve
aussi au Musée d’Angoulôme un milliaire de Maximien, prove»
nant du cimetière d’Ambernac (Charente), et qui a la forme
d’un fût quadrangulaire a .
« Une voie romaine de second ordre, signalée par M. Char-
vet, passait à Saint-Michel-d’Buzet ; elle se détachait, au
Pont-Saint-Esprit, de la route de Lyon à Nîmes ; de là elle
se dirigeait < vers Carean, Saint-Michel-d’Euzet, La Roque,
« où un pont romain existe encore sur la Cèze, et Saint-
« Marcel-de-Carreiret, pour se relier à la voie transversale
c de Lussan à l'Ardoise 1 2 3 . »
c Cette inscription présente plusieurs particularités inté-
ressantes. Constantin y est qualifié Imp(erator) Caes(ar) et
n’est pas encore Augustus . Constance était mort à l’époque
où cette inscription a été gravée, puisque Constantin y est
nommé divi Constantii Jilius.
t Constance mourut à York, en Angleterre, le 25 juillet de
l’an 306 ; notre inscription est donc postérieure à cette date.
L'année suivante, en 307, probablement le 31 mars, Constan-
1. 7» série, t. VI (1882), p. 66.
2. L. de Fleury, Découverte d’une borne milliaire romaine dans V ancien
cimetière d’Ambemac , dans le Bulletin de la Société archéologique et histo-
rique de la Charente , année 1881, et tirage à part, 1882.
3. G. Charret, Les voies romaines chez les Volkes Arékomiques. Alaie, 1874.
p. 00.
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— 487
tin, après avoir épousé la fille de Maximien Hercule, Flavia
Maxima Fausta, fut proclamé Auguste 4 .
< Ce texte a donc dû être gravé entre le 25 juillet 306 et
le 31 mars 307.
« En effet, cette période est la seule pendant laquelle
Constantin porta le titre de Caesar, sans être Auguste. On
sait que Constantin, craignant la haine et la jalousie de
Galère, se réfugia en Bretagne, près de son père; c’est ainsi
qu'il assista à sa mort. Aussitôt les troupes le proclamèrent
Auguste; mais Galère ne ratifia pas cette nomination, et
Constantin dut se contenter du titre de Caesar avec le com-
mandement de la Grande-Bretagne et de la Gaule. Si l’ins-
cription de Saint-Michel-d’Euzet n’est pas une borne mil-
liaire, il est probable qu'elle fut érigée à ,1’occasion de cet
événement.
« 11 est à remarquer que Constantin, quoiqu'il ne soit pas
encore Auguste, porte cependant le prénom Imperator. Ce
fait n’est pas commun, mais il en existe d’autres exemples.
Nous savons, par les auteurs, que Titus, Trajan et Antonin
le Pieux, associés à l’empire, portèrent ce prénom du vivant
des empereurs qui les avaient adoptés 9 . Nous pouvons citer,
au sujet d’un prince contemporain de Constantin le Grand,
un fait absolument analogue dont une inscription fait foi :
• Flavius Yalerius Severus fut nommé Caesar le jour
même où Constance fut proclamé Auguste, en l’année 305.
En 306, Galère lui donna le titre d’Auguste qu’il refusait A
Constantin. Or, nous avons une inscription trouvée en Etru-
rie où Flavius Valerius Severus, qualifié nobilissimus Caesar ,
porte le prénom Imperator sans être encore Augustus. Cette
inscription doit certainement avoir été gravée à la fin de 305
ou au commencement de 306, quand ce prince reçut le titre
de Caesar :
IMP
FL • YALERIO
SEVERO
1. Cf. Tillemoot, Histoire des empereurs, L IV, p. 100.
S. Borgheti, Œuvres , t. IV, p. 184; cf. Henzen, ad. n* 5569.
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NOBILISSI
MOGAESARE
CASTRONO
VANORVM
Imp(eratore) Fl(avio ) Valerio Severo , nobilissimo Caesare,
Castronovanorum [< colonia ]L
< Une borne milliaire de la môme période, découverte dans
le pays rhénan, donne également le prénom imperator à
un César :
IMPERATORI CE8ARI • ER liés.
VALERIO LICINIANIo
LIGINIO NOBILIS
8 I M O GE8ARI
G * N L*nil p. chr. 317-323.
Imper ai o ri Cesari Valerio Licinianio Licinio , nobilissimo
Cesari , c{witas) N(emetum) } l{eugae ) quattuor decem 1 2 3 .
M. A. de Barthélemy, au nom de M. Chardin, associé cor-
respondant, lit un mémoire sur un calvaire breton. A l'oc-
casion de cette lecture, M. Ramé donne quelques détails sur
les croix bretonnes. Le mémoire de M. Chardin est renvoyé
à la Commission des impressions.
M. L. Maxe-Werly, associé correspondant, appelle l'atten-
tion de la Compagnie sur le fait suivant qui n'a pas encore
été remarqué, et que dernièrement il a signalé à notre con-
frère M. de Lasteyrie.
Sur le mur extérieur du chœur de quelques églises de la
région de l'est (Meuse, arrondissements de Bar et de Com-
mercy) existe, soit à gauche soit à droite, mais le plus sou-
vent du côté de l'évangile, une ouverture de forme ronde,
de 0 m 30 à 0 œ 40 de diamètre, pratiquée à environ l m 80 du
sol, et qui, après avoir traversé le inur de part en part, abou-
1. Muratori, 1105, 1 ; Orelli, n* 1009 b; cf. Henzen, p. 107, ad n* 1009.
2. Brambach, C. I. Rh., n® 1952; Henzen, n» 5569; Wümanns, Exempt*
inter, lot ., n* 1069.
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Xemlley (Meurthe et Moselle)
Jrrtp Dunuut Vbr/x&t
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— 489 —
tit à une petite niche, parfois en forme de dais et très orne-
mentée, élevée de l m 30 à l m ûO au-dessus du pavé de l'église.
Percé dans une direction telle que de l’extérieur il est
permis d’apercevoir la lumière de la lampe suspendue devant
l'autel du chœur, ce petit oculus est généralement taillé
dans un bloc de pierre ; il est fermé et garanti au dehors,
soit par des croisillons en fer, soit par une sculpture à jour,
de formes très variées, présentant un S ornementé, une
triskèle, une rosace à quatre branches, une étoile à cinq
pointes, etc.
M. L. Maxe-Werly ignore quelle était la véritable desti-
nation de cette ouverture, mais, s’il fallait en croire l’opinion
de quelques curés de campagne consultés à ce sqjet, le petit
dais placé à l'intérieur du chœur aurait reçu autrefois le
saint ciboire qui, on le sait, antérieurement au xv* siècle,
n’était point renfermé comme aujourd’hui dans le tabernacle
placé sur l'autel.
M. L. Germain dit qu’il a rencontré des oculus dans plu-
sieurs églises de Lorraine ; ils correspondent à des niches
très ornées, dont la décoration appartient à la période ogi-
vale flamboyante ; il les a toujours vues placées dans le mur
du chœur, du côté de l’évangile, qui est la droite liturgique,
c’est-à-dire le côté plus honorable. De là, il lui paraît, confor-
mément à l’opinion que vient de lui exprimer M. l’abbé Thé-
denat, que ces niches ont pu recevoir la réserve eucharis-
tique, à l’époque où l’on cessa de l’élever au-dessus de
l’autel. Dans la Belgique actuelle, le saint ciboire était vers
la seconde partie du xv* siècle, et au commencement du
suivant, déposé dans un tabernacle en forme de lanterne,
surmonté d’une flèche et supporté par une colonne isolée,
non loin du maître-autel, du côté de l’Evangile. Un taber-
nacle analogue existe dans la clôture du chœur de la remar-
quable église d’Avioth (canton de Montmédy, Meuse, ancien
comté de Ghiny) ; par exception il est placé du côté de
l’épître; à l’opposé s’élève un édicule renfermant une statue
miraculeuse de la Vierge, objet d'un pèlerinage très ancien
et très fréquenté. La place assignée dans cette église au
tabernacle eucharistique doit s’expliquer, soit par une fausse
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entente de la droite liturgique, soit par le désir de ne point
déplacer la statue de la Vierge, que le peuple avait sans doute
l'habitude de vénérer depuis longtemps à l’endroit qu'elle
occupe.
M. de Lasteyrie rappelle les baies analogues pratiquées
dans des monuments du xu* au xiu* siècle.
Séance du 9 Mai 4 .
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Arc hiv fur Oesterreichische Geschickte, t. LXXXIV, i” partie*
Wien, in-8°.
Atli délia R. Accademia dei Lincei, anno CCLXXX, 1882-
83, série 3, t. Vil, fasc. 7-8. Roma, 1883, in-è*.
Journal des Savants, avril 1883, in-Zi*.
Proceedings of the American pkilosophical Society, t. XX,
juin-décembre 1882, n* 119, in-8°.
— of the Canadian Instituts Toronto, t. I, fasc. 3. Toronto,
1882, in-8°.
— of the numismatic and antiquarian Society in célébration
of the 25 anniversary of its foundation, january 1, 1858.
Philadelphia, 1883, in-8*.
Revue de Vart chrétien, 26® année, avril 1883.
Sitxungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften,
philosophische-historische classe , t. G, CI, livr. 1-2. Wien,
1882, in-8*.
i. Dans une lettre adressée à M. Alexandre Bertrand, directeur de la Revue
archéologique , M. G. Bapst déclare abandonner l'opinion qu'il avait émise devant
la Compagnie, le 25 avril 1883 (voir p. 184 et sv.), au sujet de la date assignée
à la bosBette d’Auvers. L’étude d’un casque d’or découvert dans une tombe celtique
et conservé au Musée de Berlin l’a amené à reconnaître la justesse de l'avis
exprimé par M. A. Bertrand qui considérait cette bossette comme un objet d’art
gaulois. {Note de la Committion des impretiions.)
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— 49 * —
àuberttn (Charles). Ephémérides biographiques de Beaune et
des environs . Beaune, 1883, in-18.
Bernard (l'abbé Eugène). Découverte d’une statue de Bacchus
dans la rue des Fossés-Saint-Jacques. Paris, 1883, in-8°.
Croix (le Père Camille de la). Mémoire archéologique sur les
découvertes d’Rerbord , dites de Sanxay. Niort, 1883, in-8*.
Lasteyrie (Robert de). Jules Quicherat ; sa vie et ses travaux .
Paris, 1883, in-8°.
Correspondance .
M. 6. L&faye écrit pour remercier la Compagnie de l'avoir
admis au nombre des associés correspondants nationaux.
Travaux.
M. L. Maxe-Werly, associé correspondant, soumet à l'exa-
men des membres de la Société quelques dessins reproduits
d'après les estampages pris sur diverses pièces de bronze,
provenant d*une boucle de ceinturon et de ses garnitures.
La croix gammée qui y est représentée comme type
unique d'ornementation, et reproduite d'une manière uni-
forme sur tous les fragments de cette boucle, lui paraît
mériter l'attention des archéologues livrés à l'étude de ce
symbole, dans lequel on croit reconnaître une des formes
plus ou moins dissimulées du signe de la croix.
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— <92 —
Ces objets, trouvés aux environs de Reims, font partie de
la collection de M. Léon Foucher, négociant de cette ville.
M. Bertrand signale un certain nombre d'ornements ana-
logues se rencontrant sur des sculptures gallo-romaines. D
insiste pour que les dessins communiqués par M. Maxe-
Werly soient publiés dans le Bulletin.
M. Bertrand annonce que les fouilles de Grand ont produit
des résultats intéressants. D'après les renseignements trans-
mis par M. Voulût, on vient de découvrir dans cette localité
deux statuettes et une mosaïque représentant une scène de
comédie.
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
« Notre confrère M. J. Roman, associé correspondant
national à Embrun, vient de m'adresser la copie d’une ins-
cription qu’il a découverte le 5 mai dernier. Elle est gravée
sur un petit autel carré en pierre calcaire qui sert de sup-
port au bénitier de l’église paroissiale de la Piarre, com-
mune du canton de Serres, arrondissement de Gap (Hautes-
Alpes). La lecture n’ofTre aucune difficulté ; le monument
est en fort bon état, sauf deux lettres, la l re et la 3 e du
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— 493 —
nom de la divinité, qui sont certainement des A ayant cha-
cun perdu un jambage ; la hauteur de l'autel est de 0 m 85 ;
sa largeur dans la partie inscrite est de 0 m 41 :
ALAMBRI
MAE
SEVERV8
PERPETVI
FILEXSVOT
Alambrimae Sevenu Perpetui JU[ius) exs vot(o).
« Le nom de la divinité topique, Alambrima, apparaît pour
la première fois. Il est curieux de le rapprocher d'un autre
nom divin relevé également dans les Alpes, mais à une cer-
taine distance du premier. Au nord de Brescia, à Ossimo
dans le val Gamonica on a découvert l'inscription suivaute
qui paraît perdue aujourd'hui 1 :
ALANTEDOBA*
8EX • CORNELIVS
PRIMVS
V • 8 • L • M
Alantedoba[e] Sex(tus) Cornélius Primus v(otum) s(olvil)
l(ibens ) m(erito).
t Le préfixe Alam , Alan, qui rappelle le nom hébreu Helam
mérite d'être mentionné : les philologues diront s'il est pru-
dent de faire ce rapprochement. On en a fait un analogue
pour Bel, syncope de Baal, qui entre comme préfixe dans
la composition de plusieurs noms de divinités locales de la
Gaule, par exemple B élus, Belenus et Belisama .
« A la dernière ligne exs est mis pour x, comme dans
Alexsander, uxsor , exsemplum , conjunxs , Feroxs..., etc., dont
on trouve des exemples épigraphiques. »
1. C. I. L., t. V, n. 4934. Cf. I0V1 ALÀNNINO dans une inscription de Breeeia
(même région que lt précédente), si toutefois le texte donné par Muratori, VIII,
7, mérite confiance ; les éditeurs du Corptu, t. V, l’ont classé parmi les intcrip-
tiones faltae , n° 520*
ANT. BULLETIN. 13
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— 494 —
■ M. Héron de Villofosse annonce qu’on vient de découvrir,
sous le maître-autel 1 2 * 4 de l’église paroissiale de Roquebrune,
près Fréjus (Var), une borne milliaire d’Auguste dont le texte
lui a été adressé par M. Aube, notaire au Luc.
« Elle est en pierre calcaire, ronde, légèrement conique
à la partie supérieure ; sa hauteur est de 1“20 et son dia-
mètre de 0 m 50 environ ; les lettres ont 0 ,n 09 de hauteur aux
lignes i et 2, et 0 n, 07 aux lignes suivantes :
IMP • CAE8AR
AVGVSTVS • imp • X
TRIBVNICIA
POTE STATE • XI
mu
lmp(erator) Caetar Augustin, imp(erator) X, Iribunicia poin-
tait XI — mu .
« Cette borne appartient à la vole Aurélia, lou camin Aure-
lian comme disent encore les Provençaux, qui allait de Rome
& Arles par Fréjus*.
« Les militaires d’Auguste appartenant à la voie Aurélia
sont datés, comme celui de Roquebrune, de la XI e puis-
s ance tribunicienne d’Auguste (741-742 de Rome = 13-12 av.
J.-G-) 3 . Ils sont conçus d’une manière uniforme, Imperator
Caetar Augustin, sans la désignation divijiliut*. Un seul mil-
itaire fait exception, o’est celui qui est connu sous le nom
de militaire du Puget-les-Fréjus et qui, portant le chiffre 11U,
précédait Immédiatement, en allant de Forum Julii à Forum
Voconli, le milliaire UIU qui vient d’être découvert à Roque-
brune 5 . Gomment se fait-il que le texte de ce milliaire du
1. D’après M. Aube ce maître-autel datait de 1535.
2. Itiner. Antonini , n* 289.
3 La i r * puissance tribunicienne d’Auguste court du 27 juin 731 au J *
4. Voir dans le tome V du C. I. L., les bornes d’Onegüa (n» 8085) de San-
Remo (n» 8086), de Vintimille (n° 8088), de Monaco (n« 8094), du val de Lag e
(n«- 8098 et 8105), de la Turbie (o°- 8100 et 8101); cf. Ed. Blanc, Eptgrapfue
antique des Alpes-Maritimes , n- 281, 286, 288, 289, 293, 312.
5. On remarquera la façon insolite de représenter le chiffre des distances qui
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495
✓
Puget ne soit pas confonne au texte des autres militaires
d’Auguste placés la même année, sur la même route ? C’est
ce qu’il s’agit d’examiner.
« Le militaire du Puget existe encore, contrairement aux
affirmations de plusieurs auteurs contemporains, le comte
de Cessole', Bourquelot* et Carlone*. Il est conservé aujour-
d’hui dans le jardin de la cure au Puget-lez-Fréjus, mais 11
se trouve maintenant dans un état de mutilation très regret-
table.
« Du temps de Peiresc et même du temps de Glrardln ce
militaire était loin d’être aussi mutilé, car ces deux savants
nous en ont laissé des copies à peu près complètes :
(Peiresc 4 )
IMP • CAESAR
AVGVSTVS • IMP • XI
TRIBVNICIA
POTE8TATE XI
(Girardln*)
CAESAR
AVGVSTVS IMP X
TRIBVNICIA
POTESTATE XI
iiiii
< Dans tous les ouvrages où la borne du Puget a été publiée
depuis Bergier jusqu’à M. Aubenas, le texte imprimé diffère
notablement de ces copies.
est écrit IIIII au lieu de V ; la distance est comptée depuis Forum Julii. Sur deux
monuments africains le chiffre 5 est écrit de la même façon; cf. C. I. L., t. VIII,
u** 8401 et 10031 add.
1 . Conte Giuseppe Anselmo Ilarione Spitalieri di Cessole, Notifie sul monumento
dei trofei cTAugusto di Torbia et sulla via Giulia Augusta , p. 177 (dans Mémo-
rie délia reale Accademia delle scienze di Tçrino, sérié II, t. V, scienze moral!,
storiche et filologiche, p. 161 -184).
2. Inscriptions antiques de Nice, de Cimies et de quelques lieux environnants ,
n* 140 (dans Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XX, p. 43
à 146).
3. Vestiges épigraphiques de la domination gréco-mcusaliote et de la domi-
nation romaine dans les Alpes-Maritimes , p. 352, n* 84 (dans Congrès archéo-
logique de France, XXXIV* session tenue à Paris en 1867, p. 207 à 462).
4. B. N. mss. f. lat. n* 8058, f» 18 : « in ecclesia vici du Puget, sesquileuca
« a Forojulii ; sub aqua lustrali. »
5. Description historique du diocèse de Fréjus , manuscrits de Girardin et
(TAntelmy publiés par l’abbé Disdier, p. 88 : « Les curieux y pourront Toir [au
« Puget] une pierre militaire qui sert de base au bénitier de l’église paroissiale, »
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< Bergier 4 et Doni 2 , auxquels le texte avait été communi-
qué par Peiresc lui-même, ont publié la leçon suivante :
IMP • CAESAR • DIVI • F *
AVGVSTVS * IMP • XI
TRIB VNITI A
POTESTATE XI
I II I
< Bouche 8 , souvent Inexact, a copié, en l'altérant, le
texte de Bergier ; il a été suivi par Cessole 4 , Bourquelot*,
Carlone* et Bonstetten 7 :
IMP • CAE8 * DIVI F || AVGVSTVS • IMP • XI • || TRIBV-
NITIA POT • XI i nn.
< Gomment se fait-il que Peiresc ait communiqué & Ber-
gier et à Doni une copie différente de celle que nous retrou-
vons dans le manuscrit cité plus haut ? Le fait est facile à
expliquer. En effet, dans le même manuscrit 8 se trouve une
autre copie du même texte dans laquelle plusieurs lettres
sont tracées au pointillé, ce qui indique que ces lettres
n'existaient pas sur la pierre et que ce sont des suppléments
ajoutés par Peiresc :
IMP CAESAR DIVI • F
AVGVSTVS IMP XI
PMTRIBVNICIA
POTESTATE XI
1 1 II I
< Or c'est précisément là le texte qui a été communiqué
1. Histoire de» grands chemins de l'empire romain , édit, de 1728, 1. 1, p/456.
2. Inscriptiones antiquae , cl. II, n® 92, p. 93.
3. La chorographie ou descr. de Provence , t. I, p. 129 et p. 463 (POTESTATE).
4. Op. laud ., p. 177 et pl. t n» 17 ; 1. 3, TRIBVNIOA.
5. Op. laud., p. 100, n» 146 ; 1. 3, id.
6. Op. laud., p. 352, n* 84 ; 1 . 3, id.
7. Carte archéologique du département du Var, p. 31 .
8. F* 22 : « au Puget-lez-Fréju», dans l’église parrochiale de Saint-André. *
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à Bergier et à Boni, après suppression de PM, changement
de G en T dans TRIBVNITIA et rectification du chiffre des
distances en IIII. Il a été constamment reproduit par tous
les auteurs qui se sont occupés de cette borne 4 .
« Il y a encore une autre preuve que les lettres au poin-
tillé sont bien des suppléments de Peiresc. On lit, en effet,
dans le ms. de Girardin, publié par l'abbé Disdier*, < M. Ber-
« gier et M. Bouche qui rapportent cette Inscription ajoutent
« à la première ligne ces deux mots DIVI FILFVS qui n'y
< ont jamais été et mettent aussi XI pour X à la seconde
« ligne. »
< Girardin qui habitait Fréjus avait évidemment vérifié sa
lecture avant d'écrire cette affirmation 3 .
« Ges explications suffiront, je pense, pour prouver qu'il
ne faut pas tenir compte des suppléments de Peiresc et que
le texte de la borne du Puget-lez-Fréjus doit être rétabli
conformément à celui de toutes les autres bornes d'Auguste,
de la voie Aurélia, datées comme elle de la XI* puissance
tribunitienne de ce prince.
< Du reste, je donne ici le texte, d'après ma copie, dans
l’état où il se trouve actuellement avec les compléments qui
me paraissent certains :
imp. CA ES A R
a u GVSTVS IMP * X
t ribuniclA
potestate Xt
'an
[Imp{erator)] Caesar [Au]guslus imp(erator) X, [tribunic]ia
[potestate] X[I] — [IIII].
4 . Aux auteurs que nous trous cités plus haut, il faut ajouter : Graerius, Thé-
saurus romanarum antiquitatum , t. X, col. 305; Muratori, p. 442, n« 6; Herzog,
Galliae Narbonensis historia, appendix, n* 619 ; Desjardins, Géographie de la
Gaule d'après la Table de Peutinger , p. 436; Aubeuas, Histoire de Fréjus ,
p. 779.
2. Op. lavd ., p. 88 .
3. Nous derons dire cependant que, sur la pierre, après le mot CAESAR et un
interralle de deux lettres on distingue comme la pointe d’un V ; c'est ce qui a donné
lieu au V complet de Peiresc et à sa restitution ; mais nous croyons que c’est un reste
de lettre parasite.
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— m —
t Pour le chiffre des distances il convient d'adopter la cor-
rection que Peiresc avait faite lui-même. Cette borne est
sans aucun doute la borne LUI du numérotage d'Auguste, &
partir de Fréjus, puisque la borne IIIII est celle de Roque-
brune. D'après le chiffre elle devait se trouver originaire-
ment sur la voie en venant de Fréjus, un peu après le Puget.
Quant à celle de Roquebrune, elle devait être placée à peu
de distance de l'endroit où la route actuelle franchit le ruis-
seau de la fontaine des anguilles. »
Séance du 16 Mai 1 .
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord ,
t. X, 2® livr. Périgueux, mars-avril 1883, in-8®.
Report presented to the Cambridge antiquarian Society ai iis
forty first annual general meeting mai 30, 1881 ; also com-
munications mode to the Society , t. X, n° xxm.
Revue épigraphique du midi de la France , n° 23, avril-mal 1883,
in-8®.
De Vrije Vries : Mengelingen uitgegeven door het Friesch
genootschap van Geschied -, Oudheid- en Taalkunde. Leeu-
warden, 1882, in-8°.
1. Nous insérons ici le dessin représentant le triens mérovingien présumé de la
ville d'Antre en Francho^Üomté et communiqué par M. Cas tan à la séance do
25 avril dernier. Il porte les légendes + ANTRO VICO F1TVR — TEODOMARIS
MONITA (voir plus haut, p. 174). [Note de la Commission des impressions.}
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— -199 —
Vier-en-vijfttgste Venlag der Handelingen van het Friesch
genootschap van Geschied -, Oudheid- en Taalkunde. Leeu-
warden, 1881-1882, in-8\
Bernard (l'abbé Eugène). Les origines de V Eglise de Paris ;
Saint-Denys de Paris , 1870, in-8°.
Boucher de Molandon. La délivrance d'Orléans et Vinstitution
de la fête du 8 mat; chronique anonyme du XV • siècle.
Orléans, 1883, in-8*.
Germain (Léon). L’auteur des statues de la porte Saint-Georges.
Nancy, 1883, in-8*.
— Du lieu de naissance de frère Guillaume, illustre peintre
verrier . Nancy, 1883, in-8*.
Schlumberqer (Gustave). Sceaux byzantins ; les églises , les
couvents , Us palais, U cirque de ConstantinopU , in-8*.
Correspondance.
M. Jules Helbig écrit pour remercier la Compagnie de son
admission au nombre des associés correspondants étrangers.
Travaux.
M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante :
« On conserve au Musée de Lucques (Italie) une inscrip-
tion chrétienne que M. de Laigue, consul de France à
Livourne, dont le zèle pour l'archéologie est connu, m'a
prié de communiquer à la Compagnie.
t Le texte est complet, à part quelques lettres emportées
par une cassure, mais qu'on peut restituer :
IN HVNG LOCO SCO * HIC RE
QYISCIT IN PACE ANTONI
NV8 QYI VIXIT ANN * LXV
DEP • EST SVB D • KALENDR
MAIAR tttrPCPAVLINI IVNI
ORIs Y C • IND • Xini
In hune loco s(an)c(t)o , hic requi(e)scit in pace Antoninus,
qui vixit ann(is) sexaginta quinque , dep(ositus) est sub d(ie)
kalend{a)r(um) maiar(um ), [iter(um)] p(ost) c(onsvlatum) Pau-
Uni lunioris , t?(ro) c(larissimi ), ind(iclione) décima quarta.
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— 200 —
« Il est facile de restituer les lettres qui manquent avant
les mots p(ost) c(onsulatum) :
< Paulinus Junior fut consul en l'année 536 ; il entra en
charge le 1 er janvier. A ce moment, la douzième des quinze
indictions, dont la série avait commencé le 1 er septembre 522,
courait depuis le 1 er septembre 533.
« La première année après ce consulat commença le t n jan-
vier 535, pendant la treizième indiotion, et se termina le
31 décembre, pendant la quatorzième indiction.
« C'est le 1 er janvier de l'année 536 que commença la
seconde année après le consulat de Paulinus Junior. Cette
année, jusqu’au 1 er septembre, appartient à la quatorzième
Indiction.
< Or Antoninus fut enterré le 1 er mai de la quatorzième
indiction. Ce fait eut lieu en 536, pendant la seconde
année après le consulat de Paulinus Junior. Il faut donc, la
lacune qui précède PC* laissant place pour quatre lettres,
restituer 1TER, abréviation de iterum , et lire ainsi la date
de notre monument :
Süb die kalendarum maiarum , iterum post consulatum Pau -
Uni Junioris , v(iri) c(larissimi) p indictione décima quarta .
« En style moderne, le 1 er mal 536.
« On connaît plusieurs autres inscriptions chrétiennes,
datées du second postconsulat de Paulinus Junior, deux entre
autres trouvées en Gaule, l'une à Vaison 1 2 , l'autre à Vienne
en Dauphiné 3 .
« On sait que pendant longtemps, dans certaines contrées
de l'occident, le consulat de Paulinus Junior servit de point
de départ pour dater les monuments. Dans lè sud de la
Gaule, cette période ne dépassa pas l'année 537 et dura par
conséquent quatre ans 3 ; mais, dans le nord de l'Italie, elle
se prolongea au moins jusqu'au dix-huitième postconsulat 4 ,
c’est-à-dire jusqu’à l’année 532-533. »
1. Le Blant, Iiucr. ehrét . de la Gaule , n« 487.
2. Ail mer, fnscr. de Vienne , n° 1804.
3. Tertio post consulatum Paulini Iunioris , Le Blant, op. cit., n“ 393, 477.
— Allmer, op. cit. t n # 1806.
4. Inscr. de Lodi vecchio (Laos Pompeia), C. I. L., t, V, n° 6103 : sub
diae («le) XIIII kal. novemb ., XVIfl p. c. Paulini Iun. v. c., ind. prima.
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— 201 —
M. Mowat iignalo rinscription d'une alla cinéraire de
marbre blanc, en forme de cassette à couvercle, mise en
montre dans une salle de l'Exposition des Arts décoratifs, au
palais de l'Industrie, et étiquetée comme découverte vers
1780 à Pompéi. La rédaction insolite du texte, les signes de
ponctuation placés sur l'alignement du pied des lettres et à
la fin des lignes conformément à l'usage moderne, l'irrégu-
larité des dénominations du titulaire L. Calvino Pubiano
Sabino , tout concourt à faire tenir cet objet en suspicion.
M. Mommsen ne l'a pas admis dans son Recueil des inscrip-
tions du royaume de Naples , ni dans le Corpus Inscriptionum
latinarum , t. X (relatif à l'Italie méridionale).
J1 communique ensuite une inscription d'Antibes sur
laquelle le colonel Gazan désire des éclaircissements à pro-
pos des mots sacer(dos) Aethucolis qui s'y lisent. Ce dernier
mot ne s'expliquant ni par le latin, ni par le grec, ni par le
punique, M. Mowat est disposé à y voir le nom d'une nou-
velle divinité gauloise.
M. Courajod donne lecture d'un mémoire sur un buste du
Musée du Louvre dans lequel on a cru reconnaître le por-
trait du président d'Ormesson, mort en 1600. M. Courajod,
en s'appuyant sur le témoignage des auteurs anciens,
démontre que ce buste représente en réalité le beau-père
du président d'Ormesson, Jean d'Alesso, mort en 1572. Ce
mémoire est renvoyé & la Commission des impressions.
M. Maxe-Werly fait la communication suivante :
< La bague que j'ai l'honneur de soumettre à la Société
présente une particularité qui me parait mériter l'attention.
« Les objets de cette nature affectent des formes d'autant
plus multiples que le goût de l'époque et la fantaisie de l'ar-
tiste président seuls à leur confection. La disposition toute
particulière de la partie supérieure de cette bague, en forme
de petit coffret, n’a en elle-même rien de remarquable,
quoique l'usage des chatons ronds ou ovales ait prédominé
à toutes les époques.
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< Cette bague m'a été confiée par M. le baron J. Pichon ;
elle est ornée d'une pierre rouge de forme irrégulière, sans
bataille ni inscription. A l'intérieur du coffret setrouTe un
objet, relique ou amulette, dont on ne peut déterminer la
nature, la boîte étant soudée sur toutes ses faces et la pierre
trop peu transparente pour permettre de distinguer ce qu'elle
recouvre ; c'est au-dessous du chaton, sur la feuille d'or
formant le fond du coffret, à la place pour ainsi dire secrète,
que se trouve la partie véritablement intéressante de ce
petit monument.
< Dans un cercle formé par un grénetis, on distingue un
buste tourné à droite ; le caractère de la tête et la forme
du paludamentum permettent de le faire remonter aux pre-
mières années du vi* siècle : c'est, en effet, le type repré-
senté sur les monnaies d'Anastàse, de Justin et de Justinien I er .
Autour du buste est inscrite la légende 6E0V XAPIN, dont
quelques lettres sont en partie cachées par les extrémités
du jonc, aplaties et soudées sans précaution, non sur les
flancs du coffret, mais bien sur le champ de sa partie infé-
rieure. Ce que Ton sait du mode de fabrication en usage à
cette époque permet de supposer que cette mince feuille
d'or a été estampée sur une médaille à légende religieuse
dont l'existence nous serait ainsi révélée, et dont un jour
peut-être on retrouvera l'original.
« L'exclamation 0eoO x®P lv ne laisse aucun doute sur l'ori-
gine chrétienne de cette bague. N'y retrouvant aucun des
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— 203 —
caractères du style byzantin, je suis tenté de la croire de
fabrication occidentale. »
M. de Montaiglon fait observer que les dimensions de
cette bague prouvent qu'elle a dû appartenir à une femme.
Le chaton ne lui paraît pas renfermer une relique, mais
uniquement un paillon, détaché de la pierre au-dessous de
laquelle il était originairement fixé.
Séance du 23 Mai.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin d’ archéologie chrétienne de M. le commandeur J.-B.
de Rossi ; édition française publiée par l'abbé Duchesne,
4 e série, année, livr. 3. Paris, 1882, in-8*.
Mémoires et comptes-rendus de la Société scientifique et litté-
raire cPAlais , t. XIII. Alais, 1882, in-8°.
Proceedings of the Society of antiquaries of London , 24 nov.
1881 au 26 janvier 1882. London, in-8°.
Marsy (le C* de). Document concernant les seigneurs de Ham
(1227-1228). Gènes, in-8\
— Fragment â?un cartulaire de Vordre de Saint-Laxare en
Terre sainte. Gênes, 1883, in-8°.
— Un traité d* hygiène composé à Reims en 1599. Arcis-sur-
Aube, in-8®.
Correspondance.
M*« la baronne de Girardot annonce la mort de M. le baron
de Girardot son mari, associé correspondant national. M. le
président exprime les regrets que cette triste nouvelle cause
à la Compagnie.
M. le docteur Plicque, présenté par MM. A. de Barthélemy
et Thédenat, sollicite le titre d'associé correspondant natio-
nal à Lezoux (Puy-de-Dôme). Le président désigne MM. Héron
de Villefosse, Courajod et Mowat pour former la commission
chargée de faire un rapport sur cette demande.
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Travaux .
M. Ernest Petit, associé correspondant, dépose snr le
bureau deux deniers bourguignons trouvés à Thil-Ch&tel,
près de Dijon, et remontant aux années 1218-1219.
M. J. de Bougé annonce que le Musée du Louvre vient de
faire, U y a une heure à peine, deux acquisitions impor-
tantes à la vente de la collection égyptienne de M. 6. Posno.
La première est celle d'une remarquable statuette en
bronze, qui mesure 0 m 48 de hauteur. On a fait remonter à
l'ancien empire égyptien, c'est-à-dire, au minimum, à
3000 ans avant l'ère chrétienne, l'antiquité de cette sta-
tuette. M. J. de Rougé croit que cette opinion, déjà expri-
mée par M. de Longpérier, peut parfaitement se soutenir.
L'attitude du personnage, le modelé énergique des jambes,
la coiffure à petites tresses, tout rappelle le style des statues
les plus anciennes. En tout cas, cette statuette est d'une
finesse d’exécution étonnante : le personnage est debout en
marche, la main droite est tendue en avant pour porter un
bâton. Le torse et les jambes sont nus et modelés avec
beaucoup de soin ; les reins sont couverts de la schenti ; la
tête est pleine de vie et d'expression. Sur le côté gauche de
la poitrine on lit une inscription gravée au trait. Il est pos-
sible que le début de cette inscription soit encore caché
sous l'oxydation ; toujours est-il qu'elle se termine par un
nom propre < Pe-schasou , ce que l'on pourrait traduire par
le nomade , l 'Arabe, car Schasou était le nom générique
donné par les Égyptiens aux populations nomades de la
presqu'île de Slnaï. Il serait difficile de dire en ce moment
si ce nom propre est celui du personnage lui-même ou celui
de son père. — Ce bronze a été adjugé au prix de 35,100 fr.;
le public a accueilli par des applaudissements l’annonce que
le Musée du Louvre était l'acquéreur de cette petite merveille.
La seconde acquisition, qui a moins d'importance, est celle
de quatre fragments de terre émaillée, représentant des pri-
sonniers nègres, asiatiques et lybiens. Ces morceaux, très
intéressants au point de vue de l'art, doivent provenir de
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— 205 —
Tett-J*hudah , non loin d’HélîopolIs dans la Basse-Égypte,
car des pièces analogues, acquises il y a quelques années
par le Britlsh Muséum, araient ôté trouvées dans la môme
localité. C’est à Tett-Jehudah que le grand-prêtre des Juifs
Onlas, réfugié près de Ptolémée IV, obtint la permission
d’élever un temple à Jéhovah. Ptolémée lui abandonna à cet
effet, ainsi que le raconte l’historien Josèphe, un ancien
temple de la déesse Pacht, construit par Ramsès II. Les
fragments de terre émaillée proviennent sans doute de
l’ornementation de l’ancien temple égyptien et attestent la
splendeur de sa décoration. On ne saurait trop féliciter le
Musée du Louvre de ces deux acquisitions, qui augmentent
d’une façon si heureuse sa collection égyptienne, sans rivale
par l’ensemble de ses monuments.
M. Héron de Villefosse rappelle qu’il a eu l’occasion, à
diverses reprises, d’entretenir la Compagnie des fouilles
faites à Lezoux par le docteur Plicque.
Cet infatigable explorateur ne cesse de faire de nouvelles
découvertes et de recueillir de nouveaux spécimens des
poteries romaines fabriquées à Lezoux. Ce grand centre
industriel était complètement adonné à la céramique et
envoyait ses produits dans tout le nord de la Gaule et jus-
qu’en Bretagne.
Les dernières fouilles ont fait découvrir au docteur
Plicque douze fours de potiers assez bien conservés, dont
les produits présentent une grande variété de fabrication et
font connaître des procédés tout à fait intéressants et nou-
veaux. Près de ces fours se trouvaient deux maisons d’habi-
tation. — Dans l’une, qui a été détruite par un incendie,
dix-huit monnaies de Gallien et de Salonine et une pièce de
Philippe l’Arabe ont été recueillies au milieu des déblais,
ainsi que deux maquettes-poinçons en terre cuite dont l’une
représente Jupiter avec le foudre et l’autre Bacchus couronné
de pampres, tenant une grappe de raisin à la main ; une pan-
thère est à ses pieds. Ces deux poinçons portent l’un et
l’autre un nom tracé à la pointe AMATON. . . — La seconde
habitation, située à quelques mètres de la précédente, a
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également péri par le fieu; le toit s'est effondré presque
tout d’un coup ; les tuiles plates sont à peine dérangées.
Cette maison renfermait un véritable magasin de poteries,
au moins 300 vases dont les débris se retrouvent enfouis à
deux mètres sous terre. Un petit miroir métallique brisé,
une fibule de bronze plaqué d’argent, un beau bronze bien
conservé de Tibère proviennent des mêmes déblais. Mais,
ce qui rend cette fouille particulièrement intéressante, c’est
la découverte d'un vase en forme de coupe, monté sur un
pied mince et élevé dont la base manque, et muni de deux
petites anses sous chacune desquelles on lit une inscription
tracée à la pointe avant la cuisson. Une boule, de la même
pète et de la même couleur, retrouvée à côté de ce vase, a
paru au docteur Plicque en être l’extrémité inférieure, de
sorte que, d’après lui, le vase aurait eu la forme d’un entons
noir terminé par une boule pleine. Il n’aurait pas eu ainsi
l’assiette nécessaire pour reposer sur une surface plane et,
dans cette hypothèse, on ne pouvait le présenter convena-
blement qu’avec le secours d’un trépied. Il vaut mieux
conjecturer qu’il avait un pied plat et arrondi comme les
pieds de coupe ordinaire. Il y a, du reste, une analogie frap-
pante, au point de vue de la forme, mais non pas de la déco-
ration, entre le vase de Lezoux et certains vases grecs pri-
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mitffs provenant des tombeaux de Ialysos, île de Rhodes.
Un des types reproduits dans l’ouvrage de notre savant
confrère M. Albert Dumont 1 peut être rapproché du vase
trouvé par le docteur Plicque, et nous permet de compléter
la forme du spécimen découvert à Lezoux.
Ce vase est d’une pâte jaunâtre, très perméable ; il n’est
pas recouvert d’un vernis, mais d'une peinture mate, opaque,
de couleur orangée ; il présente tous les caractères des plus
anciennes poteries de Lezoux. Ce qui le rend particulière-
ment précieux, ce sont les deux inscriptions cursives placées
chacune dans un cadre rond au-dessous d’une des anses.
Voici la première inscription qui occupe le point A de la
figure du vase ci-dessus :
Magio est un nom simple gaulois qu’on retrouve dans le
nom composé Magio-rix ; il a été relevé sur des poteries
ainsi que le mot Nonu *. 11 faut probablement transcrire
Magio-nonu manu et voir dans A fagiononos le nom de l'ou-
vrier qui a fabriqué le vase.
La seconde inscription, placée au point B, est ainsi conçue :
1. Le* Céramiques de la Grèce propre, partie, Vases peint s, p. 41, pl. 111,
•f. «•
1. Scbaermaos, Siglet figuUnt, n« 3147 (MACIO. F), 3112 à 3119.
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Ici encore on retrouve un nom gaulois, Büicedo , très connu
par les poteries 4 . Nous citons, sans la partager, l'opinion
de M. Plicque qui voit dans VVTLO un terme indiquant le
nom du vase ; il le rapproche du mot latin futile qui désigne,
en effet, un vase pointu par le bas et large par le haut, ce
qui s'accorderait avec la forme donnée au vase, d'après sa
restitution.
Plusieurs moulages d’inscriptions céramiques découvertes
à Lezoux ont été adressés & M . Héron de Villefosse par le
docteur Plicque ; elles font connaître des noms de potiers,
dont voici quelques-uns :
1) OFSACRI, en relief sur la panse extérieure d’un vase.
2) SUC VN D INI Secundini , grafitte.
1. Schuermans, loc. cit., n» 808 (BILICEDO. F) à 812; cf. BILICATVS fréquent
sur les poteries d’Auvergne. — Ce nom se présente ici sous la forme Bilieedomut
et semble composé avec un autre nom ; on serait porté à lire en un seul mot
Vutlo-bilicedoni.
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— 209 —
3) ARECVMBV Arecumb* , grafitte.
4) AFA/M/TS Burdafus ?, grafitte.
5) BAXSANTINOS, Baxsantinos, grafitte sur le fond exté-
rieur d'un vase noir qui doit être plus ancien que les précé-
dents et d’une fabrication différente. Ge grafitte rappelle ceux
que M. Bulliot a relevés sur les vases noirs du Mont-Beuvray.
A NT. BULLETIN. 14
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Les monnaies trouvées au milieu des fabriques rainées de
Lezoux ne descendent pas plus bas que les règnes de Valé-
rien et de Gallien. Il paraît donc certain que la destruction
de ce grand centre céramique eut lieu au milieu du 111 e siècle
de notre ère, c’est-à-dire au moment de l’invasion de Chro-
cus. On sait par Grégoire de Tours que ce barbare, à la tête
de scs hordes d’Alemans, parcourut la Gaule à cette époque,
ravageant tout sur son passage et détruisant jusqu’aux fon-
dements les édifices anciens. L’Auvergne et, en particulier,
le temple de Mercure au Puy-de-Dôme furent le théâtre de
ses dévastations.
M. R. Mowat exprime la satisfaction qu’il a éprouvée en
apprenant que les deux précieuses coupes en argent ciselé,
de la collection Charvet, avaient été acquises par un ama-
teur français, M. Dutuit.
M. le président annonœ que l’administration du Musée du
Louvre vient d’exposer dans le salon carré un tableau récem-
ment acquis, représentant Apollon et Marsyas et connu
depuis longtemps sous le nom de Raphaël de M. Moore.
Séance du 30 Mai.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Atti ddla R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, livr. 9.
Roma, 1883, in-A*.
Bulletin de correspondance hellénique , 6 a année, livr. 8 (déc.
1882), > année, livr. 1-A (janvier-avril 1883). Athènes-
Paris, In-8\
— delà Société des antiquaires de TOuest, 1882, A # semestre,
1882. Poitiers, 1883, in-8°.
Liste of the membres 0/ the Cambridge antiqvarian Society ,
mai 1883, in-8®.
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— 24* —
Précis analytique des travaux de V Académie des sciences , belles •
lettres et arts de Rouen pendant Vannée 1881-1882. Rouen,
1883, in-8°.
Correspondance .
Le R. P. Camille de la Croix prie la Compagnie d’ap-
puyer, auprès de M. le ministre de l’instruction publique et
des beaux-arts, une demande d’acquisition du terrain des
fouilles de Sanxay. La Société décide qu’une lettre sera
écrite dans ce sens à M. le ministre.
Travaux .
M. de Laurière, associé correspondant, donne des détails
sur les fouilles de Sanxay ; il en signale l’importance : leè
thermes offrent, grâce à leur remarquable état de conserva-
tion, un intérêt exceptionnel. M. de Laurière fait circuler
et offre à la Compagnie des photographies prises par lui sur
les lieux.
M. R. Mowat annonce la mort de M. Florian Vallentin,
fondateur et rédacteur du Bulletin épigraphique de la Gaule.
Le Président exprime, au nom de la Compagnie, les regrets
qu'inspire ce triste événement.
M. Héron de Villefosse rend compte à la Société de sa
visite aux arènes de la rue Monge. Dans la partie corres-
pondant au couvent des dames anglaises, on a découvert
récemment un vomüorium assez considérable, large d’envi-
ron 8 mètres et long de 30 mètres ; de distance en distance
on remarque, dans la maçonnerie latérale de ce vomitoire,
des niches dont on n’a pu encore reconnaître la destination.
M. Charles Robert ajoute que la partie fouillée dans ces
derniers temps offre autant d’intérêt que celle qui a été
recouverte en 1870.
M. Read annonce que la Commission municipale de la
voirie a émis un vote favorable à la conservation des arènes.
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Séance du 6 Juin.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Académie d'Hippone , réunion du bureau du samedi 5 mai 1883.
Bône, in-8®.
Bulletin de la Société archéologique cT Eure-et-Loir , n* 162,
mai 1883. Chartres, 1883, in-8*.
— de la Société de Mulhouse, avril à juin 1883. Mulhouse-
Paris, 1883, in-8*.
— de la Société archéologique de VOrléanais , t. VH, n°® lié,
115, 3 e et é® trimestres 1882. Orléans, 1882, in-8%
— delà Société des sciences historiques et naturelles de P Yonne,
1882, t. XXXVI, in-8\
Journal des Savants , mal 1883. Paris, in-é®.
Répertoire des travaux historiques , 1882, supplément-index,
in-8*.
Bàbbau (Albert). Une corporation d'arts et métiers à Troyes ;
les tondeurs de grandes forces . Troyes, 1883, in-8*.
— les correspondants de Grosley. Troyes, 1883, in-8*.
Grellet-Balguerie. Biographie et bibliographie, Ribérac,
1883, in-8*.
Correspondance .
M. Quarré-Heybourbon, présenté par MM. de Barthélemy
et Aubert, sollicite le titre d'associé correspondant national
à Lille. MM. Ul. Robert, Saglio et Prost sont désignés pour
former la commission chargée d'examiner cette demande.
Travaux.
M. de Montaiglon, au nom de la commission chargée
d’examiner la candidature de M. Frossard, lit un rapport
favorable ; on passe au scrutin et M. Frossard, ayant réuni
le nombre de suffrages réglementaire, est élu associé corres-
pondant national à Bagnères-de-Bigorre.
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— 243 —
M. Héron de Vfllefosse fait les communications suivantes :
I. — « On a beaucoup parlé depuis quelque tempsjTune ins-
cription découverte à Si-Amor-Djedidi, localité située en
Tunisie, à peu près à moitié chemin de Kairouan & Tes-
teur. Cette inscription, dont le texte a été communiqué à
F Académie des inscriptions et belles-lettres dans les séances
du 30 mars et du 6 avril 1883, contient le nom d’une colonia
Zamensis. Malheureusement ce texte important a été jusqu’ici
très mal publié; la copie communiquée au Journal Officiel',
A la Revue critique a , au Bulletin critique I. * 3 4 , au Bulletin épigra-
phique de la Gaule*, est fort incorrecte. Grâce à l’obligeance
de M. Letaille j’ai pu étudier un estampage qu’il a pris lui-
même sur la pierre originale, et je crois bon d’insérer dans
notre Bulletin une copie exacte de cette inscription :
PLVTONl * REG * MAG * SACR
G • PESCENNIVS • 8ATVRI • FTLIVS * PAL * SATVRVS • CORNELIANV8
FLAM • PP • DIYI • HADRIANI • Q • PRAEF • IYR • DIC • ÏÏVIR • QQ
COLONIAE • ZAMENSIS • Oè. AonoREM • FLAM • AMPLIATA H8 • ÏÏÏÏ • MIL
TAXATIONE • 8TATVA8 • DVAS • POSVIT • ET • EPVLVM • BIS • DEDIT
ITEMQ/jr DEDICAVIT & DD-
Plutoni reg(i) mag(no) sac(rum ). G(aius) Pescennius, Saturi
filius , Pal{atina tribu), Saturus, Comelianus, fiam(en) p(er)p(e-
tuus) divi Radriani , q(uaestor), praej\eclus) jur(e ) dic(undo),
duumvir q(uin)q(uennalis ) coloniae Zamensis, o[b honojrm
fiam(onti) ampliata sesteriium quattuor mil(libus) taxations, sta-
tuas duos posait et epulum bis dédit itemq(ue ) dedicavit.
D(ecreto) d(ecurionum) .
I. N* du 2 avril 1883.
3. N* do 0 et do 10 avril 1883.
3. N* do 15 mai 1883.
4. T. III, p. 108.
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< Gomme on le voit, les principales corrections portent sur
la seconde et la troisième ligne. Elles rectifient les noms, la
filiation et l’état civil du dédicant; elles permettent aussi de
penser que le texte n’est pas, comme on aurait pu le croire,
nécessairement postérieur à l’année 211, date de la mort
de Sévère. En effet, à la seconde ligne, au lieu de :
GEGNATIVSSATVRNINVSPRAESVVIVSCORNELIANVi
il faut lire :
C PESCENNI VS* SATVHI FILl VS PAL SATVRVS-COHNELIAN VS
et & la troisième ligne, au lieu de :
FLAM P • PDI VI SE VERI* A VG
il faut lire :
FLAMPPDIVIHÀDRIANI
Cette dernière mention prouve simplement que le texte a
été gravé après l’année 138, date de la mort d’Hadrien.
En outre, le flamen perpétuas dim Hadriani , fonctionnaire
religieux de la colonia Zamensis , remet immédiatement en
mémoire le fait que Zama regia avait été élevée au rang de
colonie par Hadrien, comme l’atteste le surnom de Adia
Hadriana porté par cette colonie dans une inscription de
l’année 322 (tabula patronatus), découverte à Rome sur le
mont Cœlius, au milieu du xvi* siècle 3 . On lit à la 4* ligne
de ce texte :
COLONI COLONIAE AELIAE HADRIANAE • AVG •
ZAMAE REGIAE.
coloni coloniae Aeliae Hadrianae Aug(ustae ) Zamae regiae.
« Sans discuter la question de l'identification de Si-Amor-
Djedidi avec Zama regia , question qui sera traitée avec une
compétence spéciale par M. Tissot, je tiens à rappeler qu’il
n’est pas rare de rencontrer en Afrique, comme dans beau*
coup d’autres pays, deux cités portant le même nom ; dans
ce cas elles sont distinguées quelquefois Tune de l'autre par
un surnom différent, surtout quand elles appartiennent à la
même province. En voici quelques exemples :
1. Cette lecture est celle qui a été publiée dans les Comptes-rendu» de V Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres , 4* série, t. XI, p. 04 (t* r trimestre 1483).
2. Mommsen, I. R. N. n- 6793; C. I. L., t. VI, n» 1686.
_ DigitizecLby v^ooQle
1 ) THVBVR8IGVM BVRE, province proconsnlaire,
Teboursouk.
THVBVR8IGVM NVM1DARVM, Numidie, Khmista.
2) TIPASA, Numidie, Ti/ech.
TIPASA, Maurétanie, Tefaced.
3) OPPIDVM NO WM, province proconsulaire ?
OPPIDVM NO WM, Maurétanie, Duperréi AïnKhadra).
h) HIPPO REGIVS, Numidie proconsulaire, près BÔne.
HIPPO DIARRHYTVS, province proconsulaire, Ft-
xerie.
« De même que le surnom Regius avait été donné à une
des deux villes appelées Hippo , pour la distinguer de l’autre
Hippo surnommée Diarrhytus , ainsi le surnom Regia a été
ajouté au nom d’une ville appelée Zama pour la distinguer
d’une ou plusieurs autres Zama. Zama regia est, sans aucun
doute, la ville où Juba avait mis à l’abri sa famille et ses
trésors 1 2 ; son surnom prouve qu’il existait en Afrique au
moins deux villes portant le nom de Zama.
II. — « M. Guégan fils a relevé en Tunisie, à Ghardimitou*,
localité située sur la rive du Bagradas, entre Thagaste (Souk-
Arrhas) et Simitthu (Chemtou), une inscription dont voici le
texte, d’après un estampage donné au Musée de Saint-
Germain :
P • SEXTILIO * P * F
ARN-FELIGI
FLAM * AVG * P • P *
SAGERDOTI • PRO
VINCIAE • AFRICAE
P • AY8INGLEIY8 • TV
BERO SEXTILIAN VS
AVO • OPTIMO
OB • MERITVM
1. Bell. A fric, y c. XXXVI, § 01.
2. Diverses inscriptions provenant de ce point ont été publiées dans le Bulletin
critique, 2* année, t. II, p. 58-60 ; 70 ; 377-379, et dans R. Cagnat, Explora-
tion* épigraphique* et archéologique* en Tunisie, 1" fasc., n** 243 à 260.
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— 24 6 —
P(ublio ) Sextüio, P(ubîii) f{üio), tribu) y Felici, fia-
m(ini ) Aug(usti ) p(er)p(etuo) , sacerdoti provinciae Africae,
P(ublius) Ausincleius Tubero Sexiilianus avo opiimo ob
meritum 1 .
« Je ne connais aucun exemple du gentilicum Ausincleius;
ce doit être une forme de Auruncleius.
• L’intérêt de ce petit texte est tout entier dans la men-
tion du sacerdos provinciae Africae qui était le premier de
tous les prêtres de la province. Élu parmi les personnes les
plus considérées et les plus riches, choisi parmi celles qui
avaient occupé tous les emplois dans leurs cités 2 ou qui
avaient obtenu le rang de chevalier romain, il présidait
l’assemblée religieuse de la province réunie tous les ans à
Carthage. Bon emploi était annuel et, au moment de sortir
de charge, il organisait à ses frais des jeux qui étaient appe-
lés ludi sacerdotales. Les anciens prêtres provinciaux por-
taient le titre de sacerdotales ; les inscriptions d’Afrique en
font connaître plusieurs, mais c’est fa première fois quon
trouve un texte relatif à un sacerdos provinciae Africae ,
c'est-à-dire gravé très probablement pendant l’année même
de sa charge. »
M. Alex. Bertrand fait part à la Société de la nouvelle
visite faite aux arènes de la rue Monge par les délégués du
Conseil municipal de Paris. Plusieurs membres de l’Institut,
MM. Alex. Bertrand, Deloche, Duruy, Léon Renier, Gh. Ro-
bert, avaient été convoqués pour donner leur avis. M. Kæmp-
fen représentait le ministère des beaux-arts. L’examen
des ruines, qui prennent de plus en plus d’importance, a été
très favorable à la conservation des arènes. MM. Deloche,
Duruy, Ch. Robert, Alexandre Bertrand ont pris successive-
ment la parole au nom de l’Académie des inscriptions et
1 . Cette inscription est publiée, d’après une copie de M. Dufour, dans le Recueil
des notices et mémoires de la Société archéol. de Constantine, <882, t. XXII,
p. 323.
2. Et sans douta parmi les (lamines municipaux, comme le prouvent ce texte et
plusieurs autres.
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— 217 —
ont demandé que le plus ancien monument de Paris fût pré-
serré de la destruction. Il a été décidé que M. le président
du Conseil des ministres serait invité à venir lui-même
se rendre compte de l'importance historique des arènes. La
majorité des membres du Conseil municipal a paru com-
prendre l'intérét national qui militait en faveur d’une déci-
sion favorable. Quelques membres ont seulement manifesté
le désir que l'État contribuât par moitié à la dépense.
M. Bertrand présente ensuite à la Société six têtes en
bronze et un masque également en bronze, découverts à
quelques lieues de Compiègne, il y a une dizaine d'années,
et faisant aujourd'hui partie de la collection Albert de Roucy.
M. de Roucy consent à les céder au Musée de Saint-Germain
moyennant un prix qui reste à débattre. M. Bertrand espère
pouvoir les acquérir pour le Musée. 11 donnera, dans une
séance subséquente, les renseignements qui militent en
faveur de cette acquisition. Il a cru devoir les soumettre
préalablement à ses confrères.
M. Mowat rappelle que l'intervention de l'Académie des
inscriptions et celle de la Société des Antiquaires de France
ont puissamment contribué à faire comprendre au gouver-
nement et au Conseil municipal le grand intérêt qui s'attache
à la conservation des Arènes de Paris.
M. Saglio présente l'estampage d'une stèle funéraire
grecque provenant de Cyzique. Elle a été donnée il y a peu
de mois au musée du Château Borely à Marseille par Clot-
bey fils. Cette stèle est ornée d'un bas-relief divisé en deux
registres. A la partie supérieure, le mort est représenté
accoudé sur un lit, à côté duquel est une table à trois pieds
chargée de mets ; un jeune garçon se tient debout à la tête
du lit : c’est le sujet qu’on rencontre si souvent sur les
monuments funéraires, on n'y trouve à signaler aucune cir-
constance nouvelle. La seconde scène est plus remarquable.
On y voit un homme dansant, il est vêtu d'un ample man-
teau qui laisse tout le haut du corps découvert ; près de lui
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— 2f$ —
est assise une joueuse de flûte. Dans ee personnage on doit
sans doute reconnaître encore le défunt. Cette représenta-
tion apporte peut-être un argument à ceux qui cherchent
dans les sujets semblables l'image dqs félicités d’une autre rie.
Entre les deux parties du bas-relief on lit oette inscrip-
tion : IÛN MOT AIIANTI XAIPE (Ion, fils de Davus, à cha-
cun salut). Le nom de Davus est communément celui
d'hommes de condition servile, mais il peut avoir été porté
par un homme libre. La formule AIIANTI XAIPE est inusi-
tée. Le mot ctnaç, àitavroç a été employé par les Attiques dans
le sens du latin unusquisque.
Les caractères de l’inscription, aussi bien que le style des
figures, ne permettent pas d’en faire remonter l’exécution
plus haut que le ni” siècle avant J.-C.
Séance du 1 3 Juin.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
E statut os de la associacion artistico-arqueologica Barcelonesa.
Revista de archivas, bibliotkecas y museos, organo official del
cuerpo facultativo del ramo, ano IX, n° U. Madrid, 1883,
in-8°.
Lefort (Louis). Chronologie des peintures des catacombes de
Naples. Rome, 1883, in-8*.
Correspondance.
M. Frossard écrit pour remercier la Société de son admis-
sion au nombre des associés correspondants nationaux.
Travaux .
M. Courajod place sous les yeux de la Société la photo-
graphie d*un médaillon de terre cuite peinte, représentant
un homme en buste et appartenant au South-Kensington
Muséum. Cette sculpture, dont il a été déjà question ici, en
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— 249 —
1882, forme très certainement le pendant du médaillon de
terre cuite représentant une femme en buste, précédem-
ment signalé par notre confrère et gravé héliographique-
ment dans le Bulletin de la Société des Antiquaires *. Les
deux œuvres semblent procéder de moulages pris sur des
1. Année 1888, p. 163.
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— 220 —
morts et ensuite retouchés à l’ébauchoir. Gomme on l*a vu
par la notice explicative qui accompagne la tête d'homme
dans le musée anglais, M. Robinson est arrivé, de son côté,
à des conclusions analogues. La Société décide que la pho-
tographie présentée par M. Courajod mérite d’être repro-
duite dans le Bulletin pour être rapprochée de la gravure
du médaillon de femme déjà publié. M. Ludovic Letrône,
associé correspondant national à Ceton (Orne), se charge de
dessiner les deux monuments.
M. Courajod ajoute que la trace des travaux préparatoires
fournis par le moulage d'après nature est restée visible
dans un trop grand nombre de sculptures pour qu’il puisse
tenter en ce moment de les énumérer toutes. Le travail qu’il
a entrepris sur certains monuments de la sculpture funé-
raire, à propos du masque de Henri II, exige encore de lai
de longues recherches et de minutieuses constatations.
Aujourd’hui, il ne citera, en France, que la tête de la statue
de Louis de Brézé, étendu mort sur son tombeau dans la
cathédrale de Rouen, et, en Italie, que le moulage levé sur
le cadavre de Brunellesco, dont un plâtre est exposé au
Musée de Berlin. Ce dernier monument est, avec le buste
de saint Bernardin de Sienne, dont quelques épreuves ont
survécu, l’exemple le plus probant de l’emploi du moulage
dans les œuvres de la sculpture italienne du xv« siècle.
Séance du 20 Juin.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres,
t. II. Langres, in-8°.
— de la Société archéologique de Touraine , t. V, 1882, 1 er et
2’ trim. Tours, 1883, in-8\
Fontenay (Harold de). Epigraphie autunoise. Inscriptions du
moyen âge et des temps modernes pour servir à V histoire
düAutun, Autun-Paris, 1883, in-4*.
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Correspondance.
M. Casati, associé correspondant national à Orléans, écrit
pour demander que des notices biographiques sur MM. le
baron Davillier et Castellani, récemment décédés, soient
insérées dans le Bulletin. Ces deux amateurs ne faisant pas
partie de la Compagnie, il est passé & l'ordre du jour sur la
proposition de M. Casati.
M. le baron Dard, présenté par MM. A. Maury et de Bar-
thélemy, sollicite le titre d'associé correspondant national à
Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). MM. Ulysse Robert, de Las-
teyrie et Coun^od sont désignés pour former la commission
chargée de faire un rapport sur cette candidature.
Travaux .
M. Bertrand annonce que les têtes de bronze récemment
communiquées à la Compagnie (séance du 6 juin) viennent
d'être acquises par le Musée de Saint-Germain. Ces têtes
ont été trouvées vers 1873 sur le territoire de la commune
de la Croix-Saint-Ouen, à six kilomètres de Compiègne.
L'examen qu'il a eu occasion d'en faire depuis qu'eiies
sont en sa possession l'a conduit à penser qu'elles étaient
de travail gaulois et qu'elles remontaient à une époque voi-
sine de celle de la conquête.
M. Bertrand communique en outre une série de haches et
de boucles provenant du département de l'Aisne qu'il a éga-
lement réussi à faire entrer au Musée de Saint-Germain.
M. de Barthélemy, au nom de la Commission des impres-
sions, lit un rapport concluant à l'insertion dans les Mémoires
du travail de M. Courajod sur Le buste dit du président
<T Ormesson. Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée
d'examiner la candidature du docteur Piicque, lit un rap-
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— 222 —
port favorable ; on passe au vote, et M. le docteur Plicque,
ayant réuni le nombre réglementaire de suffrages, est pro-
clamé associé correspondant national à Lezoux (Puy-de-
Dôme).
11 est donné lecture par M. Mowat de la note suivante,
envoyée par M. Sacaze, associé correspondant à Saint-
Gaudens :
< Vers le milieu du mois de décembre dernier, M. Gour-
don a trouvé deux fragments d'inscriptions antiques dans
la vallée d'Aran, ancienne dépendance de la cwitas Conve-
narum; il s’est empressé de me les communiquer, mais j'at-
tendais , pour en parler, qu'il les eût publiés lui-môme.
M. Gourdon vient de leur consacrer une intéressante notice
dans le dernier Bulletin de la Société Ramond , et je puis
décrire à mon tour ces deux monuments épigraphiques,
conservés aujourd'hui dans le cabinet de leur premier édi-
teur, à Luchon.
« L’un de ces marbres inscrits, haut de 0“18 et large de
0 œ 243, se trouvait encastré dans la maçonnerie d'un contre-
fort de l'église d'Escugnan, à gauche du portail. 11 ne reste
plus que les deux premières lignes :
ILVRBERRiXO
ANDEREXO
< Il est difficile d’expliquer ce texte tronqué. • S'agit-il
< d'une inscription votive ou d’une inscription funéraire? »
demande M. Gourdon, et il se borne à poser la question. Je
ne prétends pas la résoudre, mais je veux l’aborder.
« Le fragment appartenait à un cippe ; on voit encore, à
la partie supérieure, la trace d'une corniche dont la saillie
est de 0 m 02 : c'est la forme ordinaire des monuments votifs,
très rarement employée pour les monuments funéraires.
c Sur le fragment supérieur d'un autre cippe, décou-
vert à Tibiran et déposé dans la collection de M. d'Agos,
on lit :
ILVRBE
T IXON II
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— 228 —
« Voilà donc le même mot Iîurberrixo , Ilurb€[r)ixon[i] f
écrit sur deux cippes, en tête de la légende, à la place habi-
tuellement occupée par le nom de la divinité, dans les monu-
ments votifs. ïlutberrixo peut être un datif comme
berixoni , les règles de la déclinaison présentant souvent des
variantes pour le même nom (ainsi Arixo deo et friront). De
ce nom, on peut rapprocher ceux de quelques divinités con-
nues : Iîuro, Ilumber , llixo et, pour la terminaison, Bai -
corrixo.
« Toutes ces considérations me font supposer que /far-
berrixo est aussi un vocable divin.
< Je verrai dans Anderexo le nom de la personne qui dédie
le monument, probablement une femme. Nous trouvons, en
effet, dans les inscriptions des Pyrénées, une Andere filia , à
Martres-Tolosanes, une Anderex filia , A Gaubous, une Andere
ou Andezex filia , à Montsérié, une Andereni filiae , à Larcan,
une Andereseni malri , à Luchon, et une Anderilia filia , dans
le Haut-Comminges. La forme du nominatif Anderexo ne
présente rien d’anormal. Ne lit-on pas, par exemple, Nescato
uxor , sur un marbre de Saléchan ?
« Nous ne possédons que les deux premières lignes du
texte ; la filiation d' Anderexo et la formule votive se trou-
vaient à la suite, et la légende entière, si je ne me trompe,
avait une rédaction semblable à celle-ci, relevée sur un
autel de Saipt-Plancard et conforme, d'ailleurs, à la plupart
de noe inscriptions votives :
8VTVGIO
GEREXO
CALVI • P
VSL M
c A Sutugius, Gerexo, fils de Calvus, avec empressement
< et reconnaissance, en acquittement de son vœu. >
« Le second monument publié par M. Gourdon était noyé
dans les substructions de la chapelle romane de Gésa ; c’est
un fragment de cippe votif, haut de 0 m 175 sur 0 m 10 de largeur :
L • POM
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PAVLINIA
NVSVSLM
« A , L(uclus) Pom(peîus) Paulinianus acquitte son vœu
« avec empressement et reconnaissance. »
c Le marbre est mutilé à la partie supérieure» celle qui
contenait le nom divin ; il reste seulement quelques traces
de lettres au-dessus de la ligne L • POM. Je lis Pom(peius) t
parce que ce nom se rencontre fréquemment dans l’épigra-
phie des Pyrénées, en souvenir de Pompée. C’est ce général,
on le sait, qui fonda Lugdunum Convenarum , en 72, après la
pacification de l'Espagne, et le pays d’Àran dépendait de la
cité des Convènes.
c Les villages d’Escugnan et de Gésa sont situés dans le
voisinage des thermes d’Artias où l’on a recueilli, il y aune
vingtaine d'années, quelques monnaies romaines et un frag-
ment de cippe, encore inédit, portant les quatre lettres
NYMP(àm). Gésa se trouve à 8 kilom. 8.-0. des sources de
la Garonne, puisque l'on est convenu de donner ce nom à
deux petites excavations d'où émergent deux filets d'eau
presque imperceptibles, sous le gazon, tandis que le beau
ruisseau de Ruda, sorti des lacs de 8abourédo, a fait un
trajet de plus de 12 kilomètres, quand il reçoit, près de Tré-
dos, la Garonne, tout petit ruisseau dont le parcours est
jusque-là de 3 kilomètres à peine... »
M. Saglio fait passer sous les yeux de ses confrères un
fragment de bijou en or émaillé, où l'on voit représenté, sur
un fond d'émail bleu étoilé d'or, la figure de saint Joseph
tenant dans ses bras l'enfant Jésus.
L'enfant est nu; il touche de sa main gauche la barbe de
saint Joseph ; dans la droite il porte le globe surmonté d'une
croix. Le saint, caractérisé par la baguette que termine un
bouquet de lis, est vêtu d'une tunique émaillée de vert et
d'un manteau coloré par places d'un émail/ouge aventuriné.
Ges émaux sont translucides. Une partie du manteau, les
cheveux, la baguette sont en or sans émail. Le visage du
saint, sa barbe, ses mains, toute la figure de l'enfant Jésus
sont en émail blanc opaque et, c’est ce qui fait le principal
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— 225 —
Intérêt dn bijou, le modelé dans ces parties n'a pas été
obtenu par le repoussé du métal, mais au moyen de la cou-
leur blanche, fort épaisse ; le faire en est large et souple.
Au contraire le travail des autres parties accuse une
certaine inexpériencë. Il semble que Ton n'ait pas devant
soi l’œuvre d’un orfèvre, mais d’un sculpteur s’essayant à
faire un bijou et réussissant tout d’abord dans les morceaux
qu'il a exécutés le plus hardiment.
Par son style, ce bijou remonte à la dernière partie du
xv* siècle. H appartient actuellement à M. le curé de la
Madeleine et a été communiqué à M. Saglio par M. Froment-
Meurice.
M. l’abbé Thédenat communique un fragment de sarco-
phage qui était autrefois devant la porte de l’église Notre-
Dame-de-Nazareth, appartenant aux moines de Saint-Victor,
au Luc (Var). Il est aujourd’hui conservé dans le jardin de
l’hôpital de la même localité.
c La face antérieure est strigilée. Sur un des côtés on a
représenté la chasse du sanglier de Calydon : un chasseur
debout, armé d’un épieu, et un chien attaquent le sanglier.
Un homme cherche un refuge sur un arbre; derrière le
chasseur sont deux autres personnages debout, au repos.
« Le côté gauche du sarcophage a disparu,
c Sur le rebord supérieur était gravée une inscription
métrique, vraisemblablement composée de trois vers, dont
on peut déchiffrer quelques lambeaux; le premier vers,
gravé sur le côté gauche, a disparu ; le second est sur la
face antérieure ; le troisième, sur le côté droit, au-dessus
de la chasse au sanglier; cette inscription a été publiée,
mais sans restitutions, par M. do Bonstetten*, d’après une
copie de M. Aube, notaire au Luc :
. . ACONIV8INVALI / ///////// NIANESE
QVEMDEDERATCVRSVMFORT
1. Carte archéologique du Var , p. 25, y* Luc (le).
ANT. BULLETIN. 15
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[laedant] (?)
. . aconius imaü[dum mfortu]nia ne ie.
[Vixi et] quem dederat curium fort[una peregi].
c Le dernier vers a été emprunté à Virgile (Æn., 1. IV,
?. 653). »
M. Flouest, associé correspondant national, présente des
reproductions en fac-similé (grandeur de nature), par voie
d'estampage, de deux pierres tombales par lui décrites et
expliquées dans sa monographie épigraphique du canton de
Recey-sur-Ource (Côte-d'Or), qui sera prochainement publiée.
La plus ancienne dont la partie supérieure a malheureu-
sement disparu, est rentrée, il y a peu d'années et après bien
des vicissitudes, dans l’église de Bures-les-TempUers, village
où existait une commanderie ressortissant au grand prieuré
de Champagne établi à Voulaines, à 16 kilomètres en aval,
dans la vallée de l’Ource. Elle représente sous une arcade
trilobée un chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem armé de
pied en cap. Malgré le séjour prolongé de cette pierre sur
un ruisseau auquel elle servait de passerelle, les détails de
l’armure se laissent reconnaître et sont très intéressants.
Ils caractérisent bien le système adopté au commencement
du xiv* siècle et qui devait bientôt conduire à Yarmure de
plates.
M. Flouest est parvenu à rétablir, dans ses parties alté-
rées, l’inscription bordant la pierre. Elle se lit ainsi :
s : conmandeours : de : Sures : li : quel : trespassa :
lan : de : grâce : m : || c : c : c : cinquante : trois : le : ||
tour : devant : la ; /este : sainte : croix : en : septembre :
Il est vraisemblable que cette pierre tombale est celle de
Guillaume de Fougereulle. Des documents conservés aux
archives de la Côte-d’Or établissent qu’il a été le dernier
commandeur de Bures, la commanderie étant entrée après
lui dans la dotation du grand prieur de Voulaines, où elle a
été maintenue jusqu’à la révolution. Or, il est positif que
Guillaume de Fougereulle est devenu commandeur en 1348;
puisqu’il a le dernier exercé directement cette charge et que
le commandeur pour lequel a été gravée la pierre dont il
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s’agit, est décédé en 1358 ; il n’est pas téméraire de penser
que c’est son effigie qu’on y retrouve.
La seconde pierre tombale est conservée dans une salle
basse à voûte d'arête, dite salle du chapitre, faisant partie
des bâtiments de l'ancienne chartreuse de Lugny. dette
chartreuse, autrefois au diocèse de Langres, constitue aujour-
d'hui l’un des hameaux de la commune de Leuglay (Côte-d'Or) .
L'épitaphe, rédigée en vers léonins, nomme Jehan de
Gohenans, qui, après avoir couru la carrière militaire,
acheva sa vie dans la retraite sous l'habit de saint Bruno.
11 combla la chartreuse de tant de biens, qu'on a pu, dit un
obituaire, le considérer comme son second fondateur.
Son épitaphe est ainsi conçue s
Ci gist frété Jehan de Gohenans
Noble chlr en son temps
qui vint et quatre ans a || porté
cest habit en humilité j|
En décembre derrenier iour
rendi rame a son creatour
mil quatre cens et ung || aussi
Dieu lui face vraye mercy
Un phylactère, qui se déroule de chaque côté du corps et
passe sous le bras droit, porte ce distique bien connu :
Non desperelis vos qui peccare soletis
exemploque meo vos reparate deo,
auquel l'ordonnateur de l’œuvre a cru devoir ajouter et
sàlvi eritis , afin sans doute de rendre plus homogène le
rythme métrique qu'il avait adopté pour l'inscription funé-
raire.
Le dessin de l'effigie du défunt est d’une distinction rare.
Les plis de son froc sont disposés très justement et très élé-
gamment ; les épaules, les bras, les mains jointes sont bien
en place ; la figure est si vivante qu'elle donne l'impression
(trompeuse sans doute) d'un portrait. Cette effigie est évi-
demment l'œuvre d'un artiste de mérite et on se rappelle
tout naturellement, en l’étudiant, qu’après son mariage avec
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— 228 —
Marguerite de Flandre, le duo de Bourgogne, Philippe le
Hardi, avait amené dans sa capitale de Dtfon une petite
colonie d'artistes flamands, parmi lesquels Claux-Sluter qui
doit au Puits de Moïse une grande célébrité. La chartreuse
de Lugny n'étant qu'à soixante-cinq kilomètres de Dijon,
il ne serait point extraordinaire que ses moines, si juste-
ment soucieux d'honorer la mémoire de Jean de Gohenans,
eussent confié à un des sculpteurs du duc le soin d'exécuter
sa dalle funéraire.
Deux écussons, chargés d'une croix engrôlée qui se repro-
duit aux quatre angles de la pierre, soulèvent une question
de quelque difficulté. Ce ne sont ni les armes de la famille
de Gohenans, ni celles de la chartreuse de Lugny. D semble
du reste que cette croix, bien que très visible encore, ait été
anciennement l'objet de quelque entreprise destinée à la dis-
simuler sous le mastic coloré qui remplissait à l'origine
tous les creux de la pierre. L'effigie et l'inscription ayant
échappé à toute atteinte pendant la période révolutionnaire,
il est permis de croire que ce travail de demi-érosion a eu
précisément pour cause la reconnaissance tardive d'une
erreur qu'on aura cherché à réparer.
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
• Un des explorateurs de la Tunisie, M. Poinssot, m'a
remis l'estampage d'un fragment d'inscription qu'il a décou-
vert à l'Henchir-Belait, sur le bord sud. de la Sebka-el-
Koursia, à 10 kilomètres environ de î’Henchir-bou-Ftis.
L'Henchir-Belait portait dans l'antiquité le nom de civitas
Tepeltensis , comme le démontrent plusieurs textes relevés
par M. Poinssot. Ce fragment est assez difficile à lire, parce
que toutes les lettres sont coupées en deux par un sillon
horizontal assez profond :
MAX
NOBILISSIMO
CAES-ET DN
IMP-CAES-C-IVLI-VERI
« Ce fragment ne peut se rapporter qu'à C. Julius Verus
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Maximus, fils de Maximinus, et doit se compléter au moins
ainsi :
c. iulio vero MAX
imo NOBILIS8IMO
CAESET DN
IMPCAESCIVLIVERI
maximini invicti
pii felicis aug.
filio
c Une borne milliaire de Thamugadi (G. I. L., t. VIII,
n # 10203) peut servir de base à cette restitution, mais il est
impossible d'indiquer les titres de Maximinus qui suivaient
le mot aug. et fournissaient les éléments chronologiques
nécessaires pour dater le texte. C'est entre les années 235
et 238 que ce monument a été élevé. En l'année 238, au
moment où le vieux proconsul Gordien se fit proclamer
empereur, les lettres ont été mutilées par des barres hori-
zontales qui les coupent en deux. Ordinairement les noms
de Maximinus et de son fils Maximus ont été martelés sur
toutes les inscriptions publiques dans l'intérieur de la province
proconsulaire, mais le reste du texte est demeuré intact.
Pour l’inscription de l'Henchir-Belait, on a procédé autre-
ment ; le texte tout entier a été biffé. — Sur plusieurs ins-
criptions de l'Afrique proconsulaire, après la défaite des
Gordiens par Gapellien, les noms de Maximinus et de Maxi-
mus ont été rétablis, quelques jours après avoir été martelée,
de sorte qu'on peut les lire, en plus petits caractères, dans
le creux même produit par le martelage. »
M. Héron de Villefosse communique ensuite une inscrip-
tion funéraire inédite, découverte, en 1882, à Arlaines près
Vic-sur-Aisne, et conservée aujourd’hui à l’hôtel de ville de
Soissons (Aisne) :
« Cette inscription est gravée sur une pierre calcaire assez
tendre qui a été malheureusement brisés en plusieurs mor-
ceaux. Les trois principaux fragments ont été conservés et
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contiennent le texte presque en entier, sauf le nom du
défunt dont il ne reste que les deux dernières lettres :
. . . VS’SECCI* F • aRYERN V
SEQVESALAVONTIORVM
ANXXV- STIPEND
VH- H 8 E8T
... us, Secci f(ilius), Arvemus, eques <ûa[e] V[oc\ontiorum,
ann(orum) XXV, stipend(iorum) VU. H{ic) s(itus) est.
< Le texte est entouré d'un encadrement. Gomme on le
▼oit, c’est l’épitaphe d’un cavalier appartenant à l’o/a Vocon-
tiorum , car il paraît certain qu'il faut corriger VONTIO-
RVM en VOCONTIORVM. L’aJa Vontiorum est tout à fait
inconnue, tandis que l’existence de ïala Vocontiorum est
attestée par plusieurs inscriptions.
a Le défunt est Arverne, Arvemus. R ne faut pas s’étonner
de le trouver incorporé dans l’ala Vocontiorum : dans les
alae et les cohortes il y avait des gens de toute nationalité.
Une inscription conservée au Musée de Bonn fait connaître
un Trevire, Treverus , qui était également eques ala\e ] Vocon-
tiorum 1 . Les textes funéraires des cavaliers auxiliaires portent
très fréquemment EQVESALA au lieu de EQVES-ALAE*.
< Vola Vocontiorum fit partie de l’armée de Bretagne : on
lit, en effet, dans une inscription d’Hemmen-Indoornik, le
nom d’un décurion de cette ala ainsi qualifié :
DECALAEVOCONTIOR
EXERGIfVVSBRITANNIGI-
dec(urio) alae Vocontior(um ), exercituus Britannici ».
« Cette mention est confirmée par un autre texte décou-
vert en Angleterre, en 1783, près de Newstead, Roxburg-
shire : il est gravé sur un autel votif élevé par Aelius
Marcus
DEC* ALAE AVG
VOCONTIOr
dec[urio) alae Aug(ustae) Vocontior(um) A .
1. Brambach, I. R. n* 161.
*. Cf. Brambacb, I. R. 161, 1M7, 1228, etc.
3. Brambaob, 1. R., n* 67.
♦. ai. L,L VII, n* 1080.
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< Or, l'inscription du Musée de Solssons a été trouvée à
Arlalnes, point situé précisément sur la route que devaient
suivre tous ceux qui de Gaule et d’Italie se rendaient en
Bretagne : cette route aboutissait à Gessoriacum (Boulogne)
où stationnait la flotte de Bretagne et où s’embarquaient
naturellement les troupes envoyées dans cette province.
Peut-être peut-on expliquer ainsi la présence de ce cavalier
à Arlàines et supposer qu’il est mort en route, en se rendant
à son poste.
c II ne faut pas oublier toutefois que le lieu appelé Arlàines,
aujourd’hui complètement inhabité, était, à l'époque romaine,
un centre assez important dont les vestiges sont encore
apparents 1 2 . Il pouvait y avoir là un praesidium ; la position
eût été admirablement choisie. A l’endroit même où l’em-
branchement d’Augustomagus (Senlis) se détachait de la
grande route de Mediolanum (Milan) à Gessoriacum (Bou-
logne 3 ), ce poste aurait servi à surveiller les deux voies ; il
aurait eu en même temps pour objectif la protection du
passage de l’Aisne qui se trouvait tout près de là, à Vic-sur-
Aisne ; placé un peu en avant de Soissons en venant de
Boulogne, il pouvait également, à un moment donné, couvrir
Soissons et arrêter l’ennemi. On comprendra l’importance
de cette protection, si on se rappelle que Soissons possédait
des manufactures d’armes mentionnées dans la Notitia Digni-
fatum
« Il est impossible, du reste, de savoir si ce cavalier est
mort accidentellement en passant par Arlàines ou s'il faisait
partie de la garnison d'un poste établi sur ce point : de
nouvelles découvertes nous l’apprendront peut-être. Entré
au service à dix-huit ans, il est mort à vingt-cinq ans, après
être resté sept ans sous les drapeaux. »
1. Voir à ce sujet Pêcheur, Rapport sur les fouilles (T Arlàines, prés de Bon-
tenoy (Aisne), Laon, 1851, in-8» avec une planche.
2. Itinerarium Antonini , éd. Parthey et Pinder, n M 356 à 363.
3. Occ. IX, 35, p. 146 de l’éd. Seeck. Quoique le mot qui suit Suessionensis
soit effacé, il est certain que c’était un mot indiquant une fabrication d’armes, soit
seutaria , soit loricaria , etc., puisque l’énumération dans laquelle est comprise la
rille de Soissons s'applique aux fabriques de la Gaule.
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— 232 —
Séance du 27 Juin.
Présidence de M. 6. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Annale» de Y Académie de Mâcon, 2 e série, t. IV. Mâcon, 1883.
Bulletin de la Société archéologique de Sérier s, 2 e série, t. XI,
livr. 2. Béziers, 1883, in-8\
— de la Société philomatique vosgienne t 8 e année, 1882-83.
Saint-Dié, 1883, in-8\
Mémoire» de la Société académique <T agriculture, sciences , art »
et belles-lettres du département de Y Aube, t. XIX de la
5* série (XL VI de la collection). Troyes, 1882, in- 8*.
Revue africaine , XXVII e année, n* 15, janvier-février 1883.
Alger, 1883, in-8°.
Barthélémy (A. de). Monnaie» gauloise» inédites et rectifica-
tion ». (Extrait de la Revue numismatique , 3 e trim., 1883.)
Gachard. Recueil des ordonnances des Pays-Bas autrichiens ,
t. V. Bruxelles, 1882, in-8\*
Rossi (le Commandeur G. -B. de). Bullettino di archeologia
cristiana , A • série, 1" année. Borna, 1882, in-8\
Toubret (G.-M.). Notes sur quelques antiquités chrétiennes
existant dans les musées du midi de la France . Paris, 1883,
in-8%
Correspondance.
M. Michel, président de la Société archéologique du Gâti-
nais, demande l'échange des publications ; sa lettre est ren-
voyée à M. le bibliothécaire archiviste.
M. Delahaut, de Charleville (Ardennes), sollicite le titre
d’associé correspondant. L'examen de sa demande est ren-
voyé à une séance ultérieure.
Travaux .
Par l'entremise de M. Chabouillet, M. Boucher de Molan-
don, associé correspondant de la Société, membre non
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résidant du Comité des travaux historiques, fait hommage
à la Société des Antiquaires de France d'un exemplaire en
bronze de la médaille gravée, sous sa direction et à ses brais,
en mémoire de la restauration de la Salle des Thèses de
l'ancienne université d'Orléans.
M. Chabouillet, suppléant au silence modeste de M. Bou-
cher de Molandon dont le nom ne paraît pas sur cette
médaille, rappelle que notre confrère l'archéologue Orléa-
nais a été l'un des principaux instigateurs de l'acquisition
de l'édifice en question ainsi que de sa restauration, à
laquelle il a largement contribué de ses deniers. On le sait
du reste, M. Boucher de Molandon est coutumier de faits de
ce genre ; c'est lui qui a institué des prix quinquennaux
décernés par la Société archéologique et historique de l’Or-
léanais dont il a été souvent le président.
M. l'abbé Thédenat communique, de la part de M. de
Laigue, consul de France à Livourne, la photographie de
deux chapiteaux romains historiés, encastrés dans une
muraille, à Pise. Un de ces chapiteaux représente Jupiter
entre deux Victoires dont l’une tient une couronne, l’autre
un trophée. Sur le second chapiteau on voit Harpocrate
également entre deux Victoires, dont l'une tient une palme
et l'autre une couronne.
M. Courajod fait la communication suivante :
« En 1875, j’ai présenté à la Société une tête d’homme
sculptée en pierre qui venait d'ôtre donnée au Musée du
Louvre par M. Edmond Bonnaffé, après avoir été très admirée
à l'exposition rétrospective organisée en 1874 au profit des
Alsaciens-Lorrains L Cette pièce était désignée au catalogue
de cette exposition comme une Tête d'apôtre venant de l'une
des statues de la Sainte-Chapelle. Notre confrère M. Robert
de Lasteyrie ayant bien voulu me demander sur ce monu-
ment un article destiné à être inséré dans une revue qu’il
dirige, j'ai dû me livrer à une recherche approfondie des
origines de la sculpture entrée au Louvre en 1875. 11 résulte,
1. Gazette de « beaux-arit , tome X, 2* période, p. 302, octobre 1874.
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d’une part, d'une étude très attentive des statues restaurées
de la Sainte-Chapelle et, d’autre part, des communications
obligeamment fournies par MM. Bœswilwald et Geoffroy-
Dechaume, ainsi que des renseignements transmis, de très
bonne grâce et aveo la plus entière bonne foi, par le géné-
reux donateur, que la tète actuellement au Musée du Louvre
provient effectivement de la Sainte-Chapelle, mais que c’est
une copie exécutée par l’un des artistes restaurateurs de
cet édifice 4 . »
M. Ramé présente deux bagues mérovingiennes en cuivre
trouvées à Melle (Poitou), et ornées de monogrammes.
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DD 3® TRIMESTRE DB 1883.
Séance du 4 Juillet.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société archéologique du midi de la France ,
28 novembre 1882 au 20 mars 1883. Toulouse, 1883, In-4*.
— delà Société historique et archéologique du Périgord , t. X,
3® livr. Périgueux, 1883, in-8 # .
1. Voyez an article de M. Robert de Lasteyrie inséré en 1883 dans la Gazette
archéologique t 8* année, p. 164 à 168.
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— 235 —
Mémoire» de la Société archéologique du midi de la France,
t. XIII, 1" livr. Toulouse, 1883, in-é°.
— et document» publié» par la Société savoisienne dhistoire et
d'archéologie, t. XXI. Chambéry, 1883.
Recueil de la commission de» art» et monument» de la Cha-
rente-In férieure, et Société d'archéologie de Sainte », 2* série,
t. Il, 12 e et 13® livr., VI® de la collection. Saintes, 1883.
Choisy (A.). Étude» sur V architecture grecque; première étude :
V Arsenal du Pirée , d'après le devis original des travaux.
Paris, 1883, in-A\
Salkbury (Stephen). A partial index of the proceedèngs of
the American antiquarian Society from its foundation in
1812-1880. Worcester-Massachusetts, U. S. A., 1883.
Correspondance.
M. le docteur Plicque écrit pour remercier la Compagnie
de son admission au nombre des associés correspondants
nationaux.
Travaux.
M. Egger offre, de la part de M. Choisy, ingénieur en chef
des ponts et chaussées, un mémoire sur l'arsenal du Pirée.
M. Mowat signale une inscription grecque conservée au
Musée d'Avignon et inexactement publiée par Mérimée 4 . Il
en présente une copie fidèle d’après un estampage de feu le
capitaine Colson, de l’Académie du Gard, communiqué par
M. Maxe-Werly.
TIBEPION KAATAION APAKONTOE TION KT
PEINA ANTMATPON IIAAAIOIIOAEITÀN
KAAYAIA MNÀSArOPA eiTATHP 0EONIS *T
SKIA TON ANAPÀ EYN0IA2 ENKA KAI $IAOST[opyiaç].
L’inscription est consacrée à la mémoire de Tiberius
Claudius Antipater, fils de Draco, tribu Quirina, originaire
de Paléopolis, par sa fille Claudia Mnasagora et par sa femme
1. Note* d’un voyage dans le Midi , t I, p. 150,
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— 236 —
Théonis Fusela. Ce texte est intéressant en ce qu’il nous
apprend que la Tille de Paléopolis en Achaïe était, à l’époque
romaine, inscrite dans la tribu Quirina; il parait avoir
échappé aussi bien aux éditeurs du Corpus inscriptionum
graecarum qu’à ceux du Corpus inscription mm latinarvm.
M. Héron de Villefosse fait observer que le Musée d’Avi-
gnon contient un certain nombre de monuments étrangers à
la Gaule et entre autres plusieurs stèles grecques provenant
de la collection Nani, de Venise. Le marbre signalé par
M. Mowat pourrait avoir fait partie de cette collection. 11
peut aussi avoir été acheté à quelque négociant de Marseille
ou à un capitaine de navire : le Musée d’Avignon a fait de
fréquentes acquisitions dans cette ville.
M. Egger fait observer que le texte de cette inscription
présente des formes appartenant au dialecte dorien.
M. 8aglio fait circuler une plaque d’émail sur laquelle il
croit reconnaître le portrait du cardinal d’Amboise.
M. l’abbé Thédenat communique, d’après un manuscrit du
président Bouhier, une inscription funéraire métrique, attri-
buée à Chanac (Lozère). Voici comment s'exprime le prési-
dent Bouhier : « Inscription qui m'a été donnée par M. le
< chevalier de Saint-Point, comme l’ayant vue à Chanac,
< bourg du Givaudan, sur une pierre déterrée en 1727, dans
< des débris d'un ancien édifice où on trouva aussi plusieurs
< urnes :
SALVE SANCTB ITERVM IVLI SÀLVETE RECEPTI
CARI ITERVM CINERES ANIMAEQVE VMBRAEQVE TVAE NVNC
QVAS SEMPER RECOLAM SOLEMN1BVS OPTIME VOTIS
DVM MEMOR IPSE MEI DVM SPIR1TVS HOS REGET ARTVS
< Le nom Receptus était assez commun chez les Romains. »
Le président Bouhier prend recepti pour un nom. Il se
trompe; les formules qui suivent sont au singulier et
indiquent que l’épitaphe était celle d’un seul personnage :
Iulius ; recepti et cari sont des adjectifs se rapportant au
mot cintres.
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— 237 —
Salve, sancte iterum luit , sahete, recepti
Cari iterum cineres, ammaeque umbraeque , tuae nunc ,
Quas semper recolam solemnibus , opitme, votis
Dum memor ipse mei, dum spiriius hos reget artus .
Le dernier vers est emprunté à Virgile G#»., 1. IV, v. 336).
Séance du 1 1 Juillet.
Présidence de M. Q. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Archeological Instituts of America ; fourth annual report of
the executive commit ee, 1882*83. Cambridge, 1883, in-8\
Bulletin <Thistoire ecclésiastique et d’ archéologie religieuse des
diocèses de Valence , Digne, Gap , Grenoble et Viviers ,
m* année, 3 e , à e et 5 e livr., in-8\
— delà Société archéologique d’Eure-et-Loir, n* 163, juin,
1883 ; procès-verbaux. Chartres, 1883, in-8\
Journal des Savants , 1883, in-A*.
Mémoires de la Société Eduenne , nouvelle série, t. II. Autun,
1882, in-8\
— de la Société des antiquaires de la Morinie, t. XVIII, 1882-
1883. Saint-Omer, 1883, in-8*.
— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, t. V,
1 er fasc. Chalon-sur-Saône, 1882, in-A*.
Revista de archivos, bibliotecas y museos , organo oficial del
cuerpo facultative del ramo , segunda época, ano IX, n°» 5
et 6. Madrid, 1883, in-8*.
Durand (Paul). Monographie de Notre-Dame de Chartres :
explication des planches. Paris, Impr. nat., 1881, in-A*.
Guilhermy (F. db) et Lastbyrib (R. de). Inscriptions de la
France du V • siècle au XVII 1°, t. IV ; ancien diocèse de
Paris. Impr. nationale, 1883, in-A*.
Philippe (Henry). A brief account of the more important public
collection of American archeology in the United-States , in-8*.
Rby (E.-G.). Sommaire du supplément aux familles Outre-
mer. Chartres, Durand, 1881, in-8*.
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— 238 —
Correspondance.
M. le président annonce la mort de M. Édouard Fleury,
associé correspondant, et exprime les regrets que cette perte
cause à la Compagnie.
Travaux.
M. Schlumberger donne lecture d'un mémoire relatif aux
représentations de la Vierge et des Saints sur les sceaux byzan-
tins. — M. Demay demande k M. Schlumberger de préciser
autant que possible la date des sceaux sur lesquels se trouve
représentée la Vierge dite byzantine ; il ajoute qu'il serait
intéressant d'en reproduire les types les plus caractéristiques.
— M. Schlumberger répond que les sceaux sur lesquels se
trouve cette représentation appartiennent aux x*, xi* et
xii* siècles. — Le travail de M. Schlumberger est renvoyé à
la Commission des impressions.
Séance du 18 Juillet.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Cessac (P. de). Une sépulture double de V époque de la domina-
tion romaine au village des Chaudes , commune d'Arrênes
(Creuse), in-8*.
— Un trésor des monnaies des comtes de la Marche et leur
atelier monétaire de Bellac. Paris, Rollin, 1882, in-8».
Travaux .
M. l’abbé Thédenat expose que, s'étant transporté au col-
lège de Juilly avec quelques-uns de ses confrères de la
8ociété des Antiquaires de France ; MM. A. de Barthélemy,
J. de Laurière, G. Schlumberger, A. Héron de Villefosse,
H a été procédé à la reconnaissance du cœur de Henri II
d’Albret, roi de Navarre, grand-père du roi Henri IV,
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déposé dans l’abbaye de Juilly par Nicolas Dangu, ancien
chancelier de Navarre, mort en 1567, abbé de Juilly. Après
avoir reconnu la présence du dépôt, on Ta remis en place
et on a scellé de nouveau la plaque en marbre qui ferme la
niche. M. l'abbé Thédenat communique ensuite lo texte
d'une inscription rédigée par les soins de Nicolas Dangu et
gravée sur cette plaque :
ICY GI8T LE CVEVR DE TRE8 HAVLT, TRES EXCELLENT,
ET TRES MAGNANIME PRINCE HENRY PAR LA GRACÉ DE
DIEV ROY DE NAVARRE, SEIGNEVR SOVVERAIN DE BEARN
ET DE DONEZAN, DVC DE NEMOVRS, GANDIE , MONBLANC
5 ET PENEFIEL, COMTE DE FOIX, BIGORRE, ET PERIGORT,
SIRE DALBRET, VISCONTE DE LYMOGES, MARSAN, TVRSAN ,
GAVARDAN, NEBOVSAN, CASTELMORON, AILLAS ET
MAREMPNES, PAIR DE FRANCE, GOV VERNE VR ET
LIEVTENANT GNAL POVR LE ROY AV DVCHE DE
10 G VIENNE, VILLE DE LA ROCHELLE ET PAYS DAVLNIS,
Q V I TRESPAS8A A HAGETMAV EN CHALOCE, LE
VINGT NE VF VIES ME IOVR DV MOY8 DE MAY, LAN
MIL CINQ CENS C1NQVANTE CINQ LEQVEL CVEVR
MESSIRE NICOLAS DANGV EVESQVE DE MENDE,
15 ABBE DE FOIX ET DE CE MONA8TERE, CONSEILLER
DV ROY, MAISTRE DES REQVESTES ORDINAIRE DE
SON HOSTEL, ET CHANCEELIER DE NAVARRE A FAIT
APPORTER ET ENTERRER EN CE LIEV, PAR CONGE
ET PERMISSION DE TRES HAVLT, TRE8 EXCELLENT,
20 ET TRES MAGNANIME PRINCE ANTHOINE PAR LA
GRACE DE DIEV ROY DE NAVARRE, SEIGNEVR
SOVVERAIN DE BEARN, ET DE DONEZAN, DVC DE
NEMOVRS, GANDIE, MONBLANC, PENEFIEL, VANDOSMOIS
ALBRET, ET BEAVMONT, COMTE DE FOIX, BIGORRE,
25 PERIGORT, MARLE, ARMAIGNAC, RODDETZ, ET
CONVERSAN, VISCONTE DE LYMOGES, MARSAN, TVRSAN,
GAVARDAN, NEBOVSAN, CASTEL MORON, AILLAS ET
MAREMPNE8 , SEIGNEVR DANGHIEN, DE HAM, BOHAINC,
BEAVREVEOIR, DVNQVERQVE, BOVRBOVRG , ET GRAVELIC,
30 CHASTELLAIN DE LI8LE, PAIR DE FRANCE, GOWERNEVR
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— 240 —
ET UEVTENÀNT GNAL POVR LE ROY AV DVCHE DE GVIENNe
VILLE DE LA ROCHELLE ET PAY8 DAVLNI8 , ET DE IANNE
AVS8I PAR LA GRACE DE DIEV ROYNE DE NAVARRE, DVCHESse,
COMTE8SE, VICONTESSE, ET DAME DE8t> LIEVX, TERRE8 ET
35 SEGNEVRIES FEMME DVDICT SEIGNEVR ANTHOINE FILLE VNICQw
ET HERITIERE 8EVLLE DVO FEV SEIGNEVR HENRY ET ESPOVZ*
DVfi 8EIGNEVR ANTHOINE, PRIES DIEV POVR lui.
M. A. de Barthélemy rappelle que la Compagnie a été
informée, il y a quelques années, d’une découverte de briques
fort singulières faite à Neuvy-sur-Barangeon. U annonce
que M. de Cessac, associé correspondant national, offre
d’envoyer à la Compagnie des briques analogues trouvées
près d’Aubusson, à Palafeix, commune de Saint-Alpinien, et
k la Vedrenne, même commune. Sur les unes on lit les
légendes : TVRBAT VS EST ; — PANEM ET CIRCENSE8 ;
— D VRABO, etc. Sur les autres on relève les noms IVLIVS
|| CAESAR ; — SPARTACVS, etc. Ces briques ont été
fabriquées au xvr* ou au xvii* siècle pour décorer les murs
du château de Mazeau construit dans le goût italien.
Séance du 25 Juillet.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Aarboger for nordisk Oldkyndighed og Historié udgivne af
det kongelige nordiske Oldskrijt-selskab , 1882-1883. Co-
penhague, in-8».
Att% délia R. Accademia dei Lincei , anno CCLXXX, sérié
terza ; Transunti , t. XH, fasc. 11 et 12. Roma, 1883, ln-A\
Bulletin historique de la Société des Antiquaires de la Mori-
nt€, 32® année, avril, mai, juin 1883. Saint-Omer, 1883,
In-8*.
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— 244 —
— de la Société des archivée historiques de la Saxntonge et de
VAunis, t. IV, 3* livr. Saintes, 1883, in-8\
— de la Société scientifique , historique et archéologique de la
Corrèze, t. V, livr. l rc et 2*. Brive, 1883, in-8*.
Charmasse (A. de). Une révolution dans la ville de Saulieu
en 1409 ; épisode de Vhistoire du XV • siècle . Autun, Paris,
1883, in-8*.
Floubst. Notes pour servir à Vétude de la haute antiquité en
Bourgogne , 6* fasc. Le tumulus du Bois-Bouchot à Chômes -
son (Côte-éVOr), Chalon-sur-Saône, 1883, in-8*.
Julien-Laferrière (l’abbé). L'art en Saintonge et en Aunis ,
1. 1, n° 9. Toulouse, 1881, in-4°.
Schlümberoer (G.). Documents pour servir à Vhistoire des
thèmes byzantins; sceaux de plomb , inédits , de fonction-
naires provinciaux . Paris, 1883, in-8°.
Van Robais. Notes d'archéologie, d'histoire et de numismatique,
8° série. Abbeville, 1883, in-8*.
Correspondance .
M. des Robert, présenté par MM. Prost et de Barthélemy,
sollicite le titre d’associé correspondant national à Nancy.
MM. Michelant, Héron de Villefosse et Courajod sont dési-
gnés pour former la commission chargée de présenter un
rapport sur les titres scientifiques du candidat.
Travaux .
M. Van Robais communique une série de photographies
dont l'examen est confié à M. A. Bertrand.
M. le Président, au nom de M. Ulysse Robert, absent, lit
un rapport sur la candidature de M. le baron Dard. On pro-
cède au vote, et M. le baron Dard, ayant obtenu le nombre
de suffrages exigé par le règlement, est proclamé associé
correspondant national à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais).
M. l’abbé Thédenat fait la communication suivante :
< Les deux mosaïques dont je présente les dessins à la
Compagnie ont été trouvées à Tabarka par le capitaine
ANT. BULLETIN. 16
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adjudant-major Rebora. Gea dessins ont été exécutés par
cet officier et envoyés par lui à M. Poinssot, de qui Je les
tiens.
< La première de ces deux mosaïques a été trouvée le
3 décembre 1882, au lieu dit la Vieille-Eglise, à Tabarka.
Elle a été transportée, sans accident grave, de cet endroit
dans le camp français. Elle est aujourd'hui dans le jardin de
l’adjudant-major.
« Elle mesure 1®05 de hauteur sur 0 m 65 de largeur.
< On lit l'inscription :
PELAGIVS
IN monogramme PA
du Ohrist GE
a Au-dessous de l'inscription est un personnage dans lequel
notre confrère M. l’abbé Duchesne, à qui j’ai montré ce
dessin, a reconnu un évêque. Pelagius porte la grande ton-
sure; Il est revêtu de la casula ; il est debout, devant son
siège épiscopal, dans l’attitude de la prière solennelle. Des
branches de feuillage, des fleurs et des oiseaux symbolisent
le bonheur éternel dans lequel est entré le défunt. Il est
représenté à la fois dans l’exercice de ses fonctions et en
possession de la vie bienheureuse. «
« La seconde mosaïque a été trouvée, le 22 décembre 1882,
sous un sentier conduisant de l'ancienne ville au fort placé
sur la colline qui domine le camp français.
Vaisseau.
CASTVLA • P
VELLA • ANN •
XLVin-REDD
VI1DVSMAR
TIAS PROPER
ANS KA8TITA
TIS • SVME
RE • PREMI
A • DIGNA •
MERVIT
IN MARC *IB
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— 243 —
ILE CORONA
PERSEVERA
NTIBVS • TRIB
VET DEVS GR
ATIA IN PAGE
Castula puella, ann(orum) quadraginta octo , redd(idit spiri-
tum) sextum {dus martias, properans kastitatis sumere premia
digna ; mentit %nmarc(ess)ibile(m ) corona(m). Perseverantibus
tribuet Deus gratia(m). Inpace.
« Au-deüous de l’inscription est représenté un bœuf ou
un veau marchant sur un sol couvert de fleurs.
« L'Inscription est entourée d’une bordure formée de pyra-
mides tronquées au sommet.
< Le vaisseau aux voiles déployées se rencontre souvent
sur les tombeaux des premiers chrétiens. C’est le symbole
de la traversée heureusement accomplie, de l'entrée au port.
Le vaisseau est aussi le symbole de l’JËglise ; sa présence sur
le tombeau atteste que le défunt en faisait partie 4 .
« Je serais porté à regarder comme un veau l’animal qui
est représenté au milieu des fleurs, au-dessous de l’inscrip-
tion. Dans l’antiquité chrétienne, le veau servait souvent à
symboliser le chrétien 9 . Placé ici, au milieu des fleurs, il
représenterait l’&me jouissant du bonheur éternel.
t II paraît que des démarches sont commencées pour faire
entrer ces mosaïques au Musée du Louvre. Il est à désirer
qu’on y réussisse. La première est d’un grand intérêt pour
l’étude du costume ecclésiastique. Mais il faut se h&ter ;
chaque jour fait disparaître quelques-uns des cubes qui
composent ces mosaïques; celle de la vierge Castula, décou-
verte depuis huit mois à peine, a déjà été fort maltraitée 1 2 3 . »
M. l’abbé Thédenat communique ensuite un fragment
d’inscription funéraire conservé au Luc (Var). Ce texte a
1. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquité» chrétiennes , ▼* Navire.
2. Id M ibid., y Veau.
3. La mosaïque de l’évêque Pelagius est aujourd'hui au Musée du Louvre. Celle
de Castula est complètement détruite.
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— 244 —
été publié par Bonstetten*, d'après une copie envoyée par
M. Aube ; mais il n'a pas été complété.
La pierre qui porte cette inscription servait d'autel dans
l'église de Saint-Jacques, à Cagnosc, sur les limites du Luc et
de Gonfaron. Elle est aujourd'hui dans le jardin de M. Aube,
notaire au Luc.
Ses dimensions sont de 0*60 de hauteur sur 0 m 90 de largeur :
G • IVLrVS • 8ENECA • 8IBI • ET . . iulio s
PERATOPATRITVRPAE- NIGRt • /. matri
IVLIO • OPTATO • L • IVLIO • MAxtmo . . iu
LIO • GRATO • FRATRIBVS
F * PVLCHRAE • VXÜRI • G • iulio sene
GAE • F • IYLIAE • G • F • MATERiwe nept.
AN1EN8IBVS pas.
G(aius) Iulius Seneca , Mi et [..Iulio S]perato patri , Tur-
pae Nigr[i /( iliae ) matri] Iulio Optato , L(ucio) Iulio
Ma[ximo,.. Iu]lio Grato fratribus , f[üiae ) Pulchrae
uxori, G(aio) [Iulio Sene]cae J\ilio) t Iuliae G(aii) f\iliae)
Maler[nae nept(i)], AnienMus , [pos(«t/)].
Cette inscription offre une intéressante particularité. Tous
les membres de cette famille appartiennent à la tribu
Aniensis. Au lieu de répéter, suivant l’usage, avec les noms
de chaque individu, l'indication de la tribu, on a appliqué
à tous l'adjectif anienses exprimé une fois pour toutes.
11 existe un petit nombre d’inscription3 dans lesquelles
l'indication de la tribu est faite au moyen d'un adjectif ;
en voici quelques exemples :
Q. Ennius Papirius lus tus a .
Q. Tullius Q. f. Arnensls Florus 3 .
C. Murrius G. /. Arnicnsis Foro Iuli Mo des tus 4 .
M. Mazard, associé correspondant à Neuilly (Seine), pré-
1. Bonstetten, Carte archéologique du département du Var , p. 23, r* God-
faron.
2. C. r. L t. VIII, n* 4971.
3. C. /. L., t. VIII, n # 5280; cf. les n" 5281, 8488, 8504, 8857.
4. C. I. L. % t. VII, n* 38.
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— 245 —
sente deux photographies de grès sculptés de l'époque gallo-
romaine provenant de Vittel (Vosges) :
« Il y a environ une dizaine d'années, dit-il, ces sculptures
furent rencontrées, ainsi que des substructions semblant
appartenir à un édicule carré, dans des fouilles opérées pour
la captation d'une source thermale qui fut conduite à l'éta-
blissement de Vittel. Dans sa notice sur ce bourg, l'abbé
Ghapiat dit qu'on déterra deux colonnes et d'autres anti-
quités qui lui font croire à l'existence d'un petit temple
sur remplacement même de la source.
« La plupart de ces débris avaient disparu lorsque
M. Bouloumié parvint à en retrouver quelques-uns, notam-
ment une statue de femme nue, servant de linteau à la
fenêtre d'une maison de Vittel, et une sorte de sphinx
encastré dans un mur. Par ses soins, ces antiquités furent
transportées dans l'établissement thermal dont il est le
directeur ; c'est là qu'il eut l'obligeance de me les faire voir
et qu'il voulut bien, sur ma demande, en faire photogra-
phier l’ensemble.
f En voici le détail :
f Une statue de femme en fort relief, dont le bras droit
replié rappelle les figures en terre cuite, trouvées souvent
aux sources thermales de Vichy et de Néris. Celle de Vittel
pourrait donc être aussi une représentation du génie de la
source, sortant de l'eau et tordant ses cheveux. La tête et
les pieds sont tronqués ; mais, telle qu'elle est, la statue
mesure encore 0 m 70 de hauteur.
« La pièce la plus intéressante, et qui paraît inédite, est
celle que, faute d'un meilleur terme, je désigne sous le
nom de sphinx. En effet, la tête est celle d'une femme ; le
corps, qui se prolonge horizontalement, est surmonté
d’une sorte d'animal dont les pattes, celles d’un gros sau-
rien, l'étreignent de chaque côté. La tête de l'animal,
malheureusement mutilée, s'allongeait sur la coiffure de la
femme, coiffure qui semble être un casque d'où s'échappent
de grosses torsades de cheveux. Le modelé de cette tête
féminine, qui ne manque pas d'expression, est assez soigné.
On remarque ensuite une petite tête d'animal dont le
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museau est cassé, peut-être celle d'une chèvre. Puis le
chambranle d'une porte avec corniche. Enfin, deux grès
avec traces d'une inscription trop incomplète pour en péné-
trer le sens : VAR se lit très facilement ; et au-dessous
sans doute un M, si les deux pierres appartiennent au même
morceau.
f On a fait figurer sur la photographie une tête d'homme
mourant ou mort, -d'une grande vérité d’expression, les
cheveux fouillés avec le plus grand soin. Ce morceau de
sculpture en calcaire a été retiré d'un puits à Vittel, et,
quoiqu'il ne soit pas antique, on l'a recueilli en raison de
sa valeur artistique.
c D'autres antiquités, provenant également de la source
thermale, avaient, disait-on, été transportées au Musée
d'Epinal. Malgré les recherches obligeantes du conserva-
teur, M. Voulût, on n’a pu retrouver qu’un autre grès et une
tête de cheval en ronde-bosse, plus importante que la tête
de chèvre citée plus haut. •
M. Flouest, associé correspondant, communique une
lettre de M. E. Morel, associé correspondant à Carpentras,
lui signalant l'existence dans sa collection d’un casque en
bronze semblable à celui qui a été découvert en 1882 à
Breu vannes (Haute-Marne), et qui vient d'être publié dans
le dernier volume des Mémoires de la Société.
Le casque de M. Morel a été retiré, en 1873 ou 1874, du
lit de la Marne, au cours de travaux de dragage exécutés à
trois kilomètres de Châlons, en face de la gare de Coolus.
Ce casque avait été placé, contrairement à l'avis de son
possesseur, qui n'hésitait pas à le considérer comme gaulois,
au milieu d'objets appartenant à l’époque gallo-romaine,
lors de l’Exposition de 1878. Un dessin en avait été adressé
au ministère de l’Instruction publique; M. Flouest se pro-
pose de le rechercher.
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
« M. l’abbé Cérès, directeur du Musée de Rodez et asso-
cié correspondant de la Compagnie, m'a envoyé le dessin
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d'une inscription romaine qui se trouve à Rodes dans la
chapelle ruinée de Saint-Vincent, impasse Balestrière. Cette
inscription est gravée sur un fût de colonne antique, utilisé
dans la construction de ladite chapelle pour soutenir une
arcade.
IMPER • CAES
C • VIB • TREB _GAL
LOPFAVG PPM TRI
BIS CoS • PC * PP ET
5 LMP • CAE8 • C • VIB
AFIN • GALLo £S
üEID • VoLVSIAN
PPAVGPFM TRI
BIS * CoS PC * PP
« U est probable qu’il faut lire s à la L 8, PFMTRP ; à la
1. 7, vELD ; à la 1. 8, PFAVG PFMTRP. — La hauteur des
lettres est de 0,055; les points séparatifs sont triangulaires.
c Imper(atori) Caes(ari) G{aio) Vxb(io) Treb(oniano) Gaüo ,
pfio) i , Aug(usto ) , p{onti)f(ici) m(axkno ), tr(ibunida)
p(otestate) bis, co(n)s(uli ), p(ro)c(onsuîi), piatrij p(atriae )
< et ùnp(eralori) Caes(ari) G(aio ) Vib(io) Afln(io) Gaüo
Veld(umiano) Volusûtn(o), p{io),f(élicï), Aug(u*to), p{ontx\f[id)
m(aximo ), tr(ibunicia) p(otesiate ) bis , co(n)s(uli), j p[ro)c(o**
suit), p(atti) p(aitiae ).
< L'inscription, comme on le voit, est datée de l’année
252, c’est-à-dire de la seconde année du règne des empe-
reurs Trébonien-Galle et Volusien. Eu égard à la forme du
monument et au texte de l'inscription, il est fort probable
que c’est une borne milliaire.
< Nous devons remercier particulièrement M. l’abbé Cérès
d’avoir signalé ce texte, car l’épigraphie du pays des Ruteni
est excessivement pauvre. En outre, le tracé de la voie de
Lugdunum (Lyon) à Burdigaia (Bordeaux) par Segodunum
(Rodez) 1 est encore imparfaitement connu ; et si, comme
I. E. Deajardins, Géographie de la Gaule d'après la Table de Peutinger ,
p. 300 *t aoiv.
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nous le pensons, la colonne de Rodez est on des militaires
qui bordaient cette voie dans l'antiquité, l’intérôt qui s'at-
tache à ce document devient par là môme plus considé-
rable. »
M. Héron de Villefosse dépose ensuite sur le bureau un
dessin et des empreintes, et ajoute :
' < J’ai reçu de notre confrère M. Demaison, archiviste de
la ville de Reims, la copie des inscriptions d'un cachet
d'oculiste découvert à Reims dans les premiers jours du
présent mois de juillet. Presque en môme temps M. Maxe-
Werly, également notre confrère, m’envoyait le dessin de
ce petit monument et les empreintes des inscriptions qu’il
porte.
« Ce cachet est de forme à peu près carrée ; ses dimensions
sont de 0 m 038 de côté et de 0 m 007 d'épaisseur environ ; il est
en schiste verdâtre ; il ne porte d'inscriptions que sur deux de
ses tranches (sur deux côtés contigus). Les deux autres
tranches sont réglées et ont été préparées pour la gravure,
mais ne l'ont point reçue. Ces inscriptions sont très nettes
et ne présentent aucune difficulté de lecture; d'ailleurs
elles se rapportent à des maladies et à des médicaments
connus et ne fournissent aucun renseignement nouveau.
Le nom est celui de Gneus Albinius Natalis.
1) CN ALBINI NATALIS
DIAMIS AD DIATHES (THE liés)
2) GN ALBINI NATALIS
AVTHEMER AD IMP (THE liés)
1 . Gn(ei) Albini(i) Natalis diamts(os) ad diatAes(es).
2. Gne(i) Albini(i) Natalis authemsr(um) ad imp(etnm).
a Ce cachet a été trouvé par un ouvrier terrassier dans
un faubourg de Reims, entre la porte de Betheny et la
porte de Mars. Il est maintenant en la possession de
M. Fruchart, marchand d’antiquités. C’est le 10* cachet de
ce genre qui ait été découvert à Reims*. R est intéressant de
1 . U « été acheté depiia par M. Hoffmann, antiquaire à Paria. [A. H. de V.]
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— 249 —
constater que ces petits monuments se rencontrent dans
Test beaucoup plus fréquemment que dans les autres
régions de la Gaule. »
M. G. Duplessis, président, lit ensuite un mémoire sur
les différentes éditions de la Bible de Holbein. Ce travail est
renvoyé à la Commission des impressions.
Séance du 5 Septembre 1883.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Actes de V Académie des sciences , belles-lettres et arts de Bor-
deaux. Paris, 1867 à 1880, in-8\
— de V Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux ,
3® série, t. 37, 1869-1878, in-8\
Annuaires de r Académie royale des sciences , des lettres et des
beaux-arts de Belgique. 1881 à 1883, in-8°.
Bulletin de V Académie impériale des sciences de Saint-Péters-
bourg , t. XXVIII, mai 1883. Saint-Pétersbourg, in-4*.
— de V Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-
arts de Belgique, 49*, 50°, 51* années. Bruxelles, 1881,
ln-8*.
— d archéologie chrétienne (édition française), 4 e série,
1** année, livr. 4. Paris, 1882, in-8°.
— du Comité des travaux historiques et scientifiques ; archéo-
logie, année 1883, n° 1. Paris, 1883, in-8*.
— de correspondance hellénique, V-VI-VII, T année, mai-
juin-juillet 1883. Paris, in-8°.
— delà Diana, t. XI, n° 9, mai-août 1883. Montbrison, 1883,
in-8°.
— de la Société historique et archéologique du Périgord, t. X,
4 e livr. Périgueux, 1883, in-8\
Commission royale pour la publication des anciennes lois et
ordonnances de la Belgique ; procès-verbaux des séances,
IX* cahier. Bruxelles, 1883.
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— 250 —
Lut of thé Society of antiquaries of London, 1888, in-8».
Journal des savants , juillet 1883. Paris, in-6°.
Mémoires de V Académie de Nîmes, t. 18, année 1881. Nimes,
1881, in-8°.
— de V Académie des sciences , des lettres et des arts (f Amiens,
année 1882, à* série, IX. Amiens, 1888, in-8*.
— délia R. Accademia di sciense, lettere ed arti in Modena.
1883, in-**.
— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. Châ-
lon-sur-Saône, 1883, in-*\
Proceedings of the Society oj antiquaries of London , january
26, to november 30. London, 1882, in-8*.
Recueil de la Commission des arts et monuments historiques de
la Charente-Inférieure , et Société d'archéologie de Saintes .
Saintes, in-8*.
— des notices et mémoires de la Société archéologique du dépar-
tement de Constantine , t. 1 er de la 3* série ou t. XXII de la
collection, 1882. Constantine, 1883, in-8*.
Revista de archivos, bibliotecas y museos , segunda época,
ano IX, n* 7. Madrid, 1883, in-8*.
Revue de Vart chrétien , 2* année, juillet 1883, t. I er , 3* livr.
XXXIV de la collection, in-*°.
Viestnik hrvaiskoga arkeologichoga Drustva , t V, n* 3, in-8°.
Catalan (B.). Recherches sur la constante G , et sur les inté-
grales Eulé viennes . Saint-Pétersbourg, 1883, in-*°.
Ferry (Jules). Discours prononcé à la réunion générale des
délégués des Sociétés savantes . Paris, Quantin, 1883, in-8*.
Garibl. Les monnaies royales de France sous la race carolin-
gienne, 1» partie. Strasbourg, 1883, in-4».
Rayet (Olivier). Monuments de VArt antique . Paris, Quantin,
1883, in-fol.
Correspondance.
M. Joseph Berthelé, archiviste des Deux-Sèvres, présenté
par MM. A. de Barthélemy et l'abbé Thédenat, sollicite le
titre d'associé-correspondant national à Niort. MM. Héron
de Villefosse, Counyod et de Montaiglon sont désignés pour
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— 254 —
former la commission chargée de présenter un rapport sur
les titres scientifiques du candidat.
M. le président communique une lettre de l’archiviste de
la Société nationale des sciences, lettres et arts de Bor-
deaux, annonçant l’envoi de plusieurs volumes publiés par
cette Compagnie et rappelant que l’échange des publications
lui a été accordé par la Société des Antiquaires de France
en 1881. Cette lettre est renvoyée à M. le bibliothécaire-
archiviste.
* Travaux .
M. Michelant, au nom de la Commission des impressions,
lit un rapport sur la notice biographique consacrée à feu
M. Ferdinand de Lasteyrie par M. Pol Nicard et destinée au
prochain volume des Mémoires. Conformément aux conclu-
sions du rapport, la Société décide que M. Pol Nicard sera
prié de vouloir bien compléter les Indications bibliogra-
phiques relatives aux travaux historiques et archéologiques
de M. de Lasteyrie.
M. A. de Barthélemy, au nom de la même commission,
demande l’autorisation de faire imprimer un certain nombre
d'exemplaires du règlement. — 11 rend compte ensuite
de l’examen de trois mémoires destinés au prochain volume,
savoir : 1* Une note de M. Cl. Duvernoy, associé-corres-
pondant à Montbéliard, sur «me enceinte découverte à Man -
detcre; 2 e un travail de M. G. Schlumberger, membre résidant,
sur la sigillographie byzantine du X® au XII • siècle ; 3* un
essai bibliographique, rédigé par M. G: Duplessis, membre
résidant, sur les différentes éditions des Icônes veteris Testa -
menti gravées d’après les dessins de Hans Holbein. La Société,
adoptant les conclusions de la commission, vote l’impression
de ces trois mémoires.
M. A. Ramé annonce qu'il a étudié sur place la tour de
Saint-Hilaire, à Poitiers, et qu’il fait des réserves au sujet
de l’attribution de l’étage inférieur à l’époque carolingienne,
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— 252 —
telle qu'elle a été adoptée par M. Ed. Aubert, dans le
volume XLII des Mémoires, conformément à l’opinion géné-
ralement professée à Poitiers. M. Ramé considère cette
partie du monument comme appartenant à la deuxième
moitié du xi* siècle, et se propose d’en faire la démonstra-
tion développée dans une séance ultérieure.
M. Mowat communique, d’après un dessin et un estam-
page exécutés par M. Oehlert, conservateur du Musée de
Laval, une inscription sur pierre calcaire provenant des
démolitions du barrage de Boisseau, sur la Mayenne, et
conservée au musée de la ville. L’inscription, donl il n’a
encore été donné aucune explication, se lit ainsi sur deux
lignes :
BHRVI8
AIMWqH
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
Dü U* TRIMESTRE DE 1883.
Séance du 7 Novembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Académie d’Rippone, n* 7, in-8*.
Album heïiogrâfico de la exposiciôn de dibujos autàgrafo» de
artistas fallecidos y de vistas y dibujos de edificios 6 monu-
ment os que ya no exislen. Barcelona, 1883, in-8*.
Atti délia R. Accademia dei Lincei , anno cclxxx, 1882-83;
transunli, vol. VH, fasc. 15. Roma, 1883, in*4°.
Banquet offert à M. A. Clair , par MM. les conseillers muni-
cipaux et MM. les conservateurs du Musée du Puy. Le Puy,
1883, in-18.
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— 253 —
Beitraege xur Kunde Steiermaerkirscher Geschichtsquellen,
19 Jahrgang. Graz, 1883, ln-8*.
Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des
diocèses de Valence , Digne , Gap, Grenoble et Viviers ,
3* année, 5 e (17) livr. mai, juin 1883. Romans, in-8°.
— historique de la Société des antiquaires de la Morinie ,
32* année, nouvelle série, 127 e liv., juillet, août, sep-
tembre 1883. Saint-Omer, 1883, in-8*.
— de la Société archéologique et historique du Limousin,
t. XXX, 2* livr. Limoges, 1883-, in-8*.
— de la Société des antiquaires de l’Ouest , 1 er trimestre,
1883, in-8°.
— de la Société des antiquaires de Picardie , 1883, n* 1.
Amiens, 1883, in-8°.
— de la Société des archives historiques de la Saintonge et de
VAunis, t. IV, 4 e liv., 1 er octobre 1883. Saintes, in-8*.
— de la Société industrielle de Mulhouse, septembre, octobre
1883. Mulhouse, 1883, in-8*.
— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire ,
1882, 1. 11 (2® fasc.). Chalon-sur-Saône, 1883, in-4*.
Congrès archéologique de France , XLVIII 6 session ; séances
générales tenues à Vannes en 1881. Paris, 1882, in-8*.
Journal des savants, août, septembre, octobre 1883, in-4*.
Mémoires de V Académie des sciences , lettres et arts d Arras ,
11* série, t. XIV. Arras, 1883, in-8*.
— de la Société d'agriculture, commerce , sciences et arts du
département de la Marne , 1882-1883. Châlons-sur-Marne,
1883, in-8*.
Mittheüungen des historischen Vereines fur Steiermark , xxxi
heft. Graz, 1883, in-8*.
Répertoite des travaux historiques . t. II, n* 1. Paris, 1883, in-8*.
Revista de archivos , bibliotecas y museos , ano ix, n 09 8 et 9.
Madrid, 1883, in-8‘.
Revue celtique , t. VI, n° 1, in-8*.
— épigraphique du midi de la France , n os 24 et 25, juin-'
août 1883, in-8*.
Smithsonian collections , t. XXII, XXIII, XXIV, XXV et
XXVI. Washington, 1882-1883, in-8*.
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— 254 —
Barthélémy (A. de). Discour» prononcé à V assemblée générale
de la Société d'histoire de France , le 1" mai 1885. Palis,
Renouard, 1888, In-8 w .
Baye (le baron J. de). Baronie de Baye, documents historiques.
Châlons-sur-Marne, Martin, 1883, in-A*.
Berthelé (J.). Antiquités gallo-romaines et mérovingiennes
trouvées à Rom [Deux-Sèvres) en 1883. S&int-Maixent, 1883,
in-8*.
— Considérations sur les théories émises dans la presse au
sujet des monuments de Sanxay . Poitiers, Oudin, 1882, ln-18.
— De la véritable destination des monuments de Sanxay.
Niort, Clouzot, 1883, in-8°.
— La polémique sur la découverte et la destination des ruines
de Sanxay , în-18.
— La question de Brennacum et les découvertes de M. F .
Moreau . Arcis-sur-Aube, 1882, in-8°.
— La question de Sanxay à propos du mémoire du Père de la
Croix , 3 e édition. Poitiers, Oudin, 1883, in-8°.
— L'hospitalité de nuit à Paris du XIV* au XVI e siècle.
Paris, Faivre, 1883, in-8*.
— Notice sur la vie et les travaux de M. Abel Bardonnet.
Saint-Maixent, 1883, in-8*.
— Quelques notes sur les jouilles du Père de la Croix à San-
xay . Niort, 1883, in-8°.
Blanchère (R. de la). Monnaie à! or de Ptolémée , rot de Mau-
rétanie. Alger, 1883, in-8*.
Cazalis de Fondouce (P.). Trois inscriptions nouvelles du
département de V Hérault, in-8°.
Haillant. Concours de Vidiome populaire ou patois vosgien à
la détermination de Vorigine des noms de lieu des Vosges.
Epinal, Collot, 1883, in-8°.
— Essai sur un patois vosgien ( Uriménü , près Epinal) ; 1 ■* par-
tie, phonétique. Epinal, Collot, 1883, in-8*.
Longpérier (A. de). Œuvres complètes publiées par G-. Schlum-
berger, t. IR et t. IV. Paris, Leroux, 4883, in-8*.
Maxe-Werly. Trouvaille faite à Largue , commune de Druy -
VEvêque. Nièvre, in-8*.
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— 255 —
— Monnaies seigneuriales françaises inédites ou peu connues ,
in-8*.
Poullb (J. À.). Inscriptions diverses de la Numidie; nouvelles
inscriptions de Tàimgad , de Lambèse et de Marcouna. Cons-
tantin e, Arnolet, 1882, in-8*.
Riant (le comte). Invention de la sépulture des patriarches
Abraham, Isaac et Jacob à Hébron , le 25 juin 1119. Gênes,
1883, in-8°.
— Un dernier triomphe il Urbain II. Paris, Palmé, 1883, in-8®.
Taillebois (Bmüe). Inscriptions gallo-romaines découvertes
dans le département des Landes. Dax, in-8*.
— La monnaie morlane au nom de Centulle, à propos de la
découverte de 707 deniers et oboles faites à Pessan (Gers).
Dax, in-8*.
— Numismatique ; variétés inédites . Dax, in-8°.
— Quelques sigles flgulins trouvés chet les Ausci, Dax, in-8®.
— Recherches sur la numismatique de la Novempopulanie
depuis les premiers temps jusqu'à nos jours. Dax, in-8*.
— Restitution des archives anglo-françaises de la tour de
Londres , in-8*.
— Trouvailles (TAurimont (Gers) ; description de 3,624 mon-
naies royales et baronales de Louis VI à Philippe /F, 1108
à 1314. Dax, in-8®.
Correspondance.
M. le commandant Bourelly demande, pour la bibliothèque
militaire d'Amiens, l'envoi des publications de la Société.
Sa lettre est renvoyée à M. le bibliothécaire-archiviste.
M. Taillebois, présenté par MM. Ed. Le Blant et Demay,
sollicite le titre d'associé correspondant national à Dax
(Landes). MM. Mowat, Schlumberger et Guérin sont dési-
gnés pour former la commission chargée de présenter un
rapport sur cette candidature.
M. René Galles écrit pour donner sa démission d’associé
correspondant à Gramilla-en-Arradon (Morbihan).
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Travaux.
M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée
de donner des conclusions sur la candidature de M. Ber-
thelé, lit un rapport favorable. On passe au scrutin, et
M. Berthelé, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par
le règlement, est proclamé associé correspondant national
à Niort.
M. Charles Robert prend la parole en ces termes :
« L’Académie de Metz, qui a patronné les premiers tra-
vaux de Félicien de Saulcy, souhaitait depuis longtemps lui
consacrer quelques pages dans ses Mémoires. Sachant les
liens étroits qui m’attachaient à notre confrère, elle m’a
confié, pendant mon dernier séjour en Lorraine, le soin de
répondre à son pieux désir.
« Ma tâche était facile. Je n’ai eu qu’à résumer les beaux
éloges dont il a été l’objet, et qu’à mettre sous les yeux de
l’Académie de Metz quelques détails de la vie de Félicien
de Saulcy que ne connaissaient pas mes devanciers ; j’ai,
par exemple, rappelé que la Société belge de numismatique
avait décidé d’inscrire l’image du maitre, pendant cinq ans,
sur ses jetons de présence.
« J’ai l’honneur d’offrir à la Société un exemplaire de
cette notice que j’ai intitulée : Saulcy, son œuvre et les hom-
mages rendus à sa mémoire, i
M. Charles Robert offre ensuite, au nom de l’auteur,
M. Poulie, une brochure intitulée : Diverses inscriptions de
la Numidie et inscriptions trouvées à Thimgad , Lambèse et
Marcouna.
« La brochure que je dépose sur le bureau, de la part de
M. A. Poulie, est extraite des Mémoires de la Société archéo-
logique de Constantine, pour l’année 1882 ; elle forme deux
chapitres principaux : Le premier est consacré à 80 inscrip-
tions romaines, privées ou publiques, dont la découverte a
eu lieu sur divers points et souvent par hasard. Aune
bonne étude épigraphique M. Poulie joint d’intéressantes
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considérations sur les monuments et la topographie. Le
second renferme 82 textes inédits, mis au jour par les
grandes fouilles que le gouvernement (service des monu-
ments historiques) a fait opérer à Thimgad, Lambèse et
Marcouna.
• Ges inscriptions sont pour la plupart d'une certaine
importance, et je vous en aurais entretenus avec détails, si
je ne pensais qu'elles figureront dans quelque publication
officielle. Je signalerai cependant des textes mentionnant
des officiers inférieurs et des soldats de la legio II U Augusta ,
avec indication de leur lieu de naissance; les uns étaient
sortis des villes de la Proconsulaire ou de la Numidie ; les
autres venaient de Bithynie, de Syrie, de Palestine et en
général des provinces de l'Orient. Un autre monument plus
curieux encore a été trouvé à Thimgad (Thamugas) ; l'ins-
cription qu'il porte donne les titres d'agents attachés à
Yofficium du gouverneur, tels que princeps, comicularius ,
commentariensis , scolasticus , exceptor y libellerais. Malheu-
reusement ce texte intéressant, que l’auteur se borne à
transcrire, présente des lacunes, et n'a pas été encore bien
établi jusqu'ici.
< Les nouvelles inscriptions publiées par M. Poulie
prouvent une fois de plus l'ardeur des chercheurs africains.
Elles tiendront une place considérable dans le supplément
au tome VIII du Corpus , et, comme toutes celles que nos
nationaux ont découvertes sur une terre qui est à nous,
elles iront, faute d'une entente et d'une centralisation con-
venables, demander à nos voisins un classement définitif, et
nous verrons, encore une fois, un édifice élevé par des
architectes allemands avec des matériaux français. »
M. l'abbé Thédenat offre, de la part de M. R. de la Blan-
chère, un mémoire intitulé Monnaie d'or de Ptolémée , rot de
Maurétanie , et lit une note du même auteur, contenant des
additions au mémoire :
« L'article ci-joint, qui a paru dans le Bulletin de Corres-
pondance africaine , concerne une monnaie découverte il y
a un an, et qui a beaucoup d'importance. C'est un aureus de
ÀNT. BULLETIN. 47
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Ptolémée, roi de Maurétanie. On n'en a pas d’antre de loi
ni de son père, Juba il. J’en donne la description et une
photographie. Il est daté de Tan XVII du règne, dernière
année complète, puisque dans la XVIII e , 40 avant J.-C.,
Ptolémée fut mis à mort par Caligula.
« L'existence de pareille pièce est étrange, puisque les
rois vassaux n’avaient pas le droit de frapper monnaie d'or,
droit exclusivement réservé à l'empereur. Il faut donc choi-
sir entre trois hypothèses : ou la pièce est fausse, ou il y a
eu privilège en faveur de Ptolémée, ou la pièce a été frap-
pée illégalement.
« La première hypothèse, que j'avais écartée dans mon
étude, je l'ai entendu soutenir depuis mon arrivée à Paris.
Je ne la crois pas encore établie. M. de Chancel, aujour-
d’hui sous-préfet de Tlemcen, qui a acquis la pièce, étant
administrateur à Gouraya, l’a eue dans un milieu et d'indivi-
dus peu suspects d’une pareille fraude. On ne fait d'ailleurs
guère de pièces fausses eh Algérie : il y en a assez de vraies ;
et les Juifs qui les vendent ne sont point assez numismatistes
pour comprendre l’intérêt qu'il y aurait à faire telle pièce
d'or plutôt que telle autre. D'ailleurs l'opération n'est pas
des plus aisées; et la pièce en question ne provient pas
d’un Juif. Elle est fort belle, et a un aspect de sincérité tel
que j'attendrais avant de la rejeter une démonstration bien
probante.
c Quant à la seconde hypothèse, elle n’est pas inadmis-
sible ; mais j'ai noté dans mon travail qu'elle n'impliquerait
pas un privilège concédé à cette dynastie. H s'agirait seu-
lement d’une faveur accordée par Caligula &u seul Ptolémée,
son cousin, et datant des derniers temps du règne. On n’au-
rait donc point d'exception véritable à la loi : une seule
existe, celle des rois de Bosphore, et j'ai cherché à en don-
ner la raison.
« La troisième hypothèse m'a semblé plus probable, et
j’incline à croire que cette pièce fait partie d'une émission
illégale, certainement peu abondante, qui fut peut-être un
des griefs de l'empereur contre le fils de Juba.
c J’ajoute ici une observation. C'est qu'on n’a pas de mon-
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— 259 —
naie d’or de l’ancienne dynastie Maurétanienne, celle des
Bocchus et des Bogud, quoiqu’ils eussent certainement une
indépendance bien plus grande que celle de Juba et de Pto-
lémée sous l’Empire. On n’en a pas non plus des rois de
Numidie, l’unique de Juba I er étant tenue pour fausse (MQl-
ler, Num. de VAjr. anc., t. Il, p. 48; suppl. p. 65). Seules,
deux pièces sont attribuées par Müller ( id ., t. II, p. 16) au
règne de Miclpsa : mais je ne sais ce qu’il faut penser de
cette attribution qui parait incertaine. Il est, d’autre part,
singulier que Masinissa, que l’on ne peut vraiment consi-
dérer comme un « rex inserviens », Jugurtha, qui sûrement
ne se considérait pas comme tel, Juba I er , si arrogant et
qui affichait tant d’indépendance, n’aient pas frappé de mon-
naies d’or.
« Sans vouloir infirmer les conclusions admises, et que l’on
tire des faits connus, je remarquerai qu’il ne faudrait pas
trop s’appuyer ici sur l’absence de pièces. Ces monnaies
d’or, dont l'existence peut être trouvée vraisemblable, ne
devaient exister qu’en petite quantité. Or, c’est maintenant
seulement que les Juifs renoncent à l’usage de fondre toutes ^
celles qui peuvent leur tomber sous la main. Ils en ont
détruit une infinité, surtout depuis le xvi e siècle. Après
notre arrivée, ç’a été un massacre. Il y a cinquante ans, les
aurei romains étaient encore très communs dans la province
de Constantine : dans les paiements, on en trouvait beau-
coup mélangés avec les pièces turques, quand on pesait les
sommes versées. Aujourd’hui ils sont aussi rares que dans
les pays de l’Europe, et à bien plus forte raison les pièces
d’or antérieures, tandis que celles d’argent et de bronze
sont relativement abondantes. »
M. de Marsy, associé correspondant à Compïègne, com-
munique à la 8ociété un anneau en or, trouvé à Gonesse,
et portant, en caractères du xv« siècle, la légende t le m’y
atens. »
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— 260 —
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
a Dans les travaux en cours d'exécution à la crypte de
Saint-Nizier, à Lyon, on vient de découvrir six fragments de
marbre blanc recouverts de caractères assez grêles, de 0,03
de hauteur environ; ces fragments forment une notable
partie du texte original de l'inscription funéraire de saint
Sacerdos, évêque de Lyon, mort le li septembre 552. Le
texte complet, mais incorrect de cette épitaphe, n'était
connu que par un procès-verbal de l’an 1308, publié d'une
manière fautive, en 1628, par l'historien de l'église de
Lyon, Jacques SevertL Les éditeurs postérieurs ont tous
reproduit la leçon do Severt, n'en ayant pas d’autre à leur
disposition 1 2 . C'est seulement en 1876 que l'archiviste dépar-
temental du Rhône, notre confrère M. Guigue, retrouva,
dans les archives confiées À ses soins, le texte intégral du
procès-verbal de 1308 dont une bonne copie fut insérée in-
extenso dans le Bulletin de la Compagnie (1876, p. 145 &
158). 11 nous parait utile de signaler aujourd'hui dans le
même Bulletin la découverte récemment faite à Saint-
Nizier. Le texte des précieux fragments qui viennent d'être
mis au jour a été publié dans le Courrier de Lyon, du
15 septembre 1883, par M. Georges Guigue, élève à l'École
des chartes ; les lacunes sont comblées à l'aide de la copie
insérée dans le procès-verbal de 1308 :
Nomine mente fide meritis pielate Sacerdus
Officio cultu precio corde gradu
Dogmaie consilio sensu probilate vigore
Stemate censura religione cluens
5 Gaudia cunctorum rapiens lamenta relinquens
i4rcOBVS HIC CLAVSVS LAVDIBVS AMPLA TENIw
PatriciVMQVE DECVS EREXJT CVLMINE MORVM
Sic pARTOS FASCE8 FORTIA CORDA LEVANT
1. Chronologia historien archiantistitnm Lugdunensis archiepiscopatus ,
t. I, p. 105.
2. Boissieu, Inscriptions antiques de Lyon , p. 588; Le Blaut, Inscriptions
chrétiennes de la Gaule , u* 24.
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— 264 —
MagnuhS, NAMQVE BONVM GAELESTI MVNIRE PER8TAT
10 CorpORA GVM dESINT INCLITA GE8TA MANENT
Pignons aaNIXVs JaTIRI H VG SORTE SVPREMA
SanguiXE QVOS VITA 8VMIRE IVNGXIT AMOR
Cujus quanta VIRI MVNDO 8APIENTIA FVL8IT
VentVR I 8AECLI GLORIA TESTIS ERIT
Quivixit IN AMORE ET TE MO RE DI ANNIS * LXV OBw7 m idus septembris
post consoltum iustinl VIRI CLARISSIMI GONSOLI8*IN Dictions prima
< Grâce à l'obligeance de notre confrère M. Guigue, archi-
viste départemental du Rhône, je puis présenter à la Com-
pagnie un estampage de l'inscription, exécuté par M. Gri-
sant, conducteur principal des travaux de la ville de Lyon.
Get estampage m'a permis de constater la correction
de la copie de M. Georges Guigne, reproduite ci-dessus.
Cette découverte apporte au texte précédemment publié
certaines modifications qui portent sur l'orthographe de
plusieurs mots ou même sur des changements complets de
termes dans les vers 6, 7, 8, 9, il, 12 et 14 et même dans
les deux dernières lignes. Dans les mots tenins, munir e t
latin, sumire, on remarquera l'emploi de % pour e. »
M. Héron de Villefosse communique ensuite une inscrip-
tion découverte à Vichy :
« Il y a deux ans à peine, M. Dissard, conservateur du
Musée de Lyon, signalait un intéressant anneau votif en
bronze, trouvé à Vichy 1 * , dans le clos des Célestins, et acquis
par le Musée de Lyon 3 . Get anneau, en forme de tore, d'un
diamètre extérieur de 0,162, d'un diamètre intérieur de
0,113, et du poids de 2 kil. 050, percé dans son épaisseur
d'un trou à suspension, présente sur une de ses faces une
inscription circulaire en lettres ponctuées, ainsi conçue :
CS DE AE CS DIANA CS AVGVSTORVM CS SAGRVM CS
DIANENSE8 £5 DE 8VO 0DONAVERVNT£5
1. Il y a, dit-on, une douzaine d’années qne cet anneau a été découvert.
t. Bulletin épigraphique de la Gaule, 1881, p. 41.
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Notre confrère, M. R. Mowat, qui a publié une explication
de ce monument 4 accompagnée d’un excellent fac-similé,
pense que la lecture du texte doit être ainsi développée :
Deae Diana[e et numtntôu*] Augustorum sacrum , Dianenses
de suo donaverunt.
« U y a donc, pour établir le sens du texte, à faire une
correction et une restitution.
< M. Mowat pense que < l’absence d’une formule explicite-
« ment votive sur l’anneau de Vichy donne lieu de supposer
« que cet objet, offert collectivement à Diane par sesadora-
< teurs, était moins un ex-voto proprement dit qu’un instru-
< ment servant dans quelque cérémonie du culte. » 11 songe
même à voir dans cet anneau « un foculus mobile qu’on
« plaçait sur la table de l’autel pour retenir les charbons
c incandescents destinés & la combustion de l’encens au
• moment de la célébration du sacrifice. • Nous ne pouvons
partager sur ce dernier point le sentiment de notre savant
confrère; nous considérons l’anneau de Vichy comme un
véritable ex-voto. Une découverte analogue récemment faite
dans la même localité lèvera tous les doutes à cet égard.
Jîous on devons la connaissance à un érudit plein de zèle,
M. Bertrand, vice-président de la Société d’émulation de
TAUier, qui, par un dévouement toujours en éveil et des
efforts incessants, a déjà contribué à arracher à l’oubli et à
sauver de la ruine tant d’intéressants monuments.
« Dans le courant du mois de janvier 1883, on a trouvé à
Vichy, au fond d’un puits romain, à 6 mètres de profondeur
environ, un second anneau de bronze, de même forme et de
même dimension que celui du Musée de Lyon ; il porte une
inscription qui se termine par une formule votive. Il pèse
2 kil. 500 gr. ; le diamètre extérieur est de 0,17 et le diamètre
intérieur de 0,11, ce qui donne au cercle de bronze une
épaisseur de 0,03 a . Il a été découvert à trente mètres envi-
ron de l’endroit où ont été recueillies jadis les célèbres
feuilles d’argent, aujourd’hui conservées au Musée de Saint-
1. Bulletin monumental , t. XLVIII, 1882, p. 266 (arec une planche).
2. Le Matée du Louvre possède an anneau en bronze, an épigraphe, à peu près de
mêmes dimensions, mais ne pesant que 1 kiL 550 gr.; il provient d’Italie.
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— 363 —
Germain ; on sait qu’une de cea feuilles d’argent porte une
inscription en l’honneur de Jupiter Sabarius : NVMJNI *
AVG • DEO IOVI SA || BASIO • G * IVL * GARAS || SOV-
NVS • V * S • L * M 4 . C’est de l'autre côté du même puits, à
peu près à une distance égale (30 mètres environ), qu’on a
exhumé, il y a trois ans, la borne milliaire au nom des
deux Philippe, publiée par J. Quicherat, dans un de nos
précédents bulletins (1880, p. 1A5).
« M. Bertrand, qui m'a transmis ces détails, ajoute que le
puits a 1 mètre de diamètre environ, et est construit en
moellons. Avant de parvenir au point où on a recueilli l’an-
neau, on avait retiré de ce puits « un fût de colonne en
« pierre calcaire de Vernet (carrières près de Cusset) et un
« chapiteau corinthien très fruste ; le fût mesure environ
c 0,30 de diamètre ; il est en deux tronçons et se reliait au
« chapiteau par des goujons de fer, carrés, dont on recon-
c naît les trous de scellement. Le tout (fût et chapiteau) a
« l m 30 de hauteur à peu près. Au-dessus on a trouvé, dit-
« on, une figure de bronxe de 0,80 de hauteur environ 2 . Le
1 . Dans SABASIO, la boucle supérieure du B est restée inachevée de sorte qu’on
avait lu d’abord SALASIO. Mais U est absolument certain que nous avons là une
mention du dieu phrygien Sabazius, dont le culte fut introduit à Rome sous l’Em-
pire (voir le mémoire de Fr. Lenormant, intitulé Sabazius , dans la Revue archéo-
logique , nouvelle série, XXVIII, 300-306; 380-389; XXIX, 43-51). Les feuilles
d’argent données au Musée de Saint-Germain sont au nombre de 60 environ ; elles
sont longues, minces, découpées en pointe et légèrement estampées de quelques
traits géométriques. Onze d’entre elles portent des sujets. Sous un édicule arrondi
ou de forme triangulaire, est placée une image de Jupiter ; le dieu a le haut du
corps nu; d’une main il est appuyé sur une lance, de l’autre il tient le foudre. Ceat
au-dessous d’un de ces Jupiter-Sabazius qu’on lit danB un cartouche l’inscription
rapportée plus haut. La trouvaille n’est pas arrivée intacte à Saint-Germain ; plu-
sieurs de oes ex-voto sort restés 4 Moulins, et M. Bertrand, vice-président de la
Société d’émulation de l’Ailier, eu possède un, entre autres, portant la même ins-
cription de C. Julius Carassounus. — Le Musée du Louvre conserve des frag-
ments de feuilles d'argent de diverses formes et grandeurs provenant de la trouvaille
faite en 1836 à Notre-Dame-d’ Alençon près Brissac (A. de Longpérier, Notice des
bronzes antiques du Louvre , n° 589). Voir les ex-voto d’argent, en forme de
feuilles d’arbre, trouvés à Barkway dans le Hertfordshire et publiés par Ward,
Philosophical transact.' of the Royal Society , 1746, t. XLIII, p. 351, pl. I et II.
2. M. Bertrand n’a pas vu cette figure qui est probablement passée dans le com-
merce sans que personne en ait pris la description.
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« chapiteau de pierre est muni de deux rainures de 0,05 de
« largeur et de profondeur qui semblent avoir reçu un
« bandeau de bronze destiné à maintenir la statue sur le
c sommet. »
< Cette ingénieuse supposition permet de reconstituer par
la pensée l'ensemble du monument votif. La colonne et son
chapiteau servaient probablement de base à la figure de
bronze qui devait offrir l'image du dieu Vorocitu , dont le
nom est inscrit sur l'anneau, et l’anneau lui-même, suspendu
au-dessous de la statue, sur le fût de la colonne, indiquait le
nom de celui qui avait consacré et élevé l'ex-voto.
« Le principal intérêt de la découverte consiste, au reste,
dans l'inscription votive gravée sur l’anneau de bronze, dont
l'une des faces porte les caractères suivants :
NV£5 AGG £5DEO£5 MARTI £3 VOROCIO £5 GAIOLYS £5 GAI////
Sur la face opposée, que nous n'avons pas fait reproduire,
se trouvent les quatre lettres V S L M, disposées en croix
sur l'anneau, à distance égale l’une de l'autre :
Les feuilles de lierre ( hederae ) qui séparent les mots de la
face principale sont tracées au pointillé ; elles sont beaucoup
plus grosses que les lettres (le croquis ci-joint, par suite d'une
erreur du graveur, les représente dans des proportions
trop restreintes) ; quant aux lettres, elles sont gravées au
burin.
« Il faut transcrire :
Nu(minibus) A(u)g(u$lorum) y Deo Marti Vorocio , Gaiolus y
Gai(i ) [/î/(ius)), v(otum) s(olvit) l(tbens) m(erito).
« Les abréviations NV pour NVM et AGG pour AVGG
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sont Insolites, mais elles n’ont rien de surprenant sur un
petit monument de ce genre. Le mot numen s'abrège même
fréquemment par un seul N 1 ; quant à l'abréviation AGG,
on peut trouver d'autres exemples, même sur les monuments
lapidaires 2 .
« En jetant les yeux sur le croquis ci-joint, exécuté d’après
un estampage que m'a obligeamment envoyé M. Bertrand,
on remarquera que la lettre G affecte dans cette inscription
la forme d’un G, c’est-à-dire que la petite barre qui diffé-
1. Cf. Corp. inscr. lat ., t. II, n* 1662; t. III, n« 17 et 3906; t. VII, n" 319,
332, 457, 868, 896, etc.
2. Cf. Corp. inscr. lat., t. V, n* 7416, AGT = Augustas; t. X, n® 6656,
AAAGGG =s très Augusti.
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rende le G du G, au lieu de porter sur l’extrémité inférieure
de la courbe, a été appliquée dans le centre même. C’est une
disposition que j’ai remarquée sur des grafitti 1 ; du reste, la
forme des A et du L prouve que l’ouvrier a eu sous les
yeux un modèle tracé en écriture cursive. Comme il est
absolument certain que le groupe A££ représente l’abrévia-
tion du mot Auyustorum , il est hors de doute que ce £ a la
valeur de G ; il s’ensuit que les lettres semblables sont aussi
des G et qu’il faut lire GAIOLVS et GAI.
« Reste à examiner la question la plus intéressante, celle
que soulève le surnom VOROGIYS porté par le dieu Mars.
Sur la carte de Peutinger, une des stations de la voie de
Clermont à Autun, entre Arxolica et Aquae calidaê (Vichy),
porte le nom de Voroglum. Le mot exact inscrit sur le par-
chemin de Vienne estVOROGLO 2 . On est d’accord aqjour-
d’hui pour identifier ce point avec le faubourg nord de
Varennes-sur-Allier qui a conservé le nom de Vouroux et
où on a découvert des antiquités romaines. Si, comme je le
crois, notre Mars Vorocius est la divinité topique de cette
station, il en résulte que le texte, fort altéré d’ailleurs comme
on sait, de la Table de Peutinger, doit être rectifié en cet
endroit, et qu’au lieu de VOROGLO il faut proposer VORO-
GIO ; le nom antique serait Vorocium et non Voroglum .
« On a remarqué qu’un triens mérovingien frappé en
Auvergne, comme le prouve la marque AR du reveçs, por-
tait la légende VOROLIO VIGO 3 . Après l’avoir attribué à
Vollore- Ville, on a pensé qu’il était plus naturel de le con-
sidérer comme un produit monétaire de l’atelier de Vouroux 4 .
Cela pourrait paraître une objection grave au système que
je propose. N’ayant jamais vu cette monnaie, j'ai consulté
! . Entre autres sous un petit plateau d’argent trouvé à Moncornet (Aisne) où le
mot GENIAL1S est écrit avec un G de cette forme. Cf. dans le t. IV da Corpus
latin le tableau alphabétique de la pl. I, IV, 5.
2. Ern. Desjardins, Géographie de la Gaule, d’après la Table de Peutinger ,
éd. in-8*, p. 286.
3. A. de Barthélemy, Liste des noms de lieux inscrits sur les monnaies
mérovingiennes.
4. Ern. Desjardins, Loc. cit ., p. 287.
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au sujet de sa légende notre confrère M. À. de Barthélemy,
si compétent dans les questions de numismatique; voici ce
qu'il m'a répondu : < En regardant ce triens de près, on
« constate que la légende est YOROFIO ; la 5° lettre a été
< prise pour une lettre renversée ; c'est la seule lettre des
« deux légendes de la pièce qui serait retournée . Telle qu'elle
< est placée, trop serrée contre la fête, on pourrait à la
< rigueur croire que la traverse du bas n’a pas pu être
« gravée et que le monnayeur voulait écrire VOROEIO ; il
« y aurait aussi à examiner si dans l’épigraphie numismatique
c mérovingienne le G n'a pu avoir quelquefois la forme du
< gâmma. ■ Je ne crois pas à la seconde hypothèse de notre
savant confrère ; la première est celle que je lui avais
soumise au moment où je pensais qu'il fallait lire sur ce
triens VOROEIO par un G carré 1 ; mais l'examen d'un
meilleur dessin de cette pièce, qu’il a bien voulu me com-
muniquer, m’a démontré que la lettre douteuse prise pour
un L par les précédents éditeurs était un G de forme angu-
laire comme on en rencontre quelquefois sur les monnaies
mérovingiennes 2 . Si mon explication est admise, la légende
du triens mérovingien confirme l'orthographe de Vorocium
donnée par l'anneau votif de Vichy. » [ Voir la note complé-
mentaire à la fin du Bulletin.]
Séance du 14 Novembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Catalogue des livres , manuscrits , cartes et autographes com-
posant lahibliothèque de M. Engel-Dolfus à Domach (Alsace).
Mulhouse, 1878, in-8°.
Der Geschichts-freund, t. XXXVIII, 1883, in-8°.
Musée historique de Mulhouse. Mulhouse, I87ù, in-8°.
1 . C’est l'impression que j’avais éprouvée en examinant le dessin de cette pièce
publiée par Conbrouse, Monétaires des rois mérovingiens,* pi. VII, n* 7.
2. Voir à ce sujet l’ouvrage cité de Conbrouse, pl. 62, Alphabet des moné-
taires; on y trouvera cette forme du C.
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— 268 —
Gage y (Pabbé de). Notice historique sur la chapelle du pèleri-
nage de Notre-Dame-des-Joies à Ennemain près Péronne.
Amiens, 1883, in-8°.
Deschamps de Pas (L.). Quelques observations sur les premières
monnaies des comtes de Flandre à propos d'une monnaie iné-
dite de Lens , in -8*.
Farcy (L. de). Clochers , sonneries, horloge et porche de la
cathédrale £ Angers. Angers, 1872, in-8*.
— U ancien trésor de la cathédrale d’Angers. Arras, 1882, in-8°.
— Notices archéologiques sur les autels de la cathédrale cP An-
gers. Angers, 1878, in-8*.
— Notices archéologiques sur les orgues de la cathédrale
d'Angers. Angers, 1878, in-8°.
— Notices archéologiques sur les tentures et les tapisseries
de la cathédrale <T Angers. Angers, 1875, in-8°.
Givelet (Ch.). Les toiles brodées , anciennes mantes ou courtes-
pointes conservées à Vkôtel de ville de Reims. Reims, 1883,
in-8*.
Mossmann. V élection d'un prince-abbé de Murbach en 1601,
2* édition. Guebviller, Dreyfus, 1883, in-18.
— Notice sur Domach. Mulhouse, Bader, 1872, in-8°.
Correspondance .
M. Berthelé écrit pour remercier la Compagnie de son
élection au titre d'associé correspondant national.
M. de Farcy, présenté par MM. A. de Barthélemy et Aubert,
écrit pour solliciter le titre d'associé correspondant à Angers.
Le président désigne MM. Cour&jod, de Lasteyrie et Guiffrey
pour former la commission chargée de présenter un rapport
sur cette candidature.
Travaux.
M. de Barthélemy offre, de la part de M. Nicaise, un tra-
vail sur le cimetière gallo-romain de Reims.
M. Courajod communique de nouveaux détails sur le groupe
de bronze, Bellérophon arrêtant Pégase emporté , de la COl-
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— 269 —
lection d’Ambras dont il a précédemment entretenu la
Société. Lors d’un récent voyage & Vienne, il a pu se con-
vaincre de la parfaite ressemblance de cet ouvrage avec
ceux que nous savons de source certaine avoir été modelés
par Bertoldo, l'élève favori de Donatello, ressemblance qu’il
a le premier signalée. 11 regrette que la direction des
Musées impériaux d'Autriche ne l'ait pas autorisé à faire
photographier cette pièce curieuse, jusqu’ici inconnue.
M. A. de Barthélemy donne lecture d'une lettre qui lui a
été adressée par M. Michel, conservateur-adjoint du Musée
d'Angers :
« Tai l'honneur de vous faire parvenir la photographie
d'un poignard en bronze (longueur 0 m 25, largeur 0 m 03, épais-
seur à la côte du milieu 0 m 004), trouvé en juillet 1883, à
7 mètres de profondeur, dans des dragages faits au confluent
de la Mayenne et de la Sarthe, à 1,200 mètres environ en
amont de la ville d'Angers.
« Parmi les autres objets trouvés je ne vois à vous signa-
ler qu'une épingle de bronze à tète plate ornée de cercles
concentriques (0 m 25 de longueur), une hachette en bronze à
ailerons recourbés et trois morceaux d'andouiller de cerf
percés d'un trou rond et préparés pour servir de manches
à des haches en pierre ; dans l'un des trous était une partie
du manche en bois aussitôt brisé.
« Ges objets ont été déposés au Musée archéologique ainsi
que quelques débris d'armes en fer, franques ou mérovin-
giennes, en fort mauvais état. »
M. Flouest, associé correspondant national, fait connaître
la découverte d’un poignard semblable dans la Côte-d'Or,
sur le territoire de la commune de Brion-sur-Ource, arron-
dissement de Châtillon-sur-Seine. U en présente un dessin
à l'aquarelle de grandeur naturelle. La configuration géné-
rale, la longueur, la puissante arête médiane de forme
arrondie et sa pointe aiguë sont semblables à celles qui
caractérisent l'arme signalée par M. Michel ; les bords
sont aussi très vivement délimités et comme rebattus à
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— 270 —
la manière des faux pour les rendre plus tranchants. Deux
forts rivets courts et massifs fixaient également la lame
à un manche de corne ou de bois évidé en demi-cercle
à sa partie inférieure, pour mieux recevoir et enserrer la
large expansion trapézoïdale qui caractérise la naissance de
cette lame. Une seule différence appréciable peut être rele-
vée : au lieu de prendre naissance sur les côtés par une
courbe élégante, à la partie initiale de l'arme, l'arête
médiane est absolument rectiligne dans toute sa longueur.
Sans doute les poignards en bronze ne sont point rares
en Bretagne et dans les contrées de la Gaule maintenues,
jusqu’aux temps voisins de sa conquête, sous 1’influence de
cette civilisation dite plus particulièrement celtique. Mais,
si certaines de ces armes s’y rencontrent avec quelque fré-
quence, le type spécial de celles en ce moment soumises à la
Société est loin d'y être commun. Il ne se montre plus en
tout cas que de loin en loin, au delà des rives orientales de
la Loire et de la Seine et ne s’y révèle qu'à titre d'élément
exotique. Il devient particulièrement utile d’y constater sa
présence, car, en faisant croire à un centre commun de fabri-
cation, la conformité et la fixité du type attestent en outre un
commerce d'exportation se propageant à d’assez grandes
distances, parmi des populations très différentes. Cette fabri-
cation est très remarquable par l'excellence du produit, sur-
tout au point de vue utilitaire, et le haut degré de science
technique qu’elle affirme. Il ne serait peut-être pas téméraire
d’en faire honneur à cette antique métallurgie que M. Alex.
Bertrand incline à appeler caucasienne ; c'est à elle que l’on
doit notamment ces fameux seaux funéraires en bronze de
Marzabotto, de la Certosa, d’Eigenbilsen et du Magny-Lam-
bert. Si elle a eu simplement son siège dans les réglons
armoricaines, il n'en reste pas moins intéressant de cons-
tater qu’elle savait se faire apprécier jusque chez les Lin-
gons et les Séquanes et il convient d’ajouter que Brion-sur-
Ource est situé sur une des voies les plus anciennes et les
plus importantes qui aient sillonné le pays, à l'époque de la
domination romaine et très probablement avant.
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— 274 —
M. Gaidoz fait la communication suivante :
4 Un journaliste anglais, racontant son voyage au parc de
Yellow-Stone, rapporte un fait qu'il peut être intéressant de
comparer à l'histoire du passage des Alpes par Annibal et
de joindre aux documents relatifs aux forts vitrifiés. Le parc
du Yellow-Stone (ou « Pierre* Jaune t), dans le territoire de
Montana, a été créé en 1872 par un acte du Congrès des
États-Unis, comme parc national et inaliénable. C'est à plus
de mille lieues de New- York, au centre même des Mon-
tagnes-Rocheuses, non pas un parc, mais un véritable terri-
toire du pittoresque le plus grandiose, interdit au défricheur
et au colon. Or, voici ce que raconte ce journaliste anglais :
< Les rochers d'obsidienne, ou verre volcanique, sont le
spectacle le plus intéressant que nous visitâmes. Ges rochers
s'élèvent comme du basalte, en colonnes presque verticales,
de la rive orientale du lac du Castor. Ils sont hauts de 150
A 250 pieds et longs de 1,000 pieds. Ce verre volcanique
brille comme du jais, mais il est tout à fait opaque. De grands
blocs de cette obsidienne s'étaient détachés de temps en
temps et formaient une barricade inclinée devant les sources
chaudes, tout près du lac du Castor. On a dû faire passer
une route à travers cet obstacle, et le colonel Norris, l'an-
cien gouverneur du parc, s’y est pris de la sorte : on a
allumé de grands feux sur ces masses et, quand elles ont été
suffisamment dilatées par la chaleur, on les a inondées d'eau
froide. Les blocs se sont fendus et brisés et on a fait un
chemin de voiture d’un quart de mille de long (environ
400 mètres) sur ce verre volcanique. » Daily Télégraphe
20 septembre 1883.
M. A. de Barthélemy lit une note de M. L. Leclerc, asso-
cié correspondant national à Villeneuve-sur-Dlon (Vosges),
sur les ruines de la butte de Yaudémont :
« Dans ces dernières années, j'ai visité plusieurs fois la
butte de Yaudémont, qui offre plusieurs sujets d'étude. J’y
ai fait quelques trouvailles que j'ai cru devoir soumettre à
la Société des Antiquaires. Je dirai d’abord que j'en ai rap-
porté plusieurs médailles, tant lorraines que romaines, et
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môme une médaille gauloise. En ce qui concerne le doqjon
en ruine, fréquemment appelé Tour-de-Brunehaut, je tiens
à dire que les habitants donnent ce nom, non pas au donjon,
mais à une tour ronde à demi enfermée dans les maisons.
« Ce qui m’a le plus intéressé c'est une singulière inscrip-
tion, qui se trouve sur une pierre encastrée dans un mur,
au fond d'une impasse, non loin de l'église. Je vous en adresse
une copie. La pierre qui la porte figure deux pilastres sup-
portant un entablement surmonté d'un fronton. Dans le
tympan du fronton se lit la date 1559. Telle est l'inscription
qui occupe le fronton :
HETINI • AZOTOTH • CAIPO * OITHI
< Entre les deux pilastres sont représentées des armoiries
en relief tellement mutilées qu’il est difficile d’en bien sai-
sir les détails. Je ne puis savoir ce que sont les supports, si
ce sont des griffons ou autres animaux fantastiques. On
devine au-dessus de l’écu un casque timbré avec vol et lam-
brequins. L’écu est coupé, lisse en haut avec, je crois, deux
pals en bas; sur le soubassement on lit des caractères
bizarres. Le tout mesure environ d œ 30 de haut, 0“60 de
large au milieu et 0 m 80 au fronton.
« Dans une maison voisine se trouve un contrefeu en fonte,
qui a déjà été signalé dans les Mémoires de la Société archéo -
logique de Lorraine , année 1866, mais il est inexactement
décrit, et n*a pas été compris. J*ai pu d'autant plus facile-
ment m’en rendre compte que j’en ai trouvé deux autres à
Ville-sur-Illon. Malheureusement l'un a servi d’âtre et l’autre
a été recouvert de plusieurs couches de chaux. Cependant,
si quelques détails échappent, on saisit très bien l’ensemble :
c’est Elysée multipliant l’huile de la veuve. Cette scène
occupe trois compartiments séparés par des pilastres sur-
montés d’arcatures. Dans les encognures du haut sont des
têtes d’anges. A la base des pilastres on lit cette inscription
IN • 2 • REGVM • AM • 4 • CAPITEL, ce qui a été mal rendu
dans les Mémoires de la Société dû archéologie lorraine , sous
cette forme : 2 reguman. 4 capitel. Plus bas on lit dans un
encadrement : ANNO DOMINI * 1620. Cette date est rem-
placée & Vaudémont par celle de 1665. On voit que cette
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plaque est d'origine allemande et protestante, le U* Livre
des Rois répondant au IV* de la Vulgate. On m'a dit qu'il
existait une de ces plaques & Saint-Dié T Les plaques mesurent
environ 0 m 60 dans les deux sens.
« J'ai rencontré à Vaudémont des fenêtres à meneau ou à .
croisée, quelques bas-reliefs encastrés dans les murs. Dans
l'un j'ai cru reconnaître l'annonciation de la naissance de
saint Jean-Baptiste, dans un autre la nativité de la Vierge.
Il n’y a rien à signaler à l’église qu'un bas-relief des apôtres
sur le portail, sans intérêt. Je vous donne aussi la copie
d'une inscription qui se trouve dans le petit Musée des
Frères, à Sion.
SULIMUS HIC HONORES T....
SAX8IS QUOS PRESTARE....
DO CURA PARENTIS /// NICI...
MUL ORE QUIESGIT IN I8TO...
GAELO DEUOTA MENTE RE...
8ERUARE QUERIT GERTA...
MERITO CG...
« Elle est dans une vitrine que l’on n'a pu m’ouvrir, sur
une pierre plate qui mesure environ 0 n, 70 sur 0 m 50. On peut
y remarquer la forme des V ou U qui se présente générale-
ment ainsi U. Elle est trop mutilée pour que j’aie pu en tirer
autre chose que sa destination funéraire. »
M. A. de Barthélemy lit ensuite une note de M. Nicaise,
associé correspondant national à Châlons-sur-Marne, sur
des sigles figulins découverts par lui dans le département
de la Marne, et faisant partie de sa collection *.
M. A. de Barthélemy donne lecture d’une lettre qui lui a
été adressée par M. Counhaie et qui est relative à la décou-
verte d’une sépulture antique sur le territoire de la Cheppe,
au lieu dit le Buisson-de-Suippes.
1. Cette note a été imprimée dans le Bulletin du Comité des travaux histo-
riques et scientifiques ; section d archéologie, 1883, n. 2, p. 201.
ANT. BULLETIN. 18
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— 274 —
M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar-le-
Duc, fait la communication suivante :
« J'ai l’honneur de soumettre à votre examen un usten-
sile en bronze, trouvé, il y a quelques mois, & Reims, non
loin de la porte Mars, et que son propriétaire, M. Léon
Foucher, a bien voulu me confier.
« De forme ovoïde très allongée, ce poêlon mesure dans
sa plus grande largeur 0*12; sa longueur est de 0®25 et ses
— 275 —
bords légèrement évasés ont environ 0°K)d de hauteur. Sur
le flanc gauche, aux deux tiers de la longueur, l’ouvrier a
formé au marteau un petit bec, assez saillant, pour per-
mettre de déverser avec facilité l’huile ou la graisse chaude
dont on se servait pour faire frire les aliments.
« Get ustensile est terminé par un appendice horizontal
muni de deux oreillettes percées pour recevoir une gou-
pille, et qui maintiennent, comme dans une charnière,
l'extrémité en forme de gond d’une lame en bronze servant
de manche. En raison de cette disposition toute particu-
lière, cette lame peut, à volonté, être repliée sur le bassin
et prendre ainsi très peu de place dans l’aménagement du
matériel de cuisine, ou bien être maintenue et rendue fixe
au moyen d’un coulant plat, glissant le long de cette lame,
et dans lequel vient s’engager l’extrémité de l’appendice, où
se trouve, empreinte en relief, la fin de l’inscription
TE (liés) * T • RI (liés) G O, présentant plusieurs lettres
liées, et dont le commencement n’a pas laissé de traces
assez visibles pour pouvoir être lu.
« Si les lettres E et T, indépendantes des suivantes TRIC,
ne permettent point de lire dans cette Inscription TETRIC(I)
O(fficina), comme le propose un de nos confrères, on doit
peut-être croire qu’il s’agit ici de l’association de deux
bronziers. Dans ce cas il faut supposer que le nom du pre-
mier n’est point venu & la frappe, et on peut lire :
• ET • TRIC(CI) O(fflcina)
ou bien encore :
ET • TRIC(COS) O(fficina)
ces deux noms TRICCVS et TRIGCOS se retrouvant parmi
ceux des potiers dont M. Schuermans a donné la liste.
< 81 on compare cet ustensile de cuisine, de l’époque
romaine, avec le modèle similaire adopté pour les mess
des officiers de l’armée, on ne peut s’empêcher de remar-
quer combien le modèle ancien l’emporte sur celui de
notre époque, tant au point de vue de la commodité de
son emploi, que du peu de place qu’il occupe dans le maté-
riel du campement. >
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M. l’abbé Thédenat signale l’existence au Musée de Vienne
(Isère), d’un ustensile semblable, mais de forme ronde.
M. A. de Barthélemy communique à la Compagnie un
passage d’une légende inédite de saint Tudgual, évêque de
Tréguier; ce texte, qui parait très ancien, donne des détails
curieux sur la géographie de la Bretagne septentrionale. La
Société invite M. de Barthélemy à lui présenter, sur ce
sujet, un travail spécial.
Séance du 21 Novembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Académie des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux , table
historique et méthodique, 1712-1875; documents histo-
riques, 1711-1713; catalogue des manuscrits de l’ancienne
Académie, 1712-1793. Bordeaux, 1879, in-8°.
Actes de V Académie nationale des belles-lettres , sciences et arts
de Bordeaux , 3® série, 43® année, 1881. Paris, in-8°.
Archaeologia or micellaneous tracts relating to antiquity,
t. XLVII. London, 1883, in-A\
Bulletin de V Académie royale des sciences , des lettres et des
beaux-arts de Belgique , 50® et 51® années, 3® série, t. III,
1881-1882. Bruxelles, 1881-82, in-8*.
— delà Diana , t. Il, n* 10, août-novembre 1883. Montbri-
son, 1883, in-8*.
— de la Société archéologique et historique de T Orléanais,
t. VDI, n* 16, 1 er trim., 1883. Orléans, 1883, in-8®.
Mémoires de la Société royale des antiquaires du Nord , nouv.
série, 1882-83. Copenhague, in-8*.
— du compte-rendu de la Société scientifique et littéraire
d'AJais , année 1882, t. XIV, l« r fasc. Alais, 1883, in-8\
Revue africaine , 27® année, n° 1&9, mai-juin, 1883. Alger,
1883, in-8\
Drouyn (Léo). Croix de procession , de cimetières et de carre-
fours. Bordeaux, 1858, in-fol.
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Michel (Edmond). Le baron A.-Th. de Girardot, archéologue ;
sa vie , son œuvre . Orléans, 1883, in-8°.
Ràybt (Olivier). Monuments de Vart antique . Paris, 1883, în-fol.
Correspondance .
M. Finot, présenté par MM. Héron de Villefosse et Théde-
nat, écrit pour solliciter le titre d'associé correspondant
national à Lille. MM. Ulysse Robert, A. de Barthélemy,
'Aubert sont désignés pour former la commission chargée de
présenter un rapport sur cette candidature.
M. de Laigne, consul de France à Livourne, présenté par
MM. A. de Barthélemy et Héron de Villefosse, sollicite le
titre d’associé correspondant national à Livourne, Italie.
MM. H. Thédenat, Schlumberger et Courajod formeront la
commission chargée de présenter un rapport sur cette can-
didature.
Travaux,
M. A. de Barthélemy dépose un mémoire de M. de Baye,
sur les sujets empruntés au règne animal dans l'industrie
gauloise. Ce mémoire sera lu à une des prochaines séances.
%
M. A. Bertrand met sous les yeux de ses confrères une
curieuse plaque de ceinturon, découverte à Watsch (Car-
niole), en août dernier, et faisant partie de la belle collec-
tion du prince de Windisch-Gratz. Cette plaque, en tôle de
bronze, ornée au repoussé, à la manière des plaques de
Hallstatt, porte en relief une scène particulièrement inté-
ressante, le combat de deux cavaliers accostés de deux fan-
tassins. M. Bertrand croit y reconnaître deux Gaulois du
Danube. Le casque des fantassins rappelle le casque de la
tombe gallo-italique de Sesto-Calende. Le bouclier est le bou-
clier gaulois à umbo, tel que nous le trouvons en Gaule
(cimetières du département de la Marne). La lance et la
hache que ces guerriers sont prêts à lancer méritent aussi
toute notre attention : la lance est garnie de Yamentum
très visiblement dessiné ; la hache dont la forme est très
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reconnaissable est emmanchée ; le manche est légèrement
recourbé et paraît fait d'une baguette flexible. M. Bertrand est
convaincu que nous sommes en présence de la cateia, cette
arme gauloise sur laquelle on n’a fait jusqu’ici que des con-
jectures hasardées. Notre confrère compte développer ses
idées à ce sujet dans une de nos prochaines séances.
M. Courajod signale l’existence d’une eôllectiop de médail-
lons de cire représentant les principaux personnages de la
cour des Valois ; elle est conservée au Musée des antiquités
silésiennes à Breslau. Cette suite antérieure à 1573 offre,
entre autres, les portraits de Clément Marot et du chance-
lier Olivier.
M. A. de Barthélemy lit au nom de M. de Boislisle une note
relative au camp antique de la forêt de Montmorency. La
Société décide que M. de la Noê, commandant de la brigade
topographique, sera prié de faire un rapport sur le plan de
ce camp.
M. Auguste Nicaise, associé correspondant à Châlons-sur-
Marne, demande la parole pour affirmer l’authenticité con-
testée de trous pratiqués dans ia panse d’urnes à incinération
découvertes à Reims, dans le cimetière de la fosse Jean
Fat. Les premiers vases de ce genre ont été trouvés à Reims,
en 1875, rue de Merfy, par M. Blavat. On peut vérifier leur
authenticité en examinant à la loupe les bords intérieurs
de ces trous qui portent bien la môme patine que le vase
lui-même.
M. Nicaise communique ensuite deux colliers mérovin-
giens, découverts à Champigny (Aube), formés de grains
d’ambre, de grains de pâte de verre et de monnaies trouées
pour la suspension, portés soit comme ornements, soit
comme amulettes. Il rappelle une communication faites
sur le même sujet, par M. Charles Robert, au comité d’ar-
chéologie et insérée dans la Revue des Sociétés savantes -
M. Niôaise met ensuite sous les yeux de. la Compagnie
les objets découverts dans le tumulus d’Attancourt (Haute-
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STAT
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Marne), vers 1863. Ges objets consistent en armilles, brace-
lets, fibules, torques, pointes de flèche, le tout en bronze.
M. Guérin fait observer, au sujet de cette communication,
que les monnaies percées étaient des ornements et non des
amulettes.
Le R. P. Camille de la Croix, associé correspondant natio-
nal à Poitiers, présente une charmante statuette de Mercure,
en bronze, découverte à Sanxay, dans la partie ouest du
temple, dans le terrain situé entre la galerie et le sanctuaire.
Le dieu est représenté entièrement nu, le poids du corps
reposant sur la jambe droite, tandis que le pied gauche tou-
chant à peine la terre est légèrement reporté en arrière ;
les formes du corps sont vigoureusement indiquées surtout
aux hanches et au bas du dos ; la chevelure est traitée avec
gréce ; il porte la bourse de la main droite et, de la main
gauche, tient un caducée, malheureusement brisé.
M. Héron de Villefosse fait remarquer la finesse du travail
et voit dans la façon dont la chevelure est traitée, dans les
formes du corps et dans la position des pieds une preuve
que cette statuette se rattache à l’école polyclétéenne et
doit être, comme le Mercure d’Annecy, la réduction d’un
original célèbre. — M. Rayet y reconnaît une copie de
l'Hermès de Polyclète et insiste pour qu’une reproduction
soit publiée dans le Bulletin (voir la planche ci-jointe).
Séance du 28 Novembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Exploration archéologique du département de la Charente , t. I,
fasc. 2, in-8 # .
Revue de Vart chrétien , 26° année, 3* série, t. II (XXXXV de
la collection), 4® livr., octobre, 1883, in-4°.
àrbois de Jubain ville (H. d’). Rapport sur une mission litté-
raire dans les îles britanniques . Paris, 1883, in-8*.
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Gabon (E.). Monnaies féodales françaises , 2« fasc. Paris, 1883,
in -A 0 .
Juuen-Laferrière (L.). L'art en Saintonge et en Aunis r t. I,
arrondissement de Saintes. Toulouse, in-6*.
Lièvre (A. -F.). Les fosses gallo-romaines de Jamac et les
puits funéraires. Angoulême, 1883, in-8\
— Les huîtres nourries en eau douce dans r ancienne Aquitaine.
Paris, in-8\
— Culte des divinités topiques dans la Charente . Angoulême,
1883, in-8*.
Roman (M.-J.). Catherine de Médicis en Dauphiné , 1579. Gre-
noble, 1883, in-8°.
Correspondance.
M. Ghabouillet sollicite le titre de membre honoraire.
MM. A. de Barthélemy, P. Nicard et de Montaiglon sont
désignés pour former la commission chargée de présenter
un rapport sur cette candidature.
Travaux .
M. Al. Bertrand présente une jambe de cheval en bronze
découverte en Suisse et provenant d’une statue antique.
M. de Boislisle annonce que M. de Gosselin a fait des
recherches pour préciser l’origine de la plaque ornementale
en or, communiquée de sa part à la Société, dans la séance
du 28 février dernier L II n’a pas été possible de savoir
1. Noua insérons ici une note qui devait figurer dans la séance du 28 février
(voir p. 113), mais qui a été remise trop tard à la Commission des impressions
pour être imprimée en temps utile :
« M. de Boislisle présente de la part de M. Alex, de Gosselin, propriétaire du
château d’Auvers (Seine-et-Oise), une plaque ronde en or, de dix centimètres de
diamètre, portant une ornementation au repoussé, que relèvent en certains endroits
des décors d’émail. Le dessin, de disposition concentrique, aboutit à une sorte de
bouton central, également en or, et faisant corps avec la plaque. Ce boulon, de
douze millimètres de hauteur, sur neuf ou dix de diamètre, paraît avoir perdu son
couronnement; en l’état actuel, l’extrémité supérieure laisse apercevoir à l’intérieur
une pâte vitreuse, de coloration brunâtre. Sauf sur un seul point du pourtour, la
plaque et son ornementation sont parfaitement intactes ; le décor en émail a seul
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— 284 —
exactement de l'habitant d’Auvers-sur-Oise, entre les mains
duquel cet objet précieux se trouvait encore en 1882, les
circonstances et conditions de sa découverte. Toutefois, un
fait nouveau parait acquis : il n'y avait point de tombeau ;
la plaque fut trouvée en pleine terre, et c'est à quelques
mètres de distance, peut-être en un autre temps et dans
d'autres circonstances, que le même individu mit au jour
une épée ou un sabre c à garde d'or, » dit-on, dont la perte
est infiniment regrettable, puisque ce second objet aurait
pu servir à déterminer l'antiquité et la nationalité du pre-
mier.
Dans la communication du 28 février, il a été dit qu'on
avait trouvé, outre la plaque et l'épée, un collier ou pende-
loque, soit en métal, soit en verroterie, soit en émail. Le
premier possesseur affirme aujourd'hui que cette pendeloque
était attachée à la plaque par les deux rivets qui se dis-
tinguent encore sous celle-ci, dans l'armature de bronze.
souffert. Deux rivet» placé» à trois ou quatre millimètre» du bord, dan» le sens du
diamètre, et faisant corps avec l’ornementation générale, attachent la feuille d’or à
une feuille de bronze de dimensions semblables, sur laquelle les mêmes dessins se
retrouvent en relief, et à une seconde plaque de bronze, beaucoup plus épaisse,
qui, si l’on en juge par l’érosion des bords, n’est peut-être que la partie centrale
d’un objet de plus grandes dimensions, un casque, ou plutôt un bouclier, dont les
autres parties, non protégées par la feuille d’or, auraient disparu. Au revers de la
plaque de bronze, on distingue des traces d’oxydation de fer qui feraient croire
que les trois plaques étaient encore renforcées par une armature de ce métal.
« L’ensemble du travail, le caractère de l’ornementation et les procédés de fabri-
cation peuvent appartenir au v\ an vi* ou au vu* siècle.
« Cet objet a été trouvé en 1881, par un habitant de la commune d’Auvers, en
fouillant la terre à une très petite profondeur, auprès de sa maison, sur la pente
inférieure de la colline qui borde la rivière d’Oise. D’après les renseignements que
M. de Gosselin a pu recueillir après coup, la fouille aurait mis à découvert, en
même temps, dans un tombeau semblable à ceux qui se retrouvent fréquemment
sur toute l’étendue de cette rive de l’Oise, divers autres objets : une épée ou autre
arme en mauvais état, un fragment de collier ou de pendeloque, des pointes en
métal ou en pierre (verroterie?). Mais, le tout ayant été laissé entre les mains de
jeunes enfants, sans aucun souci de la valeur que ces objets pouvaient avoir, ils
n’ont pas tardé à être détruits, sauf la plaque ornementale en or et bronze. Le
possesseur actuel de ce précieux objet a bien voulu le mettre à la disposition de
la Société, pour que nos confrères pussent l’étudier, et en faire faire, si besoin est,
une reproduction. Il se propose de reprendre les fouilles au même endroit dès le
printemps prochain, et espère que quelques-uns des membres de la Société vou-
dront bien lui prêter leur utile concours. »
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Mais il convient de n’accepter que sous toutes réserves les
souvenirs lointains et contas de gens qui étaient incapables
de reconnaître, non seulement la valeur archéologique de
ces objets, mais môme la nature du métal dont ils étaient
ornés.
La découverte eut lieu dans le hamèau qui porte, sur la
carte de l’état-major, le nom des Remys, à une très faible
distance sud-ouest de l’endroit où la vieille route de Val-
mondois à Pontoise par Auvers est coupée par le chemin
conduisant à Héronville. Cette vieille route est bordée de
maisons ou masures, que domine à deux ou trois mètres
d’intervalle un plateau assez élevé. C’est en voulant étendre
par derrière son habitation, aux dépens de ce terrain, que
le propriétaire mit à découvert la plaque et les autres objets
aujourd’hui perdus. Le sol supérieur du plateau est très peu
profond; à moins d’un mètre d’épaisseur, on trouve une
couche très mince de tuf ou « cron », et, immédiatement
au-dessous, la pierre dont l'exploitation se fait à ciel ouvert,
vingt mètres plus loin, dans des carrières très considérables,
et sans doute fort anciennes.
M. de Gosselin a fait retourner toute la partie du sol supé-
rieur dans le voisinage de l’endroit qui lui était indiqué. Les
fouilles n’ont donné qu’un seul objet; mais, autant qu’il est
permis de le juger en l’état actuel, cet objet n’est rien moins
qu’une plaque ou rondelle provenant de la môme parure et
fabriquée par les mômes procédés que notre plaque, c’est-
à-dire en bronze orné de dessins au repoussé, et recouvert
d’une feuille d’or. Malheureusement, la seconde plaque est
en très mauvais état, écrasée, tordue, conservant à peine
quelques traces d’or. M. de Gosselin a désiré qu’elle fût pré-
sentée telle quelle à la Société, et il consent à ce qu’on
prenne les mesures nécessaires pour que la contexture et
l’ornementation de cet objet deviennent plus facilement
appréciables.
La plaque communiquée précédemment à la Société appar-
tient aujourd’hui au Cabinet des médailles de la Bibliothèque
nationale, par don de M. de Gosselin. Lorsque le dévelop-
pement de la seconde plaque aura été fait par les soins de
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M. Alexandre Bertrand qni veut bien se charger de faire
faire cette opération, elle sera très probablement offerte au
Cabinet et rejoindra la première.
Outre cette découverte, M. de Gosselin a repris, pendant
Tété dernier, les fouilles déjà commencées sur un point tout
opposé du plateau d'Auvers, dans la direction de Valmon-
dois, mais à peu de distance de la vieille route conduisant
à Pontoise. Toute cette partie du plateau, depuis l'église
d'Auvers jusqu'à un petit vallon marqué du nom de Corde-
ville sur la carte et débouchant au Moncel, en face de l'an-
cienne maison du bac de l'Oise, paraît occupée par un
vaste cimetière, et il n’est, pour ainsi dire, pas un mètre de
terrain où la pioche ne mette à découvert des cercueils en
pierre du pays ou en plâtre, aussi variés comme ornemen-
tation extérieure que comme contenu. Depuis quelques
années, les constructions entreprises sur ce point avaient
fait trouver, dans cette sorte de dépôt sépulcral, des vases,
des bijoux et autres objets intéressants d'époque gallo-
romaine ou mérovingienne. M. de Gosselin a recueilli éga-
lement de ces colliers, boucles d’oreilles, boutons cloisonnés,
boucles de ceinturon, glaives, etc., qui caractérisent les
sépultures des deux époques. Peut-être aura-t-il à nous
communiquer quelque jour les résultats de ses découvertes;
mais, dès à présent, il est bon de signaler ce fait que la
plaque en or du Cabinet des médailles a été trouvée sur un
territoire où existe un important dépôt ou cimetière, à pro-
ximité de la rivière par où l’on peut croire, sans trop d’in-
vraisemblance, que se faisait le transport des corps, et à
proximité aussi des carrières inépuisables qui fournissaient
les cercueils.
M. l'abbé Thédenat communique le dessin, exécuté par
M. Bretagne, de Nancy, d'un manche de casserole en bronze,
trouvé à Grand (Vosges), et conservé au Musée d’Épinal.
Sur ce manche, d'un travail assez médiocre, on lit le nom
de l’ouvrier
L ANSI DIOD
L(ucii) Ansi(i ) Diod(ori ) .
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— 284 —
On conserve au Musée de Naples un manche de patère,
en bronze, portant le môme nom, moins abrégé.
L • AN8I • DIODORt 1
U existe, au même Musée, deux manches en bronze
trouvés à Pompéi, sur lesquels on lit :
L-ANSIEPAPHRODITI 2
Un autre manche du même Musée offre l'inscription :
///ANSIEPICAPR.. 3
(la lecture du cognomen est incertaine),
et un autre porte :
l. aNSI PHOEBI 4
Il semble donc qu’il a existé, dans cette contrée, une
famille d'ouvriers en bronze, qui se sont sans doute succédé
de père en fils.
Un des produits de leur fabrique aura été transporté en
Gaule par le commerce, fait qui n'a rien d’inusité.
Il existait, dans la même contrée, probablement une
autre branche de cette famille qui exerçait l'industrie de
1. C. I. L ., t X, n° 8071, 27.
2. C. I. L., t. X, n* 8071, 28 et 29. — Une casserole de bronze, trouvée dans
la partie septentrionale de la province d’Helsingland (Scandinavie), porte la même
marque ( Bullettino deli Instituto, 1883, p. 237).
3. C. I. L t. X, n* 8071, 30.
4. C. /. L., t. X, n* 8071, 31.
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— 285 —
brique tler. On a trouvé, en effet, à Pompé! et à Capoue,
des briques portant la marque :
A | NSI 4
4
A Caserte et à Capoue, on a relevé des briques avec les
noms :
L • AN8I * DIODORI 1 2
qui sont exactement ceux de notre bronzier.
Enfin, des briques provenant de la même région offrent
les timbres :
L AN8I PRISCI 3 4
et
L AN8I
REDIENI 4
Il est curieux de constater l’existence des deux branches
de cette même famille, exerçant dans le même pays une
industrie différente. Une particularité à noter, c'est que tous
ces ouvriers, bronziers ou briquetiers, portent le même
prénom; ce qui prouve bien qu'ils faisaient partie de la
môme famille.
M. Saglio lit un mémoire de M. G. Lafaye, associé corres-
pondant national à Aix ( Bouches-du-Rhône), sur les anti-
quités de la Corse . Ce mémoire est renvoyé à la Commission
des impressions.
M. A. Nlcaise, associé correspondant national à Châlons-
sur-Marne, expose à la Société que, en lui communiquant
dans une précédente séance les découvertes faites dans le
tumulus lingon d’Attancourt (Haute-Marne), il a oublié de
montrer deux pointes de flèche, en bronze, à douille et à
ailerons. Les pointes de ce genre ont été rarement décou-
vertes en France et surtout dans la région de l'Est.
Il présente ensuite le mobilier funéraire trouvé dans une
1. C . /. X., t. X, n* 8042, 9.
2. C. /. X., t. X, n* 8042, 10.
3. C. /. X., t. X, n« 8042, 11.
4. C. /. X., t. X, n° 8042, 12.
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tombe de femme dans le cimetière gaulois qu’il vient de
découvrir à Coupetz (Marne). Ce cimetière a déjà fourni
cinq tombes.
Dans la première étaient deux squelettes 1 les pieds de
l’un placés vers la tête de l’autre, trois vases brisés et un
manipule de bouclier montrant encore du bois pourri ;
une autre tombe a donné un torques en bronze, un anneau
placé à la jambe gauche ; cet anneau en bronze est entouré
d’un large filament, ressemblant à du cuir ou à une matière
textile desséchée et offrant encore une certaine résistance.
Au bras droit était un bracelet en bois appelé jusqu'alors
jayet ou bois fossile, mais que certains archéologues disent
être du bois vif, qui, selon eux, aurait été prisé comme
l’ambre, pour ses vertus merveilleuses.
Au cou de Tinhumé était un torques en bronze, formé
d’une simple tige arrondie. Cette tombe était sans doute
celle d’une femme. A ce sujet M. Nicaise fait connaître que
les renseignements qu’il a recueillis, et ses propres décou-
vertes, lui permettent d’affirmer que, dans la Marne, le
torques était porté par les femmes et non par les hommes.
Dans ses nombreuses fouilles de l’Aisne, M. Frédéric Moreau
père a constaté la même particularité.
Le B. P. Camille de la Croix, associé 'correspondant
national à Poitiers, présente différents objets en bronze
découverts dans les ruines de Sanxay :
1° Une plaque de bronze ayant la forme d’une rondelle,
garnie de plusieurs oreillettes et munie de quatre chaînettes,
dont deux portent également à leur extrémité des plaquettes
en bronze plus petites que la pièce principale, et d’une
forme plus allongée. D’après plusieurs trous pratiqués sur
les bords de la plaque et des rivets visibles à la partie infé-
rieure, il semble probable que cette plaque était agencée
sur des bandes de cuir faisant partie du harnachement d'un
cheval. C’était sans doute un ornement du poitrail.
2° Une statuette en bronze, représentant un homme jeune,
imberbe, coiffé d’un bonnet phrygien, chaussé de brode-
quins et portant une chlamyde qui couvre l’épaule gauche,
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— 287 —
une partie de la poitrine et le haut des jambes ; il porte
une bipenne au bras gauche. M. O. Rayet y reconnaît Pâris.
8* Une tête de cheval, également en bronze.
Un lièvre courant, les oreilles rabattues sur le dos; la
patine est d'un beau vert.
6° Trois fibules émaillées : la première en forme de plante
de pied, remplie d'un émail rouge orangé sur lequel des
points bleus imitent les clous d'une sandale. La seconde est
garnie d'un émail verdâtre. La troisième est en forme de
croix grecque dont les quatre branches se terminent par de
petits ronds garnis d'émail rouge ; la partie centrale égale-
ment arrondie est remplie d'émail vert et d'un point central
orangé.
Le R. P. de la Croix dépose ensuite sur le bureau divers
objets découverts à Poitiers, ce sont :
i° Une grande fibule cruciforme dont les branches, termi-
nées par des ronds garnis d'émail bleu à pointillé blanc, sont
reliées entre elles par des anneaux ; la partie centrale, de
forme ronde, est proéminente et émaillée. Cette fibule a été
trouvée à Poitiers par feu Benjamin Fillon, et donnée par
lui à notre confrère.
2° Un miroir portant une gravure au trait qui représente
une tête casquée.
3* Une figure en bronze d'un jeune homme nu, en
marche, portant au cou une bulla ; la main droite tient un
objet difficile à déterminer.
M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar-
le-Duc, fait la communication suivante :
« Dans mes excursions à travers les musées et les collec-
tions particulières, j’ai relevé avec soin, et estampé, quand
cela m'a été possible, les inscriptions en relief qui se trouvent
parfois sur les fibules en bronze. Comme ces petits objets,
considérés au point de vue de leur fabrication, rentrent
dans la série des produits de l’art du bronzier dont s’occu-
pent plusieurs de nos confrères, je crois devoir communi-
quer à la Société les différents noms de fabricants que
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j'avais réunis pour une étude sur les bagues et fibules à
inscriptions de V époque gallo-romaine.
- « Déjà M. R. Mowat a soumis à la Société, dans la séance
du 12 mars 1879, une fibule en bronze au nom de Dumacus,
dont le dessin a été reproduit dans le Bulletin de 1879,
p. 137. Je me bornerai aujourd'hui à signaler les noam de
bronziers relevés sur diverses fibules :
1 )
TTTVR
sur le sommet de l'arc d'une fibule, véritable bijou, trouvée
aux Ghâtelliers de Fremur, commune de Sainte-Gemme-
sur-Loire, dont le dessin m'a été adressé par notre confrère
M. Godard-Faultrier.
CARIL
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inscrit sur an bandeau près de la charnière, à l'endroit où
commence la courbure de Tare.
a Sur cette pièce, que j'ai découverte parmi les débris non
classés, au Musée de Douai, l'inscription présente deux
lettres sur lesquelles j'appelle l'attention de la Compagnie,
car leur forme permettrait peut-être de déterminer l'époque
de fabrication de cette fibule.
« On connaît le nom de GARILLVS sur un fragment de
poterie trouvé à Tongres.
inscrit dans un cartouche sur le talon d'une fibule à char-
nière, trouvée en Lorraine.
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— 290 —
a Dans son essai sur les fouilles faites au Puech de Bassins
(Aveyron), notre confrère M. l’abbé Gérés mentionne une
fibule à ressort dont il donne le denin ; sur cette pièce se
lit : IOH ou HCWE, inscription qu’il parait ne point avoir
remarquée, puisqu’il n’y fait aucune allusion dans son
rapport.
5 )
LITVGENI
sur une fibule à ressort qui m’a été signalée, par notre con-
frère M. R. Mowat, comme appartenant à M. Ramé.
c Je dois à l’obligeance de M. de Mortilletla connaissance
des noms suivants que présentent trois fibules du Musée de
Saint-Germain, et dont M. Alex. Bertrand a bien voulu me
faire adresser les moulages.
peut-être NERTOMA.., inscrit à l’extrémité de l’arc, sur
l’étui ou cylindre qui enveloppe le ressort à boudin. — Cette
pièce, inscrite sous le n° 18501, a été trouvée à Vertault
(Côte-d’Or) et offerte en 1872 au Musée de Saint-Germain,
par son inventeur, M. Mailly, percepteur à Laignes.
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sur le talon d'une fibule à charnière, acquise en 1875, chez
un brocanteur de Paris ; cette pièce est inscrite au Musée
de Saint-Germain, sous le n° 22266.
sur une fibule de l’époque romaine. — Cette pièce provient
de la collection de M. le docteur Lépine, de Dijon ; elle est
classée au Musée de Saint-Germain, sous le n* 23465.
9) « j'ai rencontré chez M. Léman, antiquaire, une fibule
à ressort qu'il a bien voulu me permettre d'étudier et de
publier ; son mauvais état de conservation ne m’a pas permis
de lire avec certitude le nom qui, comme ceux des n 08 1 ,
lx et 5, se trouve inscrit sur la plaque qui termine la partie
recourbée de la fibule et vient s'agrafer au centre de l’arc.
Je crois pouvoir lire :
c M. R. Mowat, qui a examiné cette fibule, propose d’y
voir OTIT ou ORIT.
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10) « Dans la collection de M. le D r Olivier, de Digne, j'ai
remarqué une fibule, trouvée le 16 septembre 1868, aux
Sanières sur Jausclères, quartier des Argiles, propriété
Aubert Valentin, sur laquelle je crois lire :
CIR??
11) « Sur une fibule trouvée dans l’Erdre, à Nantes, on lit :
B0DV08
qui offre une ressemblance très grande avec l'abréviation
BODVOC, signalée par M. Tudot, et le nom BODVOGE-
NVS, inscrit sur un bronze trouvé à Colchester.
12) AGGV
sur une plaque ajustée après coup, sur une fibule trouvée
à Poitiers, vers 1853, lors du percement de la rue de l'In-
dustrie, et dont notre confrère, M. Bonsergent, a entretenu
la Société dans la séance du 2 juillet 1873.
inscription dont j'ai pris l'estampage sur une fibule de la
riche collection de notre regretté confrère M. Jules Che-
vrier, de Chalon-sur-Saône.
IA) < Enfin je signale en terminant, sans toutefois pouvoir
indiquer le lieu où j'ai pris ce renseignement, l'inscription
OMASVRI, gravée en relief sur la partie arrondie du
manche d'un vase en bronze. »
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— 293 —
Séance du 5 Décembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Annales de la Société d'émulation du département des Vosges ,
1883. Epinal, in-8*.
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie , 1883, n° 3.
Amiens, in-8*.
— de la Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne, 1883, t. XXXVII*. Auzerre-Paris, 1883, in-8*.
Journal des Savants , novembre 1883. Paris, in-4*.
Viestnick hrvatskoga arkeologickoga Druxtva , godina V,
br. U ; in-8°.
Corroyer (Edouard). Etude sur V architecture. Paris, Ducher,
1883, in-8*.
— Guide descriptif du Mont Saint-Michel. Paris, 1883, in-8*.
Frossard (Ch.-L.). Stèle de Campan, in-8*.
Linas (Charles de). La châsse de Gimel ( Corrèze ) et les anciens
monuments de Vémaillerie. Paris, 1 883, in-8*.
Élections.
L’ordre du jour appelle le scrutin pour le renouvellement
du Bureau et des Commissions pendant l’année 188A-
Sont élus :
Président : M. Ed. Guillaume.
' l« p vice-président : M. L. Courajod.
2® vice-président : M. Ed. Saglio.
Secrétaire : M. H. Gaidoz.
Secrétaire-adjoint : M. Ed. Corroyer.
Trésorier : M. Ed. Aubert.
Bibliothécaire-archiviste : M. Pol Nicard.
M. Héron de Villefosse est réélu membre de la Commis-
sion des impressions. M. G. Duplessis est élu membre de la
Commission des fonds.
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Travaux.
M. Ulysse Robert, au nom de la commission nommée à
cet effet, lit un rapport favorable sur la candidature de
M. Quarré-Reybourbon. On procède au vote et M. Quarré-
Reybourbon, ayant obtenu le nombre réglementaire de suf-
frages, est proclamé associé correspondant national à Lille
(Nord).
M. Micbelant, au nom de la commission nommée à cet
effet, lit un rapport favorable sur la candidature de M. des
Roberts. On passe au scrutin, et M. des Roberts, ayant obtenu
le nombre réglementaire de suffrages, est proclamé associé
correspondant national à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
M. l’abbé Thédenat, au nom de la commission nommée à
cet effet, lit un rapport favorable sur la candidature de
M. de Laigue, consul de France à Livourne. On procède au
vote, et M. de Laigue, ayant obtenu le nombre réglementaire
de suffrages, est proclamé associé correspondant national à
Livourne (Italie).
M. Al. Bertrand dépose sur le Bureau le moulage d’un
vase orné de caractères paraissant dater du moyen âge. Il
sollicite les observations de la Société et espère qu'un de
ses confrères arrivera à découvrir le sens de cette inscription.
M. Ulysse Robert fait la communication suivante :
« En collationnant, ces jours derniers, pour un compte-
rendu qui m'avait été demandé, le texte imprimé du Bul-
laire de Tàbbaye de Saint-Gilles , récemment mis au jour par
M. l’abbé Goiffon, et le texte ms. du Bullaire n* 11018 du
fonds latin de la Bibliothèque nationale, qui est, sauf le3
additions, de la fin du xii* siècle, je fus frappé de la bizarre-
rie de certains ethniques contenus dans la bulle n* IV de
l’édition, qui renferme une double liste d’archevêques et
d’évéques présents au concile de Troyes, en 878. Tels sont,
par exemple, Limonensis , Namnensis , Reomensis, Rtddenns,
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s'appliquant à des évêchés, dont le nom m’apparaissait pour
la première fois. 11 est presque inutile de dire que l'éditeur
ne les avait pas identifiés. Gomme j'avais déjà eu l'occasion
d'examiner le Bullaire de Saint-Gilles, et que j'étais arrivé à
la conviction que la première bulle au moins, qui est soi-
disant du 26 avril 685, est apocryphe — (je l’ai prouvé dans une
note que M. G. Paris a publiée dans l'Introduction de son
édition de la VU de saint Gilles , par Guillaume de Berne-
ville, p. Lin) — je n'étais pas éloigné de croire que cette bulle
était, comme la première, l'œuvre d'un faussaire ignorant qui
l'aurait fabriquée, pour donner plus de poids à l'ancienneté
des possessions et des droits de l'abbaye. Après quelques
recherches , j'ai reconnu que Limonensis et NamnensU
désignent les évêchés de Lan grès (Lingonensis) et de Noyon
(Noviomensis). Quant à Reomensis et ReddensU , j’avoue
n'avoir pas pu les identifier. Dom Bouquet, qui a publié
cette pièce dans le Recueil des historiens de France (IX, 167),
pense que, au lieu de Waldeberti, Reomensis episcopi , et de
LeonU , ReddensU episcopi, il faut lire Waldeberti, Portuen -
sis epUcopi, et LeonU , TeanensU episcopi . Il ne motive pas
son opinion; mais c'est là un détail auquel je ne m'arrêterai
pas.
c Je passe donc à l'objet qui fait l'intérêt réel de ce docu-
ment, dont l'authenticité n'est contestée ni par dom Bouquet,
ni par Baluze, qui Ta publié dans ses MUcdlanea (il, 113),
ni par le savant continuateur des Regesta pontificum Roma -
norum , M. le D* Loewenfeld, qui a classé la bulle en question
sous le n* 3179 de la nouvelle édition des Regesta .
t La double liste de la bulle n° IV contient des noms
d'évêques qui ne figurent pas dans l'ouvrage le plus complet
qui existe en ce genre, le SerUs epUcoporum de Gams; elle
fournit donc le moyen de compléter et de rectifier le GalUa
chrUtiana , Yltalia sacra, etc. Parmi les additions, je signa-
lerai les suivantes : Gandalmarus, epUcopus TholonensU .
Dans la liste des évêques de Toulon donnée par Gams, — je
ne parle pas d'autres listes beaucoup moins complètes, —
nous voyons Taurin, eri 680, et Eustorge, en 879. Gandal -
marus est donc un nom nouveau à ajouter à la série des
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évêques de Toulon ; il prendra place immédiatement avant
Eustorge. Après l'évêque de Toulon, vient celui de Carcas-
sonne, Leotgarius, qui ne figure pas dans la liste de Game.
La suite des évêques de Carcassonne connus à cette date se
composait, jusqu'à ce jour, d’Eurus (860), d'Àrnoul (après
875) et de Guilleran (883-887) ; Leotgarius ou Léger devra
donc être placé avant ou après Arnoul. Entre Alarlc (875+
878) et Agilbert, évêque de Béziers, en 886, il y avait une
lacune que le Bullaire de Saint-Gilles nous permet encore
de combler; il nous donne le nom de Macaire, qui serait le
successeur immédiat d’Alaric. Faut-il voir les mêmes per-
sonnages dans Wüelmus, Limovicensis épis copus, et Anselme,
évêque de Limoges, de 869 au 9 février 893 ; — dans Ade-
marius, Claromonlis episcopus , et Agilmar, évêque de Cler-
mont, de 876 environ à 880 environ ? Je le pense, malgré la
différence assez sensible des noms; mais cette différence
peut, jusqu’à un certain point, s'expliquer paiéo graphique-
ment; il n'y a, en tout cas, pas de doute possible en ce qui
concerne la terminaison des deux noms. Il me paraît plus
difficile d'expliquer comment on pourrait faire un seul et
même personnage de Rainelmus , Meldensis episcopus , qui
figure dans le Bullaire de Saint-Gilles, et de Ragenfridus,
qui fut évêque de Meaux, de 875 environ à 880 environ ;
mais je n'oserais pas émettre l'avis que Rainelmus ou
Renaume serait un nom nouveau à ajouter & la liste des
évêques de Meaux.
< Jusqu’à ce jour, on ne connaissait pas d'intermédiaire
entre Wisade I« (857+872) et Ingobert (885+893), évêques
d’Urgel. Le Bullaire de Saint-Gilles nous en fournit un,
Waldericus . Enfin, il nous donne encore le nom d’un évêque
de Turin, Amulfus, qui prendrait place entre Claude II
(873) et Lantius (+887).
< Parmi les évêques figure Ingomarus , le même que
Hincmar, évêque de Laon, depuis 858, qui eut, dès 876, pour
successeur Hegenulf, que nous .voyons aussi au nombre des
évêques du concile de Troyes (Labbe, Sacrosancta concilia ,
XI, col. 316). Le copiste du Bullaire de Saint-Gilles a-t-il
commis une erreur? Je ne le pense pas; il ne pouvait pas
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— 297 —
confondre Ingomarus et Begenulfus. La présence simultanée
des deux évêques de Laon au concile de Troyes s'explique
par le fait que Hincmar n'était plus en possession de son
siège dès 876.
« L'intéressante question que soulève l'examen de ce docu-
ment mérite d’attirer l'attention des érudits locaux ; l’étude
des obituaires, des chartes ou des cartulaires viendra peut-
être confirmer ma modeste découverte. En vous en faisant
part, j'ai voulu tout simplement vous montrer que, quand,
dans les documents anciens, on rencontre des noms d'évêques,
d'abbés, etc., il est toujours bon de s'assurer s'ils sont
connus. »
M. A. Ramé présente trois fibules qui sont en sa possession.
La première est la fibule gallo-romaine en bronze, por-
tant le nom LITYGENI, signalée par M. Maxe-Werly à la
dernière séance. Elle a été trouvée à Rennes, en 1863, dans
les décombres d'un grand édifice antique, quand on jetait
les fondations du nouvel hôpital sur le coteau de l'ille.
La seconde est une plaque circulaire en argent qui devait
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avoir 0,75 de diamètre quand elle était entière. Elle repré-
sente le buste d’une orante, exécuté au repoussé; une
rangée de perles forme bordure. La barbarie du travail
annonce l’époque mérovingienne. Ce bijou a été recueilli,
vers 1830, à Roiglise, canton de Roye (Somme), par M. Moét
de la Forte-Maison, auteur des Antiquités de Noyon , qui
demeurait alors dans cette dernière ville.
La troisième fibule est de forme circulaire et en argent
comme la précédente, mais d’une facture plus compliquée.
Le procédé employé à sa fabrication mérite l’attention. Le
sujet principal est un quadrupède à tète peu distincte et fc
queue relevée, passant sous une croisette et sur une sorte
de disque. L’animal est exécuté au repoussé et encadré d’une
double bordure granulée. Jusque-là le procédé n'a rien de
spécial, mais cette partie centrale, de la dimension d’un
denier carolingien, fait saillie sur le plan général du bijou,
comme si elle était montée sur un tube de 0,003 de hauteur.
Ce tube est entouré à sa base d’une garniture de sept cercles
concentriques formés alternativement d’un grenetis très fin
et d’un granulé ovoïde d’un plus fort relief : le tout a
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0,65 de diamètre. Cette ornementation courante n’est pas
gravée dans une plaque de métal; elle est obtenue à l'aide
de deux fils métalliques de grosseur différente, simplement
juxtaposés ; c’est une sorte de travail de filigrane, formant
un grillage & jour. Aussi, pour donner de la consistance à
l’ensemble, il a fallu fixer ces éléments mobiles au moyen
de petites plaques très minces, appliquées au revers du
bijou et disposées comme les rayons d'une roue.
Ce procédé de consolidation était connu des Romains. Il
a été employé à l’exécution des magnifiques médaillons en
or d'Honorius et de Placidie, provenant du trésor de Velp
dans la Gueldre, qui ont été acquis par le Cabinet des
médailles, en 1882. On en trouvera la description et de bons
dessins dans un article de M. Chabouillet ( Revue numisma-
tique , nouv. série, I, p. 73 et llx).
La bordure du médaillon, formée de trois cercles de métal
plein et ciselé, et de deux grenetis en fil d’or intercalés,
est maintenue à l’aide de quatre tenons appliqués au revers
du bijou, qui se portait suspendu au cou par une bélière.
Mais ce procédé a dû se transmettre de siècle en siècle et
ne suffit pas pour attribuer la fibule d'argent au v siècle ;
c’est une œuvre barbare ; l’animal n’a guère de style
déterminé. Le Musée de Berlin possède un médaillon de
Louis le Débonnaire, figuré par Fillon dans ses Lettres sur
quelques monnaies françaises inédites (pl. VIII, n* 7) qui a
un encadrement formé d’un triple cercle de granules qui
rappelle la bordure de la fibule, et est, comme elle, consoli-
dée par des lames fixées au revers. Cette fibule a été trou-
vée à Rennes, en 1843, dans le lit de la Vilaine, lors de
l’établissement des quais, à un niveau un peu supérieur aux
couches qui renfermaient les monnaies romaines En rap-
prochant cet indice de celui fourni par le médaillon de
Louis le Débonnaire, on pourrait donc provisoirement attri-
buer ce bijou à l’époque carolingienne.
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— 300 —
Séance du 12 Décembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société académique de Brest , 2 e série, t. VIII,
1882-83. Brest, in-8\
— delà Société archéologique d'Eure-et-Loir , n* 164, 1883.
Chartres, 1883, in-8°.
— delà Société des antiquaires de VOuest , 2 e trimestre, 1883,
in-8\
Revista de archivos , bibliotecas y museos ; orga.no oficial del
cuerpo facultativo del ramo , segunda época, ano IX, n* 11.
Madrid, 1883.
Dàncoisne (L.). Les petits méreaux de plomb d? Arras aux types
de mailles. Bruxelles, 1883, in-8*.
Heuzey (L.). Les figurines antiques de terre cuite du musée du
Louvre , U 9 et dernière livraison de l’atlas. Paris, in-4\
Moreau (F.). Album Caranda ; suite des fouilles d'Armentières
[Aisne) ; 2« année, 1882, in-4\
Pilloy (J.). Etudes sur d'anciens lieux de sépulture dans
r Aisne. Saint-Quentin, 1880, in-8*.
— La sépulture de Vâge de la pierre polie de Ribémont. Saint-
Quentin, 1876, in-8*.
Correspondance.
M. des Roberts, associé correspondant national à Nancy,
et M. de Laigue, associé correspondant national à Livourne
(Italie), écrivent pour remercier la Compagnie de leur
élection.
Travaux .
M. Ulysse Robert, au nom des commissions nommées à
cet effet, iit des rapports favorables sur les candidatures de
MM. Delahaut et Finot. On passe au vote et les candidats,
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— 3<M —
ayant réuni le nombre réglementaire de suffrages, sont pro-
clamés associés correspondants nationaux, M. Delahaut à
Charleville et M. Finot à Lille.
M. Flouest, associé correspondant national à Lugny (Côte-
d'Or), fait hommage à la Compagnie, au nom de son confrère
M. Frédéric Moreau, d'un nouveau fascicule de YAlbum
Caranda. Comme le précédent, ce fascicule est consacré aux
fouilles faites à Armentières en 1882, et se fait remarquer
par ses planches qui reproduisent, avec la plus grande fidé-
lité, les beaux spécimens en fer et en bronze des plaques et
boucles de ceinturons incrustées d’or et d’argent.
M. Bertrand rappelle la communication qu'il a faite à la
dernière séance, en présentant un fragment de la jambe et
du pied d’un cheval dç bronze qui aurait été récemment
découvert aux environs de Genève. Il ajoute que M. Henri
Bordier a écrit à Genève pour obtenir des renseignements
sur ce point.
M. Bordier donne en effet lecture d'une lettre du direc-
teur des archives de Genève, M. Th.-A. Dufour, de laquelle
il résulte que ce bronze fut présenté, il y a deux ans, au
Musée de Genève, qui le refusa à cause de son prix, et que
la découverte en a été faite, non pas dans le voisinage de
Genève, mais aux Bautes, près Annecy, lieu où l'on a déjà
trouvé beaucoup d'autres objets antiques, notamment une
figure en bronze de Mercure et plusieurs bustes romains,
également en bronze, qui furent achetés par M. Feuardent
et estimés à la valeur de 50 à 60,000 francs.
Quant aux objets d'or signalés avec le pied de bronze et
que M. Bertrand a décrits dans la dernière séance, on n'en
a eu à Genève aucune nouvelle.
M. Bertrand annonce ensuite que le Musée de Saint-Ger-
main négocie actuellement l'acquisition d'un fourreau en
or, d’un torques en or et de cinquante monnaies gauloises
en or, au type dit à rarc-en-ciel.
M. Rey communique une note sur les identifications, avec
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— 302 —
des localités modernes, d'on certain nombre de fiefs cités
dans les pièces p retenant des archives de Malte, publiées
par M. Delaville-Leroux.
M. Courajod lit en communication un travail sur un frag-
ment du rétable de Saint-Didier d'Avignon, découvert par
lui au Musée du Louvre. Ge rétable, comme on sait, est
l'œuvre du sculpteur Francesco Laurana, un des artistes
favoris du roi René.
M. A. de Barthélemy annonce la découverte, entre Fon-
sommes et Homblières (Aisne), de la sépulture d'une jeune
femme ou d'une jeune fille romaine. Cette sépulture conte*
naît des objets fort intéressants qui ont été signalés par
M. Pilloy, de Saint-Quentin.
M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar-le-
Duc, complète en ces termes cette communication :
< Quelques jours après la découverte signalée dans le Guet-
teur de Saint-Quentin , à la date du 18 novembre, M. Pilloy
m’annonçait avoir trouvé deux autres sépultures à peu de
distance de la première, rencontrée au lieu dit Marollot,
mais, cette fois, sans cercueil en pierre.
< L'une contenait une bouteille, une coupe avec dépression
snr la panse, une jolie tasse, le tout en verre ; un plateau
en étain, des ossements de poulet, une cuiller en argent,
une paire de forces, le manche en os d'un couteau. Tous
ces objets étaient placés aux pieds. A la ceinture se trouvait
une boucle en bronze, dont le féret terminal présentait une
forme tout à fait caractéristique. Dans la msdn droite était
placé un denier d'argent d'Honorius, à fleur de coin.
« L’autre sépulture renfermait une coupe en verre, un vase
en terre, un bassin en bronze à bords godronnés, rongé
par le temps, une cuiller d’argent, un second vase en étain
et enfin les débris d'un coffret de bois à fermeture de bronze
présentant des ornements perlés et des sujets mytholo-
giques exécutés au repoussé. #
M. Auguste Nicaise, associé correspondant national à Châ-
lons-sur-Marne, communique à la Société une découverte
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— 303 —
faite dans on dolmen sons tumulns do département de l’Ailier,
an lieu dit la Justice ou le Prieuré , situé entre Bagneux et
Aubigny. Sous ce dolmen étaient inhumés trois squelettes
accroupis. Près de l’un d'eux étaient placés : une épée en
bronze à soie avec trois rivets, un poignard en bronze à deux
rivets, une épingle en bronze et deux bracelets formés d'une
tige de bronze tordue et terminée par deux boules aplaties;
quatre torques également tordus et de la même forme que
les bracelets ont été trouvés dans cette sépulture; on y a
rencontré aussi plusieurs vases intacts ou brisés, d'une
argile caractérisant les vases gaulois de la première époque,
la céramique brune des tumulus. Ge dolmen étroit et peu
élevé de forme, composé de dalles en grès, avait environ
0 m 80 de largeur sur 2 mètres de longueur et 0®80 de hau-
teur. Le tumulus est formé des terres prises autour du dolmen,
ainsi qu'on peut le constater encore en examinant les larges
fossés qui l'entourent. Cette terre était fortement mélangée
de pierres ou pierrailles. Au-dessus, à une profondeur de
l m 50 environ, on a rencontré du bois carbonisé et des osse-
ments de chevaux.
Non loin de ce tumulus, on a rencontré, dans des allu-
vions touchant la petite rivière de la Burge, une barque
creusée dans un tronc d'arbre; elle avait environ 0 m 80 de
largeur et 5 mètres de longueur ; exposée à l'air, elle se
dilata rapidement.
Séance du 19 Décembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais,
année 1883, i® r -3 e trimestres. Fontainebleau, ÜMK
Annual report oj the board of regents of the Smiihsonian ins-
titution, for the year 1881. Washington, 1881, ia-8°.
Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine- Inférieure,
t. V, 3® livr., et t. VI, 1"» livr. Rouen, 1882, in-8*.
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— 394 —
— delà Société industrielle de Mulhouse, novembre-décembre
1883. Mulhouse, 1883, in-8\
Gagnât (R.). Étude historique sur les impôts indirects chez les
Romains , jusqu'aux invasions des barbares . Paris, 1882,
in-8*.
— Explorations épigraphiques et archéologiques en Tunisie ,
1" livr. Paris, 1883, in-8*.
Carbalade dü Pont (J. de) et Tamizby de Larhoqüb. Mémoires
de Jean d*Antras de Samasan , seigneur de Cornac, 8auve-
terre de Guyenne, 1880, in-8*.
Gay (Victor). Glossaire archéologique du moyen âge et delà
renaissance , 2 e livr. Paris, 1883, in-8*.
Rossi (J.-B. de). BuUettino di archeologia cristiana , A* série,
2« année. Roma, 1883, in-8*.
Tamizby de Larroqub (Ph.). Louis de Foix et la tour de Cor -
douan . Bordeaux, 1864, in-8*.
— Notice sur la ville de Marmande . Villeneuve-Sur-Lot,
1882, in-8*.
— Observations sur V histoire dÉléonore de Guyenne, Paris,
Durand, 1864, in-8°.
Correspondance .
M. Duportal, de Bapaume, adresse à la Société l’empreinte
d’une pierre gravée dont il demande l'explication à la
Compagnie. L’empreinte et la lettre de M. Duportal sont
renvoyées à M. Ghabouillet.
M. Pilloy, présenté par MM. A. Bertrand et A. de Bar-
thélemy, sollicite le titre d’associé correspondant natio-
nal à Saint-Quentin (Aisne). MM. Ramé, de Lasteyrie et
Courajod sont désignés pour former la commission chargée
de présenter un rapport sur les titres scientifiques du can-
didat.
M. Cagnat, présenté par MM. Charles Robert et R. Mowat,
sollicite le titre d’associé correspondant national à Douai
(Nord). MM. Thédenat, Le Blant et Duchesne sont désignés
pour former la commission chargée de présenter un rapport
sur cette candidature.
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M. Tamixey de liarroqae, présenté par MM. Delisle et
Â. de Barthélemy, sollicite le titre d'associé correspondant
national à Gontaud (Lot-et-Garonne). MM. de Boislisle, Cou-
rajod et Héron de Villefosse sont désignés pour former la
commission chargée de présenter un rapport sur les titres
scientifiques dn candidat.
M. Taillebois, associé correspondant national à Dax, remer-
cie la Compagnie de son élection.
Travaux .
M. le président annonce qu’il a représenté la Compagnie
aux obsèques de M. Henri Martin.
En raison des fêtes du jour de l'an, la Compagnie décide
qu'il n'y aura pas de séance le mercredi 2 janvier.
M. Nicard donne, d’après une lettre qui lui a été adressée
par M. Revon, de nouveaux renseignements sur la jambe
de cheval en bronze, dont il a été question dans plusieurs
séances précédentes. Ce fragment, trouvé dans la plaine des
Fins, emplacement de la station de Bautae , près Annecy, a
été vendu à M. Terracina, antiquaire à Genève, qui l'a cédé
au Musée de Saint-Germain.
M. Guillaume fait la communication suivante :
« Les fouilles sur remplacement de l'ancien Louvre ont
été reprises récemment. Le sous-sol de la galerie dite de
la Vénus de Milo, formant le côté sud du château féodal,
est mis à jour, pour pratiquer des caves destinées à assai-
nir cette partie du rez-de-chaussée. Sans offrir le même
intérêt que les fouilles exécutées en 1882 sous la salle des
Caryatides, celles d'aujourd'hui présentent, dans le Voisinage
de ladite salle, des restes curieux qui permettront de retrou-
ver, du côté de la Seine, le périmètre du Louvre de Charles V
et de ses successeurs.
« Ce sont d’abord les substructions d’une tour polygonale
dont les parements intérieurs et le talus extérieur sont
visibles. — En avançant vers l’est, après d'énormes massifs
ANT. BULLETIN. 20
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on tronre malheureusement les traces des habitations nom-
breuses pratiquées dans le Louvre quand Louis XIV, ayant
terminé la Colonnade, abandonna oe Palais pour s’occuper
exclusivement de Versailles. Une fosse d’aisance, des caves
ont été creusées en faisant disparaître d'anciens vestiges, et
il est étonnant que leurs voûtes trop légères aient porté,
sans s'effondrer, les statues, groupes et sarcophages, placés
depuis longtemps dans la galerie supérieure.
« Au-dessous du sol de ces caves, on a rencontré les
sub8tructions d’une tour en fer à cheval; une fouille appro-
fondie en a mis à découvert le sol inférieur, dallé en forme
de cuvette. Immédiatement à l’est de cette tour un égout,
voûté en arc de cercle, bien construit en pierres de grand
appareil, se dirige vers la Seine en suivant une pente très
accentuée. Une de ces pierres porte, gravé, un dessin
représentant un soldat de l'époque de Charles IX; sur une
pierre voisine on lit la date 1567. On savait déjà que cette
partie du Louvre avait été reconstruite sous Charles IX.
— En avançant, toujours vers Test, les fouilles n'ont donné
que des gravois, mais les fondations des murs présentent
des blocs moulurés, d’époques différentes du xiu* au xv« s.,
provenant de la démolition de l’ancien Louvre, ou des
marques très variées des ouvriers qui ont primitivement
taillé ces pierres.
< Dans un massif qu’il a fallu percer, une gargouille fan-
tastique, ailée, à griffes de lion, a été trouvée en plusieurs
morceaux. Elle paraît d’uno bonne sculpture; on en jugera
mieux quand elle sera dégagée du mortier qui remplit tous
les creux.
« La dernière salle vers l’est, celle où était placée la
Vénus de Mile, est la moins dégagée ; le sous-sol présente
des murs qu’il est nécessaire d'étudier.
« M. Guillaume invite la Société à visiter les fouilles mer-
credi prochain, 26 décembre, à 3 heures, i
M. Mowat propose une explication pour l'armature en
bronze qui garnit l'extrémité de quelques fourreaux d'épées
antiques et à laquelle on a donné le nom de bouterolle à
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ailettes sans pouvoir déterminer son usage. Remarquant que
cette armature s’est toujours rencontrée avec des fourreaux
d'épées de grande dimension qu’il regarde comme ayant,
pour cette raison, appartenu plutôt à des cavaliers qu’à des
fantassins, et rappelant que, d’après Diodore de Sicile, l’ar-
mement du cavalier gaulois, outre l’épée suspendue au côté
droit, comportait une longue lance, il pense que le talon de
la hampe était garni d'une virole à anneau mobile ou d'une
boucle en cuir, que le cavalier pouvait enfiler dans une des
ailettes en même temps qu’il passait le bras dans la boucle
formée par Yamentum ou courroie de hampe, lorsqu’il vou-
lait recouvrer la liberté de la main droite et mettre la lance
au repos. L’ailette remplissait alors le même office que la
gaine de cuir fixée à l’étrier droit des lanciers modernes et
destinée à recevoir, comme dans une douille, le talon de la
lance pour lui fournir un point d’appui.
MM. Roman et Flouest combattent cette opinion. M. Ma-
zard fait observer que, dans les sculptures assyriennes, les
fantassins sont armés déjà d’épées à bouterolles.
M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante :
t Passant, il y a quelques semaines, à Alise-Sainte-Reine,
j'ai remarqué, dans une des vitrines du musée qu’on a
fondé dans ce village pour y recueillir les antiquités locales,
un petit fragment en bronze, portant gravées au pointillé
les lettres suivantes :
DEO • VM
RO DO
< Ce fragment de bronze parait, par sa forme, avoir appar-
tenu à un manche de patère. Dans une des dernières séances
de l’année 1881*, notre confrère, M. Héron de Villefosse,
nous montrait un beau manche de patère, trouvé dans le
canton d’Arnay-le-Duc (Côte-d'Or), et portant une inscrip-
tion votive au dieu Jlisanus ; il nous rappelait en même
temps qu’on conserve au Musée de Dijon une patère avec
une inscription votive à la même divinité, provenant des
1. Séance du 16 novenbre, Bulletin , 1881, p. 377 et soir.
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environs dn Mont-Afrique? Le fragment d' Alise-Sainte-
Reine nous fait donc connaître la troisième patère avec
inscription votive trouvée dans la Côte-d'Or.
< Je crois utile de reproduire ici le texte publié par
M. Héron de Villefosse; il nous aidera, non pas k compléter
le texte de l'inscription d'Alise, mais à en reconnaître la
disposition :
DEO * ALISANO * PAVLUNV8
PRO * CONTEDOIO FIL • 8 VO-
V-8LM
Sur l’inscription d'Alise, la disposition est la môme :
DEOVM
[p]RODO
< Nous avons donc le commencement de chacune des deux
lignes. Après le mot DEO était le nom d'une divinité
topique commençant par les lettres YM...; puis, sur la
môme ligne, le nom de l'auteur du vœu ; à la seconde ligne,
après la préposition pRO, le nom de la personne pour qui
avait été fait le vœu, nom commençant par les lettres DO...,
et enfin la formule finale v. s. I. m.
« Un jour peut-ôtre, une nouvelle découverte nous don-
nera le nom complet du dieu inconnu dont cette inscription
révèle l’existence. »
M. P. de Goy, associé correspondant à Bourges, lit une
note sur l’exploration d'un tumulus situé au Colombier,
commune de Saint-Just (Cher) :
« Ce tumulus avait un diamètre d’environ 12 mètres et un
très faible relief, à peine 0,25. Il renfermait trois squelettes.
L’un d’eux, la tête à i’ouest, les pieds à l’est, était orné :
1* d’un torques en fil do bronxe, de deux bracelets, et enfin
d’un anneau de jambe en bois d'if, d’une très remarquable
conservation. Entre les côtes furent trouvés : i* une rondelle
en lignite ; 2 ° une coquille de cardium ; 3 * une dent de carnas-
sier encore indéterminé ; 4° une perle en pâte de verre
jaune à dessins d’émail blanc et t>leu, telle qu’on en a
trouvé dans la Côte-d’Or et en Suisse. Cette perle paraît
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— 309 —
d’importation orientale. — Dans la sépulture se trouvaient
un oursin fossile, un fragment de minerai de fer, et un
morceau de grès. Toute la région, comprise entre Dun-le-
Rol et Bourges, offre de nombreux vestiges d'antiquités,
et surtout nombre de tumulus dont j'entretiendrai la Com-
pagnie, au fur et à mesure des fouilles. >
M. A. de Barthélemy commence la lecture d’un mémoire
de M. le commandant de la Noé sur le camp de Taverny.
Séance du 26 Décembre.
Présidence de M. G. Duplessis, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société de Borda , 7® et 8 a années, 1882-1883.
Dax, in-8°.
— de la Société archéologique et historique de la Charente ,
5® série, t. V, 1882. Angoulême, 1883, in-8\
— delà Société des antiquaires de l'Ouest, 3 e trimestre, 1883,
in-8*.
Répertoire des travaux historiques , t. II, n* 2. Paris, 1883,
in-8*.
Bertrand (Alexandre). La Gaule avant les Gaulois , d'après les
monuments et les textes. Paris, 1884, in-8°.
Corblet (l’abbé). V autel chrétien ; étude archéologique et his-
torique. ïn-8°.
Germain (Léon). Recherches archéologiques sur la famille de
Pillart de Naives . Nancy, 1883, in-8°.
Lhfort (Louis). Les scènes de banquets dans les catacombes
romaines , et notamment dans celles des SS. Marcellin et
Pierre. Paris, 1883, in-8*.
Noguier (Louis). Inscriptions de la colonie romaine de Béziers,
2° édition. Béziers, 1883, in-8°.
Correspondance.
M. G. Musset, présenté par MM. Courajod et Héron de
Villefosse, sollicite le titre d'associé correspondant national
à la Rochelle. Une commission, composée de MM. Ui.
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— 340 —
Robert, Demay et Guiffrey, est chargée de présenter on
rapport anr les titres scientifiques du candidat
M. Pothier, présenté par MM. A. de Barthélemy et
Schlumberger, sollicite le titre d'associé correspondant natio-
nal à Tarbes. Une commission, composée de MM. A. Bertrand,
Héron de Villefosse et Longnon, est chargée de présenter
un rapport sur cette candidature.
M. Finot, associé correspondant national à Lille, remercie
la Société de son élection.
Travaux.
M. Alex. Bertrand offre à la Compagnie le volume qu’il
vient de publier, La Gaule avant les Gaulois .
M. Mowat appelle l'attention de la Société sur un travail
de M. Louis Noguier, intitulé Les inscriptions romaines de
Béziers.
M. An. de Barthélemy lit la note suivante au nom de
M. Ghabouillet :
« La cornaline gravée en creux, dont M. Duportal (de
Bapaume) a communiqué une empreinte à la Société natio-
nale des Antiquaires de France, et sur laquelle mes con-
frères me font l'honneur de me demander mon avis, n'est
malheureusement pas d'un très bon travail ; ce n'est même
peut-être qu'une ébauche. En tout cas, ce qui est évident,
c'est que la plupart des nombreuses figures, réunies sur ce
monument qui n’a pas 20 millimètres de hauteur sur 15 de
largeur, sont peu distinctes, et que plusieurs semblent être
privées de leurs membres inférieurs. Cette défectuosité doit-
elle être attribuée au graveur ou & la mauvaise réussite de
l'empreinte ? C'est à quoi l'on ne saurait répondre en l'ab-
sence de la pierre elle -même. Toutefois, malgré ses imper-
fections, je crois qu’il faut y reconnaître les sept divinités
planétaires du système de Ptolémée qui ont donné leurs
noms aux jours de la semaine. Mais ici, les divinités ne sont
pas rangées selon l'ordre consacré. Le Soleil occupe la pre-
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— 3U —
mière place; on le reconnaît facilement. Sous les traits
d’Apollon, radié, armé du fouet, debout, il domine la com-
position, ayant à ses côtés la Lune ou Diane, désignée par
un croissant placé entre elle et son frère, et Vénus, carac-
térisée par Bros enfant, qui ne compte pas parmi les sept
divinités sidérales. Je renonce à désigner les positions res-
pectives de Mars, Mercure, Saturne et Jupiter, les attributs
de ces divinités n’étant pas suffisamment marqués sur cette
pierre ; je note seulement qu’elles sont disposées deux à
deux au-dessous de la triade du premier rang. Viennent
ensuite divers animaux symboliques formant un cercle qui
enferme les sept divinités sidérales. En bas, un lion nette-
ment exprimé; un chameau, un scorpion, un scarabée, un
lézard ou un crocodile, tous mal accusés, complètent le
cercle au milieu duquel paraît un serpent, celui-ci très
visible. S’agit-il d’une pierre gnostique? Je suis tenté de le
croire ; mais, bien que son travail, autant que l’on en peut
juger par l’empreinte, paraisse remonter aux siècles du
gnosticisme, l’absence d’inscriptions ne permet guère
d’émettre une opinion formelle sur la classe de monuments
à laquelle il faut l’attribuer, et il ne serait pas impossible
que ce fût simplement une pierre astrologique ou magique.
Toutefois, il est évident qu’elle offre des traits de ressem-
blance avec telles pierres que l’on donne généralement aux
sectes gnostiques. Ainsi, l’on peut rapprocher ce petit monu-
ment de trois intailles du Cabinet des Médailles où paraissent
aussi les sept divinités planétaires, mais représentées diffé-
remment 1 . Sur ces intailles, Horus assis sur le lotus parait
entre le disque radieux du Soleil et le croissant de la Lune,
au milieu d'un cercle formé par le serpent qui se mord la
queue et de cinq groupes d’animaux disposés trois par trois,
groupes qui doivent figurer chacun une divinité planétaire
et complètent ainsi le nombre sacramentel sept, car ici
Horus, Dieu ou Bon suprême, doit sans doute être tenu en
dehors ; mais ces pierres sont certainement gnostiques, ainsi
qu’on l’apprend de leurs revers où figurent sept fois, ran-
1. Catalogue de 1858, n M 2196, 2197 et 2198.
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— 3*2 —
gées de manières différentes, les sept voyelles planétaires
A, E, H, I, O, Y, Q, Mercure, Vénus, Soleil, Saturne, Mars,
Lune, Jupiter 4 . On rapprocherait encore mieux la pierre de
M. Duportal d’une grande pierre du Cabinet de Dorpat,
où paraissent les sept divinités planétaires rangées debout
sur une même ligne, suivant l’ordre de Ptolémée: à gauche
Saturne, Jupiter et Mars, au milieu Apollon dominant l'as-
semblée, debout sur son quadrige, la tôte ornée de sept
rayons, et armé de son fouet, puis Vénus, accompagnée ici
d’Eros enfant, debout à ses côtés, qui la caractérise comme
sur la pierre de M. Duportal, Mercure et Diane. Remarquons
cependant une grande différence entre la pierre de Bapaume
et celle du Musée de Dorpat. C'est que celle-ci est chargée
au revers de longues inscriptions gnostiques, au milieu des-
quelles on reconnaît lesnomsd’lAQ, CABAU0 et d'autres Bons
gnostiques. On peut donc déclarer gnostique la pierre de
Dorpat, ainsi que l'a fait le savant qui la publiait il y a près
de 30 ans a , mais, je le répète, je n'oserais pas donner ce
nom A la pierre de M. Duportal.
« En 1701, au milieu d'une dissertation sur les pierres
basilidiennes ou gnostiques (on les nomme souvent du pre-
mier de ces noms en raison de l'un des principaux maîtres
de la gnose), Passeri, pris d'un accès de mauvaise humeur,
justifié par les difficultés de l'étude de ces monuments, et
oubliant l'importance que l’on ne peut refuser à certains
d'entre eux, les qualifiait de tourbe de petites pierres gros-
sières, faex incultorum lapülorum, qui, ajoutait-il, « n'ap-
« prennent rien à l'histoire profane, rien à la mythologie,
< rien aux beaux-arts, et ne sont bonnes qu'à mettre à la
« torture l'esprit et les yeux 1 2 3 . » J'en conviens, cette indi-
gnation est justifiée par beaucoup des pierres dites gnos-
tiques; mais l'érudit ombrien le savait bien, dans cette
1. Sur les voyelles symboles des planètes, selon Marcus, voyez Matler, Histoire
critique du gnosticisme , II, p. 189 et passion.
2. M. Merklin, dans V Archmologische Zeitung, année 1855, p.260, et pl. XCVI,
n« 2a, 2b, 2c, 2d, 2e et 2f.
3. Dans le Thésaurus gemmarum ont i quarum astri fer arum, interprète J. B.
Passerio, cura et studio Ant. Fr. Gori (v. t, II, p. 230).
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— 343 —
tourbe il est des monuments d’un sérieux intérêt, et d’autres
qui, moins importants, nous apportent cependant d’utiles
informations, comme ceux qui confirment ce que les auteurs
nous apprennent des vertus attribuées par les anciens aux
pierres. Je citerai entre autres deux intailles gnostiques
signalées ici môme par notre regretté confrère, Adrien de
Longpérier. La première de ces pierres, savamment com-
mentée par un autre de nos confrères, M. E. Le Blant, offre
d’un côté une précieuse représentation de la crucifixion, et
de l’autre une inscription gnostique ; la seconde, aussi avec
une inscription gnostique au revers, montre la représentation
du Moissonneur , que Longpérier rapprochait avec toute
raison de deux médailles frappées en Egypte, l’\me sous les
Lagides, l’autre à l’époque impériale 4 . Je citerai encore le
jaspe rouge, expliqué si heureusement par Charles Lenor-
mant, où l’on voit d’un côté la représentation de l’Eon
suprême et les deux noms lAû et ABPACAS, et de l’autre
Hercule étouffant le lion de Nemée, sujet accompagné d’une
inscription grecque barbare que mon savant prédécesseur a
très bien corrigée et où il voit l’application d’une prescrip-
tion d’Alexandre de Tralles 1 2 . J'y ajouterai une prase et une
obsidienne du Cabinet des Médailles qui sont des remèdes
contre le mal de côté, le mal d’estomac 3 . On pourrait multi-
plier les exemples; ceux-ci suffiront à montrer que la pierre
de Bapaume, si elle est gnostique, ne peut être comparée à ces
intéressants monuments. Malgré les difficultés occasionnées
par l’exiguïté des sujets qui y sont représentés, et par l’im-
perfection du travail, je ne la classe pas dans la tourbe dont
vient de parler Passeri ; mais, je le répète, je ne saurais dire
s’il faut la classer parmi les pierres gnostiques ou parmi
celles qui sont purement astrologiques ou magiques, comme
il en existe, môme dans les grands Cabinets, et dont cer-
taines devraient être enlevées des séries antiques pour
1. Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France (1867, p. 111
et 121).
2. Revue archéologique , année 1867, t. III, p. 510.
3. Catalogue des Camées du Cabinet des Médailles , publié en 1858 par
M. Chabouillet (t. n" 2186 et 2189).
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redescendre à la Renaissance et même an xvn* siècle. Je
serais impardonnable si je négligeais ici de mentionner le
curieux bracelet d’or donné récemment au Cabinet des
Médailles (mars 1881) par notre confrère M. le baron de
Witte. Ce joyau, trouvé en Syrie, doit être rapproché des
monuments relatifs aux divinités planétaires dont il vient
d’ôtre parlé. Sur ses huit pans, sont gravées en creux les
représentations de ces divinités précédées par la Fortune,
avec son nom en grec, TYXH. Les sept divinités sont rangées
dans l’ordre suivant, toutes avec leur nom, KPONOC, HAIOC,
CEAHNH, APHC, EPMHC, zevc, A4P0AITH. Je ne saurais
mieux finir et compléter cette note qu’en rappelant & mes
confrères que M. de Witte a publié ce bracelet dans la
Gaxette archéologique , en même temps que d’autres monu-
ments relatifs à la question des jours de la semaine. Le tra-
vail de notre confrère, intitulé Les divinités des jours de la
semaine , se compose de trois parties; on les trouvera dans
le recueil précité, années 1877, p. 50 à 57, et 77 à 85, et
1879, p. 21 à 26 L Je n'ai pas à faire l’éloge de ce mémoire.
Comme tout ce qui sort de la plume de M. de Witte, envers
qui ses libéralités dans le Cabinet des Médailles ne peuvent
m’empêcher d'être juste, ce travail est remarquable par la
plus solide érudition, comme par le tact critique le plus
judicieux. »
M. A. de Barthélemy présente la photographie agrandie
d’une cornaline appartenant à M. de Laigue, associé cor-
respondant national à Livourne (Italie), qui croit y recon-
naître une représentation de Thanaios ou de Hypnos.
M. l’abbé Thédenat pense que la tête représentée sur cette
Intaille est une tête de Méduse.
M. l’abbé Thédenat annonce que des paysans ont récem-
ment trouvé, dans un champ, & Montcornet, près de Laon,
un trésor de vaisselle d’argent de l’époque romaine.
Ce trésor appartient à M. Gravier, trésorier payeur géné-
ral à Laon 2 .
1. U en existe un tirage à part.
2. Quinze jours après cette communication, le trésor de Montcornet était acheté
par MM. Rollin et Feuardent.
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— 345 —
U se compose de 25 pièces en argent 4 :
1° Un plateau de 325 millimètres de diamètre ; le bord de
ce plateau est relevé par une bordure circulaire composée
d'olives séparées par un double filet; le tout en relief. Le
centre est occupé par une croix gammée, niellée.
2* Un plateau de 355 millimètres de diamètre, orné d'une
bordure semblable & celle du plateau précédent. Au centre
est une rosace niellée, composée d’un cercle autour duquel
rayonnent des cœurs allongés alternant avec des feuilles ;
le tout est circonscrit par un cordon en torsade.
3* Un plateau de 33 centimètres de diamètre, rehaussé par
une bordure semblable à celle des n°» 1 et 2.
A' Quatre petites tasses sans anse, de 10 centimètres de
diamètre; les bords sont ornés d’un cordon d’olives en
relief, séparées par un double filet.
6° Unè soucoupe ayant environ 112 millimètres de dia-
mètre; la bordure est semblable à celle des n°* précédents;
au centre est une rosace niellée, composée de six pétales
inscrites dans un cercle. Sous ce plateau on lit, gravé à la
pointe, le nom Genidlis.
7° Une autre soucoupe semblable à la précédente, mais
sans rosaoe; au-dessous on lit le nom Kapriani et le
chiffre xxx.
On sait que presque tous les vases antiques en argent
portent des graffiti; ce sont , en général , des formules
votives, quand le vase a été offert, comme offrande religieuse
à une divinité; plus souvent, ces inscriptions mentionnent
le nom du possesseur et le poids de la pièce d’argenterie 2 .
1. Six autres pièce», d'abord séparées du trésor, y ont été réunies plus tard ; ce
sont trois tasses sans anse, dont les dimensions vont en se dégradant de telle sorte
qu'elles s'emboîtent exactement, et 3 soucoupes dont la dimension est proportion-
née à celle des tasses; ces six objets ne sont pas, comme les 25 autres, en argent
massif, mais en bronze plaqué d'argent. Le nombre des pièces composant le trésor
de Montcornet est donc porté à 31.
2. Sur les notations pondérales de l'argenterie romaine, cf. A. de Longpéricr,
Le missorium de Geilamir , roi des Vandales, et le s monuments analogues ,
dans Gazette archéologique , t. V (1879), p. 53-59 ; Œuvres , t. VI, p. 255-263,
et Louis Blancard, Sur les notations pondérales des patères d’Avignon et de
Bemay et la livre romaine , dans Congrès archéologique de France, xlix* ses-
sion tenue à Avignon en 1882. Paris, 1883, p. 144-171.
N
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— 346 —
Nous retrouvons, dans un texte ancien, une mention de
cet usage ; il est curieux de le citer ici : Le convive de Tri-
malchion énumère les pièces d’argenterie qui couvrent la
table fastueuse du parvenu; entre autres, il cite deux plats
in quarum marginibus nomen Trimalchionis inicrtptum trot et
pondue argenti L
8° Autre soucoupe exactement semblable à la précédente ;
au-dessous, en graffite, le nom Kapriani.
Les pièces dont la description précède ont toutes une
ornementation commune, le cordon d'olives, séparées par un
double filet. Elles sont de la même main et sortent certai-
nement du même atelier. Celles qui nous restent à décrire
en diffèrent :
9* Une aiguière haute de 26 centimètres; la panse, à la
partie la plus large, a 39 centimètres de circonférence.
Au centre du col est un relief formé par une guirlande
dorée; la partie supérieure de l’anse et les bords extérieurs
de l’orifice sont rehaussés par des ornements également dorés.
10* Un entonnoir muni d’un manche, et auquel est adap-
tée une passoire qui manœuvre à l'aide d'une charnière.
il* Un plat de 22 centimètres de diamètre. Au centre est
représenté, en relief, Mercure, debout, de face. Il est coiffé
du pétase ailé ; le manteau, rejeté sur l'épaule gauche, laisse
& découvert presque tout le corps. Le dieu tient le caducée
de la main droite et la bourse de la main gauche ; à ses pieds
sont le coq et le bélier. Ces figures sont encadrées dans une
bordure circulaire formée d'un rang de perles et d'un rang
de feuilles d'acanthe courtes, dont chacune alterne avec
une perle. Certaines parties du costume de Mercure et
quelques détails de l'ornementation sont dorés.
12° Deux coupes à godrons, peu élevées ; l’une a 16, l’autre
24 centimètres de diamètre. Sous la plus petite on lit en
graffite Aureliani et 8 ii.
13* Deux vases à boire, en forme de timbale, dont la panse
est étranglée ; hauteur 6 centimètres.
lé* Deux coupes à vin, cylindriques, à facettes, ornées de
Pétrone, Satyricon , c. xxxi.
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— 347 —
cerclés, de pampres et de rameaux de vigne. Les ornements,
exécutés au repoussé, forment relief à l'intérieur et creux
à l’extérieur. Le diamètre de chacune de ces coupes est de
12 centimètres.
15* Trois vases en forme de coupe profonde, presque
hémisphérique, munis un peu au-dessous de l'orifice d’une
collerette saillante, décorée d’ornements en relief 1 . Sur deux
de ces vases les collerettes sont ornées d’enroulements de
feuillage et de volutes. Sur la collerette du troisième sont
figurés des animaux fantastiques alternant avec des masques
de profil, séparés par des enroulements de feuillage. Le dia-
mètre de ces coupes varie entre 16 et 17 centimètres.
16* Un sceau avec anse mobile, de 25 centimètres de dia-
mètre. 11 est orné, à ia partie extérieure et un peu au-des-
sous de l’orifice, d’une frise ciselée et dorée, composée
d'enroulements de feuillage, de rosaces et de fruits, d’un
travail très élégant.
1 7* Un sceau de môme forme que le précédent, mais plus
petit et dépourvu de toute ornementation. Diamètre, 18 cen-
timètres.
18* Une statuette creuse, exécutée au repoussé, avec une
feuille d’argent assez mince. Elle représente un nègre légè-
rement barbu. 11 est accroupi ; ses mains sont enchaînées ; il
est revêtu d’un burnous dont le capuchon est relevé sur la
tête. De chaque côté du capuchon et à la partie supérieure,
on voit un ornement en forme de r grec, doré; dans le dos
est représentée une fleur également dorée. Au-dessus du
front règne une série de trous symétriquement disposés.
M. l’abbé Thédenat fait observer ensuite que les graffiti
qu’il a mentionnés ne sont pas les seuls. Le grand sceau
(n° 16) et presque tous les plateaux en portent. 11 termine
en émettant le vœu que ce trésor ne sorte pas de France et
soit acquis par un de nos Musées nationaux ; il espère pou-
voir, à l’une des prochaines séances, montrer les objets
eux-mêmes à la Compagnie.
1. Cf. la description d’un vase semblable par A. de Longpérier, Vase d’argent
antique appartenant à M. le baron JR. Seillière, dans Gazette archéologique ,
t. Vlll (1883), p. 1-7; Œuvres , t. III, p. 419-427, pl. IX.
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M. A. de Barthélemy achète la lecture du mémoire de
M. le commandant de la Noô sur le camp de Taoermy. A la
suite d'observations présentées par MM. Mowat, Rey et de
Boislisle, ce mémoire est renvoyé à la Commission des
impressions.
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
< M. Emile Espérandieu, lieutenant au 77 e régiment d'in-
fanterie, actuellement en Tunisie, m'a envoyé la copie d'une
inscription chrétienne qu'il a relevée récemment à l’Henchir
Makter. Ce nom est celui que portent les raines d’une
antique cité de la province Byzacène, dont les vestiges sont
considérables, et qui parait avoir été très florissante à
l’époque du haut empire romain. On ne trouve, ni dans les
auteurs, ni dans les itinéraires, aucune mention de cette
ville. Elle s'appelait COL • AELIA • AVRELIA • MACTARIS,
ainsi que le prouve une inscription découverte tout récem-
ment par M. LetailleL L'établissement delà colonie remon-
terait donc à l'empereur Commode.
< Le texte relevé par M. Espérandieu est ainsi conçu :
RVTILIVSEPISCOP-
IN EP • YIX • ANN • XXHI
m • Il DX *
« Le marbre brisé en dix morceaux mesure 0,62 de hau-
teur sur 0,88 de largeur. Le L a la forme d'un lambdft.
Rutilius epi$cop(us ), in ep(iscopatu ) vix(it) a** (il) XXI II
[*s(e9utèu«)] //, d(iebus) X .
« Il n’y a aucune difficulté de lecture. Les lettres sont
belles; celles de la i re ligne ont 0 m 22 de hauteur, celles de
la 2 e ligne O^O, et celles de la 3 e ligne 0 m <& Le marbre a
été découvert par la première compagnie mixte de passage
à Makter. M. Espérandieu a fait dégager ce monument
qui a été transporté au Kef par ses soins. Trois autres
inscriptions chrétiennes trouvées à Macteur (C. I . L t. VIII,
n os 670 à 672) renferment également les mentions des années,
i. C'est ce que m’apprend IL Le taille, par une lettre datée de Makter, iî dé-
cembre 1883 ; cela confirme absolument la eonjeeture de Wilmaut, au aiget de la
civitas Aelia, mentionnée dans le u* 677 du tome VIII du Corpus latin.
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— 349 —
mois et jours de la vie des défauts; l'ane d’elles (n° 672)
indique même, en outre, le nombre des heures. — H faut
^jouter le nom de l’évêque Rutllius aux epiacopi Mactaritani
réunis par Morcelli 4 . L’ethnique Mactaritanus est très régu-
lièrement formé sur Afactaris 1 2 .
€ M. Espérandieu a en outre trouvé dans les jardins du
Kef une autre inscription inédite, gravée sur un très beau
cippe et ainsi conçue :
DM8
Q G08SY
TIV8 SENE
GA VIXIT
AN XXIII
DYDDASI
GONTYBER
NALES OB
MER ITV
HSE
D(iis) M(anïbu$) slacrum). Q(uintus) Cossutius Senecavixit
an(nis) XXII I; Duddasi(i) contubernale s ob merilu(m). H(ic )
s(üus) e(st).
« Il faut remarquer la rareté du gentilicium Cossutius qui
n’a été rencontré qu’une seule fois jusqu’ici dans les textes
africains 3 4 . Duddasius , si la lecture est exacte, paraît formé
sur le cognomen Dudda qui est peut-être d'origine punique 4 . »
M. Héron de Yillefosse ajoute ensuite :
« Dans la séance du 12 janvier 1881 ( Bulletin , 1881, p. 97),
notre confrère M. J. de Laurière signalait la découverte
faite à Tanger d’une mosaïque représentant Orjphée jouant
de la lyre et entouré d'animaux. On sait que ce sujet a été
1. Africa Christian a , t. I, p. 209, v. Mactaritanus.
2. Grâce à la libéralité de M. Espérandien, l'épitaphe de l’évêque Rutilius est
conservée dans la salle chrétienne du Louvre.
3. Sur une inscription de la ville de Mustis, dans la province proconsulairo
(C. /. t. VIII, n* 1592).
4. Dudda se trouve dans une inscription de Silla, en Numidie (C. /. Z,., t. VIII,
n* 5916). '
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— 320 —
particulièrement cher aux artistes anciens, non seulement
pendant les trois premiers siècles de l’empire, mais encore
après le triomphe dn christianisme : les monuments chré-
tiens en font foi. M. Schmitter m'envoie des renseignements
sur une mosaïque analogue qui vient d’être découverte près
de Cherchell, à 2 kilomètres environ de la ville, sur la route
d’Alger, dans la propriété de M. Piétrini, entrepreneur de
travaux publics. « Cette mosaïque représente Orphée , assis
< de face, entouré de divers animaux qu’il charme au son
< d'une lyre à sept cordes. Orphée est coiffé d’un bonnet
c phrygien couleur de pourpre; il est vêtu d’une tunique à
t manches longues et étroites, de couleur bleue, et de braies
« ajustées de la même couleur. Un manteau violet recouvre
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— 324 —
« ses genoux, et ses pieds sont chaussés de brodequins
t rouges. Le fond de la mosaïque est blanc; les animaux,
« disséminés autour de la figure centrale, sont entremêlés
c de touffes vertes indiquant que le lieu de la scène est une
« prairie ; ces animaux sont : un perroquet, un rossignol,
c une autruche, un cheval, un chacal, un tigre, une hyène,
c une gazelle, une antilope et une panthère 1 . La composi-
« tion était entourée d'une torsade et d'autres ornements
« qui ont péri en partie. Dans son état actuel, la mosaïque
< mesure environ un mètre carré; elle repose sur un grand
« hypogée d'où M. Piétrini a déjà retiré des marbres, des
« inscriptions et des statues, et dans lequel on pénètre par
« un escalier monumental 3 . »
« Le croquis ci-joint exécuté par M. Schmitter donnera, du
reste, une idée de cette belle mosaïque.
a Une troisième mosaïque d'Orphée a été découverte en
Afrique (sans doute en Tunisie). Elle appartient au comte
d’Hérisson. Elle représente Orphée assis sous un arbre et
tenant sa lyre; il est probable qu’on n’a conservé que la par-
tie centrale de cette mosaïque et que les animaux placés
autour d’Orphée ont été détruits.
« En Gaule, ce môme sujet a été rencontré plusieurs fois.
Une des mosaïques de ce genre les plus connues est celle
qui fut découverte en 1838 dans la forêt de Brotonne et qui
est aqjourd'hui conservée au Musée de Rouen 3 . Au centre
on voit Orphée assis , jouant de la lyre et entouré à? animaux;
aux quatre angles sont figurées les quatre Saisons. — Le
Musée de Laon possède une mosaïque trouvée à Blanzy
(Aisne) qui offre la même scène, mais avec une disposition
différente 4 . — M. Ed. Fleury 5 cite des mosaïques analogues
à Vienne, à Lyon et & Àix.
1. Cf. les descriptions de peintures antiques représentant cette scène dans Phi-
lostrate le Jeune, Imagines , VII, éd. Didot. p. 402, et dans Callistrate, Descrip-
tiones, Vil, ibid. % p. 419.
2. Voir la lettre de M. Piétrini, insérée dans YAJehbar du 14 décembre 1883.
3. Catalogue du Musée d’antiquités de Rouen , 1875, p. 112.
4. Un dessin en a été gravé dans E. Fleury, Antiquités et monuments du
département de V Aisne, 2* partie, 1878, p. 20.
5. Ibid., p. 22, note.
▲NT. BULLETIN. 21
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c Bq Italie, je pois en signaler deux : l’une qui fat décou-
verte en 1860 à S. Marinella, près de Civita-Vecchia 1 ; l’autre
qui a été mise au jour en 1869 sur la piaaa Victoria, à
Païenne*. — Il en existe certainement un nombre beaucoup
plus considérable. »
1. Bullettino de II’ Inxtituto di eorriip. archeol., 1840, p. 115.
2. G.-B.-F. Basile, Sull’antico edifixio délia piaxxa Victoria in Palermo ,
1874, Ut. IV.
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NOTE COMPLÉMENTAIRE.
(Voir p. 267.)
M. Héron de Villefosse nous demande l'insertion de la
note suivante :
« Mon confrère et ami le vicomte de Ponton d’Amécourt,
dont le merveilleux médaillier est toujours à la disposition
de tous ceux qui travaillent, a bien voulu me communiquer
une monnaie mérovingienne frappée à Vouroux. Cet exem-
plaire, qui provient de la collection du docteur Voillemier,
de Senlis, est tout à fait différent de celui qui a été publié par
Combrouse. Il vient confirmer de la façon la plus complète
et la plus claire la supposition que j'ai faite plus haut
(p. 266-267) au sujet de l'orthographe du nom antique de
Vouroux. En voici la description :
VOROCIO +. Buste diadémé à droite.
wj. DRVG TALD. S f ( Druct(o)<dd[u\$ ). Personnage debout,
levant la main gauche pour bénir et tenant de la main droite
un bâton recourbé; sous la main bénissante, une croix
latine.
« Je crois qu'il est démontré pour tout le monde que le
nom antique de Vouroux était VOROCIVM. Personne, je
pense, n'hésitera maintenant à lire sur la Table de Peutin-
ger Vorocium au lieu de Voroglvm. »
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ADDITION.
P. 300, l. 29, ajoutez : M. Mowat, au nom de la commis-
sion nommée à cet effet, lit un rapport favorable sur la
candidature de M. Taillebois. On passe au vote etM. Tail-
lebois, ayant obtenu le nombre réglementaire de suffrages,
est proclamé associé correspondant national à Dax
(Landes).
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TABLES
DU
BULLETIN DE 1883.
I.
Renseignements généraux.
Page»
Bureau de la Société pour l’année 1883 5
Membres honoraires 6
Membres résidants 8
Associés correspondants nationaux classés par dépar-
tements 13
Associés correspondants nationaux résidant à l’étranger. 29
Associés correspondants étrangers 29
Sociétés savantes avec lesquelles la Compagnie est en
correspondance 34
Associés correspondants nationaux classés par ordre
alphabétique 40
Modifications aux statuts et au règlement. 86, 93, 163, 251
Rapport du trésorier sur la situation financière de la
Compagnie 96
Rapport de la Commission des fonds sur la gestion du
trésorier 113
Addition 324
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— 326 —
U.
Index par nom d'auteurs.
Ab bois de Jubainville (H. d'), M. R. Les dieux cel-
tiques d'après les documents mythologiques irlandais. 175
Aubbht (Ed.), M. R. Rapport sur la situation finan-
cière de la Compagnie 96
Bapst (G.). Mémoire sur une plaque en or trouvée à
Auvers (8eine-et-Oise) 164, 190
Barthélemy (A. de), M. H. Briques du xvi* siècle avec
légendes latines 240
— Hommage d’un travail de M. Nicaise sur le cime-
tière gallo-romain de Reims 268
— Passage d’une légende inédite de saint Tugdual,
évôque de Tréguier 276
— Découverte d’une sépulture romaine entre Fon-
sommes et Homblières (Aisne) 302
Baye (le baron de), A. C. N. Mémoire sur les sujets
empruntés au règne animal dans l'industrie gau-
loise 277
Bernard (l'abbé), A. C. N 183
*— Statue découverte rue des Fossés-Saint-Jacques à
Paris 160
Bertuelé, A. C. N 256
Bertrand (Al.), M. R. Observations sur une épée en fer
communiquée par M. de Goy 7-9
— Observations sur les objets préhistoriques envoyés
par M. Rivett-Carnac %
— Fouilles de Grand (Vosges) 98, 192
~ Communications sur les Arènes de Paris . . 147, 216
Remarques sur des haches en bronze provenant de
Syrie et d’autres analogues rapportées du Caucase . 157
— Observations sur une plaque en or trouvée à Auvers. 168
— Croix gammées sur des sculptures gallo-romaines . 192
— Six têtes et un masque en bronze découverts près
de Compiègne 217, 221
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— 327 —
— Haches et boucles provenant du département de
l'Aisne * . „ 221
— Plaque de ceinturon découverte à Watsch (Camiole). 277
— Jambe de cheval en bronze découverte en Suisse. 280, 301
— Vase avec inscription du moyen âge 294
— Torques en or et monnaies gauloises 301
— Hommage de son livre, La Gaule avant les Gaulois . 310
Bigarnb (Ch.), A. G. N 93
Blanchère (R. de la). Monnaie d'or de Ptolémée, roi de
Maurétanie 257
Boislislb (A. de), M. R. Plaque circulaire en or trou-
vée à Auvers 113, 170, 280
— Note sur le camp antique de la forêt de Montmo-
rency 278
— Nouvelle plaque trouvée à Auvers 282
Bordier (H,), M. R. Jambe de cheval en bronze décou*
verte en Suisse 301
Boucher de Molandon, A. C. N. Hommage d'une
médaille frappée à ses frais en mémoire de la restau-
ration de la Salle des Thèses de l'ancienne université
d’Orléans 233
Bunnell-Lewis, A. C. E. 119
Castan, A. C. N. Triens mérovingien présumé de la
ville d f Antre . 174, 198
Gérés (l’abbé), A. C. N. Inscription romaine des empe-
reurs Trébonien Galle et Yolusien, trouvée à Rodez. 246
Chabas, A. G. N. Son éloge funèbre 54
Chabouillet, M. R. Hommage du Bulletin trimestriel
des antiquités africaines 68
— Mémoire sur une monnaie du xiv" siècle frappée à
Moirans (Jura) 100
— Hommage d'une médaille au nom de M. Boucher de
Molandon 232
— Note sur une intaille représentant les sept divinités
des jours de la semaine 310
Chardin, A. G. N. Mémoire sur un calvaire breton . . 188
Clerc (Ed.), A. G. N. Son éloge funèbre 54
Gocheris (A.), M. H. Son éloge funèbre 52
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328 —
Coffdœt (l’abbé), A. C. N. Son éloge funèbre ... 54
Godnhaib. Sépulture antique découverte sur le terri-
toire de la Cheppe 273
Go u r aj o d (L.), M. R. Sculpture en plâtre de la collec-
tion Timbal, attribuée à Mino da Fiesole .... 79
— Observation sur des chiens en bronze du Musée du
Louvre 88
— Observation sur un cachet aux armes de Colbert . 101
— Hommage d’un mémoire de M. Molinier .... 111
— Buste en marbre du Musée de Berlin 114
— Diverses statues retrouvées dans un dépôt public . 114
— Bronze du Cabinet des antiques de Vienne, œuvre
de Bertoldo 148
— Mémoire sur le buste de Jean d’Alesso . . . 201, 221
— Médaillon en terre cuite peinte du South-Kensington
Muséum 218
— Tête d’apôtre provenant de la Sainte-Chapelle de
Paris 233
— Nouveaux détails sur un groupe de bronze de la col-
lection d’Ambras, à Vienne (Autriche) 268
— Collection de médaillons de cire représentant les
principaux personnages de la cour des Valois. . . 278
— Rétable de Saint-Didier d’Avignon ...... 302
Dahd (le baron), A. C. N 241
Delahaut, A. C. N 301
Delisle (L.), M. R. Nommé commandeur de la Légion
d’honneur 156
Demaison, A. C. N. Cachet d’oculiste découvert à Reims. 248
Demay, M. R. Observations sur un mémoire de
M. Schlumberger 238
Duchbsne (l’abbé), M. R. Mémoire sur la Civitas Rigo-
magensium et sur l’ancien diocèse de Nice .... 77
Duplessis (G.), M. R. Peintures de la .Renaissance
découvertes à Gisors (Eure) 84
— Tableau de Raphaël acquis par le Louvre .... 210
— Mémoires sur les différentes éditions de la Bible de
Holbein 249, 251
Duportal. Envoi de l’empreinte d’une pierre gravée. 301, 310
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— 329 —
Duvbrnoy (Cl.), A. C. N 119
— Statuette en bronze de Neptune, trouvée à Man-
deure 110, 161
— Mémoire sur une enceinte récemment découverte à
Mandeure 161, 251
Egger, M. H. Hommage d’un mémoire de M. Choisy
sur Yarsenal du Pirée 235
— Observation sur une inscription grecque du musée
d’Avignon 236
Finot, A. C. N. ...... . 301
Fleüry (Ed.), A. C. N. Sa mort 238
Flouest (Ed.), A. C. N. Observation sur une commu-
nication de M. Saglio 84
— Hommage d’un mémoire de M. du Châtelier . . 111
— Observations sur des casques gaulois 170
— Autel votif romain dans l’église d’Aubignasc (Basses-
Alpes) 175
— Pierres tombales du canton de Recey-sur-Ource
(Côte-d’Or) . . 226
— Casque en bronze trouvé dans la Marne à Coolus . 246
— Poignard en bronze découvert dans la Côte-d’Or . 269
— Hommage de l’Album Caranda 301
— Observation sur la bouterolle à ailettes 307
Frossard, A. C. N 212
Gaidoz, M. R. Rapprochement au sujet des forts vitri-
fiés 271
Galles (René), A. C. N. Sa démission 252
Germain (L.), A. G. N 119
— Oculus dans plusieurs églises de Lorraine. ... 189
Girardot (le baron de), A. C. N. Sa mort 203
Goy (Pierre de), A. C. N. Épée en fer trouvée à la
Chaise, commune de Vornay (Cher) 78
— Exploration d’un tumulus gaulois dans le départe-
ment du Cher 157
— Tumulus du Colombier, commune de Saint-Just
(Cher) 308
Grellet-Balguerie, A. C. N. Épitaphe du chroniqueur
Aimoin 111, 130
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GuérIn (Victor), M. R. Hommage de ses rapports sur
une mission dans le Liban 70
— Observation sur des monnaies percées trouvées dans
un tumulus 279
Guioüe, A. G. N. Inscription funéraire de saint Sacer-
dos retrouvée à Lyon 260
Guillaume (Ed.), M. R. Les fouilles de la Balle des
Cariatides au Louvre 133, 142, 163
— Visite aux Arènes de Paris 461
— Excursion aux châteaux de Fleury-en-Bierre et de
Courances 161
— Fouilles sur l'emplacement de l'ancien Louvre . . 305
Hblbiq (J.), A. G. E 183
Hbnninguer. Demande de renseignements sur une pierre
gravée 160
Héron db Villbfossb, M. R. Intaille romaine décou-
verte en Algérie 64
— Marque de potier en caratères grecs trouvée près de
la Guerche (Cher) 67
— Inscription grecque trouvée au Brus près Toulon
(Var) 80
— Inscription sur bronze provenant des environs de
Vesoul (Haute-Saône) 80, 83
— Matrice en terre cuite du xrv e siècle trouvée à Sablon-
nière (Aisne) 81
— Observations sur un poids en bronze communiqué
par M. R. Mowat 83
— Bracelet romain en or trouvé en Dauphiné ... 88
— Nouvelles découvertes faites à Lezoux par le docteur
Plicque 89
— Camée provenant de Grand (Vosges) 98
— Hommage de plusieurs mémoires archéologiques de
M. Bunnell-Lewis 105
— Borne milliaire romaine de l'empereur Philippe
trouvée près d’Arzew (province d'Oran) 105
— Inscription romaine votive trouvée au Mont-Beu vray. 106
— Cachet bébraeo-phénicien du Musée du Louvre . . 117
— Observations sur les statues antiques en bronze doré. 120
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— - Observation sur ün cachet d’oculiste provenant de
Clermont-Ferrand 123
— Plaque de bronze portant l'inscription utere feliw . 137
— Inscription romaine relevée par M. Schmitter sur la
route de Cherchell à Tipasa 143
— Borne milliaire de Garacalla appartenant à la voie
de Portus-Magnus à Caesareâ 144
— Inscriptions romaines de Nîmes 145
Signale un faussaire de Clermont-Ferrand . . . . 160
— Lettres inédites de l’intendant Foucault dont l'une
est relative au marbre de Thorigny 176
— Inscription romaine votive de l’église de la Piarre
(Hautes-Alpes) 192
— ■ Bornes milliaires de Hoquebrune (Var) etduPuget-
lez-Fréjus (Var) 194
Nouvelles découvertes faites à Lezoux (Puy-de-
Dôme) ; grafittes sur poteries 205
-- Visite aux Arènes de la rue Monge 211
— Inscription romaine d’Afrique mentionnant une
colonia Zamensis 213
— Inscription romaine de Ghardimàou (Tunisie) rela-
tive à un sacerdas provinciae 215
— Inscription romaine trouvée à l’Henchir-Belaït
(Tunisie) . 228
— Inscription romaine d’Arlaines (Aisne) 229
— Observations sur la provenance de certains monu-
ments du Musée d’Avignon 236
— Insoription romaine des empereurs Trébonien Galle
et Volusien trouvée à Rodez 246
— Cachet d’oculiste découvert à Reims. . . . . . 248
— Fragment de l’inscription funéraire de Saint-Sacer-
dos retrouvé à Lyon 260
— Anneau votif en bronze avec inscription découvert
à Vichy 261, 323
— Observations sur un Mercure en bronze trouvé à
Sanxay 278
— Inscription chrétienne trouvée à Makter (Tunisie) . 318
— Inscription romaine trouvée au Kef (Tunisie). . . 319
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— Mottiqoe d Orpbee troor» à Çb er r V n rTnnirâq . 319
— Monnaie mervrio^ierroe 6e Yoarcwx-Kir- Allier . . 323
Hmn 'L.j. M. R. Harhfs en brome proraant de
Syrie, acquise* par le Louvre 157
Kcsxaikaxt 'de.** A. C. N 59
— Buste en brome de Henri II appartenant an baron
dTIanoLstein 158
— Buste en bronze de Henri IV, œuvre de Barthélemy
du Tremblay 184
Labatut, A. C. N. Son éloge funèbre ...... 55
La Cftorx de R. P. Camille de). A. C. N. Demande d'ac-
quisition du terrain des fouilles de Sanxay. ... 211
— Statuette de Mercure, eu bronze, découverte à Sanxay. 279
— Objets en bronze découverts à Sanxay 286
— Objets découverts à Poitiers 287
Lapate (G.), A. C. N 157
— Mémoire sur les antiquités de la Corse 285
Lajgce (de), A. C. N 294
— Cornaline représentant Thanatos ou Hypnos ... 314
Lallemakd (Paul), A. C. N 93
Lastcyrte (R. db), M. R. Calendrier en bois du
xiv» siècle portant des caractères ru niques .... 73
— Inscription de Villemanoche (Yonne) mentionnant
la nourrice de saint Louis 93
— Observations sur une plaque en or trouvée à Anvers
(Seine-et-Oise) 113, 166
— Observations sur une communication de M. Grellet-
Balguerie relative à la tombe d’Aimoin 130
— Baies pratiquées dans les monuments du xn« au
xin» siècle 190
Laürière (J. de), A. C. N. Inscription romaine de Faro
(Portugal) 74
— Monnaie romaine de la ville de Baesuris , trouvée en
Portugal 101, 174
— Détails sur les fouilles de Sanxay 211
Le Blant (Ed.), M. R. Membre honoraire. ... 93, 96
Le Breton (G.), A. C. N. Peintures murales de PÉcole
de Fontainebleau, découvertes à Gisors 153
1
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Leclerc, A. G. N. Visite aux ruines de la butte de
Vaudémont (Vosges) 271
Longpérier (A. de), M. R. Son éloge funèbre. ... 47
Marsy (le comte de), A. G. N. Anneau dor avec légende
trouvé à Gonesse 259
Maxe-Wbrly, A. C. N. Sculpture trouvée à Reims,
représentant un dieu cornu 159
Oculus pratiqués dans le mur du chœur des églises de
la région de l’Est 188
— Pièces de bronze décorées de la croix gammée . . 191
— Bague byzantine avec légende grecque 202
— Ustensile romain, en bronze, trouvé à Reims . . 274
— Marques de fabrique relevées sur des fibules en bronze. 287
— Découverte d’une sépulture romaine entre Fon-
sommes et Homblières (Aisne) 302
Mazard, A. G. N. Sculptures romaines provenant de
Vittel (Vosges) 245
— Observation sur la bouterolle à ailettes 307
Michel. Objets antiques trouvés au confluent de La
Mayenne et de la Sarthe 269
Montaiglon (A. de), M. R. Observation sur des chiens
en bronze du Musée du Louvre 88
— Détails sur les peintures du château de Fleury-en-
Bierre (Seine-et-Marne) 162
— Observations sur une bague byzantine 203
Moreau (Frédéric), A. G. N. Nouveau fascicule de
l’album Caranda 301
Morel (L.), A. G. N. Bras en bronze doré découvert à
Reims 119
— Casque en bronze trouvé dans la Marne à Coolus . 246
Mowat (R.), M. R. Porc en bronze avec inscription
latine, ayant servi de poids public ... 75, 83, 100
— Observation sur une communication de M. de Las-
teyrie 95
— Hommage d’un mémoire de M. Aurès 100
— Observation sur la plaque d’Auvers (Seine-et-Oise). 113
— Trois nouveaux cachets d’oculistes romains ... 122
— Hommage du Bulletin municipal de la Ville de Paris. 147
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— Explication de la légende d’une monnaie antique . 174
— Inscription suspecte étiquetée comme découverte à
Pompéi 201
— Inscription d'Antibes 201
— Coupes en argent de la collection Ch&rvet achetées
par M. Dutuit 210
— Mort de M. Florian Vallentin 211
— Inscription grecque conservée au Musée d’Avignon. 235
— Inscription provenant du barrage de Boisseau sur
la Mayenne 252
— Hypothèse sur l’usage de la bouterolle à ailettes. . 306
— Hommage d’un travail de M. L. Noguier .... 310
Müntz (Eug.), M. R. Hommage d’un ouvrage de
M. Duhamel 91
Nicaise (A.), A. C. N. Vases et inscriptions funéraires
de l’époque romaine découverts dans le cimetière de
la Fosse- Jean-Fat, à Reims 150, 268, 278
— Sigle8 figulins découverts dans le département de la
Marne 273
— Colliers mérovingiens trouvés à Champigny (Aube). 278
— Objets découverts dans le tumulus d’Attancourt
(Haute-Marne) 278, 285
— Objets trouvés dans le cimetière gaulois de Coupetz
(Marne) 286
— Dolmen sous tumulus du département de l’Ailier . 303
Nicard (Pol), M. R. Chiens en bronze conservés au
Musée du Louvre 88
— Notice biographique de Ferdinand de Lasteyrie . . 251
— Renseignements sur une jambe de cheval en bronze
trouvée près d’Annecy 305
La Noë (de). Mémoire sur le camp de Tavemy . 309, 318
Palustre (L.), A. C. N. Hommage de son ouvrage sur
la Renaissance en France 147
— Buste en marbre, d’origine italienne, conservé au
château d’Ussé (Indre-et-Loire) 149
Perrot (G.), M. R. Discours prononcé en quittant la
présidence de la Compagnie 47
— Statuette égyptienne en bois 96
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— 385 —
— Rapport sur la gestion du trésorier 143
Pbttj (E.), A. C. N 93
— Deniers bourguignons du xni* siècle • . 204
Plicque (le docteur), A. G. N 222
Ponton d’Amécoürt, A. C. N. Monnaie mérovingienne
de sa collection 323
Prost (Aug.), M. R. Antiquités romaines trouvées à
Cheminot près Metz 102
— Main en bronze doré trouvée à Metz 122
— Substructions antiques et mosaïques découvertes à
Téting près Metz 123
Quarhé-Reybourbon, A. G. N 294
Quicherat (J.), M. R. Son éloge funèbre 50
Ramé, M. R. Nommé membre résidant 157
— Détails sur les fouilles de Mandeure 161
— Détails sur les croix bretonnes 188
— Deux bagues mérovingiennes ornées de mono-
grammes 234
— Son opinion sur la date de la tour de Saint-Hilaire
à Poitiers 251
— Trois fibules de sa collection 297
Rayet (O.), M. R. Fragment d’un travail sur l’adora
$ Athènes 143
— Observations sur deux figures en bronze trouvées à
Sanxay 279, 287
Read (Ch.), M. R. Cadre en fer émaillé de la fin du
xvi« siècle 73
— Buste de Henri, prince de Galles 79, 83
— Bas-relief en ivoire représentant Marie Tudor . . 93
— Cachet en argent aux armes de Colbert 101
— Conservation des Arènes rom. de Paris. 131, 133, 150, 211
Rby (A.-E. Guillaume), M. R. Observation sur un
cachet d’oculiste provenant de Clermont-Ferrand . . 123
— Identifications de fiefs cités dans les chartes des
archives de Malte : . . . . 802
Rivett-Carnac. Envoi d’objets préhistoriques provenant
de l’Inde 86
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Robert (Ch,); M, R. Entretient la Compagnie des
Arènes de la rue Monge 134, 161, 211
— Notice biographique de F. de Saulcy 256
— Hommage d’un ouvrage de M. Poulie sur des inscrip-
tions de Numidie 256
Robert (des), A. C. N 294
Robert (Ulysse), M. R. Mémoire sur la roue des Juifs . 100
— Observations sur des ethniques contenus dans le
Bullaire de l’abbaye de Saint-Gilles 294
Roman (J.), A. C. N. Cimetière mérovingien de Barcil-
lonnette (Hautes-Alpes) 84
— Camp romain de la Baumette, commune d’Aspres-
les-Veynes (Hautes- Alpes) 98
— Écusson découvert au Louvre dans le sous-sol de la
galerie des Cariatides 142
— Observation sur la bouterolle à ailettes 307
Rouqé (J. de), M. R. Palette de scribe égyptien avec
les cartouches de Ramsès XHI 83
— Mémoire sur les antiquités égyptiennes du Musée
de Nantes 117, 147
— Bouclier en fer trouvé près de Clermont-Ferrand . 160
— Bras de fauteuil égyptien en bois terminé par une
tète de lion 163
— Acquisitions faites par le musée égyptien du Louvre
à la vente Posno 204
Sacaze, A. C. N. Inscriptions romaines de la vallée
d’Aran 222
Saqlio (Ed.), M. R. Observation sur une sculpture en
plâtre communiquée par M. Courajod 79
— Boite à orviétan du xv e siècle 84
— Stèle funéraire grecque de Cyzique 217
— Bijou d’or émaillé de la fin du xv siècle .... 224
— Plaque d’émail offrant le portrait du cardinal d’Am-
boise 236
Saulcy (F. de). Sa notice biographique par Ch. Robert. 256
Schlumberger (G.), M. R. Aigle de bronze avec inscrip-
tions coufique et byzantine (collection Piot) ... 86
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— 337 —
— Mémoire relatif aux représentations de la Vierge et
des Saints sur les sceaux byzantins 238, 25!
Schmitter. Torse de Vénus trouvé à Cherchell (Algérie). 134
— Mosaïque représentant les trois Grâces et inscription
romaine trouvées à Cherchell 435
— Vase grec trouvé en Tunisie 135
— Monnaies, intaille et poterie trouvées à Cherchell . 136
Sorlin-Doriqny, A. C. N. Origine orientale des repré-
sentations de la colombe et de la vigne 115
— Deux plaques d'or estampées de l'époque byzantine
portant des sujets chrétiens 126
— Silex provenant de Mou stapha- Pacha entre Cons-
tantinople et Philippopoli 129
Taillebois, A. C. N 324
Tardieu (A.). Établissement gallo-romain de Royat. . 83
Thêdenat (l’abbé), M. R. Urnes funéraires étrusques
trouvées aux environs de Livourne 61
— Inscriptions romaines de Reims 71
— Inscription romaine de Scarpone 72
— Hommage d’une notice de M. P. Lallemand ... 81
— Inscription romaine de Grand (Vosges) 96
— Observation sur un poids en bronze communiqué
par M. Mowat 100
— Inscription romaine votive trouvée à Augst (Suisse). 117
— Observation sur un cachet d’oculiste provenant de
Clermont-Ferrand 123
— Inscription tracée sur une brique, trouvée à Grand
(Vosges) et ayant servi de modèle d'écriture . . . 139
— Inscription romaine de Saint-Lizier (Ariège) . . . 170
— Inscription romaine trouvée près de Saint-Michel-
d’Euzet (Gard) 185
— Inscription chrétienne conservée au Musée de
Lucques (Italie) 199
— Inscription métrique romaine sur un sarcophage
conservé au Luc (Var) 225
— Chapiteaux romains historiés, encastrés dans une
muraille à Pise (Italie) 233
ANT. BULLETIN. 22
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— 338 —
— Inscription funéraire métrique de Chanac (Lozère) . 236
— Reconnaissance du cœur de Henry II d’Albret,
grand-père du roi Henry IV ; inscription qui cons-
tate ce dépôt à l’abbaye de Juilly (Seine-et-Mame) . 238
— Mosaïques chrétiennes trouvées à Tabarka (Tunisie). 24i
— Inscription romaine provenant de Gagnosc et con-
servée au Luc (Var) 243
— Hommage d’un mémoire de M. R. de la Blanchère
intitulé : Monnaie d’or de Ptolémée, roi de Maurétanie. 257
— Ustensile romain, en bronze, au Musée de Vienne
(Isère) 276
— Manche de casserole, en bronze, trouvé à Grand
(Vosges) 283
— Patère en bronze avec inscription votive trouvée à
Alise-Sainte-Reine 307
— Observation sur une cornaline envoyée par M. de
Laigüe 314
— Trésor de vaisselle d’argent de l’époque romaine
trouvé à Montcornet, près Laon 314
Tourret, A. G. N. Lampe antique trouvée à Saint-Cas-
sien et fragment d’inscription découvert à Lérins . 59
Vallentin (Florian), A. G. N. Sa mort 211
Vàn-Robais, A. G. N. Communication de photographies. 240
Villigillk (de là), M. H. Son éloge funèbre .... 51
Vogué (le marquis de), M. R. Inscription de Baalbeck,
mentionnant deux chapiteaux en bronze doré. . . 122
— Vase de bronze provenant probablement du Tyrol
ou de la Haute- Au triche 131
III.
Index géographique.
Aïn-Regada (Algérie), 186.
Aix-en-Provence (Bouches-
du-Rhône), 322.
Algérie, 64, 258.
Alise- Sainte -Reine (Côte-
d’Or), 307, 308.
Ambernac (Charente), 186.
Amfre ville (Eure), 113, 114,
165, 166, 168, 170.
Amiens. Bibliothèque mili-
taire, 255.
Andbinople, 129.
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— 339 —
Angers. Musée, 269.
Angoulême. Musée, 186.
Annecy, 301, 305.
Antibes ( Alpes-Mari t.), 201.
Antre (Franche-Comté), 174,
198.
Aran (vallée d’), 222.
Arl aines (Aisne), 229, 231.
Armentières (Aisne), 301.
Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) ,
307.
Arzsw (Algérie), 105, 145.
Aspres-les-Veynes (Hautes-
Alpes), 98.
Attancourt (Haute-Marne),
278, 285.
Aubiünasc (Basses-Alpes),l 75.
Aubigny (Ailier), 303.
Augst, canton de Bâle
(Suisse), 117.
Autun (Saône-et-Loire), 266.
Auvers-sur-Oise (Seine-et-
Oise), 113, 164, 165, 166,
167,168,170,190,280, 281.
Avignon. Eglise Saint-Didier,
302. Musée, 235, 236, 315.
Palais des Papes, 91.
Avioth (Meuse), 189.
Baalbeck. Temple, 122.
Bae8üris, ville antique d'Es-
pagne, 102.
Bagneux (Allier), 303.
Bagnols (Gard), 185.
Bar (Meuse), 188.
Barcillonnettk (Hautes-
Alpes), 84.
Barkway (Hertfordshire) ,
263.
Baumette ( la ) , commune
d' Aspres-les-Veynes (Hau-
tes-Alpes), 98.
Bàutae, près Annecy, 301 ,305.
Bayeux (Calvados), 179.
Belisama , nom antique de
l'embouchure du Mersey,
. fleuve de la Grande-Bre-
tagne, 174.
Berltn. Musée royal, 114, 190,
220, 299.
Bernay (Eure), 315.
Beuvray (le Mont), près Au-
tun, 105, 209.
Béziers (Hérault), 296.
Bithynie, 257.
Blanzy (Aisne), 321.
Boi8seàu (barrage de), sur la
Mayenne, 252.
Bonn. Musée, 230.
Bordeaux, 247, 251.
Bosphore, 258.
Boulogne. Musée, 73.
Bourges (Cher), 309.
Bourgogne, 84.
Brescia (Italie), 193.
Breslau (Silésie). Musée des
antiquités silésiennes, 278.
Breuvannes (Haute-Marne) ,
246.
Brion-sur-Ource (Côte-d'Or),
269.
Brotonne (forôt de) (Eure),
321.
Brus (le), commune de Six-
Fours (Var), 80.
Bures-les-Templiers (Côte-
d'Or), 226.
Caen, 176, 182.
Cagnosc (Var), 244.
Canosa (Italie), 83, 100.
Capoue (Italie), 285.
Caranda (Aisne), 301.
Carcassonne (Aude), 296.
Caserte (Italie), 285.
Castro - Marino ( Portugal ) ,
102 .
Caucase, 157.
Certosa (la), 270.
Chaise ( la ) , commune de
Vornay (Cner), 78.
Chalons-sur-Marne, 246.
Chalon-sur-Saône, 292.
Champigny (Aube), 278.
Chanac (Lozère), 236.
Chançay (Indre-et-Loire), 185.
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— 340 —
Chatblliers-de-Fremur (les)
(Maine-et-Loire), 288.
Cheminot, près Metz, 402.
Chbppe (la) (Marne), 273.
Cherchell, l’antique Gaesa-
rea (Algérie) ^134, 135, 143,
Civita-Vecchia (Italie), 322.
Clermont-Ferrand, 123, 160,
266, 296. Musée, 121.
Colchester (Angleterre), 292.
Cologne, 150.
Commercy (Meuse), 188.
Compïègne (Oise), 217, 221.
Constàntine (Algérie), 121,
259. Société archéologique,
256.
Constantinople, 129. Musée
impérial de Tchinly-Kiosk,
Contines (Tarn-et-Garonne) ,
122 .
Coolus (Marne), 246.
Corse, 285.
Coupetz (Marne), 286.
Couranges (Seine- et -Oise).
Château, 161.
Creuzet (le), (Cher), 157.
Croix-Saint-Ouen (la) (Oise),
221 .
Cusset (Allier), 263.
Damas (Syrie), 117.
Dauphiné, 88.
Digne (Basses- Alpes), 292.
Dijon (Côte-d’Or), 228, 291.
Musée, 307.
Djimilah (Algérie), 186.
Doerth (tumulus de), dans la
Forêt de Gallscheid près
Mayence, 169, 170.
Dorpat. Musée, 312.
Douai (Nord). Musée, 289.
Dun-le-Roi (Cher), 309.
Epinal. Musée, 97, 139, 246,
283. #
Escugnan (Pyrénées), 222,
224.
Etrechy (Marne), 169, 170.
Evàux (Creuse), 152.
Eygenbilsen ( tumulus d* ) ,
(Belgique), 169, 170, 270.
Faro (Portugal], 74.
Feurs (Loire), 77.
Feysin (Isère), 73.
Fleury-en-Bierre (Seine-et-
Marne). Château, 161.
Florence. Musée du Bargello,
149.
Fonsommes (Aisne), 302.
Fontainebleau ( Seine - et -
Marne), 154. Château, 88,
Ecole de — , 153, 161.
Fréjus (Var), 194, 197, 198.
Gallscheid (tumulusde), près
de Saint-Goar, 107, 169.
Genève (Suisse), 301, 305.
Musée, 301.
Gésa (Pyrénées), 224.
Ghardimaou (Tunisie), 215.
Gisors (Eure), 84, 153, 154,
155.
Gonesse (Seine-et-Oise), 259.
Gonfaron (Var), 244.
Gouraya (Algério), 258.
Grand (Vosges), 97, 98, 139,
142, 283.
Gravier (lb) (Cher), 67.
Guerchk (la) (Cher), 67.
Halstatt (Autriche), 277.
PIeddernheim (Nassau), 108.
Hemmen-Indoornik (Grande-
Bretagne), 230.
Henchjr-Belaït, l’antique ci-
vi tas Tepeltensis (Tunisie),
228.
Henchir-Makter (Tunisie),
318.
Hiébaple (le), près Metz, 104.
Homblières (Aisne), 302.
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— w —
Ialysos (île de Rhodes), 207.
Inde, 86, 96.
Jérusalem. Tombeau des Rois,
115, 116.
Juilly (Seine-et-Marne). Ab-
baye, 239. Collège , 238.
Kef (le) (Tunisie), 319.
Klein- Asperq (tumulus de],
en Wurtemberg, 167, 169,
170.
Koniah, l'ancien Iconium de
Lykaonie, 126, 128.
Lambè8e (Algérie), 73, 256,
257.
Langres (Haute-Marne), 295.
Laon (Aisne), 296, 297, 314.
Musée, 321.
Laval (Mayenne). Musée, 252.
Lérins (île de) (Var), 61.
Lezoux (Puy-de-Dôme), 89,
205, 207, 208, 210.
Liban (le), 70.
Lillebonne (Seine-Inférieu-
re), 120, 121.
Limoges (Haute- Vienne), 296.
Livourne (Italie), environs de,
61.
Londres. Musée britannique,
83, 120, 121. Musée de
South- Kensing ton, 218.
Lorraine, 289.
Luc (le) (Var), 194,225, 243,
244.
Luc de Béarn (le), 105.
Lucqües (Italie). Musée, 199.
Lugny (Côte-d’Or), 227.
Lyon, 64, 73, 120, 247, 321.
Crypte de Saint - Nizier ,
260. Musée, 261, 262.
Magny-Lambert, 270.
Makter (Tunisie), 318.
Mandeure (Doubs), 110, 161.
Marcouna (Algérie), 256, 257.
Marseille. Musée du château
’ Borély, 60, 61, 217.
Marzabotto (Italie), 270.
Maurétanie, 257.
Mayence, 150.
Mazeau (Creuse), 240.
Meaux (Seine-et-Marne), 296.
Melle (Deux-Sèvres), 234.
Mersey (le) , fleuve de la
Grande-Bretagne, 174.
Metz, 102, 108, 122, 125.
Académie, 256.
Moirans (Jura), 100.
Mont -Afrique (Côte-d'Or),
308.
Montcornet (Aisne), 266, 314.
Montmorency (Seine-et-Oise),
278
Monza (Italie), 166.
Mo8taganem (Algérie), 144.
Moulins (Allier), 263.
Moustapha-Pacha, localité de
la ligne de Constantinople
à Philippopoii, 129.
Nantes, 292. Musée, 117, 147.
Naples. Musée, 284.
Néris (Allier), 245.
Newstad, Roxburgshire
(Grande-Bretagne), 230.
Nice, 78. Musée, êl.
Nîmes, 145, 174.
Notre-Dame-d’ Alençon, près
Brissac (Maine-et-Loire) ,
263.
Novare (Italie), 109.
Noyon (Oise), 295.
Numidie, 257, 259.
Oran (Algérie), 144. Société
de géographie et d'archéolo-
gie, 68.
Orléans. Salle des Thèses de
l’Université, 233.
Ossimo. au nord de Brescia,
193.'
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Ostuni, province de Lecce
(Italie), 100.
Padoub (Italie), 148, 149.
Palafeix, commune de Saint-
Alpinien (Creuse), 240.
Paleopolis . nom antique
d'une ville d'Achaïe, 236.
Palerme (Italie), 322.
Paris. Arènes romaines, 131,
133, 147, 150. Bibliothèque
nationale , Cabinet des ma-
nuscrits , 73, 294 : Cabinet
des médailles , 65, 282, 283,
299, 311, 313, 314. Cercle
historique, 183. Collection
Piot y 86. Collection Pour ta-
lés, 158. Collection du car-
dinal de Richelieu, 158. Col-
lection T imbal, 79. Eglise
Sainte-Catherine du Val -
des - Ecoliers , 114. Hôtel
Fieubet, 81. Musée du Lou-
vre, 77, 87, 88, 98, 113,
117, 120, 122, 133, 142,
157, 158, 163, 165, 184,
201, 204, 210, 233, 234,
243, 262, 263, 302, 305,
306. Bue des Fossés- Saint-
Jacques, 160. Sainte-Cha-
pelle, 233.
Pérouse (Italie). Musée , 131.
Piarre (la) (Ha u tes- Alpes) ,
192.
Pirée (le), 235.
Pise (Italie), 174, 233.
Poitiers (Vienne), 287, 292.
Pompeï (Italie), 138, 201, 284.
Pontoise (Seine-et-Oise), 282,
283.
Pont - Saint - Esprit (Gard) ,
186.
Port-aux-Poules (Algérie) ,
105, 144.
Portugal, 74, 101.
Portus-Magnus, nom antique
du Vieil-Arzew (Algérie),
105, 144, 145.
Proconsul aire (Afrique), 257.
Puech-de-Buzeins (Aveyron),
290.
Püget-lez-Fréjus (Var), 194,
197, 198.
Puy-de-Dôme. Temple de Mer-
cure, 108, 210.
Recey-sur-Ource (Côte-d'Or),
226.
Reims, 71, 119,120, 121, 122,
137, 150, 151, 152, 159,
192, 248. 268, 274, 278!
Musée, 159. Porte-Mars, 71,
248, 274. Porte de Betheny,
248.
Remys (les) , hameau près
d’Auvers (Seine-et-Oise),
282
Rennes (Ille-et-Vilaine), 297,
299.
Rigomagensium civitas.. 77.
Rodez, 247. Musée, 24o.
Roiglise (Somme), 298.
Rome, 75, 140, 148, 263. Mu-
sée du Vatican, 120. Place
du Capitole, 120. Théâtre de
Pompée, 120.
Roquebrune (Var), 194.
Rouen, 122, 123. Musée, 121,
153, 321. Cathédrale , 220.
Roy at (Puy-de-Dôme), 83,
121 .
Rueil. Château, 88.
Sablonnière (Aisne), 81.
Saint-Benoît-sur-Loire (Loi-
ret), 130.
Saint - Bertrand-de-Commin-
ges (Haute -Garonne), 172.
Saint-Cassien (Alpes-Mari-
times), 59.
Saint-Dié (Vosges), 273.
Saint-Germain-bn-Laye (Sei-
ne-et-Oise). Musée des anti-
quités nationales, 96, 120,
129, 157, 217, 221, 262,
263, 290, 291, 301, 305.
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— 343
Saint-Gilles (Gard) , 294 ,
295 296.
Saint^Just (Cher), 308.
Saint-Leu (Algérie), 105.
Saint-Lizier (Ariège), 170,
171, 172.
Saint-Michel-d’Euzet (Gard),
185, 186, 187.
Saint-Pl anc ard (Haute- Ga-
ronne), 223.
Sana (Arabie), 116.
Sanières-sur-Jausciêres ,
quartier des Argiles (Bas-
ses-Alpes), 292.
Sanxay (Vienne) , 121, 211,
Scarpone (Meurthe-et-Mosel-
le), 72.
Sesto-Calende (Italie), 277.
Sétif (Algérie), 186.
Si-Amor-Djeddidi, colonia Za -
mensis (Tunisie), 213.
Sicile, 86.
Sienne (Italie), 148.
Sion [lis. Saxon-Sion ] (Meur-
the-et-Moselle). Musée des
Frères , 273.
Soissons. Musée, 229, 231.
Syrie, 157, 257, 314.
Tabarka (Tunisie), 241.
Tanger (Maroc), 319.
Taverny (Seine-et-Oise), 309,
319.
Tell-Jehüdah, près d’Hélio-
polis (Basse-Egypte), 205.
Téting, près de Metz, 125.
Thil-Chatel (Côte-d’Or), 204.
Thimgad (Algérie), 256, 257.
Thorame (Basses-Alpes), 77.
Thorigny. Marbre de — > 176,
177, 179, 181.
Tibiran ( Hautes-Pyrénées ) ,
222 .
Tipasa, près de Gherchell
(Algérie), 143.
Tlemcbn (Algérie), 258.
Tongres (Belgique), 289.
Toulon (Var), 80, 295, 296.
Tours. Exposition rétrospec-
tive, 185.
Tréguier ( Côtes-du-Nord ) ,
276.
Troyes, 294, 296, 297.
Trugny (Aisne), 165.
Tunisie, 136.
Turin (Italie), 296.
Ussè (Indre-et-Loire), 149.
Vaison (Vaucluse), 173, 200.
Valmondois (Seine-et-Oise),
282, 283.
Varennes-sur- Allier (Allier),
266.
Vaudémont (Meurthe-et-Mo-
selle), 271.
Védrenne (la), commune de
Saint -Alpinien (Creuse) ,
240.
Velp (Gueldre), 299.
Venise. Saint-Marc , 120. Col-
lection Nani , 236.
Versailles (Seine-et-Oise) ,
306.
Vertault (Côte-d'Or), 290.
Vesoul (Haute-Saône), 80.
Vic-sur- Aisne (Aisne), 229,
231.
Vichy (Allier), 245,261,262,
267.
Vienne (Autriche). Collec-
tion d’ Ambras, 269. Collée -
tion du comte Vilczek, 130.
Cabinet impérial des Anti-
ques, 148, 149.
Vienne (Isère), 121, 200, 321.
Musée, 276.
Villemanoche (Yonne), 93.
Villeneuve-lez-Avignon
(Gard). Musée, 114.
Ville- sur -Illon (Vosges),
272.
Vieux (Calvados), 180, 181.
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Vittel (Vosges), 245.
Vollore- Ville (Puy-de-
Dôme), 266.
Vornay (Cher), 78.
Vounoux (Allier), 266, 323.
Waldaloesheim (tumulusde),
Prusse rhénane, 169.
Watsch (Garniole), 277.
Weisskirchen (tumulus de),
Prusse rhénane, 169.
Wjesbàden. Musée, 108.
Yellow-Btone (Etats-Unis),
271.
Zama. Colonia Zamensis, 2i3.
Zama regia , 213.
Nogent-le-Rotrou, imprimerie Daupblby- Gouverneur.
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